(
première partie).
La main qui le repoussa contre la porte du vestiaire le surprit. Celle-ci claqua, le brun l’y maintenant solidement. Son souffle chaud se rapprocha, effleurant les lèvres d’Abel, alors que son regard noir plongeait à l’intérieur du sien.
L’instant passa, chargé de tension.
Puis le bruit d’une fermeture qu’on descendait se fit entendre.
Abel osa à peine baisser les yeux. Choqué, il découvrit son équipier en train d’extirper son membre à demi-dressé de son pantalon, puis se mettre à le caresser. Paupières fermées, lèvre inférieure mordue, il se masturbait en écoutant les exclamations du public et en repensant, selon toute évidence, à ce combat absurde qui avait blessé plus de membres de leur vaisseau que la dernière attaque de leurs ennemis et manqué de le tuer. La culpabilité pesa sur le jeune homme lorsqu’il se rendit compte qu’il ne parvenait pas à en détacher le regard.
Il ferma les yeux. Ses cheveux pâles masquèrent à peine ses joues rougissantes quand il baissa la tête.
Il aurait dû être en colère, en fait : Cain n’avait pas été loin de le tuer. Tout ce qu’il ressentait, pourtant, n’était que désir. Sentir le brun ainsi contre lui l’attisait violemment. L’entendre respirer plus fort alors que son front se posait soudain lourdement sur son épaule le rendit aussi pantelant que lui. S’il ne pouvait le voir agir, il le sentait frotter son membre plus vite, l’excitation clairement audible dans les accrocs de son souffle. Enfin, Cain baissa plus bas la ceinture de son propre pantalon et détacha de l’autre main les dernières protections d’Abel, ses gestes empressés mais encore adroits.
Abel l’aida, parfaitement conscient de ce qu’il était en train de faire.
Le métal produisit un son lourd en s’échouant au sol.
Cain passa la main sur le torse du blond, plissant le tissu de ses vêtements. Il se caressa encore un peu, le coin de ses lèvres s’étirant.
« Tu ne vas pas me laisser faire ça tout seul. »
Il s’agissait d’un sourire, d’une parole amusée, pleine de certitude. Abel n’en fut même pas choqué. Un baiser suave suivit, dissipant les ultimes réserves qu’il aurait pu encore avoir, et il s’abandonna aux mains de son amant.
La prise qui le décolla du mur le fit à peine réagir. Quelques gestes de plus et il se retrouva torse nu en train de prendre appui au sol, l’arrière de ses coudes s’y posant lentement. Ses bras se firent plaquer au-dessus de sa tête. Le corps de Cain se lova tout contre le sien, son bassin dénudé se pressant contre la toile fine de son pantalon, sa verge dure serrée contre celle d’Abel, ses lèvres entreprenantes et ses mains resserrées sur ses poignets captifs.
« Abel…
Que ces mots furent sensuellement susurrés…
- Je vais te baiser. »
Les mêmes paroles que la veille et le même désir rampant à l’intérieur de son ventre à leur entente. La tête du jeune homme roula au sol, sa vision embuée se rouvrant sur le ballon posé à côté d’eux. La situation l’excitait. Être le captif de cet homme lui plaisait. Il n’aurait jamais songé à s’échapper.
Les lèvres de Cain se firent plus pressantes. Abel lui ouvrit la bouche. Qu’il le prenne, comme la veille. Qu’il le blesse, peut-être, même, s’il le voulait de nouveau. Sur l’instant, pareille considération lui semblait sans importance.
Un sourire se forma sur les lèvres du brun, autant moqueur que tendre.
« Tu es vraiment prêt à te laisser prendre n’importe où… »
Abel ne releva pas, conscient seulement de la façon dont la gêne empourpra ses pommettes.
Cain embrassa aussi vite son cou, le faisant se tendre sous son corps. Il éloigna de son esprit toute crainte que cet homme ne fasse que se jouer de lui. Il essaya d’oublier que n’importe qui pourrait entrer. Ils s’étaient enfoncés suffisamment loin dans le vestiaire, pour que quelqu’un se présentant à son entrée ne puisse tout de suite les discerner. Si le brouhaha constant des haut-parleurs pouvait être dérangeant, il avait cependant ceci de rassurant que, tant qu’ils l’entendraient, ils auraient le droit de penser que le « spectacle » se déroulant à l’extérieur n’était pas encore terminé. Avec envie, il inclina le visage pour attirer à lui les lèvres de Cain. Un baiser, plus long, le rendit plus étourdi qu’il ne l’était déjà. Un autre, le long de sa carotide, le fit se tortiller sous la prise qui bloquait toujours ses poignets. En se renversant, son crâne étala ses cheveux pâles autour de son visage. Les lèvres du combattant poursuivirent leur route, léchant la ligne dure de sa clavicule, parcourant le pourtour de son mamelon, l’aspirant doucement. Abel se mordit les lèvres. En observant l’air de concentration intense et de désir encore inassouvi de son partenaire, il se mit à se languir qu’il le prenne, immédiatement et sans autres cérémonies. Les mains de ce dernier le lâchèrent. La bouche qui descendit le long de ses côtes le fit trembler. Le léger frottement du torse du brun contre la masse dure qui déformait son propre pantalon l’excita plus encore et il hoqueta de surprise quand Cain descendit, d’un coup, lécher la base de son érection. Une décharge de plaisir remonta dans son aine, le faisant agripper nerveusement les épaules de son amant.
Celui-ci ne le laissa cependant pas faire, se redressant aussitôt pour s’assoir sur ses talons. Un temps, il l’observa.
« Ne bouge pas. »
Abel resta parfaitement immobile.
Il regarda Cain le fixer, étrangement. Puis ce dernier se leva à moitié et tourna sur lui-même avant de s’allonger sur lui. Perdu, le jeune homme le vit le chevaucher, l’extrémité de son sexe se présentant juste au-dessus de son visage, tandis qu’à l’opposé, le brun descendait son pantalon pour survoler de son souffle la verge d’Abel. Par réflexe, ce dernier ouvrit la bouche. Il sentit son vêtement finir d’être ôté de ses pieds, puis le membre de son amant s’engouffrer précipitamment entre ses lèvres tandis que, de l’autre côté, Cain le prenait entre les siennes. Abel gémit, la double sensation l’excitant violemment. Le brun aspira et il se mit à craindre de jouir trop rapidement. De toutes ses forces, il essaya alors de se concentrer sur la chair chaude à l’intérieur de sa bouche. Le bassin de Cain bougeait lentement, faisant de longues ondulations durant lesquelles sa verge glissait en lui. Abel aima le sentir ainsi. Il rentra les joues et suça, heureux quand la respiration du brun s’en fit plus forte.
Lentement, il inclina alors le visage et s’appliqua à passer consciencieusement la langue sur le sexe de son amant, conscient dans le même temps de ce que lui faisait ce dernier. Presque trop conscient… C’était trop bon. Il avait vraiment peur de jouir, déjà, si vite et honteusement. Se tortiller pour reculer un peu n’eut cependant aucun effet : le brun lui maintenait les cuisses largement ouvertes en l’empêchant de bouger. Abel rêva de sentir sa main glisser entre ses fesses. Il se vengea en levant la tête pour prendre plus profondément le sexe de Cain à l’intérieur de sa bouche. Les reins de ce dernier se raidirent. Abel en ressentit une certaine fierté. Il pouvait percevoir la façon dont son amant essayait de retenir ses gestes, de s’empêcher de pousser plus profondément alors que tout semblait l’y inciter. Si le jeune homme ne pouvait pas profiter de la vision des lèvres du brun resserrées autour de sa verge, son imagination faisait le reste et elle le faisait bien. La chaleur lui monta à la tête. Il se força de nouveau à ne penser qu’à la sensation du membre dur glissant entre ses lèvres, mais les mouvements de Cain sur sa hampe ne le lui permirent plus. Le plaisir monta. Vif. Des picotements parcoururent sa colonne, l’avertissant de l’imminence de l’arrivée de l’orgasme. Il tourna le visage pour faire sortir la chair de son partenaire de l’intérieur de sa bouche et lécha un instant ses lèvres desséchées.
« Cain.
Le brun comprit l’avertissement, la dernière limite. Il poussa tout de même des reins, frottant son sexe contre la joue du jeune homme, la maculant de salive.
- Ne jouis pas tout de suite. »
Celui-ci pensa qu’il n’y parviendrait pas. Une dernière succion le fit frôler l’orgasme, puis Cain se redressa lentement.
Abel tâcha de reprendre son souffle. Hagard, il regarda le brun prendre appui sur ses coudes avant de se relever. La tête lui tournait. Il ne fut même pas capable de bouger en le voyant se dévêtir. Seuls ses doigts se tendirent pour caresser doucement son flanc, mais ils n’en eurent pas le temps : d’un coup, la main de son partenaire se posa à l’arrière de sa cuisse et il se retrouva retourné sur le ventre. Il ne comprit qu’à moitié ce qu’il se passait. Il releva la tête, cherchant le regard de Cain, mais ne put que se plaquer au sol en le sentant saisir ses fesses. Le contact entre l’air froid de la pièce et la chaleur de cette peau était saisissant. Lentement, de faibles baisers parcoururent le haut de ses épaules.
« Cain… »
Il voulait qu’il le prenne, maintenant. Son visage glissa sur la surface dure où il était allongé et il rouvrit faiblement les yeux, tournant la tête jusqu’à ce qu’il capture du regard celui de son équipier. Son expression le troubla. Si un éclat enflammé, signe de son impétuosité habituelle, luisait au fond de ses pupilles, le reste de son visage était étrangement doux. Ses mèches aux lignes bleutées naviguaient au-dessus de la peau d’Abel, descendant parfois frôler son cou, souligner l’arrondi de ses épaules tandis que ses lèvres se pressaient suavement sur sa chair. Chacun de ses baisers enivrait le jeune blond. Il voulait qu’il le pénètre. La sensation du bas de son corps dénudé ne faisait que le lui rappeler.
Soudain, une présence dure se fit au milieu de ses fesses. Abel frémit en devinant à sa forme qu’il s’agissait du sexe de son amant et eut envie de pousser vers l’arrière. Le torse de ce dernier était juste au-dessus de son dos, son poids maintenu sur l’un de ses bras tendu. Il appuya de nouveau son front au sol, ses épaules se tendant. Quand Cain commença à se frotter entre ses globes de chair, un gémissement étouffé franchit ses lèvres et il sentit la surface dure où il était étendu irriter sa verge. Il essaya alors de se redresser, mais le brun anticipa son geste en se reculant pour tirer brusquement sa taille en arrière. Le bassin d’Abel s’éleva, son visage restant toujours niché entre ses avant-bras et ses genoux pliés au sol. Être ainsi exposé ne le troubla qu’un court instant. Puis, lorsque Cain recommença à se frotter contre lui, la longueur de sa chair dénudée allant et venant doucement contre la sienne, tout ce dont il fut encore capable fut d’haleter.
Il aurait dû se sentir gêné de se trouver dans une telle position, d’autant plus dans un tel lieu et avec un homme que la majorité de ses semblables n’aurait regardé qu’avec mépris, mais Abel était au-delà de ces considérations. Il avait oublié la présence proche des trois combattants. Il ne percevait plus vraiment le tumulte constant des haut-parleurs et du public. Il ne désirait plus que le brun lui écarte plus largement les fesses et le prenne. Ces mains plaquées sur l’arrondi de ses muscles, les resserrant sur cette verge chaude, le rendaient fou. Cain était si proche d’y entrer, si proche… À chaque mouvement, son sexe frôlait son orifice. À chaque fois, Abel le sentait à la limite de s’y enfoncer. La pénétration aurait pu survenir d’un coup, à un moment inattendu. Elle ne venait pas. Alors, le jeune homme cambrait les reins, cherchait à présenter le meilleur angle, tremblait de ne sentir ce membre dur que se frotter ainsi contre lui. Une fois, la verge du brun ripa, s’y pressant soudainement, avant de repartir sans l’avoir franchi. Une autre fois, ce fut un coup de boutoir, cette sensation se faisant plus intense encore et Abel geignit, plus fort, en la sentant s’éloigner. Il avait tellement envie de l’accueillir en lui. Ses poings se crispaient au sol. La pénétration avait été douloureuse la première fois mais tellement satisfaisante. Il se voulait rempli, comblé. Les mains de Cain sur sa chair n’étaient pas assez, celle de son sexe à l’orée de son corps non plus. Une nouvelle fois, il soupira son nom, supplique désespérée s’il en fut une.
« Cain… »
Il s’agissait d’une prière, comme si le sens de la torsion qu’il imposait à ses reins, de sa façon de pousser vers l’arrière, devait encore être éclairci. Le souffle que relâcha alors le brun lui parut le plus chaud qu’il puisse entendre. Ce dernier pressa volontairement le bout de sa verge juste à l’endroit où le jeune homme le souhaitait et se déhancha doucement.
- C’est ça que tu veux ?
- Oui. »
Les mains de son équipier se resserrèrent sur ses muscles. Le long de ses fesses, un pouce se déplaça lentement. Quand il frôla son orifice, les épaules d’Abel s’affaissèrent, se raidissant quand il entra. Le contact était un peu sec mais, en même temps, il s’agissait d’un soulagement, pour lui. Le jeune homme enterra son visage entre ses avant-bras. La respiration plus saccadée, il poussa en arrière sur le doigt que Cain introduisait en lui, gémissant quand ce dernier l’y fit tourner lentement. En entendant ce son sortir de sa bouche, une lueur s’alluma dans les yeux du brun. Il se pencha sur ses épaules pour l’embrasser.
« Tu aimes ?
- Oui. »
Son pouce s’enfonça plus brusquement.
« Tu aimes te faire baiser ? Ça t’excites de me sentir à l’intérieur de ton cul ?
La vulgarité amusée de son amant fit rougir légèrement le navigateur. Il essaya d’éviter de répondre, mais Cain choisit ce moment pour retirer son doigt et glisser à sa place ses deux index en entreprenant de l’étirer ainsi. Tout son corps trembla.
- Oui, gémit-il.
- Encore.
- Oui…
Abel pouvait sentir son sexe s’égoutter sur la surface luisante du sol où il était appuyé. Il voulait sentir la verge de Cain entrer à l’intérieur de lui. Il le voulait tellement.
- Viens-là. »
Il réagit à peine quand le brun le tira pour l’asseoir sur lui. Il se laissa seulement prendre par la main et chevaucha, perdu, le corps de l’homme qui s’étendait sur le dos. Une fois au-dessus de celui-ci, appuyé sur ses genoux de part et d’autre de son membre dressé, Abel prit le temps de le contempler. Le visage de Cain était encore un peu dur, sauvage, et son regard tellement noir... Seul le fait de se découvrir soudain ainsi observé fit se figer ce dernier dans une expression de surprise. Abel en fut, un instant, troublé. Il saisit l’occasion pour l’embrasser, pressant sa bouche sur celle du brun qui réagit aussitôt en approfondissant le baiser. Se retrouver dans cette position de domination sur lui le perturba légèrement.
Cet état ne fut cependant que transitoire. Les lèvres de Cain à peine lâchées, celui-ci se déplaça, d’un coup de reins, vers le bas et projeta le corps d’Abel en avant de manière à le prendre dans sa bouche. Celui-ci se rattrapa à peine sur ses bras, gémissant fortement en sentant soudainement son sexe s’enfoncer dans l’espace chaud qui lui était offert. Ce plaisir-là aussi ne dura toutefois pas. Abel eut à peine le temps de reprendre ses esprits qu’il entendait Cain cracher dans sa main et descendre celle-ci entre ses cuisses. L’instant suivant, il le saisissait par les hanches pour le ramener vers le bas et l’asseoir d’un coup sur lui.
Abel se raidit, la pénétration trop brusque lui arrachant un pleurnichement. Il ouvrit la bouche plus grande et haleta, une expression de détresse sur le visage.
Cain parut un instant décontenancé. Puis il l’attira aussitôt contre lui en le tirant par la nuque. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, ses pommettes, son cou…
« Détends-toi…
Ses paroles étaient douces et rassurantes.
- Ça va aller. Détends-toi.
Il ne bougeait pas. Il le laissait s’adapter à sa présence.
Quand le brun approcha la bouche de son épaule, Abel eut cependant un mouvement de retrait, inquiet des dents qui pourraient se planter dans sa peau, mais seule des lèvres tendres s’y pressèrent.
- Respire… »
Le jeune homme inhala longuement. La douleur refluant, il pouvait déjà sentir le plaisir d’être ainsi empli, le désir de se mouvoir se faisant de plus en plus présent. Il arrêta de se crisper et releva le regard sur celui de son amant, le découvrant curieusement attentif et calme. Sans réfléchir, Abel se pencha pour quérir sa bouche. Il y trouva tout l’apaisement dont il avait besoin.
Lorsqu’il se redressa, il commença à penser que, s’il se mettait à bouger sur la chair entrée à l’intérieur de lui, il risquait bien de jouir en quelques secondes seulement.
« Ça va aller ? », s’enquit le brun.
Abel hocha simplement la tête.
Il tâcha de garder les yeux ouverts alors que Cain plaquait les mains sous ses fesses. Lentement, il les lui fit remonter. Son membre glissa de toute sa longueur jusqu’à presque sortir de lui.
D’un coup, le crâne du combattant se renversa. Ses dents se pressèrent sur ses lèvres.
« Vas-y. Bouge… »
Son visage était traversé par le plaisir. Abel se demanda vraiment combien de temps il serait capable de résister. Laisser agir la gravité en redescendant sur son sexe le força toutefois à fermer les paupières, incapables de les maintenir plus longtemps ouvertes. Son souffle se fit plus sonore.
Cain crispa les mains sur ses hanches et releva son bassin juste au moment où les fesses d’Abel étaient sur le point de le toucher. S’en produisit un bref à-coup, puissant, irrésistible, qui leur fit élever tous deux leurs voix faiblement dans la pièce. Les coups de reins suivirent. De longues allées et venues à l’intérieur du corps d’Abel, torrides, se succédèrent, rencontrant les poussées et retombées de ses hanches. Si le jeune homme ne parvenait pas à s’adapter au rythme de Cain, celui-ci savait parfaitement comment le guider, quand donner un coup de bassin, avec quelle force rencontrer le bas de son corps et quand accélérer, quand ralentir le rythme. Abel se laissait aller à ses mouvements avec une douce complaisance. Se retrouver sur lui, être la source de tout le plaisir qu’il voyait sur ses traits lui était plus que suffisant. Quant à ce qu’il ressentait lui-même, il n’aurait pas pu le décrire. Il s’agissait d’extase à l’état pur, de feu, d’électricité, d’emportement : de tout à la fois. La chaleur de l’orgasme léchait l’intérieur de ses aines, de ses reins… Il le sentait à tout instant prêt à éclater, chaque sensation du membre de Cain s’enfonçant en lui plus proche de le provoquer. Le brun se tordait sous lui, ne se souciant désormais plus que de son propre plaisir, tout son être se tendant dans la puissance des sensations qu’il vivait.
Un mouvement de bras souleva alors Abel et il se sentit perdu, curieusement vide, soudain, avant d’être déplacé sur le côté. En voyant Cain se tourner vers lui, il roula aussitôt sur le ventre, sa main partant derrière lui pour chercher son contact. Ses doigts se crispèrent en percevant la chaleur de sa peau. Ses reins se tendirent aussi vite vers l’arrière. Il le voulait en lui, immédiatement. En une seconde, Cain le pénétrait de nouveau et Abel soupirait de contentement.
Ce ne fut plus le temps d’aller lentement.
Dehors, les haut-parleurs continuaient à déverser leurs flots de paroles.
Un bruit de bottes se fit dans les gradins : les spectateurs bougeaient.
Cain martelait le corps allongé de son amant, ses déhanchements faisant presser le bassin de celui-ci contre le sol, son membre frottant au niveau de la matière dure contre laquelle ils s’ébattaient. De nouveau, Abel se sentit sur le point de jouir. Les sons dans ses oreilles étaient des grognements de plaisir, la course vers la jouissance se faisant plus brusque, plus précipitée. Ils entraient dans le dernier tour, celui où ils seraient bientôt en vue de l’arrivée.
Les gradins autour d’eux vibrèrent.
Les haut-parleurs sifflèrent.
Les va-et-vient du sexe de Cain tiraient à Abel des soupirs et des gémissements. Puis quelque chose de formidable se produisit. Ce membre chaud se pressa juste au milieu d’une zone nervurée à l’intérieur de son corps et celui-ci relâcha une plainte de surprise, de plaisir, de jouissance immédiate. Sans qu’il ait eu le temps de s’y préparer, il se déversa, violemment, le faisant trembler, incertain d’être encore conscient à la fin de son orgasme.
Le brun continua à se déhancher, ses mouvements se faisant lourds, ses gestes saccadés. Son souffle était un brasier dans les oreilles du jeune homme, son plaisir tellement perceptible, si vif…
Difficilement, Abel parvient à ouvrir les yeux.
Sa vision était encore floue.
Il ne comprit pas tout de suite l’image qui lui apparut alors.
Au fond du vestiaire, l’intégralité des membres de l’équipage du vaisseau s’était massée, leur expression figée de stupeur en les observant.
***
Abel se redressa brusquement.
De la sueur perlait le long de ses tempes. Son cœur battait vivement.
Il repoussa les draps de son lit. Son membre était encore tendu à son plus haut niveau. Le bruit de l’écran resté allumé de l’autre côté de la chambre le dérangea.
D’un coup, il se laissa retomber sur le matelas, perdu. Son regard se porta au plafond.
Encore un rêve sur Cain. Un autre. Et d’un réalisme, cette fois… Il aurait presque pu croire que c’était vraiment arrivé. Quant à cette dernière vision, quel cauchemar…
Il tourna le visage pour observer l’écran qui projetait une lumière pâle dans la pénombre de la pièce. Durant un court instant, il contempla les nuances de blanc se déclinant au plafond. Sa main se posa sur son sexe. Il frissonna.
Les mêmes paroles, le même déroulement que la nuit où ils avaient couché ensemble. Juste une vision déviante de son esprit…
Il se demanda où était son équipier à cet instant.
Puis, il poussa sur ses bras avec effort pour s’asseoir sur le bord du lit. Se mettre sur ses pieds lui fut plus difficile encore. La tête lui tournait. Il se dirigea vers l’écran et éteint le programme. La course de motorball, qui y était encore diffusée, disparut dans un flash de lumière.
Il repensa à Cain…
Son geste suivant fut de tomber de tout son poids enterrer son visage dans son matelas.
FIN.
Allez, puisque LJ me le permet : les liens vers les différentes inspirations :
- le fandom : le
comic Starfighter, bien sûr, + dessins extras :
tenue Cain,
Cain et Abel : 69.
- et
le motorball (rq : je n’ai lu que le manga « Gunnm », mais en cherchant des images à mettre en lien ici je suis tombée sur cette vidéo faite dessus et elle n’est pas mal du tout !).
Pour ceux qui auraient lu, n’hésitez pas à commenter !