La femme-Malheur et L'anachorète

Mar 25, 2011 09:57



Originally posted by kir_t34 at Bécasse à la grimace et Ermite

La civilisation lutte contre les barbares européens dans le désert de Libye

"Ils sont prêts à l'écraser cet imbécile !" - confia à notre correspondant un fonctionnaire de haut rang de l'ONU à New York. Il ne s'agissait pas du Mouammar Kadhafi.

Bien sûr, ils auraient bien écrasé Kadhafi lui-même, mais cela est infaisable du point de vue technique, car Kadhafi refuse toutes les règles adoptées dans le monde politique contemporain. Il ne vend ni sa peau, ni son pays ; on ne parvient ni à l'acheter ni à l'apeurer. Selon le protocole des relations internationales suivit dans ce monde unipolaire, Kadhafi aurait dû se présenter à La Haye depuis longtemps avec son savon et sa propre corde. Autrement, ses alliés l'auraient trahi pour 30 pièces d'argent. Mais pour une raison inconnue, aucun de ces événements tout à fait simples et banals ne s'est produit. Des gens sérieux doivent alors s'occuper de Kadhafi en se détournant du processus délectable de globalisation.

Selon le fonctionnaire de l'ONU, malgré les affirmations publiques enjouées des meneurs de l'armada anti libyenne, les autorités administratives des pays de la coalition considèrent que la situation se trouve dans une impasse. Le principal coupable sur lequel vont peser tous les péchés ne sera évidemment pas Barak Obama, puisque les pays de la coalition valorisent encore beaucoup la figure du président des Etats Unis. On a encore peur d'agresser le "grand frère", malgré son économie en état de décomposition et les milliers des citoyens américains agités qui manifestent à cause du gel des programmes sociaux. Dans certains Etats des "révolutions oranges", entamées par des foules affligées s'attaquant à des bâtiments gouvernementaux, ont même émergé. Cependant, les Etats Unis possèdent encore des instruments pour influencer leurs satellites et leurs leaders. C'est pourquoi personne n'ose encore aboyer devant le lion agonisant.

Cependant, cette pièce de théâtre ridicule, si joyeusement orchestrée, ne donne pas envie d'aboyer mais plutôt de hurler. Personne ne sait ce qu'il faut désormais faire de Kadhafi. Qui peut croire que la victoire sera obtenue par des missiles et de bombes au prix exorbitant, d'autant plus que les munitions sont presque épuisées ? Et pourtant, ce bédouin ne s'est pas encore présenté à genoux au tribunal de La Haye où tout est prêt depuis longtemps ! Les braves alliés ont peur de l'opération terrestre comme du feu car les Américains ne peuvent pas supporter une troisième guerre à cause du manque d'hommes, alors que les Européens n'arrivent pas se mettre d'accord sur le commandement des opérations militaires en Lybie. Peut-on se battre sans chef ? Bien sûr, il y a des troupes spéciales qui combattent l'armée libyenne pendant que les manouvriers égyptiens défoncés au hachich jouent les "rebelles" devant les cameras. Mais ces troupes ne sont pas capables de vaincre la solide armée libyenne. Elles sont préparées pour instruire et manipuler le peuple rebelle. Or, le peuple rebelle n'existe pas.

Dans les conversations de hauts fonctionnaires, des sous-entendus espiègles surgissent : une bonne frappe nucléaire serait pas mal. Mais de telles plaisanteries ne réjouissent personne, parce que si l'on frappe, les metteurs en scène de la pièce se demanderont quel en serait le bénéfice. En cas de contamination radioactive, il serait impossible d'exploiter le pétrole même sur la plateforme marine et il faudrait oublier les réserves colossales d'eau douce libyennes. Bref, on ne peut ni abimer la fourrure, ni tirer dans l'œil.

Il s'avère que les diplomates occidentaux éprouvent beaucoup de ressentiment envers le président russe et sont très mécontents du premier ministre Poutine. Les Américains le sont particulièrement puisqu'ils voulaient jouer un rôle de second plan à partir du moment où il est devenu clair que Kadhafi n'apportera ni sa corde ni son savon. Ils attendaient impatiemment le veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU et tout était déjà prêt : des discours déchainés à faire passer en boucle à la télé et du champagne onéreux pour trinquer en bonne compagnie. Mais Medvedev n'a pas eu le courage de refuser les pressions du "roi des animaux" dont le hurlement était purement formel. Le dernier espoir se basait sur Poutine ; ce dernier a cependant préféré ne pas tâcher ses "vêtements d'élections" à cause d'une telle histoire en se contentant d'exprimer ''son opinion personnelle" dans le cercle étroit de l'usine de Votkin.

Dans la corporation consolidée des "amis de sang" qui représentent aujourd'hui "l'establishment" politique mondial, on n'a pas trouvé de bouc émissaire. Pourtant, l'ordre mondial contemporain se retrouve complètement bouleversé. Rien ne va plus. On ne peut plus faire d'affaires, on ne sait plus sur qui et sur quoi miser ! Les pronostics à long terme dépriment les diplomates qui supposent qu'après la dernière crise même les pays développés ne pourront plus travailler exclusivement pour les missiles qu'ils utilisent de façon irraisonnée pour épurer le territoire libyen de sa population. D'une façon ou d'une autre, il faut se replier.

Mais ce qui est terrible dans cette histoire c'est la perspective que lorsqu'elle se terminera, les ressources libyennes seront réparties entre la Russie et la Chine. En ce qui concerne l'Allemagne, les opinions sont divisées : certains diplomates considèrent que la solidarité transatlantique empêchera les Allemands de profiter de cette fin funeste. Il se peut qu'ils refusent leur part du butin garantie par leur abstention au Conseil de sécurité.

Une haine cachée se répand contre le chef du Département central, Hillary Clinton, à cause de la guerre des médias parfaitement organisée contre Kadhafi. Cette guerre a tout bouleversé dans les têtes de ceux qui se sont rassemblés avec leurs fourchettes au tour de la "tarte libyenne". Ils avaient eux même commencé à croire à ce délire qu'ils voyaient sur les écrans et ils s'étaient plongés dans un monde virtuel où les croisés aux cuirasses brillantes affrontaient le terrible monstre noir du désert libyen ! Plus tard, il est devenu évident qu'Hillary n'avait pas conscience de se qu'il se passait, même si tout cela ne demande pas une grande perspicacité. Il s'avère que Kadhafi n'est pas du même acabit que la pâte qu'elle a l'habitude de pétrir ; il ne se laisse pas ébranler comme n'importe quel leader du modernisme dégénéré. Le chef libyen ne jouait pas un rôle extravagant dans son désert - il était simplement ce qu'il paraissait et il faisait ce qu'il disait. C'est épouvantable !

Ainsi, le conte commença à s'effondrer ; le voile accommodant de l'oubli glissait peu à peu par terre. Voilà que les écrans d'ordinateurs du monde effrayé n'affichaient plus des croisés dans leurs armures lumineuses, mais des gobelins affamés de pétrole et de chaos dirigé, qui essayent, en cliquant nerveusement sur leurs manettes, d'atteindre avec leurs missiles le noble du désert.

En voyant inscrite à l'horizon l'infernale phrase "game over", les hauts cercles diplomatiques des alliés ont tenté de rendre coupable Madame Clinton qui a vite déchargé la responsabilité sur le ministre de la défense Robert Gates. Ces deux derniers se querellent maintenant tous les jours en agitant toute la Maison Blanche. On n'en voit pas la fin. Madame Clinton, la femme-malheur, désormais traitée d'abrutie dans les cercles diplomatiques, n'a pas d'objection à endosser ce rôle politique idéal aujourd'hui. Que peut-on exiger d'un abruti ?

Il y aura un jour où toute cette stupide histoire sera utilisée pour un nouveau "Muppet Show" dont le metteur en scène deviendra plein aux as sans avoir eu à inventer quoi que ce soit. Bien sûr, on s'amusera de ces idiots qui s'étaient hissés au sommet de la civilisation occidentale du XXI siècle, à cause de la commercialisation totale de la politique. Mais aujourd'hui, alors que les bombes et les missiles meurtriers tombent sur la Libye, nous ne sommes pas d'humeur rieuse. Nos amis proches, des médecins ukrainiens, nous appellent de là bas et nous nous agrippons à chacun de leurs mots en ayant peur que ce soit leur dernier appel. L'époque où les hommes avaient le droit d'avoir des frontières - celles de leur pays, de leur foyer, de leur corps et de leur âme - est révolue.

La résolution 1973 du Conseil de Sécurité de l'ONU a été approuvée, presque à l'unanimité. Par conséquence, n'importe qui a dorénavant le droit d'abolir les frontières, soit en faisant mentir les médias, soit en lançant un "Tomahawk" sur un hôpital de Tripoli, soit en sortant un couteau dans une rue étroite… Il n'y a pas de différence majeure. Bien sûr, on a toujours menti, brisé des frontières et enfoncé des couteaux, mais il s'agissait de crimes - celui d'un homme, d'un pays ou d'un ensemble de pays. Désormais, tous ces actes sont permis par le conseil suprême de la planète. Il s'agit de points de repère et de recommandations insistantes donnés par les pays les plus forts et les plus développés.

Etrangement, au point culminant de son développement, la civilisation occidentale - celle qui suscite l'envie de la Russie - est devenue barbare et cannibale. Les leaders bien habillés et politiquement corrects des tribus de la musique pop en rongent leurs cravates. Malgré tout, le regard des peuples se tourne vers là-bas, en dépit du sens commun, des bombes et des "tendances" ; vers ce triste désert de Libye où le pouvoir civilisé se bat pour ses droits et ses frontières comme dans une dernière bataille au cinéma. Ce pouvoir, avec toutes ses faiblesses, humaines et ethniques, toutes ses particularités porte le nom étrange de DJAMACHIRYIA. Les Européens qui ont encore la capacité de penser regardent ce désert brulant et souhaitent la victoire du Colonel. Voilà le paradoxe !

Oh, oui ! J'allais oublier : si cela intéresse encore quelqu'un, le responsable de cette opérette sanglante sera l'agile Nicolas Sarkozy. Selon les hauts cercles diplomatiques, il ne pourra pas le nier. Tout le monde s'en met plein les poches, mais concrètement c'est Nicolas qui s'est fait avoir. Et puis avec un tel scandale et avec tant des mains encore toutes chaudes…

Bon, il faudra rendre la cravate.Kirill Svetitskiy
Merci pour la traduction Roman Liasko




Signez la pétition en faveur de l'indépendance de la Libye! Arrêtez la guerre! Sauver des vies!
http://www.ipetitions.com/petition/free-libya/

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