[Fic] Merci d'être là (Hétalia, France/Angleterre, PG-13)

Jul 15, 2012 11:59

Titre : Merci d'être là
Auteur : mimichan66
Fandom : Hétalia Axis Power
Personnages/Couples : Francis Bonnefoy(France)/Arthur Kirkland(Angleterre) et en figuration (non, il n'a pas un rôle plus important que ça d'après Angleterre) Ivan Braginski (Russie).
Rating : PG-13
Disclaimer : Hétalia appartient à Hidekaz Himaruya
Nombre de mots: 4 200
Prompt du round 7 : Hetalia axis power - France/Angleterre - Jealousy - Ils sont l'ennemi de l'autre. Hors de question donc que l'un se fasse battre par un autre, sans que son ennemi réagisse.
Note de l'auteur : L'histoire se situe à l'époque Napoléonienne juste après la bataille de la Bérézina. Je me suis inspirée de l'une de mes fanfictions pour l'écrire (Au fil de l'eau), et ce texte fera sûrement partie des derniers chapitres de celle-ci.

Sur les terres russes, Arthur Kirkland chevauchait depuis plusieurs jours dans la neige et dans le froid. Il avait appris que son rival, le sien, celui qu’il ne partagerait avec aucun autre, avait décidé de conduire les troupes à travers la Russie en plein hiver.
Francis avait donc délaissé le front palpitant de l’Ouest contre lui pour déclarer la guerre sur un coup de tête à cet insignifiant gamin russe à l’Est. Et ça l’énervait au plus haut point que son ennemi à lui se soit détourné de ses fières attaques !
Des rumeurs lui étaient parvenues de loin comme quoi la France allait de surcroit battre en retraite face au morveux solitaire.
Le coin de la bouche d’Arthur tiqua en découvrant l’hécatombe dans les rangs français en haut d’une colline. Son regard balaya la plaine ensanglantée en ne s’attardant pas sur la rivière en feu. Ses iris émeraude laissaient entrapercevoir son profond mécontentement. Une telle débandade française aurait dû être de son unique fait. Ses ronds de jambe diplomatiques avec la Russie pour contrer l’Empire français lui laissait un arrière-goût amer en bouche. Il avait séduit la noblesse russe pour sa sauvegarde. Son ennemi français serait devenu bien trop fort pour lui si la Russie s’était rangée à ses côtés pour le détruire lui une bonne fois pour toute. Cet aveu de faiblesse lui avait fait beaucoup de mal au moral d’autant plus que la fin de l’Empire français ne serait pas de sa main.
Arthur avait résisté de toutes ses forces pendant ces dernières années, ce ne serait certainement pas pour se faire voler la victoire par un autre.
Angleterre descendit lentement la pente pour s’enquérir lui-même des dégâts. Pour pouvoir faire pire. Il ne pouvait laisser passer cet affront fait à sa personne. Il n’y avait que lui qui avait le droit de piétiner ainsi les prétentions de ce français orgueilleux.
Au fur et à mesure qu’il s’avançait parmi les morts et parmi les agonisants, il ne put que se rendre à l’évidence. Une grande partie des troupes avait été abandonnée de ce côté de la rive, la plupart était mort d’épuisement, de faim et de froid ou le deviendrait. Ce stupide français s’était encore lancé tête baissée dans une campagne sans réfléchir. Il avait sauvé son Empereur adoré lors de cette bataille mais au prix de combien de vies.
Arthur contourna un monticule d’arbrisseaux pour se figer devant le spectacle qui lui était donné de voir.
Avec un grand sourire aux lèvres, le jeune Ivan Braginski se tenait planté froidement dans son long manteau gris devant un corps recroquevillé sur lui-même. Son visage dépassant de son écharpe n’exprimait qu’une froide fascination pour l’être en difficulté à ses pieds. Cependant ce qui choquait le plus Arthur était l’esprit évanescent au-dessus de la victime d’Ivan. Un vieil homme à la barbe foisonnante protégeait l’adolescent Russe tout en attaquant sa cible de son étreinte glacée. On lui avait parlé du Général Winter mais il n’aurait jamais pensé avoir l’occasion de le rencontrer.
« Ivan, qu’est-ce que tu fais ?
- Angleterre, le salua froidement Ivan. Je mets un terme définitif à nos ennuis en Europe.
- En achevant tes ennemis un par un », plaisanta Arthur mal à l’aise en descendant de cheval.
Arthur n’avait pas d’allié magique dans cette partie du globe pour s’opposer au Général Winter, généralement ses amis ne pouvaient pas le suivre au-delà des anciennes frontières celtes.
« Ce n’est pas n’importe qui, répondit Ivan d’abord avec calme. Son Empereur n’a aucun sens du devoir s’il l’abandonne aussi aisément à mon châtiment. Il va payer pour mes terres ravagées ! »
Avec inquiétude, l’anglais s’approcha suffisamment pour reconnaître son détestable ennemi personnel en très mauvaise posture. Francis semblait blessé ainsi que mortifié. Bien qu’étant toujours vivant, son teint pâle ne laissait présager rien de bon. N’étant pas en position de force, le britannique préféra les voies de la raison plutôt que celles de la vanité qui lui hurlaient de s’interposer. Il n’y avait que lui qui avait droit de le mettre dans des états pareils, il fallait que Russie s’arrête immédiatement où sa jalousie le pousserait à commettre un impair.
« Ivan, si nous le capturons, nous pourrons mettre fin à ses prétentions égoïstes. Il est inutile de le faire souffrir…même si d’excellentes raisons t’y poussent, nous sommes d’accord là-dessus.
- Il va mourir, kol, kol, kol. Vengeance, kol, kol, kol. »
Une aura sombre recouvrit Ivan à ces mots tandis qu’il continuait de maltraiter Francis. Ceci eut pour effet de faire rentrer en colère Arthur.
« Ecoute, dear Russie, j’ai essayé pendant des siècles de le faire clamser, et ce n’est pas toi qui va y arriver à ma place, c’est bien compris sale morveux, c’est chose impossible ! Il revint toujours à la charge, contre moi et personne d’autre, sale petit prétentieux, et il se souvint très bien de tous les outrages qu’on a pu lui faire subir, j’en sais quelque chose, il me harcèle de nombreuses façons. Un jour ou l’autre, ça te retombera dessus ! Et pas question que tu détournes son attention de moi ! Si ce n’est pas lui, ce sera moi qui me vengerais ! C’est mon ennemi à moi !
- Oh », fit tout simplement Russie légèrement surpris et apeuré.
D’un pas de plus en plus sûr, Ivan s’éloigna vers sa propre monture en le dévisageant sous un œil nouveau. Et voilà, il avait été incapable de fermer son clapet et de garder ses pensées inconvenantes pour lui. Avant de partir avec son esprit frappeur, Ivan eut un petit sourire en coin pour la frime comme pour se moquer d’Angleterre.
Arthur l’observa s’éloigner en gardant une attitude sévère pour que le Russe n’ose pas revenir se mêler des remontrances acides qu’il adresserait à son rival écervelé. On n’avait pas idée de mettre ainsi sa vie en jeu contre quelqu’un d’autre que lui.
Sitôt que son tortionnaire fut parti et qu’Arthur se soit penché sur lui, Francis eut le culot de s’exprimer d’une voix rauque et faible.
« Ah, qu’ai-je entendu ? La plus belle…déclaration d’amour… de toute ma vie… Quelqu’un m’aime suffisamment… pour me sauver… de mon triste sort… »
Arthur trouva cette forme d’ironie de circonstances.
« Imbécile de grenouille pompeuse !
- Toi », fit Francis d’une voix atone.
Ses yeux bleus délavés par la douleur n’arrivaient pas à fixer son attention sur son sauveur alors que sa peau pâlissait encore plus.
« Oui, moi… Qui veux-tu que ce soit d’autre ? T’as pas le droit de te faire rétamer par quelqu’un d’autre que moi ! »
Résigné, Francis ne répondit pas et il ferma les yeux. Toujours blessé dans son amour propre, Arthur mit tout de même de côté tous ses reproches pour se préoccuper de garder son rival en état pour leur prochain affrontement.
« Tu peux te lever ?
- Vas-y… achève-moi… si ça te fait tant plaisir », répondit-il en claquant des dents.
Faisant son difficile, Arthur fit une bouche en cul de poule. Ce ne serait pas digne de lui de trépasser son ennemi dans un état aussi pathétique après le passage d’un autre. Francis méritait une fin honorable en tant que grande nation.
« Je t’ai posé une simple question, je n’ai pas besoin de tes sarcasmes. »
Le français tenta de bouger sa tête en un mouvement de négation mais il ne réussit qu’à faire une grimace crispée en faisant crisser ses cheveux gelés.
Arthur passa ses bras sous les épaules de son ennemi retrouvé, il se rendit compte au passage que son uniforme bleu roi était raidi par le gel. Depuis combien de temps était-il dans cet état ? Il le releva tant bien que mal avec son aide maladroite puis il le fit marcher jusqu’à son cheval. Il prit une couverture dans ses bagages pour y envelopper Francis, il tenta de le réchauffer en le frictionnant avec mais ce n’eut pas un grand effet notable. Il préféra ne pas s’attarder trop longtemps sur les lieux au cas où Ivan reviendrait avec des renforts. Ce serait le comble du ridicule d’être capturé en voulant sortir de ce mauvais pas son opposant. Il regretta d’être seul pour faire monter son rival sur son cheval.
« Un petit effort Francis, lui demanda-t-il adouci en tapotant la selle.
- Je n’y arriverais pas… tout seul.
- Il faut que nous nous dépêchions, le soir ne va pas tarder à tomber. »
Francis lâcha un soupir puis il tenta de lever le genou pour mettre le pied à l’étrier sans succès. Abandonnant toute fierté, il se hissa à plat ventre sur le dos de l’animal puis il s’assit comme il put les deux jambes sur le même côté. Arthur eut un sourire sardonique en s’asseyant sur la selle.
« Alors, mademoiselle France, je nous emmène dans notre petit lit d’amour, ne put s’empêcher de le taquiner Arthur qui ne risquait rien pour une fois des avances françaises.
- Un lit, rêvassa Francis en se calant contre son torse.
- C’était une façon de parler. »
Son rival poussa un gémissement de déception alors qu’Arthur éperonnait son animal pour le faire avancer. Le trajet fut assez court dans la taïga jusqu’à la petite baraque que l’anglais avait repéré la veille pour s’y arrêter.
Le faire descendre se révéla plus aisé bien qu’il faillit céder sur ses genoux. Loin de ses hommes, en territoire étranger, après une retraite désastreuse, Francis ne pouvait qu’être affaibli. Et si on ajoutait son état physique propre, il était bien étonnant qu’il puisse effectuer les quelques pas dans la neige profonde qui les séparait du pas de l’entrée.
Francis se plaint du froid ambiant dans leur abri de fortune puis il se recroquevilla par terre gardant pour lui le peu de chaleur qui lui restait.
« Oui, je sais mais il n’y a pas mieux dans les alentours. Je vais chercher mes affaires, déshabille-toi, je te prêterais des vêtements. Et je vais faire un feu. »
Arthur détacha ses bagages du dos de sa monture en râlant intérieurement sur l’état dans lequel le Russe lui avait laissé son adversaire de toujours. Il allait faire une loi internationale comme quoi il serait interdit de malmener son rival sans son autorisation et ce, sous peine de méchantes et bêtes représailles de sa part. Il ne pouvait pas le formuler ainsi aux autres nations mais l’idée était bien là et elle ne le quittait pas. Et puis, si cet idiot de grenouille ne se fourrait pas dans des situations dramatiques de son propre chef, il n’aurait pas à s’inquiéter de rater l’occasion de lui fermer lui-même son clapet pour toujours. Ce devait être à lui que devait revenir cet insigne honneur que de mettre un terme à l’existence exaspérante de cet empêcheur de tourner en rond. C’était son ennemi intime. Quoi de mieux que de lui souhaiter une mort administré par lui-même, lui qui le connaissait si bien… Ou le contraire. Arthur ne se voyait pas disparaître au profit d’un autre que Francis, ce serait inconvenant et décevant.
Tout en restant dans ses pensées de gloire morbide, Arthur s’attelait à entasser dans l’âtre les provisions de bois qu’il avait eu l’intelligence de faire auparavant. Il rabroua Francis pour qu’il délaisse ses vêtements mortifères sans succès tout en terminant d’attiser le feu.
« Espèce de grenouille insouciante, tu ne vas pas crever pour un malheureux hiver russe ! »
La tête de Francis se tourna vers lui pour lui montrer un sourire fatigué mais amusé. Ses yeux se fermèrent néanmoins avec une lenteur qui lui fit craindre le pire. Il ne savait pas ce que pouvait faire le Général Winter comme dégât sur une nation, il n’aimait pas du tout ce qui se passait. C’était à lui de faire autant de mal à son ancien amant pour leur douloureuse séparation à cause de ce fichu Empereur !
« Bon, eh bien…Oh, et puis, tant pis ! Si tu ne le fais pas toi-même, je le ferais à ta place ! »
Arthur tira sur le pan de son pardessus pour le déplacer tout près du feu puis il se décida à lui retirer ses vêtements un à un après avoir enlevé ses gants. Il fut particulièrement gêné par les boutons récalcitrants de son manteau et de sa veste qui lui refroidissaient le bout des doigts.
« Tu as fait un saut dans l’eau, marmonna-t-il en s’apercevant de la rigidité des différents tissus.
- Il a abandonné les traînards… »
Arthur renifla de mépris, il savait très bien que Francis parlait de son Empereur chéri. Qu’est-ce qu’il pouvait détester Napoléon Ier !
« …Il a mis le feu à notre pont… et il m’a laissé avec eux... J’ai tenté d’arrêter l’incendie…je suis tombée dans la rivière.
- Et je parie que tu ne lui avais pas dit que tu étais avec les blessés.
- C’est bien ça.
- Tu n’es qu’un imbécile sentimentaliste, s’écria Arthur en défaisant les pans de sa chemise. Et si Ivan t’avait capturé ? Ta belle nation, elle en serait où ? Il faut parfois faire des sacrifices, tu le sais bien ! »
Le regard d’Arthur brillait de rage mal contenue alors que Francis ne pouvait s’empêcher d’avoir un petit sourire aux coins des lèvres.
« Tu t’inquiètes pour moi ?
- Mais pas du tout, bafouilla Arthur. C’est à moi de vaincre ton Empereur et à personne d’autre. Tiens, bois un peu ! »
Après lui avoir passé l’eau de la neige fondue dans un gobelet, il lui enleva les manches de ses différentes épaisseurs et il le releva légèrement pour les chasser. Il sentit contre lui la peau froide de son ennemi, il n’avait aucun doute quant à son hypothermie. Etant une nation, Francis avait la capacité d’y résister un certain moment. Arthur supposa que le corps frigorifié de son adversaire n’avait pas été loin d’atteindre ses limites. Il le reposa sur les planches glacées de la maison, et il fut en colère contre lui-même de ne pas avoir une couverture de rechange.
Bon, le pantalon, maintenant, sans avoir de pensée déplacée. A peine eut-il posé ses mains sur la lisière à dégrafer que Francis s’agita mal à l’aise.
« Et dire que j’ai rêvé de ce moment…
- Un peu plus, et je croirais que tu le fais exprès pour me mettre dans l’embarras.
- Si tu enlevais les bottes d’abord, ce serait plus facile pour la suite.
- Euh…oui, bien sûr. »
Après avoir chassé les bottes lourdes, il posa ses mains chaudes sur les pieds de Francis. Au vu de sa réaction surprise, il les sentait encore. C’était un bon point, ce Général Winter avait sûrement fait moins de dégâts que ce qu’il imaginait.
Sans penser vraiment à ce qu’il faisait, il désapa entièrement Francis dans la précipitation puis il s’éloigna de lui pour attraper ses vêtements de rechange. Il fallait toujours en avoir quand on voyageait dans des contrées aussi dangereuses.
« J’ai froid, gémit Francis.
- J’arrive avec des vêtements secs.
- Réchauffe-moi.
- Ne me fais pas de propositions indécentes », soupira Arthur pourtant bien heureux que Francis reprenne assez de poil de la bête pour le taquiner.
Seulement son rival se recroquevilla de nouveau sur lui-même en claquant des dents. Arthur lui balança les vêtements à la figure en lui ordonnant de s’habiller. Il avait un peu peur de le toucher maintenant qu’il avait repris des forces. Francis repoussa le tas informe de vêtements, et il le vit s’affaisser. De fatigue certainement.
« Eh, oh, ce n’est pas le moment de s’endormir, s’alarma Arthur qui revint s’asseoir près de la forme allongée.
- Je n’ai pas dormi depuis des jours, marmonna Francis dans sa barbe.
- Oui mais tu vas faire encore un petit effort pour ne pas le faire tout nu. Je sais que ça ne te gêne pas d’habitude…Donc, maintenant… mais lâche-moi ! »
Francis s’était soulevé pour retomber entre ses jambes croisées puis il avait passé ses bras autour de sa taille. Il replia ses jambes pour se mettre en position de fœtus vers le feu puis il murmura.
« Tu es vraiment chaud.
- C’est parce que tu es vraiment froid ! »
Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour avoir un jour son dernier combat épique avec son ennemi de toujours ! Et là, dans cette maison abandonnée à des kilomètres de chez eux, Arthur trouva la situation grotesque. Non, mais c’est vrai, quel ennemi mortel irait soutenir le sien envers et contre tout ! Et dans la tête pervertico-romantique de Francis, les suppositions plus fausses les unes que les autres sur ses sentiments supposés devaient se bousculer entre elles. C’était ce genre d’anciens sentiments qui justement le tourmentaient depuis qu’il s’était rendu compte les jours précédents de son extrême imprudence à se lancer dans cette aventure seul pour s’enquérir de l’état de son rival ayant été voir ailleurs un autre combattant avec son cher Empereur et son armée. Il ne mettrait pour l’instant qu’un mot apposé à ceux-ci : la jalousie. Et son petit séjour de marche forcée ainsi que sa rencontre avec Russie l’avaient aidé à se défouler un tant soit peu par rapport à celle-ci. Maintenant, il avait son rival licencieux sur les bras qui se faisaient certainement des idées sur sa bravoure héroïque. La belle affaire !
L’anglais passa la main sur le front du français en un geste d’apaisement qui lui permettait de vérifier sa température. Francis tressaillit sous l’attention puis il se rapprocha encore plus de lui en cherchant plus de confort.
« Il faut vraiment que tu enfiles quelque chose, lui proposa avec douceur Arthur en passant ses bras dans son dos pour le maintenir au chaud.
- Tes vêtements de rechange ne sont pas aussi chaleureux que toi.
- J’en suis entièrement convaincu mais tu vas vite les réchauffer.
- Je suis bien là contre toi, je n’ai pas envie de bouger. Tu me réchauffes le corps ainsi que le cœur.
- Ne dis pas des choses pareilles, rougit Arthur incapable de résister aux charmes français.
- Tu es venu me chercher, aucun de mes alliés ne l’aurait fait pour moi.
- C’était complètement désintéressé, s’exclama Arthur en cherchant à se justifier à tout prix. Je ne cherchais pas à te venir en aide, je voulais me rendre compte par moi-même de ta décadence… Il n’y avait rien de…»
Francis se mit à rire doucement puis il toussa ébranlant son corps.
« Oh, je n’aime pas ça, confia Arthur.
- Que je sois en mauvais état, d’habitude, tu t’en réjouis.
- Parce que j’en suis exclusivement la cause. J’aurais pu t’abandonner à ton triste sort misérable après avoir constaté que tu étais encore en vie pour mon plus grand malheur.
- Mais tu ne l’as pas fait…
- Mais je ne l’ai pas fait. »
Francis cala son nez dans son cou avec bonheur pour respirer son odeur. Depuis quand était-il aussi proche le filou ?
« Malgré notre dispute », rajouta Francis.
Arthur préféra ne pas répondre à cette perche encore blessé par ce qu’ils s’étaient dit une quinzaine d’années auparavant. Il se souvenait encore de leur plus grande altercation durant leur relation suite à la bataille du Nil (ou d’Aboukir) qui avait mis un terme à celle-ci. Il avait ce jour-là pris pleinement conscience des prétentions de Francis à dominer entièrement l’Europe avec l’aide de son futur Empereur. Son projet impliquait donc d’affaiblir puis d’assujettir l’Angleterre quel que soient les moyens employés, et comme le français orgueilleux aurait dû s’en douter, Arthur n’était pas favorable à l’idée de se faire envahir. Francis, aveuglé par les envies de conquête de son peuple, avait révélé tout de ses intentions à son encontre. La montée de l’amiral Nelson en tant qu’adversaire tout désigné de son Bonaparte adoré n’avait pas arrangé leur différent loin de là. Ils s’étaient violement disputés à cause de leurs intérêts divergents et, de fil en aiguille, ils en étaient venus à se balancer leurs quatre vérités à la figure sur leur couple fragile en cassant le mobilier au passage.
« Je suis désolé… »
La voix cassée de Francis le ramena à la réalité du moment.
« …Pardon.
- Je suis venu de mon propre chef, tu n’as pas à t’excuser d’être une loque incapable de prendre soin de soi-même, répliqua Arthur.
- Pour notre dispute… Mon Empereur m’avait fait miroité tellement de gloire que j’en avais oublié ce que j’étais. J’aurais dû me raccrocher à toi plutôt que d’écouter mon égo.
- Et maintenant que tu tombes de ton piédestal…
- Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureux que tu sois là », le coupa Francis.
Arthur se retint de lancer une méchante pique à cette déclaration, il savait que c’était difficile pour eux de se dire des choses aussi simples. Il prit les vêtements destinés à Francis, et il les lui posa sur sa peau frissonnante pour l’envelopper avec.
« Aujourd’hui, et en général, continua Francis.
- C’est terriblement gênant ce que tu dis, lui confia Arthur.
- J’en ai parfaitement conscience mon ange... »
L’anglais paniqua légèrement devant le surnom affectueux que Francis n’utilisait qu’en ces bons jours de sentimentalisme contagieux.
« … Je voulais dire que j’ai bien de la chance de t’avoir comme opposant et…, les mots se coincèrent dans sa gorge mais Arthur reconnut ancien amant,… Tu as toujours été là pour m’arrêter à temps…
- En l’occurrence, c’est Ivan cette fois-ci, râla Arthur en serrant Francis contre lui alors que sa jalousie maladive refaisait surface.
- Je ne crois pas. Tu as monté la Russie contre moi alors j’estime que c’est entièrement de ta faute si je me suis pris cette déculottée.
- Heureux de te l’entendre dire », se réjouit Arthur d’être le responsable de ses malheurs.
Francis ne put s’empêcher de rire devant la bonne humeur anglaise puis il se releva pour poser ses mains à présent tièdes sur son cou tout en le regardant droit dans les yeux.
« Sérieusement, merci d’être là… J’aimerais que tu sois…toujours là…Est-ce que… »
Arthur vit de la peine et de l’espoir dans les yeux de Francis, cette douleur bien familière dans l’ombre de leur relation amoureuse. C’était cette peur d’aimer l’ennemi de sa nation mêlée à cette confiance étrange qu’ils partageaient. Arthur n’était pas insensible à cette détresse qu’ils n’avaient pas encore dépassée.
« Tu es sûr, demanda Arthur sur la défensive. Nous aurons sûrement d’autres périodes de profonds désaccords…
- Tu me manques beaucoup, affirma Francis, et ce n’est pas une dispute qui va se mettre entre nous. Je regrette ce que je t’ai dit. Et tu es là !
- Oui, je suis là !», répéta Arthur en comprenant tout ce que cela impliquait vraiment sur lui-même.
Il avait prétexté faire de l’espionnage des troupes françaises en Russie rien que dans l’espoir secret de revoir Francis (en mauvaise posture) après autant d’années passées à s’éviter autant que possible en dehors des champs de bataille. Il ne pouvait nier l’espoir qu’il avait eu de retrouver Francis désabusé par sa défaite avec les idées remises en place ou humilié par sa campagne désastreuse par pure esprit de vengeance. Arthur était quelqu’un de contradictoire quand il s’agissait de son ennemi-amant. Et malheureusement, il était toujours amoureux de cet imbécile bienheureux.
Arthur interrogea Francis du regard qui lui rendit un léger sourire. Et il l’embrassa d’abord chastement puis de plus en plus passionnément. Il apprécia de retrouver cette sensation familière de cette bouche en bataille avec la sienne. Pris d’une montée de désir subit, il l’allongea par terre sous lui en continuant leur baiser.
Oh, il lui ferait oublier tous ses amants du temps de leur séparation ! Arthur déposa ses lèvres sur le point sensible de sa nuque. Il n’avait rien eu de plus désagréable que d’entendre ses exploits d’un soir entre deux batailles. Ses mains avides se promenèrent sur les flancs sensibles de ce fumier de coureur de jupons ! Il allait faire en sorte qu’il ne pense plus jamais à l’éconduire ! Il rapprocha leurs hanches avec impatience. Et ce serait en lui rappelant quel formidable partenaire il pouvait se révéler être.
Arthur râla en ne rencontrant pas grand enthousiasme en retour de ses caresses.
A sa plus grande déception, ce ne serait pas pour ce soir avec cette poupée de chiffon essoufflée qu’était son petit ami.
Fichu Général Winter ! Un jour, il coincerait Ivan, ce sale fumier ! Et Napoléon paierait pour toutes ces années perdues, il ne savait pas encore comment mais, un jour, cela lui retomberait dessus.
Avant qu’il ne commette toutes sortes de choses réprouvables, Arthur s’éloigna de Francis avec un sourire prétentieux devant son étonnement.
« Tu n’es pas en état. Et ça me frustre. »
Francis lui parut reconnaissant de cette attention alors qu’il s’habillait en papillonnant des yeux. Il s’endormit peu de temps après au coin du feu bien au chaud alors qu’Arthur lui posait par-dessus une couverture enfin sèche.
Arthur se promit de ne plus laisser un autre dirigeant ou une autre nation faire de l’ombrage à leur relation.

hetalia, *round 7, !fic

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