Défi - Sex is not the enemy

Mar 14, 2016 16:08

Titre : Mémoires d'un autre passé
Fandom : Original
Catégorie : Femslash (F/F/F)
Genre : Romance/Science-Fiction
Rating : R
Nombre de mots : 687 (selon Scrivener)


La lumière du soleil filtrant au travers des fenêtres aux verres colorés donnait au salon de thé une ambiance irréelle  et diffusait aussi une chaleur agréable chauffant doucement la peau. Comme ce n’était pas la première fois que Venik y mettait les pieds, elle n’y prêta pas plus grande attention. Elle se contenta d’observer le phénomène d’un oeil distrait. C’était d’ailleurs de cette façon que l’on pouvait repérer les nouveaux venus : ils avaient tous les yeux écarquillés. Venik ne niait pas que l’effet était éblouissant. Le chatoiement des couleurs nimbait les lieux d’un halo multicolore. Preuve que les Pryderii maîtrisaient l’art à la perfection. Leur travail était après tout plébiscité dans près de cinq galaxies différentes et leurs oeuvres les plus audacieuses, légendaires.
Pourtant, ce n’était pas ce qui intéressait le plus Venik sur cet endroit. Son intérêt était beaucoup plus personnel.

Lorsqu’elle avait atteint sa maturité, plusieurs cycles auparavant, des bribes de souvenirs avaient commencé à faire surface. Venik n’en fut pas vraiment surprise, son peuple avait après tout intégré ce phénomène datant de temps immémoriaux, dans leur culture. Leurs dieux leur avaient offert ce cadeau pour qu’ils n’oublient jamais leur Histoire. Tous se rappelaient leur vie passée, mais chacun à un degré différent. La plupart pouvaient se souvenir de deux ou trois vies antérieures avec plus ou moins de précision, une minorité d’environ une dizaine d’existence et la plus minuscule fraction de la population, de chacune d’entre elles. Dans ce dernier cas, ils étaient appelés à servir les dieux ou rentraient dans les rangs des Conservateurs de la Connaissance. Venik faisait partie de ces derniers.
Elle s’était déclarée vingt-cinq cycles après sa naissance, dès l’apparition du flash de sa première vie. Cela avait continué avec régularité durant les cycles qui suivirent, jusqu’à ce qu’elle en récupère la totalité ou presque. Puisque la dernière existence était toujours la plus longue à revenir : il fallait qu’elle s’inscrive dans la continuité de l’âme.

Venik avait tout juste cinq cents cycles lorsque cela se produisit. L’esprit encore embrumé par les restes d’un rêve, un souvenir d’une force intense envahit sa conscience. La scène qui défila derrière ses paupières mi-closes, lui coupa le souffle et lui enflamma chaque partie de son corps. Elle pouvait très clairement voir son ancienne incarnation la tête enfouie entre les jambes de son amante, son bras enroulé autour de sa cuisse et sa langue jouant avec son clitoris d’une lenteur étudiée. Elle pouvait aussi sentir très clairement la bouche et l’autre langue qui s’amusait avec son propre sexe.  Elle entendait aussi leurs soupirs et leurs gémissements, sentait leur peau brûlante sous ses doigts. La chaleur du creux de ses reins qui s’étendait. L’amour qui lui étreignait le coeur.
Sans qu’elle ne s’en rende compte, ses mains se déplacèrent vers son bas-ventre et se glissèrent sous ses vêtements de nuit. Insinuant ses doigts entre les plis humides de son sexe, elle ne perdit pas de temps à faire monter lentement son plaisir. Elle avait besoin d’une délivrance immédiate avant que son corps ne se consume. Ses doigts se concentrèrent donc uniquement sur son clitoris. À chaque mouvement de friction, son dos se cambrait un peu plus et son coeur s’emballait. L’intensité de la chaleur qu’elle ressentait se transforma en une pellicule de sueur sur tout son corps. La pression qui gagnait le creux de ses reins devint alors insoutenable. Venik accéléra le va-et-vient de ses doigts sentant la proximité de son orgasme. Et lorsqu’il la dévora enfin, elle fut prise de spasmes qui ne s’arrêtèrent qu’après ce qui lui sembla une éternité. Son intensité la laissa sans force et elle resta dans la même position, le souvenir se répétant encore et encore.
Le lendemain, Venik quittait la planète-mère pour partir à leur recherche, leur souvenir accompagnant ses jours et ses nuits sur des centaines de cycles, jusqu’à ce qu’elle retrouve enfin leur trace ici.

Assise sur sa chaise, elle les observait du coin de l’oeil, attendant le moment où elles seraient seules pour les aborder. Est-ce qu’elles aussi se souvenaient de cette autre vie avec autant de clarté qu’elle ?         

sinte, original

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