ECHEC POLITIQUE PERSONNEL DE MACRON

Oct 01, 2018 13:35


L’échec politique personnel de Macron : est-ce que, avant la fin de son mandat, il pourra renverser la courbe de sondages ?
Par Sergueï Jirnov, politologue et analyste politique, ancien élève de l’ENA, ancien officier supérieur de carrière du service d’espionnage politique du KGB et du SVR


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L’espionnage politique a pour but l’obligation professionnelle de prédire le futur, de choisir et de recruter, comme sources ou agents d’influence, les politiciens étrangers qui feront le demain, le lendemain et le surlendemain du monde. En tant qu’un ancien analyste d’espionnage politique russe, j’ai été un des rares (preuves écrites à l’appui) à prédire encore en Février 2015 la venue gagnante d’un candidat outsider pour la présidentielle française de 2017, capable de renverser les tendances qui paraissaient toutes tracées et de casser le vieux clivage « immuable » gauche-droite. Début 2015 c’était Manuel Valls qui, selon les calculs, avait le maximum de chances pour devenir un tel candidat « antisystème ». A condition de trahir immédiatement le Parti socialiste mourant et de se débarrasser du boulet de président Hollande perdu d’avance. Dans une lettre confidentielle j’ai expliqué cela à Valls, mais il n’a pas eu le courage ni l’ambition suffisants pour oser une telle rupture capitale dès 2015 - comme beaucoup d’enfants pauvres il s’est accroché désespérément à son brillant poste du Premier ministre mais sans aucun avenir après 2017. Lorsqu’il a enfin osé trahir Hollande en décembre 2016 (en se présentant aux primaires socialistes à la place du président déserteur) et en Février 2017 (en reniant sa parole donnée et en refusant de soutenir le candidat gagnant), c’était trop tard : Emmanuel Macron avait déjà occupé l’unique place du nouveau candidat outsider, « antisystème » et sans clivages traditionnels. Valls a trahi son camp pour rien. Macron a réussi brillamment ce que Valls n’a pas osé faire. Mais c’est pas pour autant que Macron a assuré le reste. Pendant cette campagne présidentielle il a acquit l’impression dangereuse de tout savoir mieux que tout le monde puisqu’il a fini par gagner un pari qui paraissait impossible presque à tous (mais pas à moi). Et cette sensation de toute-puissance du candidat improbable Macron a joué un très mauvais tour au président Macron. En Juillet  2017 dès qu’il a commencé à faire faute sur faute, j’ai mis Macron en garde par une lettre et il semblait avoir écouté les conseils. En Décembre 2017 il ne les écoutait plus. Comme en Février 2015 quand, avec mes analyses d’un ancien espion politique, j’ai pressenti et prédit la venue gagnante possible d’un candidat outsider (qui a reçu le nom de Macron), maintenant en Septembre 2018 je pressens déjà la déchéance quasiment définitive du président Macron. Puisque je garde encore un peu de sympathie pour Macron (tel un prophète déçu envers un messie déchu), j’aurais pu faire l’ultime tentative de prévenir Macron des dangers imminents mais actuellement ce n’est plus possible : il s’est enfermé dans un entêtement stupide et suicidaire, n’écoute plus personne même dans son entourage le plus proche et c’est pour cela qu’il court définitivement à sa perte politique en 2022. En réalité il a déjà perdu le combat de 2022. C’est pourquoi j’ai décidé de publier cette analyse plutôt que de l’adresser à l’Elysée.
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Emmanuel Macron est une créature préférée de François Hollande qui a fini par trahir son maître dans le but prétentieux et arrogant de faire beaucoup mieux que lui. L’ironie du sort c’est que le renégat Macron a hérité de la malédiction de son prédécesseur avec une certaine courbe et son renversement. Mais pas seulement celle du chômage (qui continue d’augmenter malgré les affirmations officielles mensongères cachées par les élucubrations statistiques entres les catégories 1 à 4) mais également celle des sondages.
Le président français actuel dégringole dans toutes les enquêtes d’opinion. Sa chute de popularité est constante et terrible - en 9 mois de 62 à 29% (IFOP-JDD du 22/09/2018, c'est-à-dire 3 points de moins que Hollande en septembre 2013 !). Cette foutue courbe est implacable dans son effondrement. Comment est-il arrivé à une telle impopularité pire que celle de François Hollande ? Est-ce qu’il est encore possible à Emmanuel Macron de renverser la courbe de désamour des français ?
Pour faire court : le seul responsable de ce phénomène c’est Macron lui-même. Malgré sa légendaire intelligence hors du commun, réelle ou prétendue, il a personnellement et, on dirait, sciemment commis toutes les fautes grossières imaginables et inimaginables pour arriver là. Seul un miracle pourrait encore le sauver politiquement, mais, comme tout le monde le sait, dans la vie réelle il n’y a jamais de miracles plus d’une fois.

Le premier miracle pour Macron, c’était son élection inattendue en 2017. C’était la conquête du pouvoir suprême à l’improviste, à la hussarde, sans aucune préparation, sans aucune base électorale propre et sans aucune structure idéologique et politique durable. Faut pas rêver : un tel miracle ne se répète jamais.
Surtout que Macron a réussi l’improbable sur une promesse solennelle et de prétention « révolutionnaire » de rupture totale avec « l’ancien monde » - les mauvaises traditions des partis politiques dits « traditionnels ». Mais cet engagement faisait en sorte que Macron pouvait ne pas transformer immédiatement le pays en paradis sur terre, mais il n’avait pas le droit à la moindre faiblesse concernant la pureté proclamée de lui-même et de son entourage.
Et c’est précisément dans ce domaine que Macron a très rapidement déçu beaucoup de gens qui ont sincèrement voulu croire en lui, tel un nouveau messie ou prophète, croire en un miracle macronien de changement profond de la société et du renouveau radical de la vie politique en France.
Macron le prophète, Macron le messie a échoué d’abord et avant tout à cette promesse solennelle du « nouveau monde », des nouvelles méthodes, des nouvelles pratiques, des nouvelles figures politiques qu’il n’a pas réussi à faire ressortir. Il y a échoué à plusieurs reprises, d’une manière répétée, incompréhensible et entêtée. Malgré les leçons de l’entêtement stupide de François Hollande pendant trois ans et demi de son quinquennat et de François Fillon et des républicains avec l’affaire de Pénélope pendant la campagne électorale de printemps 2017.
Macron, le messie du « nouveau monde », a échoué quand il s’est entêté à protéger et pousser vers le haut de la hiérarchie étatique un autre renégat socialiste devenu ministre - Richard Ferrand. Malgré les rapides révélations du « Canard Enchaîné » sur les squelettes dans ses placards : les soupçons d’implications dans les affaires de conflits d’intérêts. Au lieu de le cacher et de le déplacer dans une administration quelconque s’il ne voulait pas le limoger tout court, comme cela était exigé par la promesse solennelle du candidat Macron, le président Macron, après avoir trop tergiversé, a finalement fait nommer ce proche fidèle encombrant d’abord à la tête du groupe majoritaire du parlement et ensuite au perchoir de l’Assemblée Nationale.
Macron, le symbole et le chouchou progressiste des réseaux sociaux multimédias, a échoué quand il a laissé tomber tous les principes du mouvement « citoyen » et horizontal macroniste de « La République en marche » (à commencer par le nom : la marche où ? En arrière, vers la perte ?) - son unique atout révolutionnaire par rapport aux partis « traditionnels » qui n’est jamais devenu un vrai parti idéologique ni une pépinière des nouveaux talents. Tout au plus un fan-club du président, un club des opportunistes qui voulaient profiter du pouvoir présidentiel et non pas un parti qui encadre et contrôle le président, qui lui trace une voie idéologique à suivre.
Macron a échoué quand il a fini par reconstruire à l’Elysée un vieux schéma vertical quasi totalitaire du pouvoir personnel absolu de la monarchie républicaine, en rupture total avec l’élan « citoyen » de la société civile qui l’avait propulsé en 2016-17.
Macron, le candidat de la lutte contre les cumuls des mandats et les conflits d’intérêts de l’ancien monde, a échoué quand il a placé son proche collaborateur favoris à la tête de son « parti » enterré vivant qui ne participait plus à rien, et, « en même temps » (selon le ridicule tic de langage de Macron révélateur d’une confusion intellectuelle permanente de l’indécision à la François Hollande), en réservant à Christophe Castaner une place ministérielle avec un conflit d’intérêt manifeste.
Macron a échoué quand il a jeté à la poubelle de l’histoire le mouvement « participatif » qui était sensé être le principal moteur de l’exercice du pouvoir macroniste pendant tout le quinquennat. Macron a échoué quand il a réduit les nouveaux députés du groupe majoritaire, venus de la société civile pour révolutionner le vieux parlement, au rôle minable d’un troupeau de moutons qui appuyaient bêtement sur les boutons de vote au parlement sous la surveillance d’un chien de garde Ferrand et d’un berger Castaner.
Macron, sacré par l’ONU comme le « champion » de la lutte mondiale contre le changement climatique, a échoué quand il a remplacé le plus populaire de ses ministres - Nicolas Hulot qui a fini par claquer la porte de son gouvernement parce que la France de Macron ne respectait pas elle-même les engagements de la COP-21 et Macron ne voulait pas s’engager réellement sur une vraie voie écologique - par François de Rugy, un petit opportuniste et un traître notoire à sa prétendue cause « verte » mais qui a libéré opportunément le perchoir de l’Assemblée Nationale à un favoris de Macron - Richard Ferrand toujours embourbé dans les soupçons des affaires de corruption.
Macron, le grand prêcheur du féminisme dans la politique et le donneur de leçons jusqu’à la tribune de l’ONU, a échoué quand il a tout fait depuis l’Elysée pour empêcher l’élection de la première femme à la tête de l’Assemblée Nationale et du groupe de LREM.
Macron, le prophète du renouveau, a échoué quand il a limogé, sur un coup de tête et par l’orgueil blessé d’un petit enfant gâté, le général émérite de Villiers, chef de l’Etat major des armées, pour une prétendue faute que celui-ci n’a pas commise. Et ce grand échec de Macron n’est ni oublié ni pardonné par l’armée et par le pays.
Macron, le génie de la politique « sociale » et de la lutte contre la pauvreté, a échoué quand il a coupé d’une manière mesquine 5 euros mensuels des APL aux millions des français les plus pauvres et vulnérables tout en faisant cadeau de 4 milliards d’euros de l’ISF à quelques milliers des plus nantis. Et cet échec a valu tout de suite à Macron une étiquette de « président des riches » et « président antipauvres » qui lui colle à la peau depuis le début de son mandat et qu’il ne pourra plus jamais décoller. 
Macron, le Jupiter républicain du « renouveau », a échoué quand il a laissé sans aucune suite ni punition, même symbolique, une grave faute de gaspillage d’argent public à niveau de 350 mille euros (c'est-à-dire l’effort mensuel d’économie d’APL de 70 mille étudiants pauvres) par son premier ministre Edouard Philippe qui s’est scandaleusement payé un avion privé de complaisance à son retour de la Nouvelle Calédonie et du Japon pour gagner deux heures de son temps du prince de la République.
Macron, le chouchous des médias pendant la campagne présidentielle, a échoué quand, une fois à l’Elysée, il s’est lancé, tel un Donald Trump, Vladimir Poutine ou Recep Tayyip Erdoğan, dans une croisade personnelle contre la presse libre française en accusant de tous les défauts les mêmes médias qui ont créé et amplifié le mythe virtuel « le candidat Macron », qui l’ont porté à la présidence de la République - parce que les médias libres ont osé porter un regard critique sur les défauts du président Macron et sa politique. 
Macron, l’ancien banquier pragmatique et le super cerveau de la prévision, a échoué quand il a coupé le pouvoir d’achat de 8 millions de retraités sur 16 avec l’augmentation de la CSG provoquant une super colère de cette énorme base électorale et pratiquement son suicide politique. Macron a échoué quand il s’est entêté à couper, en même temps, le pouvoir d’achat d’autres millions de personnes et des milliers d’entreprises en ajoutant les taxes supplémentaires sur le tabac et les carburants qui étaient déjà en augmentation à cause de la flambée des prix du pétrole.
Macron, le super président du renouveau, a échoué quand il s’est entêté à protéger d’une manière absolument scandaleuse et incompréhensible un petit fonctionnaire fautif de son cabinet - Alexandre (Maroine) Benalla. Malgré les fautes très graves, voire des crimes publics et délits manifestes que celui-ci avait commis, en entraînant dans sa chute morale le Président Macron, son cabinet et la Présidence de la République en tant qu’une institution.
Macron, le messie du nouveau monde, a échoué quand il a tout fait pour enterrer honteusement la commission d’enquête sur l’affaire « Macron-Benalla » de l’Assemblée Nationale et faire un maximum de pression sur celle du Sénat.
Macron, l’énarque, a échoué quand cette institution macronienne suprême a été fragilisée davantage par les révélations des conflits d’intérêts du Secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler avec les entreprises privées familiales pendant 8 années dans son passé de gestionnaire public et du « pantouflage » dans le privé. Sans que Macron réagisse dans le sens de ses belles promesses électorales de la purification des mauvaises traditions du « vieux monde ».
Macron, le chevalier blanc, le candidats de la lutte contre les privilèges et le favoritisme de l’ancien monde, a échoué quand, en pleine affaire « Macron-Benalla », il a nommé au poste du consul général à Los Angeles, contrairement à toutes les règles républicaines et par le moyen d’un décret ouvertement favoritiste à la république bananière africaine, un écrivain opportuniste Philippe Besson déguisé en flatteur grossier.
Malgré toute son intelligence réelle ou prétendue, Macron a prouvé à plusieurs reprises non seulement ne rien comprendre aux mécanismes du fonctionnement de la Vième République inventée par le général de Gaulles pour protéger le président de la République mais non plus aux attentes des français qui ont propulsé Macron à la tête de l’Etat français sclérosé pour le changer et le purifier.
Même actuellement le président Macron est intimement convaincu que toutes ces violations gravissimes des règles de la Vième République et ses propres « principes » de la « nouvelle politique » promise par le candidat Macron ne lui seront pas reprochées et comptées par le peuple qui avait voté pour lui une fois en 2017. Le « Dieu » Macron ne comprend plus rien de tout ceci. Il s’est coupé définitivement de la logique ordinaire des gens normaux. Il est devenu sourd, aveugle et autiste comme François Hollande avant lui.
Deux symptômes extraordinaires prouvent cette déchéance précoce et définitive de Macron-Jupiter : l’annonce de son départ anticipé par Gérard Collomb et la revanche publique de François Hollande qui, tel un perroquet déguisé en vautour, a senti la mort politique de Macron et a commencé publiquement à se moquer de son ancien protégé et traître. L’offense suprême à Macron - plusieurs personnes lors des séances de dédicace du livre de l’ancien patron de Macron ont prononcé une phrase terrible : « Macron nous a fait regretter François Hollande ! »
En même temps, Macron est persuadé qu’il y a juste un petit « malentendu » passager, un petit manque de « pédagogie » entre lui et les « gens ». Et que tout va rentrer dans l’ordre dès qu’il y aura des résultats économiques spectaculaires. C’est vari que Trump est détesté aux USA mais le plein emploi et les résultats économiques lui permettent même un espoir de réélection. Manque de bol pour Macron, il n’y en a pas de miracle économique français et il n’y en aura pas puisque la croissance en France ralentit à nouveau et le chômage augmente toujours.
Malgré son intelligence prétendue ou réelle, Macron n’a pas compris qu’il est suicidaire de se mettre sur le dos tous le pays en voulant faire sur plusieurs fronts et trop rapidement les « réformes » qui sont sensées être salvatrices uniquement dans la tête super intelligente de Macron face aux fainéants, cons, réactionnaires, chômeurs, loosers, pauvres et stupides.
Il parait que Macron voudrait renouer avec les « petites gens », se mêler à nouveau à de simples citoyens qu’il a trahis et déçus. Mais c’est trop tard. Quand il lance un « grand » plan « pauvreté », « vélo » ou « santé », tout le monde s’attend à des coupures budgétaires.
Tout le monde a définitivement compris que le mauvais acteur Macron peut très bien lire avec le trémolo, les fausses larmes aux yeux un grand discours écrit, mais que dans son  intimité et dans la spontanéité il va vite employer les mots blessants, porter un regard arrogant, donner un conseil dédaigneux à un horticulteur au chômage de « traverser la rue » pour trouver des emplois tellement pénibles, mal payés et précaires dans la restauration et le bâtiment que personne n’en veut, même les « plombiers polonais » ou roumains.
En 2017 Macron a brillamment fini le travail de sape de François Hollande sur le parti socialiste, le travail de destruction de François Fillon et Jean-François Copé sur l’UMP après la débâcle de Sarkozy et la débâcle de Jean-Marie et Marine Le Pen sur le Front National. Macron a empêché en 2017 l’arrivée au pouvoir des opportunistes et populistes du Front national et de la France Insoumise. Mais la pire des fautes politiques d’Emmanuel Macron c’est qui a gâché en 2017 la chance unique de la France à améliorer radicalement son système politique et gouvernemental. Macron a fini par tuer politiquement le « vieux monde » mais ne l’a finalement pas remplacé par un nouveau.
En faisant disparaître l’ancien clivage droite-gauche Macron n’a pas su le remplacer par une nouvelle idéologie macroniste. Il a tout simplement concentré tout le pouvoir entre ses mains en créant un nouveau clivage, par rapport à la personnalité de Macron : entre les gens qui lui sympathisent et ceux qui ne l’aiment pas, l’envient, le méprisent ou le haïssent. Très rapidement plus ou moins trois quarts (si ce n’est pas plus) du pays ont été perdus pour Macron. Il a perdu sa crédibilité, sa légitimité et est devenu un produit politique toxique à tous ceux qui l’entourent et contaminant tout ce qu’il touche.
L’infaillible Macron a tellement échoué déjà que le retour en arrière est, à notre avis, dorénavant impossible - puisqu’une image trop négative de Macron arrogant et méprisant est déjà imprimée pour toujours dans le conscient collectif ce qui rend impossible la tâche de la remplacer par une bonne image quoi qu’il en fasse.
Cette coupure de Macron d’avec le pays est tellement profonde que même la spectaculaire victoire de la France à la Coupe du monde de football n’a rien apporté à Macron en termes de regain de popularité en juillet 2018, malgré les vaines tentatives de récupération médiatique par Macron, juste avant le début de l’affaire « Macron-Benalla ». Macron avait intentionnellement mis de côté la cérémonie solennelle de décoration des vainqueurs à l’Elysée pour la faire plus tard afin de mieux récupérer la gloire footballistique, mais cela sera tout au plus une petite opportunité sympathique de refêter la victoire française mais certainement un échec politique macronien en plus.
Par ce que dans la tête des français Macron le looser a déjà inscrit pour toujours l’image catastrophique de ses nombreux échecs d’une manière irrécupérable. Parce qu’il a déjà reçu pour toujours l’étiquette du « président des riches ». Parce qu’il a offensé tellement de gens et de groupes socioprofessionnelles tellement nombreux. Macron lui-même a opéré l’avortement du grand projet macroniste utopique. Et lorsque l’embryon du macronisme est tué par son porteur, il n’y a plus d’espoir de la renaissance de la même vie avec la même personne.
Le problème institutionnel de la Vième République c’est qu’elle n’a pas de mécanismes du départ anticipé du Président même lorsque celui-ci est désavoué, mal aimé voire haït par tout le pays, à part la mort du locataire de l’Elysée ou sa démission volontaire. Donc, comme dans le cas de François Hollande, la France va assister maintenant pendant trois ans et demi à l’interminable putréfaction du cadavre politique personnel d’Emmanuel Macron que rien n’empêche de finir son mandat électif.
De toute évidence, Macron va perdre toutes les futurs élections (européennes en 2019 et municipales en 2020). Mais il va persister et s’entêter à « continuer les réformes engagées » en démantelant les restes du système social et syndical français en devenant le président français le plus impopulaire à l’horizon de 2022. Il serait anecdotique si Macron finalement faisait revenir à l’Elysée en 2022 François Hollande.
Septembre 2018.


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