Une rupture douloureuse (partie 2/2)
Titre : Une rupture douloureuse
Personnages : Syrielle, ses frères et James
Le début est ici
Syrielle se figea en arrivant devant la grande maison de son enfance. Harry et Jack qui l’encadraient s’arrêtèrent eux aussi.
- « Par Merlin ! Qu’est-ce que je vais leur dire ? » murmura la jeune femme qui n’était pas loin de la crise de panique.
- « La vérité, ça me semble être une bonne chose. » lui répondit Harry.
Syrielle soupira et sentit les mains de Jack se poser sur ses épaules.
- « J’ai l’impression que tu oublies que c’est toi la victime dans toute cette histoire ! » lui chuchota son frère « Et on est tous de ton côté, on est tous là pour toi ! »
La jeune femme hocha la tête et après avoir pris une grande inspiration, et prit le chemin qui la ramenait chez elle. Elle poussa la porte d’entrée qui n’était jamais fermée depuis la fin de la guerre et entra la première. La maison était silencieuse, ce qui n’était pas inhabituelle depuis les trois aînés n’y vivaient plus. Syrielle prit une grande inspiration, retrouvant les odeurs qui avaient toujours bercées sa vie et se mit à sourire légèrement. Elle se sentait toujours mieux quand elle était là.
- « Papa ? Maman ? » appela Harry en passant en tête « Par Merlin, il n’y a personne ? »
- « Si ! Je suis là ! » répondit alors leur père en sortant de son bureau.
Il était souriant et regarda ses trois enfants d’un air amusé.
- « Si vous saviez comme je suis content que vous soyez là ! Votre mère a du partir en France pour trois jours pour son travail et je me sentais désespérément seul ! »
Syrielle sentit tout à coup son ventre se contracter. Sa mère n’était pas là ! Pourtant, c’était plutôt à elle qu’elle avait envie de se confier. Elle se sentit de nouveau mal à l’aise. Elle n’avait pas du tout l’habitude de parler de ses histoires de cœur avec son père. Il n’avait jamais vraiment apprécié Greg et cela ne s’était pas arranger avec le temps. Ce serait encore pire cette fois. Syrielle se mit à craindre de provoquer un drame… Mais il était trop tard pour reculer.
- « Bon ! Dites moi un peu quelle bêtise vous avez faite tous les trois qui nécessite cette réunion de famille ? » demanda alors James en souriant.
Mais l’air grave qu’arboraient ses enfants lui firent bientôt froncer les sourcils.
- « Qu’est-ce qui se passe ? »
- « Papa je… Il faudrait que je te parle » commença alors Syrielle en passant devant ses frères.
- « Je t’écoute… »
- « On va vous laisser ! » déclara alors Harry « Jack, tu m’accompagnes chez ta belle-famille ? »
Jack leva les yeux au ciel d’un air amusé mais hocha la tête et tous les deux quittèrent la maison, laissant leur père et Syrielle, seuls dans le salon.
- « J’ai l’impression que c’est grave, sinon tes frères n’auraient pas joué les gardes du corps » déclara James d’un air grave. « Installons nous dans le canapé, tu veux ? »
Syrielle hocha la tête et alla s’installer près de lui. Immédiatement, James prit ses mains dans les siennes et la regarda d’un air soucieux.
- « Qu’est-ce qui se passe mon trésor, qu’est-ce qu’il y a ? »
Syrielle sentit une boule se former dans sa gorge et ses yeux la brûler. Elle prit une grande inspiration pour se reprendre.
- « Et bien voilà… J’ai… J’ai rompu avec Greg hier » annonça-t-elle.
Elle jeta un regard à son père dont les traits se tirèrent. Il serra un peu plus ses mains dans les siennes.
- « C’est définitif ? » demanda-t-il simplement.
- « Oui » murmura-t-elle simplement. « Cette fois oui… »
- « Et pourquoi ? »
Syrielle releva alors ses yeux vers les siens et ils s’embuèrent. Un sanglot lui échappa. Elle s’était pourtant promis de ne pas pleurer.
- « Oh chérie ! » souffla James en se rapprochant d’elle pour la serrer contre lui « Je suis là ma belle, je suis là… Pleure si ça peut te faire du bien… »
- « Oh Papa ! » gémit la jeune femme « Si tu savais… C’était horrible ! »
James caressa doucement son dos et caressait ses cheveux, dégageant son visage et posant de temps à autre des baisers sur sa tempe.
- « C’est toujours douloureux les ruptures mon ange… » souffla-t-il.
- « Je ne pouvais plus rester Papa ! Je pouvais plus ! Je l’aime mais il me fait trop de mal ! » sanglota-t-elle.
James soupira violemment.
- « Syrielle… Je vais te dire quelque chose que tu sais sans doute déjà. Dès la première fois où tu es arrivée en larmes à la maison à cause de lui, je me suis mis à le détester. Le détester vraiment ! Je ne faisais des efforts que pour toi ! Parce que c’était ton fiancé… »
La jeune femme sanglota encore un peu plus fort.
- « C’était dur de te voir souffrir à cause de lui ! Tu n’étais jamais suffisamment heureuse avec lui ! Et maintenant encore il continue à te faire du mal ! Tu as fait le bon choix en partant ma chérie… tu as fait le bon choix ! »
- « Il m’a trompée, Papa ! Il m’a trompée ! Moi je l’aime et lui… Il couche avec quasiment tout ce qui passe ! »
Syrielle sentit l’étreinte de son père se resserrer un peu plus.
- « Ma belle… Je suis désolé… » murmura-t-il.
- « Je le savais depuis un moment mais je croyais qu’il arrêterait quand on vivrait ensemble. J’ai l’impression de m’être totalement trompée sur lui ! Je pensais le connaître ! Comment j’ai pu tomber amoureuse de lui ? »
- « Chérie… Les gens changent tu sais. Il n’a sans doute pas toujours été comme ça … »
- « Tu ne crois pas ce que tu dis ! » lui souffla-t-elle.
- « Je pense qu’il a forcément du avoir des qualités pour que tu tombes amoureuse de lui… Je me souviens de la première fois que tu l’as ramené à la maison, il avait l’air d’être un brave garçon ! Je refuse de croire que tu sois tombée amoureuse d’un type comme celui qu’il est devenu ! »
Syrielle lui adressa un faible sourire qui se transforma bien vite en grimace et elle plaqua sa main devant sa bouche.
- « Je m’en remettrais jamais ! » sanglota-t-elle.
- « Bien sur que si mon ange ! » lui répondit James en caressant ses cheveux.
Mais Syrielle fit non de la tête et son père l’attira un peu plus contre lui.
- « Ma belle, tu es jolie comme un cœur, tu es intelligente, tu es merveilleuse… Tu fais tourner la tête à tous les garçons ! Il y en aura un qui te rendra heureuse ma chérie, je le sais ! Tu n’as juste pas encore trouvé le bon. »
Mais la jeune femme resta muette.
- « Si j’avais ton âge et si je n’avais pas rencontré ta mère, je me serais totalement et éperdument battu pour toi ma chérie ! » déclara alors James.
Cette fois, Syrielle ne pu s’empêcher de pouffer. Elle releva ses yeux humides vers ceux de son père qui se mit à sourire.
- « Si, si je te jure ! » insista-t-il « Et ça n’aurait pas été facile ! Sirius a toujours eu tendance à avoir les jolies filles et Remus les intelligentes ! Heureusement pour moi, ta mère n’est pas tomber dans leurs panneaux, mais toi… J’aurais du faire des efforts surhumains ! »
- « Papa… » souffla-t-elle en souriant faiblement.
Il parvenait à l’amuser même dans un moment comme celui là. Elle se sentait mieux près de lui.
- « Je t’aime mon cœur… Je voudrais tellement que tu sois heureuse. »
- « Je sais… Je t’aime aussi Papa… »
James soupira et posa un baiser sur son front.
- « Si ta mère avait été là, elle t’aurait sans doute consolé bien mieux que moi ! »
- « Tu t’en sors très bien ! » lui assura Syrielle « Ca me fait du bien de parler avec toi… »
Elle essuya ses yeux et tenta de sourire sans y parvenir vraiment.
- « Je peux rester ici quelques temps, il faut que je me trouve un nouvel appartement »
- « Bien sur que je peux rester mon ange ! Je serais ravi de t’avoir à la maison. Will sera content aussi… Bien évidemment, j’aurais préféré que ce soit dans d’autres circonstances… Je vais contacter Lily pour lui expliquer tout ça. Elle pourra sans doute rentrer plus tôt… »
- « Je ne veux pas l’ennuyer ! » lança alors Syrielle
- « Ne dis pas de bêtises ! Ta mère voudrait être mise au courant et être auprès de toi » lui assura James en se levant.
Il se pencha une nouvelle fois vers elle et posa un baiser sur sa joue.
- « Je vais la joindre immédiatement ! »
Syrielle hocha doucement la tête et c’est à cet instant qu’un bruit de cavalcade se fit entendre dans l’escalier. A peine la jeune femme eut-elle le temps de se tourner dans cette direction que déjà Will faisait apparition dans le salon, en pyjama. Ses yeux s’ouvrirent en grand quand il aperçut sa grande sœur.
- « Syssi ! » s’exclama le petit garçon en se jetant dans ses bras.
- « Bonjour Willy ! » murmura-t-elle doucement.
- « Je suis content que tu sois là ! »
- « Je vais rester quelques jours à la maison » lui répondit-elle tandis qu’il s’éloignait d’elle.
- « Super ! » s’exclama le petit garçon.
Agé de dix ans, il avait eu du mal à se faire à l’idée que ses ainés partent de la maison. Les courts séjours qu’ils faisaient chez leurs parents le remplissaient de joie.
- « Tu restes longtemps ? » demanda-t-il en prenant place sur l’accoudoir près d’elle.
- « Je ne sais… Le temps que je me trouve un nouvel appartement. »
- « Tu n’habites plus avec Greg ? » demanda innocemment le garçonnet.
- « Non, on s’est séparé… »murmura-t-elle.
William la regarda alors d’un air triste et posa sa tête sur son épaule.
- « J’ai le droit d’être content ? » demanda-t-il d’une toute petite voix.
Syrielle esquissa un léger sourire.
- « Oui tu as le droit ! » répondit-elle dans un murmure.
A cet instant, Harry et Jack firent leur entrée dans le salon. En les voyant, William se leva d’un bond et courut à leur rencontre.
- « Vous aussi vous revenez vivre à la maison ? » demanda-t-il joyeusement.
- « Non… Nous on est juste venu avec Syrielle » répondit Harry en souriant.
James arriva à son tour et regarda tous ses enfants les uns après les autres.
- « Je vais demander à Dobby de préparer ta chambre » annonça-t-il.
- « Et je pensais aller chercher tes affaires chez Greg » annonça Harry.
- « Je peux très bien aller les récupérer moi-même ! » lança Syrielle.
- « Certainement pas ! » grondèrent alors James et ses fils en même temps.
- « Je viens avec toi Harry ! » lança Jack.
- « Mais… » souffla Syrielle.
Mais personne ne fit mine de l’écouter.
- « Moi aussi je peux venir ! » demanda Will
Harry et Jack échangèrent un regard avant de se tourner vers leur petit frère.
- « Dépêche toi d’aller t’habiller ! » lança alors Jack.
Et sans se faire prier, William se précipita à l’étage. Syrielle fixa alors ses deux frères avec un air grave.
- « Contentez vous de prendre mes affaires, rien de plus ! » lança-t-elle.
Jack et Harry restèrent muets.
- « Je veux votre promesse à tous les deux que vous ne ferez rien de stupide ! Vous prenez juste mes affaires et surtout vous ne provoquez pas Greg ! Je n’ai pas envie que vous vous battiez avec lui ! »
- « Mais si c’est lui qui nous provoque, on… »
- « Harry ! »
- « Bon, d’accord… » soupira le jeune homme « Mais pourtant il le mérite ! »
Syrielle fronça les sourcils mais ne fit aucun commentaire. A cet instant William sauta les quatre dernières marches de l’escalier et se précipita vers ses frères.
- « On y va ? Et on pourra lui casser la tête ? » demanda-t-il.
Jack et Harry, spontanément lui firent signe de se taire mais Syrielle avait déjà grogné une série de malédictions les concernant si jamais ils se conduisaient mal. Elle continuait à les énumérer quand ses trois frères quittèrent la maison. Elle se tut en sentant les mains de son père se poser sur ses épaules.
- « Ne t’inquiètes pas mon ange, ils savent se tenir… »
La jeune femme releva les yeux vers lui et haussa un sourcil.
- « Enfin, pas toujours je sais… Mais là je suis persuadé qu’ils se tiendront bien ! »
Syrielle se mit à sourire faiblement. Elle attendit ensuite de longues minutes sur le canapé. Elle essayait de ne penser à rien pour ne pas ressasser tous les évènements de ces derniers jours. James était installé près d’elle, en silence. Il se contentait d’être là et Syrielle lui en était vraiment très reconnaissante. Elle avait juste besoin de sa présence rassurante, juste comme quand elle était petite. Lorsque Lily arriva enfin, elle ne prit même pas la peine d’ôter sa veste et son sac à main et se précipita vers sa fille qui se leva.
Elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre. Lily caressa tendrement les cheveux de sa fille et la serra fort contre elle.
- « Si on montait dans ta chambre pour discuter un peu tranquillement entre femmes ? » proposa Lily d’une voix douce en caressant la joue de sa fille.
Syrielle acquiesça d’un signe de tête. Lily lui prit alors la main et l’entraina vers les escaliers, mais la jeune femme lâcha sa main.
- « Trente secondes Maman ! » lança-t-elle.
Elle se retourna alors et alla se réfugier dans les bras de son père qui l’enlaça aussitôt.
- « Merci Papa ! »chuchota-t-elle. « Merci de m’avoir consolée… »
- « Oh, je t’en prie mon cœur ! » lui répondit-il sur le même ton. « Je t’aime… »
- « Je t’aime aussi Papa ! »
James posa un baiser sur son front et Syrielle lui offrit alors son premier vrai sourire depuis ce qui s’était passé et retournant prendre la main de sa mère, se laissa conduire à sa chambre pour pouvoir enfin se libérer de ce chagrin qui lui faisait tant de mal.