Mon avatar "Concise writer" est aujourd'hui ironique, parce que j'ai énormément écrit pour l'arbre à drabble qui vient de s'achever, parfois très largement au delà des 100 mots requis (désolé Akalenos ! ^^), et parfois des récits ou des thèmes plus ou moins décousus qui se suivaient d'un drabble à l'autre...
Comme toujours c'était très fun et le repost me permet de recorriger coquilles et de réorganiser les textes dans un ordre qui fasse sens.
La Forme de l'eau
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La vague (1545 mots) : Elisa/L'être de l'eau, première fois - NC-17
- Communication - L'être de l'eau - PG (392 m)
Parler... Les marcheurs font du bruit ensemble, les clairs comme les foncés. Les marcheurs de son fleuve en faisaient aussi, entre eux pour communiquer, parfois seuls aussi, au bord de l'eau, quelque chose qui ressemblait à la musique d'Elisa, mais qui n'était pas pareil. Ils faisaient musique avec leurs gorges et avec leur corps, ils bougeaient, ils répétaient des sons qui étaient peut-être le nom qu'ils lui donnaient, et alors il venait.
Parfois ils appelaient parce qu'un grand serpent menaçait le village, ou qu'un nageur à crocs avait emporté un animal, parfois même un marcheur… Alors il plongeait, chassait et tuait le nageur, ramenait le corps quand il y en avait un.
Parfois aussi ils l'appelaient, et une marcheuse tremblante tendait au dessus de l'eau noir son petit, faible et malade, parfois blessé. Alors il entraînait le corps fragile avec lui dans les flots, pendant que sur la rive la marcheuse poussait le même long hululement qu'une femelle jaguar qui a perdu ses petits et il palpait et sentait, réparait ce qui pouvait l'être. Et quand il rendait l'enfant, les marcheurs déposaient sur le bord de l'eau de grands radeaux de feuilles tressées, sur lesquels reposaient poissons et viande, jetaient à l'eau des fleurs, faisaient musique.
Ensembles ou pour lui, mais jamais avec lui.
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Silence, silence... La fausse nuit du laboratoire retombe à présent que les marcheurs clairs sont partis et il se coule vers la surface. La chaîne est lourde et cruelle autour de son cou, l'air est comme l'eau : vicié par quelque chose d'artificiel, de sans vie. Il va et vient dans l'étroit bassin, fait clapoter l'eau pour le simple plaisir de quelque chose de vrai. La lumière est si différente de son fleuve, mais la manière dont elle joue sur l'eau est partout la même. Il attend.
Et soudain le grincement, les vibrations de la porte qui s'ouvre ! Il replonge, mais les vibrations sont familières, celles de son pas à elle, la marcheuse claire silencieuse ; celle qui est comme lui, dont la présence l'appelle. Il émerge, et elle fait le geste près de la bouche, celui qui signifie jetevois, contentdetevoir !
Il nage jusqu'à la margelle et leurs mains se frôlent sur le béton, il fait le signe en réponse, pour qu'elle sache que lui aussi, qu'il l'a attendu tout le faux jour. Elle sourit.
DCU / A la croisée des mondes
Daemonologie de comptoir -
Daemon!fic- Lois Lane & Clark Kent - PG
Côte à côte ils font une sacrée équipe, Lois Lane et Clark Kent, ça y’a pas à dire… Mais c’est une équipe étrange aussi, presque improbable : ce géant d’homme aux épaules voûtées, dont le daemon Sophie est une hase facilement effarouchée, tandis que sur l’épaule de Lane est perché Winston aux aguets, sa petite tête triangulaire dressée comme un périscope. Un daemon furet, pour une journaliste c’est plutôt approprié et Lois a depuis longtemps appris à ignorer les moqueries et insinuations… Mais un lièvre c’est plus surprenant, et la daemonologie de comptoir n’est pas loin pour analyser leur relation…
Le Trône de Fer (livres)
- Champion - Jaime/Cersei, Jaime & Brienne - PG (400)
Lance brisée encore en main, Jaime fait caracoler son étalon le long de la lice jusqu'au gradin surélevé tendu de pourpre et d'or qui abrite la loge royale, dédie d'une voix claire et portante sa victoire à son roi. Il n'est pas autorisé à porter la faveur d'une quelconque dame bien sûr, mais dans le revers de son doublet, pressé contre son coeur à l'abri des regards, il porte le mouchoir brodé de rouge que Cercei lui a donné, sa faveur secrète.
Et bientôt, ce soir même peut-être, si Robert continue de boire comme il a commencé, il sait qu'elle le récompensera d'avoir été son champion.
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Les nouvelles de Port-Réal sont alarmantes, pressantes. La Reine-mère accusée et mise aux fers, torturée… (Comment qualifier autrement sa chevelure blonde tondue ? Cette marche nue dans les rues sous les quolibets et les projectiles de la foule ? Les rumeurs voyagent presque aussi vite que les ailes des corbeaux et Jaime ne peut ignorer les rires étouffés et les murmures qui se taisent à son passage.) La Reine-mère - Cersei, sa sœur, sa bien-aimée - l'a appelé à l'aide, a besoin de lui pour être son champion.
Et pourtant Jaime est toujours là… Pire. Il chevauche vers un danger tout autre à la demande de Brienne de Tarth, sur la seule foi d'une supplique pathétiquement enrobée dans un mensonge criant, qui n'en dissimulait pour autant pas le désespoir. La gueuse n'est point faite pour mentir et Jaime aurait aisément pu la presser de questions, la faire avouer.
A la place il chevauche seul derrière elle vers une destination incertaine, et dans le revers de son doublet, pressé contre son cœur, la lettre éplorée de Cercei le suppliant de revenir à elle le brûle comme un fer chauffé à rouge.
Il ne sait pas où Brienne le mène - probablement pas auprès de Sansa Stark, contrairement à l'excuse qu'elle a bafouillé - mais ça ne l'a pas empêché d'enfourcher sa monture et de la suivre, sans presque aucune hésitation. Est-ce parce qu’il la croit trop honorable pour vraiment le trahir ? Peut-être est-ce parce que contrairement à n’importe qui d’autre Brienne voit son honneur à lui, ou le peu qu’il en reste, et qu’il ne veut pas la décevoir.
Mais peut-être est-ce simplement parce qu’entre Brienne et Cersei, il sait dans son cœur laquelle mérite réellement un champion.
Hannibal
- Foi - Post S3 - Will & Hannibal - PG
Ils sont encore en vie, et quelqu'un de superstitieux appellerait sans doute cela un miracle...
Pas Hannibal toutefois. Il semble prendre la tentative de meurtre-suicide de Will et l'échec de cette dernière avec équanimité, comme un dû de l'univers. Blessé, traqué, il conserve cette maîtrise qui a parfois enragé Will et était pourtant l'une des raison qui a rendu si facile de se reposer sur lui toutes ces années auparavant, de faire de lui le ballast dont il avait besoin pour rester à flot malgré la tempête de son esprit : cette stabilité, cette foi inébranlable en lui-même et en ce qu'il est.
Quelle ironie, que cette foi n’en soit pas moins attrayante maintenant que Will le sait aussi.
- Sur la route - Post S3 - Will & Hannibal - PG
Hannibal sent mauvais, ce qui est probablement une aussi grande surprise que le fait qu’il ait accepté d’acheter -et de porter- un hideux bonnet industriel digne d’un supporter de foot aux couleurs du drapeau Islandais, le seul disponible dans la station-service où ils se sont arrêtés…
A côté de ça, sa barbe de dix jours plus poivre que sel passe presque aussi inaperçue que les vêtements d’hiver bon marché qui les protègent du vent mordant et du froid glacial… Mais le pire (ou peut-être le meilleur), songe Will avec une pointe d’amusement sadique, c’est probablement leur régime à base de ramen et de salade de thon toute faite.
La cavale ne lui réussit vraiment pas.
Naruto
- Défi ludique - Kakashi & Gai - M
« Non. Certainement pas.
- Comment ça Rival ? Tu te dérobes ?
- Je...
- C'est un défi d'endurance et de technique, la mesure parfaite de notre mesure en tant que ninjas emplis de la fougue jaillissante de la jeunesse !
- Je ne vois pas ce qu’être un ninja vient faire là-dedans…
- Notre mesure entre tant qu’hommes alors !
- Il y a tellement de choses qui ne vont pas dans cette phrase, je ne sais pas par où commencer… et non Gai, je n’accepterais pas ton défi de voir lequel de nous deux est capable de donner le plus d’orgasme en une heure… »
(Chonaku a écrit
la suite dirrecte de ce drabble ;) )
- La mesure d'un Rival - Kakashi & Gai - PG
Sourire est chez Gai un tel automatisme qu'on en oublie qu'il peut parfois être mortellement sérieux... Ou mortellement inquiet.
Kakashi le trouve en train de faire les cent pas dans le couloir qui même au théâtre de chirurgie où Tsunade opère encore sur Lee, un début de barbe assombrissant la ligne de sa mâchoire, sa coupe au bol ébouriffée. Gai le remarque à peine quand il s’appuie contre un mur et ouvre le Paradis de la Drague pour attendre avec lui… Et au bout de deux heures il cède : aux grands maux les grands remèdes, et s’il continue Gai va creuser une tranché de le couloir à force d’aller et venir.
« Hé Gai, je te défie ! »
- Détermination - Gai & Kakashi (post-série) - PG (580 mots)
Gai ne manque pas de détermination... ce qui revient à dire que le ciel est bleu ou que le soleil de lève à l'Est : il en faudrait bien plus que sa jambe gauche handicapée et sa jambe droite complètement inutilisable pour l'empêcher de s'entraîner.
A la seconde où Tsunade lui a donné le feu vert (et probablement même avant), il a entrepris de reconstruire sa musculature, ses réflexes et d'apprivoiser son fauteuil roulant... ou plutôt de le plier à sa volonté et de trouver un maximum de moyens de le manœuvrer en combat, voir même de l'arracher à la gravité.
Vivant et mobile, c'est une issue inespérée pour Gai, qu'il doit en partie à Naruto, mais aussi à sa ténacité naturelle. Pour autant Kakashi ne se fait pas d'illusion : aussi dangereux soit-il il en fauteuil ou sur béquilles -et il l'est, pas de doute là-dessus-, il ne partira plus jamais en mission au-delà du niveau B.
La rééducation, aussi douloureuse et difficile soit-elle, a été un soulagement après l'immobilité forcée. Le corps de Gai a toujours été un outil et un compagnon maîtrisé, dont les limites étaient connues et faites pour être repoussées... Mais les limites ont brutalement changées et pour la première fois de sa vie Kakashi de demande si la détermination de Gai sera suffisante encaisser le choc.
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Le fauteuil est renversé non loin de lui et Gai git où il est tombé, visage dans l'herbe, la douleur rampant le long de ses membres, brûlante et mordante et pourtant infiniment inférieure à l’étau de la défaite qui écrase sa poitrine, qui fait brûler le sel au coin de ses yeux. Il faut s’y faire : plus jamais il n’affrontera Kakashi, ou ne courra ses quarante kilomètres matinaux autour du village avec Lee… Et puis Kakashi est Hokage de toute manière… Qu’a-t--il besoin d’un Rival cloué dans un fauteuil, même pas capable d’exécuter une simple manoeuvre d’évitement, incapable de l’aider à se dépasser, de combattre à ses côtés pour le village ?
Jamais Gai n’a été homme à l’apitoyer sur son sort, mais pour une fois il s’autorise à rester coucher sur le dos, à regarder le ciel et à se morfondre pendant presque une heure. Puis il se redresse à la force des bras -marcher sur les mains est un exercice familier - remet le fauteuil d’aplomb et abandonne la clairière pour retourner au village.
Il a rendez-vous avec Tenten dans une heure à l’armurerie pour qu’elle lui montres plans d’un fauteuil prototype, plus léger, solide et maniable, puis Iruka-sensei aura besoin d’aide à l’adadémie, et ensuite il sera plus que temps d’arracher son Rival Eternel à son bureau… Hum…. Peut-être des ramens ?
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"Rival !"
Kakashi se réveille en sursaut et manque de dégringoler de l'arbre où il faisait la sieste, son tome du Paradis du Batifolage ouvert sur les yeux pour le protéger de la lumière du jour.
Au pied du tronc se trouve Gai, qui récupère au vol le livre délogé.
"Rival ! Je te défie, affronte-moi d'homme à homme au taijustsu ! "
- Tu es en fauteuil roulant, Gai.
- Et alors, crois-tu que cela atténue la fougue de ma jeunesse ? Le fauve de Jade de Konoha à des roues ! Et de quoi te motiver…
Le regard de Kakashi se fixe sur son malheureux livre, victime innocent d’une inique prise d’otage.
- Tu l’auras cherché…"
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