Lectures

Mar 22, 2015 13:23

La création de mon compte Babelio m'a poussé à écrire des reviews pour des livres lus il y a un moment, mais aussi à écrire des critiques au fur et à mesure que j'ai fini mes lectures les plus récentes. Je ne sais pas si ça durera, mais en attendant, voici les critiques en question... Que de la VO !

A Hero at the End of the World, par Erin Claiborne ★ ★ ★ ★
Cinq ans après avoir échoué à tuer le maléfique Duff Stan comme la prophétie l'annonçait pourtant (c'est son meilleur ami Oliver qui s'en est chargé et a récolté tous les honneurs) Ewan Mao travaille comme barista et rumine avec amertume la vie qu'il aurait dû avoir si le rôle d’Elu ne lui avait pas échappé... Jusqu'au jour où un client le reconnaît et lui propose de changer sa vie... en pire ou en mieux, cela reste à voir.
A Hero at the End of the World est un roman initiatique, mais aussi transformatif, presque satirique, dans le sens ou il reprend avec affection les archétypes des personnages d'Harry Potter - l'Elu, le Grand Méchant, l'Acolyte... et leur trace des destins différents. Si la parenté avec l’œuvre de JK Rowling est manifeste, elle n’obscurcit pas non plus le roman et celui-ci est très plaisant à lire pour lui-même. Le système de fonctionnement de la magie est assez original, les personnages sont variés et bien construits, au final suffisamment différents de leurs alter-ego potteriens pour que ceux-ci ne se superposent pas à la lecture et qu'ils prennent vite leur place en tant que personnages à part entière, avec leurs défauts, leurs qualités, et leurs spécificités propres. Ewan notamment, est un anti-héro qui multiplie les choix franchement douteux et va manquer de provoquer la fin du monde, mais aussi grandir, apprendre à réparer des amitiés brisées et à assumer ses choix, faire son coming-out (oui, il y a une romance gay).
L'écriture est vive et l'intrigue est relativement bien tissé (le livre est court), et c'est au final une lecture très sympathique, à défaut d'être révolutionnaire.


Avatar: The Last Airbender - The Promise ★ ★ ★ ★ ★
Avatar: The Last Airbender - The Promise reprend là où nous laisse la fin de la série : tout est bien qui semble bien finir, les personnages fêtent la fin de la guerre. Mais l'équilibre entre les nations est encore loin d'être restauré et Zuko, nouvellement couronné Seigneur du Feu et hanté par son père et le spectre de la folie de sa soeur, arrache une promesse à Aang : s'il semble s'écarter du droit chemin et mettre en danger tout ce pour quoi ils se sont battu, ce dernier devra l'abattre.
En coordination avec le Roi de la Terre et l'Avatar, il est décidé de lancer le démantèlement des colonies du Feu installées sur le territoire du Royaume de la Terre... Sauf que les choses ne sont pas aussi simple : de nombreux habitants du Feu considèrent que Zuko plie le genoux devant l'Avatar et que cette retraite est une humiliation, et dans certaines des colonies les plus anciennes la Nation du Feu est présente depuis près de deux générations, et beaucoup de familles sont de sang mêlés...
Zuko découvre peu à peu le poids de sa nouvelle fonction et peine à réconcilier ce qu'il pense être juste de son devoir envers son peuple... dilemme que ses conversations avec son père ne font que complexifier.
La ville de Yu Dao devient vite le symbole de ces affrontements, entre la majorité des habitants qui refusent de quitter leur foyer et se sentent abandonnés du Seigneur du Feu, la présence de combattants de la liberté du Royaume de la Terre et celle des troupes du Feu. Sous pression et prenant conscience qu'il dessert son peuple, Zuko fait volte face et décide de défendre les citoyens du Feu de Yu Dao et leur droit à rester... ce qui provoque la colère d'Aang et du Roi de la Terre et pourrait bien déclencher une nouvelle guerre.
C'est l'équipe scénaristique et artistique du dessin animé qui est aux commandes de cette BD, et cela se ressent en bien. Tous les personnages (un peu plus âgés) sont parfaitement écrits, et le scénario tacle de front l'épineux problème de la décolonisation et de la multiculturalité, avec beaucoup de subtilité et de respect pour tous les points de vue. De nombreux fils de scénario secondaire permettent de suivre les membres du Gaang et d'insuffler rythme et humour à l'histoire. On suit donc les déboires de Toph (accompagnée de Sokka) avec les élèves hauts en couleur de sa nouvelle académie de Maîtrise du Métal, mais aussi le fanclub d'Aang, ou encore sa relation grandissante avec Katara, dont le degré de neuneuserie horrifie tous leurs amis...
Et tout cela nourrit au final le propos principal, et le dilemme d'Aang, qui se questionne peu à peu pour trouver la bonne voie et se trouve face à une grave décision : accomplira-t-il sa promesse envers Zuko ?
Une excellente BD, que je recommande à 100% à tout ceux ayant aimé la série, c'est une suite de très grande qualité.

Ancillary Justice, par Ann Leckie ★ ★ ★ ★ ★
Ancillary Justice a été une excellente surprise, à la fois en tant que science-fiction, avec beaucoup d'idées intelligentes et originales dans la construction de l'univers, mais aussi à la fois en tant que récit, qui nous fait nous attacher progressivement à la narratrice et aux personnages auxquels cette dernière tient.
Il est difficile de discuter le scénario sans en dire trop, car l'une des forces du roman est dans la révélation progressive du passé et l'établissement progressif de l’univers, des adjuvants et des opposants, des enjeux de la quête du personnage principal.
On y suit donc le trajet d'une intelligence artificielle, celle du vaisseau de transport de troupe de l'empire Radch, Justice of Toren. On comprend vite que dans cet univers, les AI peuvent se projeter simultanément dans de multiples corps "auxiliaires" comme dans autant de coquilles vides (d'origine humaine, généralement des prisonniers de guerre récupérés lors d'annexions), et que pour des raisons que la narration révèle progressivement, Justice of Toren a été détruite, ne survivant plus que dans un seul auxiliaire. Cette dernière, sous le faux nom de Breq, est en quête de vengeance, une vengeance qui pourrait bien avoir d'énormes répercutions.
En parallèle de cet arc narratif, on suit plus particulièrement One Esk, l'une des auxiliaires de Justice of Toren, au service d'une de ses lieutenants vingt ans auparavant, qui va être malgré elle entrainée dans un réseau d'intrigues potentiellement mortelles.
L'une des forces du roman est bien entendu le point de vue de One Esk/Breq/Justice of Toren : la multiplicité de ses points de vue, la teneur de ces derniers, par définition inhumains et mécaniques et pourtant possédant une personnalité propre, l'exploration de sa nature et de ses loyautés, qu'elle ne comprend elle-même pas toujours.
L'aspect de diversité des cultures extraterrestres et de leur altérité est aussi extrêmement bien rendue, épaulé notamment par un parti pris de l'auteur que je trouve brillant : la langue d'origine de Justice of Toren ne différencie pas les sexes, et tout le monde est de genre féminin par défaut quelque soit leur sexe biologique, ce qui insuffle un twist très intéressant à la narration et accessoirement pause de gros problèmes à Justice of Toren quand elle doit interagir avec des races ou des peuples qui eux ont une différenciation des sexes et risquent de se vexer si elle se trompe.
Le roman met un peu de temps à se lancer, mais est vite très prenant, et se fini en une traite, ne laissant que le choix de se précipiter sur le second tome.

Ancillary Sword, par Ann Leckie ★ ★ ★ ★
Ancillary Sword est un tome 2 assez différent dans le ton et les thèmes d'Ancillary Justice.
Suite aux évènements du premier tome, Breq/Justice of Toren s'est vu nommer par le Tyran Capitaine du vaisseau Mercy of Klar, ainsi que Capitaine de la flotte dans le système Athoek, là où vit la sœur du Lieutenant Awn, dont le meurtre a été à l'origine de sa destruction et de sa quête de vengeance.
A la tête d'un vaisseau qui peut partiellement lui permettre de retrouver la sensation de ce qu'elle était - mais qu'elle ne sera plus jamais -, Breq doit encore faire le deuil d'elle-même, tout en naviguant les enjeux politiques, les inégalités et les pièges qui l'attendent sur la station Athoek... et des membres d'équipages dont la loyauté est douteuse.
Les enjeux de ce livre sont moins importants au niveau émotionnel et personnels pour Breq, et même au niveau du scénario il semble être une mise en place pour le tome 3, qui s'annonce plus explosif. Cela n'en fait toutefois pas une lecture désagréable pour autant. On y retrouve les éléments créatifs de l'univers qui faisaient déjà la force du premier tome, et la narration est toujours aussi solide, épicée par la division occasionnelle des points de vue de Breq sur ses divers Lieutenants... Et par quelques tentatives de meurtres, puisque la manière peu conventionnelle de procéder de Breq et son attention aux citoyens les plus démunis -une tendance que l'on devinait déjà dans le premier tome et qui prend là toute son ampleur - ne lui font pas que des amis.

Un second tome solide, pas révolutionnaire mais plutôt honorable, et qui met en place les éléments pour le troisième et dernier tome.

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