Je me rend compte que mon LJ est un peu mort ces temps-çi, mais je suis absolument surmenée en ce moment et je n'ai ni le temps ni l'inspiration de produire quoi que ce soit d'un tant soit peu élaboré... Mais une MAJ point par point devrait être à ma portée.
- Le chapitre 10 d'O&O est toujours en correction, ma beta-lectrice ayant des obligations en ce moment qui font que ce n'est pas la priorité. Il va finir par arriver, mais de toute manière vu le temps que j'ai mis pour l'écrire j'ai décidé que ce n'était pas quelques semaines de plus ou de moins qui allaient changer la face du monde.
- Je poke vaguement mes prompts de Noël restants (oui je sais, on est en mai), sans parvenir à grand chose. J'ai quelques 2700 mots d'écrits sur le prompt de Marienska qui voulait du team-bonding pas cucul sur les Avengers. Ca ignore les évènements de Capitaine America 2 puisque je l'ai commencé bien avant la sortie du film, et je ne sais pas trop où ça va. J'hésite entre le poster tel quel et entre le mettre dans un coin en attendant que l'inspiration frappe pour lui trouver une suite.
- A propos de Capitaine America: the Winter Soldier, j'ai été très agréablement surprise par le film dont je n'attendant pourtant rien de bien spécial : il y a de très bonnes évolutions psychologiques, plein de personnages secondaires bien campés et relativement subtils et un scénario qui semble certes plus ou moins tiré d'un épisode de Person Of Interest (hé oui, attendez vous à voir fleurir les oeuvres autour du thème de la surveillance globale dans les prochaines années, c'est à la mode) mais qui est marche néanmoins plutôt bien.
J'ai aussi beaucoup apprécié de voir approfondir les coulisses de la révélation sur l'HYDRA dans Agents of Shield. Pour ceux qui ne suivent pas, la série s'est bien améliorée, on s'attache à l'équipe, et la manière dont elle continue à construire l'arrière-plan de l'univers Marvel et les retombées globales des films me plait beaucoup.
- Une autre série qui me fait pousser des petits cris de ravissement est Hannibal, qui s'enfonce plus fermement dans l'univers alternatif (en tuant par exemples des gens pourtant présents dans les bouquins de Harris) mais qui reste merveilleusement pensée et subtile et référentielle. L'évolution du scénario bien entendu, mais aussi la recherche des décors, les cadrages, la photographie les nuances dans la manière dont les personnages s'habillent (je pourrais écrire un roman sur les nouveaux choix vestimentaires de Will), l'attention aux détails, à la symbolique des chromies, les micros expressions de Mads Mikkelsen... tout cela fait que les épisodes sont passionnants et que ça reste un plaisir à regarder et analyser.
Je trouve aussi cette saison 2 un peu moins horrible dans le gore, ou alors je m'y suis acclimaté. Elle reste bien entendu macabre et volontairement, grotesquement morbide au sens littéral du terme et il m'arrive de détourner le regard, mais ce n'est pas aussi rédhibitoire qu'en saison 1, et je pense qu'il y a eu un subtil glissement dans la nature du gore représenté qui semble peut-être un peu moins gratuit, ou est plus infusé du regard d'Hannibal... Je ne sais pas trop.
J'ai aussi eu une longue discussion avec Sevenswells sur facebook, qui s'irritait du fait que la série codifie la relation entre Hannibal et Will avec des marqueurs de séduction romantique, tout en déniant toute ambiguité dans la relation...
Je n'étais pas tout à fait d'accord avec cette analyse... mais mon avis a évolué un peu depuis car la relation Will/Hannibal est devenue encore plus ambiguë... Tellement d'ailleurs que je ne suis plus certaine qu'on puisse le qualifier de queerbaiting tant c'est sensible dans la série et tant Bryan Fuller ne s'en cache pas.
L'échange m'a toutefois fait coucher sur le papier une théorie que je rumine depuis un moment sur la nature de ce que fait Hannibal (à part encourager le potentiel meurtrier de ses patients pour le fun) et son parallèle distordu avec la figure de Pygmalion... Je vous le partage plus ou moins tel quel :
C'est une histoire de pouvoir. Et l'aspect sexué - ou du moins sensuel de séduction, qu'il soit flagrant ou non, n'est qu'une facette de ce jeu de pouvoir, et même pas forcément le plus important.
Hannibal étant ce qu'il est je suis certaine qu'il joue cette carte de sensualité tout à fait consciemment, mais le sexe n'est pas son endgame, pour autant qu'il en ait un de bien précis, son endgame c'est sa distraction, c'est la manipulation, c'est tordre et façonner, et tirer les ficelles, les leviers pour avoir l'ascendant, pour remodeler Will ou Clarisse à l'image qu'il leur veut.
Hannibal c'est Pygmalion, mais un Pygmalion dont la "statue" de départ est un être humain, qui résiste à ces changements qu'il veut lui imposer. Il se présente dans un des épisodes comme encourageant simplement les 'crisalydes' que sont ses patients et autres proies, pour leur permettre de réaliser leur plein potentiel (de meurtriers) et effectivement sa "thérapie" (ahem) va dans ce sens là... mais c'est aussi un mensonge éhonté, parce qu'il ne contente pas d'encourager ses cibles dans la direction qui lui plait, il met très littéralement la main à la pâte,si vous me pardonner l'expression. Hannibal n'a absoluement aucune limite sur les moyens qu'il se donne pour accomplir son petit projet : manipulation psychologique, utilisation de drogue, séduction... tout est bon.
Ce avec quoi je ne suis pas d'accord dans ton post en fait c'est cela : "ce qu'ils racontent est une histoire d'amour. Violente, tordue, dysfonctionnelle, mais passionnelle et sexuelle."
Pour autant qu'on puisse analyser ses motivations, je ne crois pas que le désir qui pousse à faire ça soit sexuel, c'est le désir de pouvoir, mais par contre, dans certains cas la sensualité ou la sexualité vont être un outil parmi d'autres dans sa boîte à outil de sculpteur psychopathe qu'il utilise pour arriver à ses fins. Ca ne lui dé^plait probablement pas, mais ce n'est qu'un élément de la manipulation.
Dans le cas de Clarisse c'est un outil qui marche, ça et ses Daddy-issues, et la drogue, et le brainwashing digne des plus grandes heures du KGB... Dans le cas de Will c'est un peu différent, et autant un niveau subliminal de sensualité a son impact, autant plus ne serait pas forcément efficace. (Ndla : entre temps la sensualité est je trouve sortie du subliminal : Will en est parfaitement conscient et l'utilise en retour dans sa tentative de manipuler Hannibal pour le piéger... mais ça ne change pas fondamentalement ce que je disais.)
Et tout cet affrontement entre eux, ce n'est pas une histoire d'amour, c'est un duel pour le pouvoir, et la lutte de Will pour conserver son identité, son autonomie face à Pygmalion!Hannibal qui pousse et pousse et utilise tout ce qu'il peut pour le changer... Et d'ailleurs pour l'instant Hannibal est en train de gagner, parce que la froideur et le détachement impitoyable, la capacité de manipulation que Will est en train d'apprendre pour se protéger sont justement des traits qu'Hannibal considère comme positif dans sa sculpture.
This entry was originally posted at
http://jainas.dreamwidth.org/144365.html. Please comment there using
OpenID.