J'AI VAINCU !
Et que tremble la page blanche ! Ah mais !
Je rends ces fics à temps. Mon honneur était en jeu XD
Du coup c'est Drakys qui est en retard ! *rigole* Ouais je suis fourbe.
Ah, et pour ceusses qui ne sont pas au courant, ces fics sont écrites pour un échange avec la-dite Drakys, qui écrit les mêmes thèmes avec le couple dans l'autre sens (et qui les écrit bieeeeeeeen) et je vais me dépêcher de mettre un lien vers sa version de *la plus grande crainte*.
[Edit : Cuts séparés, ish', c'est quand même plus pratique. Et les RATINGS aussi. J'ajoute un grand MERCI au groupe The Automatics pour leur chanson Monster, sur laquelle je suis tombée par hasard, merci à menhlo, et qui a provoqué le déclic pour *la plus grande crainte*]
MasaGen, PG-13, la plus grande crainte
Les angoisses, Gen connait.
La partie de lui qui réclame toujours plus de batailles, de chair tailladée et de sang sur ses lèvres ne lui a pas laissé beaucoup d'occasions d'oublier le sens de ce mot. Il aurait aimé pouvoir l'appeler la bête en lui, comme le faisaient ses parents, mais il a toujours su que c'était faux. Ce n'est pas une chose étrangère, c'est un aspect de sa personnalité, si peu reluisant soit-il. Et quel que soit le contrôle qu'il exerce sur ses pulsions, elles ne disparaitront pas, pas plus qu'elles ne se détacheront de lui.
Il n'est pas possédé. Le monstre, c'est lui. Peu importe qu'il ne le soit qu'à demi. Ça n'a jamais fait une grande différence quand il expliquait aux gens qu'il préfère le goût du sang à celui des gâteaux, que la simple odeur l'excite d'une façon qu'il préfère ne pas analyser. Ça n'a pas empêché les vrais humains d'avoir peur de lui, sa mère la première.
Ca ne l'a pas réconforté quand elle s'est débarrassée de lui.
Il n'aime pas ce nom. Semi yokai, ça veut juste dire qui ne ressemble à personne et que personne n'aime, ni humains, ni yokai.
Ca ne signifie pas demi-monstre mais deux fois monstre.
Et c'est tellement hypocrite, tellement plus charitable, tellement plus blessant.
Mais dans la Guilde, la monstruosité est banale ; personne ne l'a fui, ne l'a regardé avec pitié. Pour les veilleurs, la force est le seul critère valable, et ce système de valeurs convenait à Gen, à défaut de faire son bonheur. Il s'est plus ou moins intégré aux veilleurs, si tant est qu'on puisse parler d'intégration à propos de gens que seule la soif de violence rassemble.
Et il y avait maître Masamori.
Maître Masamori n'aime pas la violence inutile, n'est pas attiré par le sang. Maître Masamori est un kekkaishi, un humain. Un humain suffisemment fort pour devenir le chef des aberrations que sont les veilleurs.
Pourtant, il a daigné poser les yeux sur Gen. Il l'a regardé dans les yeux, et il a senti, sans que Gen ne puisse comprendre comment, la peur, les hésitations, il a entendu l'appel. Il a parlé à Gen avec douceur mais fermeté, l'a emporté avec lui. Lui a appris à se contrôler, l'a rendu plus fort, plus confiant.
Lui a offert ce dont il avait le plus désespérément besoin : un repère. Quelque chose à quoi se raccrocher quand il a mal, peur, quand ses envies reviennent.
Mais très vite, le besoin de se rattacher à maître Masamori se fait plus impérieux qu'il ne le devrait.
Gen ne souhaitait pas se laisser aller à aimer de nouveau. Encore moins cette sorte d'amour.
Parce que cet amour-là, contrairement à celui qu'il a pu avoir autrefois pour sa mère, la part de démon en lui le ressent aussi. Et elle ne se prive pas de le lui faire savoir. Il veut maître Masamori, si fort qu'il a presque mal au ventre quand il est assis à ses côtés. Il a besoin de chaleur, de ses bras forts et rassurants autour de lui, et de son corps qui se plaque contre le sien, de leurs membres emmêlés, de son souffle contre sa peau, et il a mal de savoir qu'il n'aura jamais rien de tout cela.
Et pour la première fois, le démon souffre avec l'humain en lui, et il réalise que c'est bien pire encore.
Il a mal de rester si proche de maître Masamori, mais il a peur de devoir le quitter, parce que d'instinct le démon et l'humain savent que l'éloignement le ferait souffrir bien d'avantage.
En arrivant au collège de Yoshimori Yukimura, il ne ressent aucune appréhension.
Juste de la douleur. Mal au coeur, mal au ventre, mal à en hurler.
De quoi pourrait-il avoir peur ?
Sa plus grande crainte s'est déjà réalisée.
Version de Drakys MasaGen, PG-13, les lendemains de cuite
Quand il est réveillé par la lumière du jour, Masamori a la bouche pâteuse, une migraine épouvantable et ses paupières collent, ce qui l'empêche de distinguer quoi que ce soit. Il tourne la tête pour enfouir son visage dans l'oreiller et échapper à ce maudit rayon de soleil, et réalise qu'il n'y a aucun oreiller sous sa joue, juste un futon dur et inconfortable. Mais il se sent bien, au chaud, sous la couette, et il caresse machinalement les cheveux de la tête qui se frotte à son torse.
Et il réalise brutalement qu'il n'est pas dans son lit, qu'il est nu et que son mal de tête est dû à la trop grande quantité de sake qu'il a avalée la veille. Sa compagne de beuverie - il est absolument incapable de se rappeler qui elle est, et quand est-ce qu'elle l'a rejoint - s'agite. Il ne bouge pas. Il est fatigué, il a mal au crâne, et il ne se sent pas le courage d'affronter les conséquences de son ivresse. Tout à l'heure, quand la fille se lèvera, il s'excusera et partira, mais en ce moment, il se sent vraiment trop mal.
Puis une voix, masculine et très reconnaissable, parvient à ses oreilles.
"Masamori-sama ?"
Etrange, comme une gueule de bois peut modifier la perception. La voix de Gen lui semble étouffée et hésitante, ensommeillée.
"Masamori-sama ?"
Un peu rauque, aussi.
Il ne sait pas ce qu'il y a de pire. Avoir couché avec (très probablement) l'une de ses subordonnées, ou bien que Gen le voie dans son état ?
Il déglutit péniblement. Il va vraiment dégringoler dans l'estime du semi-yokai. L'adoration que lui porte Gen n'a presque aucune limite, il sera sans doute déçu dans les mêmes proportions de le voir se comporter d'un façon aussi... Irresponsable ? Pitoyable ? Le kekkaishi tourne de nouveau son visage loin du matelas.
"Masamori-sama..."
Et la réalité est bien pire encore que toutes ses suppositions, parce que quand il ouvre les paupières, c'est dans le regard de Gen qu'il se perd, Gen qui se blottit contre lui, en clignant des yeux et en balbutiant des appels inquiets.