La suite de mon drabble-au-thon, donc.
Kekkaishi
(Attention : yaoi et spoils tome 9 pour le KaguroAihi)
KaguroAihi, attachement, pour sakoni
"Tu étais donc comme un oiseau en cage..."
Le visage d'Aihi reste vide d'expression, et Kaguro se demande si elle serait encore capable d'en exprimer une, si elle le désirait. La colère, probablement. Mais la joie, ou le simple plaisir ? Il en doute. Cette démone ressemble vraiment trop à un animal en cage, qui continue de souffrir de son emprisonnement mais a perdu toute capacité à vivre au dehors.
Oui, elle y ressemble vraiment trop pour qu'il la croie lorsqu'elle agit comme si elle suivait Byaku de son plein gré.
"Et à présent... Serait-ce cette forteresse ta prison ?"
Les traits d'Aihi sont figés, et le resteront quoi qu'il arrive, mais Kaguro l'a beaucoup observée, depuis qu'il la connaît - les yokai intéressants ne sont pas légion, et les yokai intéressantes encore moins - et il a remarqué l'éclat de tristesse qui est passé dans son regard. Il a vu juste, il le sait - pas qu'il ait eu beaucoup de chances de se tromper en disant ça, du reste.
Kaguro ignore les sentiments d'attachement, que ce soit à une cause ou à un lieu. Il est libre, complètement libre, malgré son appartenance au groupe Kokubôrô, et c'est sûrement ce qui attire Aihi vers lui - respirer le parfum de cette liberté dont elle ne peut que rêver. Il la regarde s'éloigner avec un sourire pensif. Il n'apprécie pas particulièrement Byaku ou sa chère princesse, mais Aihi est amusante. Peut-être le serait-elle encore d'avantage, libre et reconnaissante envers celui qui l'aurait délivrée de ses chaînes ? Byaku n'a certainement pas l'intention de laisser quelqu'un d'aussi intelligent échapper à son influence...
Kaguro se moque des ambitions de Byaku, mais Aihi lui plaît. Il est libre, ne craint ni la solitude, ni d'affronter un groupe à lui tout seul. Qui regretterait-il en quittant Kokubôrô, à part Aihi ? Gagin, peut-être ? Ce singe faisait un bon partenaire d'entraînement, rien de plus...
Quand l'occasion se présentera, peut-être libérera-t-il Aihi. Pour voir comment elle vivra, une fois au dehors... Pour voir si elle pourra assumer la liberté qu'elle souhaite tant. Et pour voir quel genre de récompense il pourra obtenir d'elle.
MasaGen, petits pains, pour Sakoni
Gen fixe la chose à trois centimètres de son nez avec une grimace dubitative. Maître Masamori ne se démonte pas, continue à lui sourire et à lui tendre cette boule couleur de miel - il espère qu'il n'y a pas vraiment de miel là-dedans, parce qu'il a horreur de ça - et il doit finalement se résigner à demander.
"Je suis obligé de manger ça ?"
Maître Masamori lui fait un autre sourire, encore plus large et resplandissant, tandis que les autres veilleurs grincent des dents - surtout maître Hiba, mais ça, Gen a l'habitude. Puis le kekkaishi recommence à agiter le petit pain devant son visage, et explique.
"Allez, fais un effort, tu verras, c'est très bon."
Gen plisse le nez, ouvre la bouche et laisse maître Masamori enfourner la patisserie dedans, puis resserre lentement les mâchoires. Il se retient de grimacer d'avantage, d'abord pour ne pas exhaspérer d'avantage ses camarades, qui continuent de le regarder assez méchament, et ensuite parce qu'il a envie que maître Masamori lui sourie encore un peu. Ce truc est immonde, tout simplement : à croire qu'il est fait exclusivement de sucre et de beurre. Pouah.
Il étire ses lèvres en un sourire hésitant, qui semble suffir à maître Masamori.
Et là, c'est le comble de l'horreur : son chef, tout en sourire innocent et gentillesse désintéressée, pousse vers lui une assiète remplie de petits pains. Il lutte pour empêcher son sourire de s'effacer : le simple fait de regarder ça lui donne mal au coeur. Et maître Masamori lui annonce, sans s'apercevoir de rien.
"Tiens, je t'ai mis une assiète de côté. Profites-en bien."
MasaGen, dis-moi, pour Drakys
"Allez, dis-moi ce qui te tracasse. Tu verras, ça fait du bien de parler."
Gen secoue obstinément la tête, et si c'était possible, il se recroquevillerait encore un peu plus, sur les tuiles du toit où il est monté prendre l'air du soir, avant de se coucher. Raconter ses problèmes à maître Masamori a toujours été un moyen de calmer ses angoisses, et de se calmer, lui. Il fait confiance à maître Masamori, d'une certaine façon, sans doute plus qu'à n'importe qui d'autre.
De là à lui avouer que son problème, c'est qu'il ne peut pas s'empêcher de saliver quand il le regarde, depuis qu'il l'a vu aux trois quarts nu, pendant que les jumeaux le soignaient... Contrairement aux accusations de maître Hiba, il est impulsif, pas stupide.
Quand il croise le regard de maître Masamori, un frisson lui parcourt l'échine. Le sourire innocent, l'air espiègle du kekkaishi n'ont rien de rassurant.
"Geeeeen..."
Il esquive les bras du kekkaishi et sans prendre le temps de réfléchir, il saute en bas du toit, et commence à courir entre les arbres. Il sait parfaitement que ce n'est que partie remise, que maître Masamori le retrouvera et recommencera à essayer de lui tirer les vers du nez, tôt ou tard...
Avec un peu de chance, la prochaine fois, son chef sera habillé décemment, et ne plus voir la peau pâle de son torse lui permettra de se concentrer suffisamment pour inventer un mensonge plausible.
Le grand-père Sumimura, médisance, pour Sakoni
Tout le monde, dans le quartier, sait que le vieux Sumimura a un caractère de cochon.
Vraiment, ce vieux moustachu doit être abominable, pour arriver à se disputer avec la si calme et gentille madame Yukimura ! Elle qui sourit toujours aux gamins qui disent bonjour en passant - qui a même des bonbons à leur donner, parfois - se met à crier dès qu'il s'approche à moins de cent mètres de sa maison.
Ses petits-enfants eux-mêmes ont du mal à le supporter. Vraiment, il suffit d'écouter Yoshimori-kun ronchonner en partant au collège, morose, pour comprendre que cet affreux bonhomme lui a encore fait des réflexions - certes, ce petit est un peu étrange, mais il fait de si bons gâteaux, et il les partage si gentiment !
Et certaines mères chuchotent qu'à l'époque où Masamori était encore à la maison, il souriait trop peu, et qu'il regardait son grand-père d'une façon qui en disait long, très long. Ce pauvre garçon n'était pas assez apprécié par sa famille, et ce ne pouvait être que la faute de ce vieux ronchon ! Tous les autres Sumimura sont tellement adorables !
Masamori et Yoshimori se sont toujours émerveillés de la parfaite imperméabilité de leur grand-père à ce genre de commentaires.
"Il ne faut pas prêter attention aux médisants !" répète-t-il à qui veut l'entendre, les jours où il s'en aperçoit.
Médisants, médisants, c'est vite dit, pense Yoshimori, bien loin de se douter que derrière son sourire calme et respectueux, son frère aîné se fait exactement la même réflexion.
Eyeshield 21
Taki, génie, pour Drakys
"Demain, ce sera mon premier match ! Oh, je suis tellement nerveux !" minaude Taki en sautillant, se tortillant et faisant d'étranges figures, à mi-chemin entre des pointes de danseuses et des tours de contorsionniste, dans le plus pur - et ridicule - style takiesque.
Vraiment, pense Yukimitsu, qui le regarde faire l'imbécile depuis le banc où on l'a relégué, atteindre un tel degré de stupidité, ça en deviendrait presque génial. Bien sûr, il ne le dit pas. Personne ne l'entendrait, s'il le faisait, mais il n'en aurait pas moins honte de se laisser aller à la jalousie, juste parce que Hiruma a choisi d'envoyer ce demeuré sur le terrain, et de le laisser sur la touche.
Hiruma, gomme sans sucre, pour drakys
"Qu'est-ce que c'est que ce truc, fuckin'manager ?"
Le regard d'Hiruma aurait pétrifié instantanément n'importe quel membre de l'équipe des DevilBats, mais Mamori ignore le danger de sa position, et répéte, imperturbable, et glissant de force le paquet de chewing-gum dans la main du capitaine.
"Des chewing-gums sans sucre. Ca t'évitera d'engraisser et de déséquilibrer ta ration alimentaire."
L'expression du blond se fait encore plus menaçante, et tous ses joueurs frissonnent, même si ce n'est pas après eux qu'il en a.
"Et depuis quand tu es chargée de surveiller mon équilibre alimentaire, fuckin'manager ?"
Mamori met les mains sur ses hanches, prend la mouche à son tour.
"Vous, les garçons, vous êtes incapables de surveiller ce que vous mangez. Il faut bien que quelqu'un s'en charge ! Tu crois peut-être que tu leur donnes un bon exemple, à machouiller des sucreries à longueur de journée ?"
Monta couine en entendant sa chère Mamori critiquer ainsi son alimentation ; Sena gémit d'inquiétude pour son imprudente amie ; Musashi roule des yeux devant une telle inconscience. Comme si qui que ce soit pouvait forcer Hiruma à faire ce dont il n'a pas envie !
Alors l'empêcher de mâcher ses sacro-saints chewing-gums...
Finalement, comme on aurait pu le prévoir, les joueurs des DevilBats doivent intervenir pour éloigner Mamori de leur capitaine, et empêcher ce dernier de vider le chargeur de sa mitraillette récemment importée des Etats-Unis sur leur manager...
Une semaine plus tard, bilan : Mamori et Hiruma sont prêts à reprendre leur dispute à la première occasion, Yukimitsu et Kurita traumatisés par les balles du blond et les hurlements de la jeune fille, Musashi d'une humeur massacrante pour cause d'abstinence prolongée, et Sena et Monta, complètement débordés, tentent tant bien que mal d'éviter que tout cela tourne au bain de sang...
Vraiment, pense Sena en apportant le plus rapidement possible à Hiruma les chewing-gums sucrés confisqués par Mamori, et après ça on lui demande encore pourquoi il n'a pas peur de Shin-san ?
Yuyu hakusho
Yukina, congélateur, pour Flo_Nelja
Kuwabara regarde sans comprendre Yukina qui pleure et la crevette qui avance vers lui, poing levé et auréolé de flammes noires, puis un énorme panneau se met à clignoter dans son cerveau :
"NABOT PYROMANE FURIBOND : DANGER, DANGER DE MORT"
Il réagit trop tard, comme toujours quand Hiei l'attaque, et le bas de sa veste prend feu. Il court d'une pièce à l'autre, hurlant de douleur à cause des flammes et de peur à cause des coups de sabre de la crevette, qui le manque d'un cheveu à chaque fois.
Finalement Kurama et Yusuke se décident à intervenir : Hiei ne plaisante pas.
Yusuke vide un seau d'eau sur Kuwabara et le yohko retient tant bien que mal son ami jaganshi.
"LÂCHE-MOI, JE TE DIS ! JE VAIS LE TUER, CET ABRUTI DE NINGEN !"
Yusuke tremble devant la force de l'attaque vocale. Pour leur taille, les poumons de Hiei ont des capacités surprenantes.
"Mais qu'est-ce qu'il a fait, encore ?"
Les yeux de Hiei lancent des éclairs meurtriers.
"Il a fait PLEURER Yukina !"
Kurama et Yusuke clignent des yeux, puis se tournent vers Kuwabara.
"J'ai rien fait, je vous jure ! Je suis arrivé dans la cuisine, et elle pleurait déjà, et elle m'a traîté de monstre, et..."
Yusuke se dirige vers la cuisine d'un pas décidé. Il mettra tout ça au clair, ne serait-ce que pour pouvoir regarder la télévision tranquillement.
Il y trouve effectivement Yukina, qui pleure à chaudes larmes devant le congélateur ouvert.
"Bah qu'est-ce qu'il y a, Yukina ?"
La koorime sanglotte de plus belle, et pointe un petit doigt délicat vers la glace du congélateur.
"Cette-cette glace... Il... Il y a un-un démon emprisonné là-dedans..."
Yusuke la fixe avec des yeux ronds, puis éclate de rire.
"Mais non, voyons ! Réfléchis, Yukina, Kuwabara est bien trop bête pour garder un démon enfermé chez lui..."
Du salon, l'intéressé proteste.
"YUSUKE TEMEEEEE ! J'AI ENTENDU !"
Le détective poursuit.
"Et de toute façon, il est trop gentil pour ça. C'est un congélateur, ça marche à l'électricité."
Yukina s'arrête de pleurer quelques instants, puis recommence.
"Mais a-alors, c'est un démon de la foudre qui est là-dedans ?"
Yusuke déglutit.
Les explications vont prendre un peu plus de temps que prévu.
Il pousse un long soupir.
Avec toutes ces histoires, il va rater son match de catch.