[Alice Nine][G] [Partie 1] En ce lieu auquel l'âme appartient

Mar 03, 2012 09:30

Disclaimer : Alice Nine s'appartient toujours et « Harmonie du soir » est tiré des Fleurs du Mal de Baudelaire.


En ce lieu auquel l'âme appartient

「 Depuis ce moment, à cet endroit, les roses s'épanouissent 」

Harmonie du soir

Saga baisa tendrement les lèvres de son amant, tout en prenant le soin de ne pas le réveiller. Celui-ci bougea dans son sommeil et l'encercla de ses bras pour le ramener contre lui. Le bassiste lui sourit. Un tout petit sourire triste que illustrait sa mélancolie. Intérieurement, il s'excusa et demanda à Nao son pardon pour ce qu'il allait faire. Il se libéra de son étreinte avec la douceur dont il faisait toujours preuve avec lui puis remonta la couette sur son corps dénudé. Ensuite, il se leva, le cœur serré par un mal-être grandissant.

Le bassiste secoua la tête. Il récupéra dans ses affaires, posées sur derrière le canapé noir décoré d'étoiles de toutes tailles et couleurs - choisi par le leader, bien sûr, lorsqu'ils avaient aménagé l'appartement - un paquet qu'il déposa ensuite dans la chambre, sur son oreiller avant de repartir aussi vite qu'il était entré pour s'empêcher de s'attarder plus. Cette fois-ci, il attrapa ses bagages dans une main puis sortit. La porte se referma sans un bruit.

La nuit n'avait toujours pas laissé place au soleil. Ce fut dans l'obscurité doucement éclairée par le peu de rayons lunaires filtrés par les rideaux que Nao ouvrit les yeux. Il ne gardait de son rêve aucun souvenir sinon une immense tristesse qui le compressait comme s'il venait de perdre quelque chose de précieux. Il se redressa et toucha ses joues humidifiées par les larmes. Le jeune homme sentit ses mains trembler légèrement. Il se sentait mal. Il appela doucement son amant pour le réveiller. Sa main tâta le matelas pour le secouer et aussi se rassurer avec son apaisante présence mais elle se referma sur un vide encore tiède.

Nao tourna lentement sa tête, avec l'appréhension de voir ce qui venait de lui traverser l'esprit se révéler vrai. Ses yeux s'écarquillèrent. Personne. Il n'y avait personne. Il était seul. Alors, il se leva et fit le tour de l'appartement en hélant le nom de son amour sans s'embarrasser d'un quelconque vêtement. Il parcourut toutes les pièces, cherchant où pouvait se trouver Saga, mais il ne remarqua qu'une chose. Non seulement, le bassiste n'était plus là, mais toute trace de lui non plus. De lui, il ne restait rien. Alors seulement, Nao revint dans la chambre et s'effondra dans son lit, dépité. Il avait envie de pleurer et c'est ce qu'il fit en plongeant la tête dans ses oreillers pour étouffer ses sanglots.

Saga avait la tête appuyé contre la vitre. Des larmes coulaient doucement sur ses joues tandis qu'il regardait le paysage défiler à toute allure. Devant lui, quelques achats effectués dans un petit combini près de la gare : une bouteille de jus de pomme, un paquet de Lucky Star, une ramette de feuilles blanches d'une qualité supérieure et posé dessus, un stylo-plume et un petit bloc-note. Reviendrait-il ? Lui-même ne savait pas. Il n'avait aucune raison de partir : il vivait de sa passion, avait des amis et un amant plus que merveilleux, mais c'était une envie spontanée comme il lui prenait d'en avoir parfois. Il voulait juste s'isoler pour le moment. C'était une décision prise un coup de tête purement et simplement.

C'était une trahison de s'en aller ainsi sans rien dire, comme un voleur. Il en était parfaitement conscient. Tous allaient souffrir de son absence et lui de la leur, mais il avait besoin de solitude, quitte à se démolir le cœur lui-même. Lui pardonneraient-ils ? Saga secoua doucement la tête et chassa les larmes en les essuyant avec le coin de sa manche. Il fit un petit sourire à l'hôtesse qui passait par là, lui demanda un verre d'eau avant de reporter son regard vers le ciel au dehors. On ne pouvait changer le passé. Il était trop tard pour faire marche arrière.

Nao s'éveilla. Le vide froid et glacial à ses côtés lui rappela sa situation douloureuse. Il venait de se faire abandonner par l'être qu'il aimait le plus au monde, et pas que lui d'ailleurs. Tous les autres, le groupe, le staff, les fans. Tout le monde. Que lui avait-il pris ? Le batteur ne parvenait pas à se remémorer un évènement susceptible de provoquer son départ. Tout avait été au beau fixe dans leur vie privée, comme publique. Il soupira longuement. Pourquoi fallait-il toujours que quelque chose de mauvais arrive ? Son regard se posa sur l'armoire, à moitié vide puis sur la commode. Ses affaires n'étaient pas là. Il ne reviendrait pas. Il se leva et ses yeux s'arrêtèrent sur l'enveloppe blanche et la rose - de couleur jaune - posées sur l'oreiller de Saga. Il ne les avait pas remarqué la veille. Il prit le papier, l'ouvrit puis en sortit une feuille qu'un mot décoraient en son centre.

Nao lâcha ce qu'il tenait lorsqu'un tremblement le prit. Il porta ses mains devant sa bouche pour étouffer les sons qui en sortaient mais ne fit rien contre les larmes qui affluaient sur ses joues à flots, s'échappant de ses yeux fermés. La fleur heurta le sol sans un bruit, éparpillant des pétales un peu partout. Le silence ne fut perturbé que par le son des sanglots du leader et celui des gouttes qui se déposaient sur la lettre, laissant des marques grises ici et là. L'encre noire bava et s'estompa par endroit, déformant l'élégante écriture.

さらば

( And that's all ? )

Les Lucky Star, ceux sont les même que dans Flacon de Neige (ui je sais, on s'en fout). Bref, さらば se lit ' saraba ' et ça veut dire ' adieu '. J'ai choisi exprès de l'écrire en japonais parce que je pense que ça rend mieux. D'ailleurs le peu de dialogue qu'il y aura par la suite sera aussi écrit en japonais. Voilà, c'est tout. J'espère que vous avez apprécié cette première partie

genre: slash, year: 2008, genre: romance, type: poetryfic, band: alice nine, text: en ce lieu auquel l'âme appartient, pairing: nao/saga, words: short, genre: angst, language: français

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