Pairing : SanjixAce
Genre : Général, UA, épistolaire
Rating : R pour plus tard
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas, excepté Salomon
Notes : Donc d'abord, je tiens à préciser que j'ai particulièrement été inspirée par la Première Guerre mondiale. Et plus notamment, le recueil de lettres Paroles de Poilus (qui contient des missives que les soldats envoyaient à leurs proches depuis le front). C'est pour ça que la fic serait principalement épistolaire. Je voulais absolument garder ce côté très vivant. C'est aussi une manière pour moi d'écrire à la première personne du singulier. Qui plus est, dans les temps du présent. Ce que je n'aime vraiment pas faire, et que je fais donc très rarement. Cependant, Jigsaw est une sorte de défi. Dans un univers que j'adore, mais qui ne m'est absolument pas familier (en terme d'écriture je veux dire), avec un genre d'écriture qui l'est encore moins.
Concernant les chapitres, à priori, ils ne devraient pas être trop longs (on a pas toujours beaucoup de choses à dire dans une lettre après tout), et un chapitre correspond à un jour (celui où Sanji les écrit). Sauf précisions, elles seront toujours de lui aux autres, vu que c'est le personnage principal.
En tout cas, je me suis follement amusée à écrire ce chapitre.
J'espère que vous l'aimerez :3
« La fin est dans le commencement, cependant on continue. »
- Samuel Beckett
Foutu vieillard,
Ces putains de vacances vont être plus longues que prévues, si tu veux vivre plus que tu ne l’as déjà fait, t’as vraiment intérêt à ce que mon bébé soit nickel chrome quand je reviendrais.
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À ma très chère, adorée Princesse Vivi,
Mes plus sincères salutations.
Je suis passablement inquiet de ta dernière missive.
Bien que cela me touche énormément de te savoir inquiète pour un homme tel que moi, je te prie de ne pas te faire de soucis. Je suis fort. Une bagatelle comme celle-là n’est rien. C’est plutôt ta situation qui m’inquiète, et notamment le fait que ton pays soit dans un tel chaos que ton propre père ait du t’envoyer ailleurs. Te savoir ainsi sans protection, seule dans une île inconnue m’attriste passablement. Je suis de tout coeur avec toi et, si les circonstances m’étaient favorables, il y a longtemps que j’aurai vogué jusqu’à toi, pour te venir en aide, ma douce.
En attendant, je ne puis que te conseiller de prendre ton mal en patience, et de garder un profil aussi bas que possible pour une demoiselle aussi belle et raffinée que toi. Qui sait ce que ce ferait ce vil Mister Zero s’il te mettait la main dessus ? Ce vil félon ne peut nourrir que des desseins des plus noirs, et le savoir à ta recherche me fait trembler de dégoût comme d’inquiétude.
Peu importe ce que tu feras, je t’en conjure, agis avec la plus grande prudence : avec ces ruffians, on est jamais sûr de ce qu’ils vont faire.
Je regretterai qu’une magnifique colombe telle que toi soit salie de leurs actions, et si c’était le cas, je poursuivrai ces salauds jusqu’au bout de monde pour le leur faire payer.
Sois courageuse, et bon courage pour la suite.
Avec mon amour le plus sincère, ton prince dévoué.
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Salomon,
Tout d’abord.
Concernant les missives de mon père, ne penses-tu pas qu’elles feront un parfait combustible pour alimenter la cheminée la nuit ? Elles auront au moins le mérite de servir à quelque chose d’utile.
Sur un tout autre sujet, tu as dû remarquer le soin que j’ai pris à placer un cadenas au frigo. C’était une mesure de protection indispensable, pour le préserver de ce monstre de Luffy maintenant que je ne suis plus là pour veiller à ce qu’il ne s’en approche pas. Tu me connais assez pour en avoir deviné le code je suppose, autrement, je l’ai aussi partagé avec nos charmantes mellorines. Je suis sûr qu’elles seront plus que ravies de le partager avec toi. Je compte sur toi pour ne pas les laisser mourir de faim, je ne voudrais pas qu’elles succombent face aux goûts culinaires douteux des garçons (ou l’absence de goût culinaire plutôt), et je m’en voudrais de les faire travailler. Tu as toute ma confiance pour cela.
Je sais que mon départ te laisse avec une foule de soucis sur les bras, mais je te prie de veilleur au mieux sur cette bande d’imbéciles. Ce serait une mauvaise chose que la demeure finisse en cendres à cause d’une expérience ratée d’Usopp ou des jeux stupides de Chopper et Luffy. Mais on ne peut pas vraiment leur reprocher d’être jeunes n’est-il pas ? D’ailleurs, n’hésite pas à les faire participer à l’entretien de la maisonnée, cela devrait permettre de canaliser un peu leur énergie, en toute utilité.
Passe le bonjour de ma part à Igaram s’il n’est pas retourné à Alabasta.
Bonne chance.
PS: Il y a sur mon bureau, un paquet de feuillets qui décrivent la recette d’un confit de canard aux pruneaux. Toutes les étapes y sont détaillées. Pourrais-tu le faire goûter à mes magnifiques tourterelles et, avec leur validation, les envoyer ensuite au vieux chieur avec pour consigne de la lancer à l’All Blue à partir du 1er juillet ?
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À mes très chères mellorines (et les autres imbéciles)
Avant tout, il y a intérêt que les douces et délicates demoiselles, qui nous font l’immense honneur d’éclairer notre quotidien de leur lumineuse présence, reçoivent tous les égards qui leurs sont dus. Autrement, je ferai regretter à la colonie d’insectes grouillants que vous êtes, d’avoir le culot de naître. Ne doutez pas que j’ignore un seul des putains de trucs qui ont lieu dans ma propre demeure (et notamment le fait que vous ayez cassé de ma précieuse vaisselle hier, en jouant à chat dans ma cuisine. Ma parole, je vais vous défoncer tous autant que vous êtes quand je reviendrai !). Au moins, vous êtes prévenus. Vous ne pourrez pas dire le contraire.
Ceci-fait, je sais que vous vous êtes tous rassemblés dans le petit salon juste pour moi (Usopp, enlève tes sales pattes du canapé ! Il vaut bien plus que toi !), et que c’est la délicieuse Nami-swan qui me fait l’immense joie de lire, à moins que ce ne soit toi, douce Kaya. Passons donc à ce qui vous intéresse vraiment.
Comme vous le savez déjà puisque vous étiez là, Ace et moi avons embarqué au port de Foosha le 21 juin, il y a deux jours, sur la frégate Novela. Je sais que cela va vous paraître un souci de la précision, mais je préfère garder un compte précis de ce foutu temps qui passe. On ne sait jamais. Je dois d’ailleurs vous remerciez pour vos présents (Luffy, la viande fraîche ne se conserve pas longtemps, j’espère que tu t’en rends compte sombre crétin ! Alors non, je ne vais pas pouvoir en avoir un putain de bout sur moi quand je serai sur le front, à moins d’aimer la pourriture !).
En se basant sur la carte que Nami chérie m’a très gentiment offerte, nous avons fait une sorte de boucle comprenant cinq escales. Après Dawn Island, nous sommes passés à Shells Town, Orange Town, Syrup Village, Cocoyashi Village, et Shimotsuki Village. Notre nombre doit avoir triplé depuis et nous devons facilement être dans les deux cent putains d’hommes. Je suppose qu’il y a autant de gentes dames, puisque je ne cesse d’en croiser, pour mon plus grand plaisir. Je déplore cependant le fait qu’elles dussent elles aussi prendre part au combat. Mais, qu’y a-t-il de mieux qu’une mellorine courageuse et déterminée ? Leur fougue est un délice. Il nous restera un arrêt à Clockwork Island, un à Mirrorball Island ainsi qu’un dernier à Loguetown avant d’être envoyé à la base militaire de Iam Estis pour débuter un stage intensif en vue de nous préparer pour le front.
Donc, comme vous pouvez le constater, l’aventure n’a pas encore pointé le bout de son nez par ici.
En attendant, la vie sur le vaisseau bat son plein. On m’a de suite assigné la seule position que j’aurai pu envisager : pas moins que chef cuisinier avec la tâche de nourrir quelques centaines d’hommes. Mon équipe est composée de bon bougres, pas doués pour deux sous, ni à la cheville de mes compagnons de l’All Blue ou du Baratie, mais ils sont obéissants et plein de bonne volonté. J’ai tout de même été étonné que la plupart des hommes soit une foutue bande de bras cassés, pas fichus de s’occuper correctement d’un navire. À croire qu’Ace, une minuscule poignée d’autres et moi sommes les seuls à avoir jamais pris la mer un jour (ce qui ne serait au final pas étonnant vu que la plupart sont des paysans). Du coup, à cause de ces incapables qu’il faut éduquer à coup de savates dans le derrière, les contremaîtres sont toujours sur les nerfs, parce que notre rythme est beaucoup plus lent que ce qu’ils avaient prévus. Déjà que ça galère pour déplier et replier les voiles, je ne veux même pas imaginer ce que ça va être dans une vraie bataille navale. C’est la défaite assurée. Une putain de défaite bien humiliante qui plus est.
Cela dit, malgré leur brutalité ainsi qu’absence totale de cervelle et de manières (mais j’ai l’habitude d’en fréquenter depuis le temps), je tire tout de même consolation dans le fait qu’ils savent reconnaître de la bonne nourriture quand ils en mangent. Même si je doute qu’ils puissent faire la différence entre cuisson à point, ou bien cuit. Ou même grillée. Je dois dire que ce petit éclat de reconnaissance et de satiété dans leurs yeux lorsqu’ils me remercient à quelque chose de gratifiant. Ça fait au moins une personne qui fait bien son boulot sur ce foutu navire.
Quant à Ace, cet idiot et ses tendances surprotectrices, se sont déjà mis à dos un groupe typique de gros bras qui se croient au dessus des autres, parce qu’ils sont plus vieux que la moyenne et marins de profession (faut voir ce qu’ils foutent encore ici et pas sur le front dans ce cas, sachant que tous les mecs de plus de vingt-cinq ans et de moins de quarante-cinq ans ont été les premiers mobilisés, on se demande ce qu’ils ont fait depuis). Pas que ce soit injustifié : ils m’avaient insulté de, je cite, « putain de taffiole, viens par ici que je t’apprenne ce qu’est un vrai homme », à cause du tablier dont Chopper m’a fait don à notre départ (Ne t’inquiète pas Chopper, ton cadeau n’a absolument rien d’insultant pour ma virilité. Ce n’est pas un peu de rose qui va altérer mon taux de testostérone !). Seulement, l’imbécile aurait du se retenir et me laisser leur foutre mes mocassins au cul moi-même avant d’agir. J’ai clairement pas besoin qu’on me défende, et encore moins d’un chevalier servant. Déjà que je sais qu’il se murmure que je réchauffe son hamac (comme s’il avait besoin de moi pour ça), je ne veux même pas imaginer à quel genre de quolibets stupides je vais avoir droit par sa faute. Ce qui est sûr, c’est que le premier qui fait une remarque, il passe par dessus bord.
Et ça vaut aussi pour vous !
Sur ce, il faut que je file commencer la préparation du repas, ce ramassis d’ingrats serait bien foutu de saccager mes cuisines et d’y foutre le bordel sous prétexte qu’ils ont faim (ça me rappelle certaines personnes d’ailleurs).
J’espère pour vos sales gueules que Nami-swan et ma douce Kaya soient traitées en ces princesses qu’elles sont, et qu’elles n’aient pas à souffrir des animaux sans cervelle que vous êtes.
À toutes les deux, gracieuses colombes que vous êtes, mon amour éternel. N’hésitez pas à remettre la bande de chacals à sa place, et surtout, faîtes comme chez vous.