Le hara-kiri métabolique (histoire avec des vrais morceaux de vérité dedans)

May 20, 2010 16:54

Malgré le ton folâtre que pourrait induire -tout à fait à juste titre- mon superbe icône, pour toi Lester, ultime warrior à encore suivre ce journal abandonné sur une aire d'autoroute depuis des mois, AUJOURD'HUI ON VA FAIRE DE LA BIOLOGIE, avec des petits dessins moches en bonus.

(c'est pas comme si j'avais les nerfs d'avoir complétement foiré mes ECE sur le sujet oh combien intéressant de la fermentation)

La biologie, mais surtout l'ORGANISME MULTICELLULAIRE comme vous et moi.
Comme vous le savez sans doute aucun, l'organisme, ce mot qui renvoie à des viscères visqueuses et à moult mucus épais et jaunâtre, est constitué de cellules, petits euh... Petits trucs ronds avec un noyau dedans et dont la fonction est réglée comme du papier à musique et consiste, par exemple, à synthétiser des protéines (on dirait pas mais c'est palpitant comme job).

Ouvrières sages comme des images, une cellule n'est rien de plus qu'une docile exploitée qui ne l'ouvrira jamais pour réclamer des horaires plus décents, une augmentation, des vacances, ect, et ne fera jamais grève puisqu'elle ne prendra jamais conscience de son train de vie complètement merdique.
Or cette usine merveilleuse d'exploitation sans vergogne qu'est notre métabolisme a un grave ennemi, son nom n'est inconnu à personne, il s'agit du VIRUS.

Bon là c'est compliqué et ça prendrait des heures à tergiverser et j'ai envie de rentrer dans le vif du sujet donc je fais simple : le virus, grosso modo, est un révolutionnaire cubain qui va foutre le bordel dans l'usine à la solde d'un ignoble patron gras capitaliste qui maintient sous sa patoune velue les pauvres innocentes que sont les cellules. Comme ça il a l'air super sympa et on l'imagine bien avec la tête de Che Guevara mais n'oublions pas que le gros patron gras c'est vous et moi et que si on commence à filer des congés payé aux cellules, on va pas vivre vieux.
Le virus, en plus, faut pas croire, c'est qu'un sale égoïste et il pense qu'à se multiplier pour fabriquer plein de petits anarchistes comme lui, ses histoires de révolution et de liberté c'est juste pour la propagande. Pour parvenir à ses fins,  il va pénétrer (... gasp) dans les cellules et va les convaincre, par une subtile manipulation de l'esprit, à fabriquer plein de petits virus à la place d'une chaîne d'acide aminé.
Déréglée, flouée, abusée, la cellule ne va même pas se rendre compte du changement, au même titre que toutes ses copines qui sont de toutes façon incapables de remarquer quoi que ce soit tellement elle sont obsédée par leur synthèse protéique. Cependant, quelques signes trompent et la cellule infectée va exprimer sur sa membrane une chaine polypeptidique, ici on simplifiera encore en disant qu'elle porte un chapeau pointu.

Personne ne pige rien donc. Personne sauf une cellule pas con du tout (en même temps, ça aussi c'est sa fonction prédestinée, elle a aucun mérite), j'ai nommé : LES LTCs.



Tout de bleu vêtu, puisque chacun sait que c'est la couleur de la paix. 
Ces mini-justiciers ne paye pas de mine, et pour cause, leur méthode d'éradication reste pacifiste en bien des points : avisant une pauvre cellule rendue folle par le virus de la liberté aveugle et passionnée, et saisissant que rien ne pourra la tirer de sa démence pitoyable (et qui met en danger tous le monde en plus de ralentir la production, faut pas perdre le nord non plus c'est une usine ici pas la foire à l'enzyme), il décide de l'éliminer en lui délivrant, tenez vous bien, un message de suicide.

Démonstration ici avec une cellule PDG (parce que y a pas que les ouvriers qui morflent) qui fait semblant d'être normale mais qui n'a pu résister à l'envie irrésistible de se coiffer d'un cône en carton bariolé, et un LTC à qui on ne la fait pas :


La réaction est immédiate : la cellule PDG sort un long sabre de son costard Hugo Boss...



Et procède au suicide rituel, sous le regard attristé du LTC qui malgré sa victoire ne peut rester de marbre devant un spectacle si cruel, certes, mais nécessaire.


(... Bon là il a l'air d'être très content de lui, mais c'est une façade hein).

JUSTICE EST FAITE !
et c'est ainsi, grâce à nos vaillant justiciers-langue-de-pute que la paix est maintenue et la révolte étouffée dans l'œuf.

Leur seconde méthode d'élimination consistant à transformer les cellule rebelles en passoire (à l'aide d'une protéine répondant au joli sobriquet de perforine) afin qu'elle se remplisse de liquide plasmatique et implose, j'ai préféré ne pas l'illustrer, c'est assez imagé comme ça. Barbares.
 
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