Christian DELACAMPAGNE, L'Aventure de la peinture moderne de Cézanne à nos jours
... L'homme a besoin des signes. C'est pour cela qu'il écrit et qu'il peint. Peindre ou écrire ne sont que des tentatives de déchiffrement, des essais pour remettre de l'ordre dans le monde, pour recoller les morceaux d'on ne sait quel vase brisé. Peindre, écrire, ne sont, au départ, que deux façons interchangeables d'élaborer du sens : c'est ce que montrent justement les dessins d'Artaud,
La Machine de l’être ou Dessin à regarder de traviole, 1946
tissés comme il le sont de figures et de mots, de formes naissantes et d'embryons de phrases. En même temps, ces dessins donnent à voir, de façon exemplaire, l'échec inéluctablement promis à toute tentative de ce genre : il y aura toujours du sens au-delà des signes, que nous n'arriverons pas à capturer malgré nos efforts. Et la pensée de cet échec, à elle seule, suffirait à rendre fou.
p.9
editions mengès, 1988
La Machine de l’être ou Dessin à regarder de traviole, 1946
tissés comme il le sont de figures et de mots, de formes naissantes et d'embryons de phrases. En même temps, ces dessins donnent à voir, de façon exemplaire, l'échec inéluctablement promis à toute tentative de ce genre : il y aura toujours du sens au-delà des signes, que nous n'arriverons pas à capturer malgré nos efforts. Et la pensée de cet échec, à elle seule, suffirait à rendre fou.
p.9
editions mengès, 1988