Trois en un - Les oiseaux de passage - Tonks/Charlie

Dec 26, 2011 15:36

Titre : Les oiseaux de passage
Auteur : anadyomede
Pairing : Tonks/Charlie
Disclaimer : Tout appartient à JKR.
Défi : Trois en un
Rating : PG
Note : J'écoute Brassens alors c'est tout naturellement que je lui vole ses titres (puisqu'il l'a lui-même volé à Jean Richepin). Et puis je comptais faire dans le joyeux mais j'ai lamentablement échoué.

Quand elle l’a revu, des années après, c’était un peu comme si tous ses murs explosaient. Elle ne s’y attendait pas. Elle, elle qui avait tant œuvré à l’oublier, a eu cette sensation affreuse de se retrouver cinq ans avant, en compagnie d’un chagrin d’enfant, d’un chagrin bon à rien.

Lui, il a semblé amusé. Il avait coupé ses cheveux et Molly se tenait là, le chargeant de tasses de thés qu’il faisait voler, docile. Rien chez lui n’a tremblé lorsqu’elle est entrée. Et c’est à peine si elle a remarqué que ses yeux la fuyaient parce qu’aussitôt, il a dit : ça me fait plaisir de te revoir.

Alors elle a répondu: oui, à moi aussi.

C’est sa mère qui lui a apprit le mensonge du sourire. Un reste du sang qui s’est abattu d’un coup en elle, qui a planté ses dents pour la rendre superbe.

Les tasses fumantes lui ont donné envie de vomir durant toute l’heure qu’a duré la réunion. Elles ont la même odeur que lui.

.

Ça avait été une histoire comme une autre.

Ils étaient ensemble en Potion et en Métamorphose. Un après-midi, il avait mal visé et c’était sur elle que le sort s’était écrasé. Après les cours, il l’avait rattrapé. Il avait passé sa main dans ses cheveux qu’elle avait coloré de rouge pour correctement exprimer son mécontentement et avait lancé :

« Oh, Nymphadora, tu vas pas m’en vouloir jusqu’à la fin de ta vie, hein ? »

La claque qui s’en était suivie était officiellement due à sa cravate transformée en vol d’oiseaux. Officieusement, ils savaient tous les deux qu’elle était la réponse immédiate à l’utilisation de son prénom.

Il la charriait, elle répliquait. Il transformait sa trousse, ses parchemins, ses livres en oiseaux, et ils passaient trois heures à retrouver les sales bêtes. Puis c’était dans son ventre, finalement, qu’ils étaient apparut, les voleurs.

Une bête histoire d’amour adolescente, ou peut-être que c’était plus grand mais juste en elle, alors. Qu’elle a été toute seule à se mordre très fort les lèvres après Poudlard, quand il est parti pour ses dragons avec toute son indifférence. Haussant les épaules à elle, au Quidditch, à tout ce qui s’ouvrait entre ses doigts.

.

Maintenant, il y a la guerre. Il ne fait que passer au 12, square Grimmaurd, mais c’est trop quand même. Ils ne parlent pas tellement et elle se demande qui vraiment a senti le malaise. Remus, peut-être mais Remus ne demande rien.

Et puis elle regarde Charlie. Elle se rappelle les oiseaux du chagrin qui chantait sa jeunesse idiote. Elle se rappelle son grand rire qu’elle étouffait du bout des lèvres. Son égoïsme heureux. Parce qu’il lui en avait fallu, n’est-ce pas, pour partir aussi loin, sans elle. Sans elle.

.

« Il y a beaucoup de gens avec qui j’aurai pu être amie, dit-elle. Mais tu n’en as jamais fait partie. »

Ses doigts tournent autours de sa baguette. Elle le regarde. Peut-être même qu’elle sourit, qu’elle a envie de lui sauter à la gorge, de l’aimer, l’aimer jamais, le réduire en fumée. Mais elle sourit, c’est pour de vrai que ses lèvres se sont étirées.

« On n’était pas ami, et alors ? »

Il a toujours cette voix tranquille, un peu chantante, posée. C’est avec elle, qu’il calme ses immondes bêtes ? Ainsi qu’il leur parle, quand il s’avance, la main tendue ? Il en a eu que pour eux, n’est-ce pas. Et Tonks n’a plus très envie d’en rire.

« Peut-être qu’on est fait pour autre chose, toi et moi. Tu ne le crois pas ?

- Non. »

Elle a eu envie de lui répondre : on est fait pour mourir. Parce que c’est vrai. Il y a cette guerre rugissante qui l’a déjà un peu tuée, et qui les a faits se retrouvés. Fallait pas.

Elle sort. Lui devrait retourner en Roumanie dès l’après-midi.

Parfois elle pleure comme une gamine au pied du lit.

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Il y a longtemps, leurs parents ont défait une guerre mais maintenant il n’en reste plus rien. La victoire est à redessiner et c’est pareil, en amour.

Mais Tonks ne pensait pas avoir regretté Charlie à ce point. 

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