Disclaimer : Tout à J.K.R.
Titre : Café et Thé
Personnages : Théodore/Blaise
Rating : K+
Défi : Raison
Nombre de mots : 7x100
Note : Ces 7 drabbles auraient pu s'apeller de "bonnes raisons de s'aimer" ou quelque chose comme ça, mais le titre vient autant d'un jeu de mot sur le prénom de Théodore et sur la couleur de peau de Blaise, que de leur boissons favorites pour entamer la journée. Bon petit-dej (d'ailleurs, moi, je vais alller prendre le mien).
La première fois que Théodore se sert du thé, personne ne le remarque. Il est alors un des plus jeunes de la tablée et sûrement celui qui attire le moins l’attention. Mais très vite, tout les Serpentards savent qu’il s’agit de son breuvage, à lui, et « Ne pas toucher à la théière avant Nott » devient la quatre-vingt-seizième règle tacite de la maison des ambitieux.
Blaise n’y prête pas attention. Si des anglais ne veulent pas se battre pour leur boisson nationale, c’est leur affaire. De toute façon, il boit du café. Et il n’enfreint les règles qu’avec de bonnes raisons.
Ils deviennent amis presque par accident. Ils sont deux parias, même dans le monde ambigu et hypocrite des Serpentard. Théodore, surdoué fils de Mangemort, et Blaise, bâtard empoisonneur, effraient et même les plus roués n’osent s’approcher d’eux. Seul le jeune Malfoy, bien trop assuré de son flageolant pouvoir, et, par extension, sa petite cour, semble se croire capable d’utiliser le dangereux duo.
Si Blaise s’amuse à lui faire croire qu’il est de son côté, Théodore reste aussi loin de possible du jeune héritier et de tout les autres, n’ouvrant sa solitude qu’au surprenant Zabini. Et à son coeur défendant, encore !
Ils parlent peu, s’appellent Zabini et Nott et sont rarement ensemble à l’extérieur de la Salle Commune. Théodore traîne sa solitude, le plus souvent à la Bibliothèque, et Blaise s’amuse du groupe de Serpentard de leur année. Pourtant chacun semble savoir ce que l’autre a fait de sa journée et il devint très vite un fait établi qu’ils sont au moins aussi proches que Potter et Weasley. Voir beaucoup plus, se murmure-t-il dans leur dos. Rumeur qui meurt très vite lorsque le bruit se met à courir que Zabini a hérité de la recette secrète de poison de sa mère.
Quand Théodore se présente un soir pluvieux à sa porte, le visage fermé, Blaise ne lui pose pas de question. Il se dit ensuite qu’il se transforme en vrai Pouffsouffle et le regard narquois de Nott le lui confirme. Ca n’empêche pas le jeune homme d’offrir à son invité surprise un sort de séchage, une place sur son canapé et une tasse de thé. Nott ne dit rien, les lèvres pincées, les mains serrées sur sa tasse. Zabini respecte son silence. Il y est habitué.
« Mon père est en prison. »
La main de Blaise se pose sur celle de Théodore.
« Tu es sûr de toi ? »
Leurs regards se croisent à travers une fiole vide. Blaise sourit tandis que ses mains s’activent. Théodore hausse un sourcil, l’air plus sceptique qu’anxieux. Mais Blaise connaît bien son Nott, pour l’avoir longtemps pratiqué. Il sait que les cauchemars de son ami lui bouffent la vie. Il n’empêche, les doutes de son camarade lui… fendent le cœur. Ses talents ne sont pourtant plus à prouver et Théodore a été le spectateur privilégié de ses réussites.
« Et voila, un sommeil sans rêve avec la garantie Zabini. »
Il est récompensé par l’un des rares sourires de Théodore.
Autour de lui, les joies et les peines explosent, se mêlent, et lui se sent comme anesthésié au milieu de ce flux de sentiments. Il ne ressent rien, il se rend enfin compte que, comme tout le monde, il a des émotions. Théodore n’est pas surpris, il est au-dessus de la surprise.
Blaise cherche, perdu, quelque chose à laquelle se raccrocher tandis que le monde s’effondre et se reconstruit en quelque minutes. Il est seul au milieu de la foule.
Alors Zabini croise le regard de Nott et il comprend qu’on l’a retrouvé. Le regard de Théodore s’éclaire de reconnaissance.
Le matin, Nott sort du lit en silence. Il se sert son thé et lance la préparation du café en finissant sa seconde tasse. Blaise arrive peu après, l’œil encore endormi et les mouvements maladroits. Théodore ne sourit pas, parce qu’il ne sourit que pour de bonnes raisons. Et aussi parce que Zabini serait mortellement vexé s’il ne pensait qu’un instant que son… ami se moque de lui. Théodore ne veut pas mourir, merci bien.
Blaise reprend figure humaine après sa quatrième gorgée et fait mine de ne pas voir l’amusement discret de Nott. Sur sa tasse, ses lèvres sourient.