C’était Ginny qui l’avait stoppé, l’empêchant de la rejoindre pour… Pour quoi au juste ? Il l’ignorait encore.
Lorsqu’elle s’était effondrée durant le cours de botanique, enfuie en pleurant qu’elle était trop stupide pour réussir son examen, il n’avait pas attendu l’autorisation du prof pour tenter de la rattraper. Trop stupide ? Elle ne pouvait pas le penser, encore moins le croire. Il l’observait discrètement depuis longtemps lorsqu’elle dépotait l’armoise ou cueillait le délicat hellébore. Stupide ? Non !
Mais le discours de Ginny était bref : « Blonde comme le vif mais tu ne seras pas son attrapeur aujourd’hui…»
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C’est avant de partir au combat à Poudlard qu’il aurait aimé la serrer dans ses bras. Les serments d’amour tardifs n’étaient plus de mise ni les discours d’encouragement. Il regarda avec déception ses beaux cheveux blonds s’éloignant, voltigeant non loin des tignasses rouquines des jumeaux. Il aurait voulu enfin lui dire, lui, assez fou pour affronter les Carrow et Voldemort s’il le fallait, mais les genoux devenant mous à l’idée de se déclarer. George avait crié son prénom et elle était partie protéger le passage secret menant à Pré au Lard.
Trancha-t-il la tête de Naguini de dépit ?
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Ce sera une simple mais bonne bière au beurre qui lui donnera le courage, bien des années plus tard. Et l’absence de tout rouquin à l’horizon, n’en doutons pas.
Lassé de supporter années après années la présence tapageuse des élèves Aux Trois Balais lorsqu’il souhaitait simplement un verre pour se délasser, Neville s’abstint de longs discours et changea simplement ses habitudes.
Il ne savait pas à quel point !
Le Chaudron Baveur était certes dépourvu d’étudiants bruyants mais pourvu d’une charmante barmaid blonde, prénommée Hannah. Par sa fréquentation assidue, s’il ne devint pas ivrogne, il y perdit son célibat.