Titre : Parcours sensuel.
Personnages : Severus, Lily, Lucius, Regulus, Narcissa, Eldred, Remus, Sirius
Défi : Cheveux
Nombre de mots : 5 x 100
Rating : PG 13
Disclaimer : Les personnages sont à Dame Rowling, ne m'appartient que ce qu'en fait mon imagination.
Note : Très directement issu de la situation actuelle des personnages impliqués sur
papotus_sempra. Et reflet d'un certain fétiche (pour ne pas dire un fétiche certain) de ma personne envers les chevelures...
Lily, petite sorcière flamboyante arrivée là par hasard, traverse son enfance avec la vivacité d’une étincelle. Y appose la même brûlure, profonde.
A huit ans, son cœur s’allume pour la première fois aux vagues rousses de sa crinière. A quatorze ans, il rêve d’y enfouir les doigts, d’y perdre son visage, d’y absoudre sa disgrâce. Il n’aura droit qu’à quelques effleurements coupables, arrachés sournoisement à un geste machinal et savourés en silence.
A seize ans, un mot de trop et la flamme lui échappe à jamais. Passe bientôt à l’ennemi. Mais les cendres qu’elle laisse s’attisent déjà sous d’autres lèvres.
Lucius, mentor et rival, souffle à froid pour allumer son corps. Ses yeux glacier laissent son cœur indifférent mais sur sa peau, les longs serpents pâles de ses cheveux susurrent que sa laideur est un crime délicieux.
Regulus, l’ami, l’amant, l’intime, souffle à chaud dans sa chair et dans son âme. Lui ne flamboie pas, ne susurre rien. Ses caresses ont la maladresse fiévreuse de l’adolescence et ses lourdes boucles brunes prennent tout juste conscience de leur pouvoir. Celui-ci pourtant est immense, et lorsqu’entre eux l’amour tourne à la guerre c’est encore dans leurs méandres que Severus vient chercher l’oubli.
*
Narcissa, un soir de solitude et de grisaille, s’effondre dans ses bras comme en un ultime refuge. Après seize ans de deuil austère, sa fragilité tissée de vaillance éperdue ranime en lui un instinct qu’il croyait à jamais éteint. Et lorsque d’épingle en sortilège, ses doigts dénouent les torsades savantes de ses chignons, font crouler une cascade d’or pâle et fluide sur ses épaules trop minces, c’est avec la vie même qu’il se raccorde.
A Lucius, pourtant, il la laissera retourner. Sans remords ni regrets. Les chevelures des deux époux s’entrelacent trop bien sur l’oreiller pour lui laisser une place.
Eldred est l’expérience fugitive à laquelle s’aiguise son détachement. Quelques mèches rebelles effleurant sa mâchoire et son bas-ventre en frissons légers, sans conséquences, entre deux discussions désinvoltes.
Remus, pourtant, peu à peu l’apprivoise. Ses cheveux ont la douceur sauvage du miel et de l’argent qui les tissent, un piège grisant où l’on peut se perdre pendant des heures sans même songer à rechercher sa route. Sous ses mains, contre son corps griffé de cicatrices, Severus retrouve une fièvre des sens depuis longtemps oubliée. Un apaisement de l’esprit encore jamais connu. Peut-être est-ce seulement que sa route, désormais, se trouve là…
*
Puis Regulus revient. Âme douloureuse, silhouette impalpable arrachées au néant, dont la seule présence ranime et transfigure les démons du passé.
Lorsqu’un après midi de démence, il s’incarne dans le corps de son frère et échoue fatalement entre les bras de Severus, celui-ci se raccroche aux lourdes boucles familières et se laisse basculer, les yeux à demi clos.
Mais dans les rêves qui le rattrapent, ces boucles obsédantes sont bien trop longues, n’ont plus rien d’adolescent, et suggèrent un corps diaboliquement ambigu. Entre trois feux aussi contradictoires que complémentaires, il n’est pas loin de se perdre à nouveau.
Foutus cheveux.