Défi Stratégie : Without you
Titre : Without you
Personnages : Narcissa Malfoy, Astoria Malfoy, Draco Malfoy, Sirius Black, mention de Théodore Nott, Lucius Malfoy, Severus Rogue et Remus Lupin
Rating : PG
Défi : Stratégie
Nombre de mots : 6 x 100
A propos du titre : célèbre chanson de Harry Nilsson (1971), reprise par Mariah Carey en 1993
Notes de l’auteur : j’ai entendu cette chanson en faisant mes courses hier et je crois bien qu’elle a un peu plombé mon moral déjà vacillant ; donc préparez vos mouchoirs.
Mon premier écrit à propos de Papotus ! Il s’y passe tant de choses (tragiques) en ce moment. Quelques réactions à la solitude...
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Narcissa Malfoy
Seulement deux.
Jamais elle n’a été capable d’agir. Retenir Lucius près d’elle, protéger Théodore de son père, empêcher Draco de se faire enlever, convaincre Astoria de s’abriter au manoir Nott... Rien. Jamais.
Encore deux.
Avec un triste sourire, elle songe à Severus. S’il la voyait... Le seul sur lequel elle peut toujours compter. Toujours... Trop souvent.
Deux de plus.
Ecœurée par sa propre faiblesse, elle se laisse dériver, lentement mais sûrement. Bientôt elle touchera le fond et alors... Ce n’est certainement pas ce qu’elle a de mieux à faire, mais elle n’a jamais su faire au mieux.
Le tube entier.
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Astoria Malfoy
Dans le silence mortifère du pavillon déserté, immobile sur son grand lit froid, les yeux secs d’avoir trop pleuré, Astoria froisse doucement entre ses doigts pales la lettre de son beau-père.
Des lettres. Jamais elle n’en a reçues autant ! Théodore. Le directeur Dumbledore. Narcissa. Blaise. Beau-papa.
Des lettres. Inquiètes, furieuses, attentionnées. Qui la pressent de quitter le pavillon pour s’installer au manoir Nott et veiller sur Scorpius.
Des lettres. Qui la touchent, qui la touchent en plein cœur, mais son cœur est vide, plus vide encore que le domaine Malfoy, depuis que Draco n’est plus là.
Alors elle reste.
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Astoria Malfoy
Envers et contre tous, elle a décidé de rester. Seule. Au domaine Malfoy.
Malgré les innombrables lettres qui la pressaient de quitter le pavillon désormais vulnérable, d’aller s’installer en sécurité au manoir Nott, de veiller sur son petit Scorpius adoré, bon sang elle a pensé à son fils ?!
Comment pourrait-elle ne pas y penser... Elle ne fait que ça. Penser à son fils. Et à son mari. A son mari. A Draco.
Rester au manoir est peut-être la chose la plus stupide mais c’est la seule qu’elle envisage.
La lettre lui glisse des mains ; Astoria éclate en sanglots.
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Draco Malfoy
Rassurer ses proches. Rien qu’une petite grue de papier pour rassurer ses proches... Il aurait pu faire mieux mais il n’aurait pas pu faire plus : ses forces ne cessent de faiblir dans cette cellule sombre et humide dans laquelle il s’épuise lentement en compagnie de l’autre insupportable imbécile.
Rassurer ses proches... Astoria. Mère... Scorpius. Harry. Théodore... Blaise... Parrain. Père. Neville... Tous ces noms lui tournent la tête. Il songe qu’il voudrait bien s’allonger un peu... Avant de se rendre compte hébété qu’il est déjà allongé, qu’il n’a jamais cessé de l’être...
Rassurer ses proches, oui, les rassurer, les...
Survivre.
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Sirius Black
Il ne peut pas vivre. Il ne veut pas vivre. Il ne veut plus vivre.
Seul à quoi bon ?!
Pour ramener Remus dans son lit, dans ses bras, dans son cœur, ce ne sont pas les stratagèmes qui manquent : attraper ce bâtard graisseux de Rogue et le torturer jusqu’à ce qu’il avoue où est caché Remus, forcer le bureau du vieux fou et le menacer d’engloutir toute sa réserve de bonbecs s’il ne l’aide pas, kidnapper le petit loupiot hyperglycémique et le gaver de friandises jusqu’à ce qu’il crie grâce...
Sirius se ressert un grand verre de whisky.
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Sirius Black
Il ne veut plus vivre. Il ne peut plus vivre. Il ne peut pas vivre.
Pas sans lui.
La bouteille de whisky se brise rageusement contre la table. Le verre explose en mille éclats brillants. Quelques gouttes de sang tachent de pourpre le cœur gravé dans le bois. Ce sang noir et maudit qu’il a renié pour le meilleur et pour le pire. Ce cœur gravé qui symbolisait leur amour à Remus et à lui. Ce bois imbibé d’alcool qui s’embrasse au craquement d’une allumette...
Sirius a choisi sa stratégie : brûler ce qu’il a adoré. Et se laisser consumer.