A la rencontre de Leela, un fic Alicia / Kalinda (2/6)

Jul 13, 2014 21:48

Titre original : Meeting Leela
Lien vers le texte original : http://archiveofourown.org/works/909224/chapters/1760890
Auteur : variousflumps
Traducteur : hotladykisses (avec l’autorisation de l’auteur)

Couple : Alicia / Kalinda
Classification : M (réservé aux plus de 18 ans)
Résumé : A l’époque de Highland Park, Alicia rencontre Kalinda et se retrouve à la fois profondément éprise et poursuivie sans répit. Pourra-t-elle résister ?



Chapitre 2

C’est un gala pour collecter des fonds cette fois, mais avec les mêmes gens, les mêmes conversations, et Alicia s’ennuie à mourir. Elle fait la conversation autant qu’elle peut, sourit aussi longtemps qu’elle peut, et puis s’excuse.

Elle cherche une issue de secours, un endroit où se tenir un moment pour regarder le monde tourner sans que personne n’exige quelque chose d’elle, ne s’attende à ce qu’elle soutienne et adore son mari et soit dénuée de toute opinion. Tout en s’exécutant, elle ne peut s’empêcher de jeter un regard à la ronde, de passer la pièce en revue pour essayer de l’apercevoir, en se disant qu’elle espère que Kalinda ne sera pas là, qu’elle espère ne pas tomber sur elle…

Le mois écoulé a été long. Rempli de journalistes, de querelles politiques, et de tous ces engagements de campagne abrutissants qui viennent avec le fait d’être l’épouse d’un politicien. Elle a fait de son mieux pour gérer cela, mais en toute honnêteté elle est exténuée. Et il y a également quelque chose d’autre. La sensation grandissante d’une… absence. Quelque chose qui manque. Quelque chose d’important qui lui échappe depuis si longtemps maintenant. Une connexion, un lien. Une intimité.

Elle l’a ressentie avec Kalinda. Au bout de trente secondes en sa présence, elle l’a ressentie, et en a ressenti l’absence depuis, en dépit de ce que Kalinda lui a dit, en dépit de tout ce en quoi Alicia croit. Pendant un mois elle s’est persuadée qu’elle pouvait faire l’amour de façon saine et satisfaisante avec son mari, et que cela suffirait. Alors que ce qui la faisait vraiment fantasmer…

Tu ne peux pas continuer comme ça. Il faut y mettre fin, et y mettre fin ce soir. Mais les images continent d’arriver. Par flashes. Par vagues…Une peau douce et veloutée. De gracieuses petites mains savantes, des yeux brun foncé. Des lèvres pleines. Quelqu’un qui l’observe, la désire depuis des mois…

Sauf si elle a menti, dit une voix en elle. Sauf si elle en voulait juste à ton argent. Et bien sûr qu’elle en voulait juste à ton argent, imbécile. Tu es exactement comme toutes les autres épouses.

Elle est presque hors de la salle de réception lorsqu’elle l’aperçoit. A quelques mètres de là, en train de parler à l’un des collègues de Peter, qui a l’air de quelqu’un dont tous les vœux sont en train d’être exaucés. Elle ne la remarque pas tout de suite, ce qui donne à Alicia assez de temps pour voir qu’elle semble encore plus éblouissante ce soir : une nouvelle robe du soir moulante, au moins dix centimètres plus courte que celle de toutes les autres femmes de la salle, et les talons de ses bottes trois centimètres plus hauts.

Elle lève soudain les yeux et surprend Alicia en train de la contempler. Un sourire illumine son visage et elle la salue d’un signe de tête.

Alicia sort aussi vite qu’elle le peut sans se faire remarquer. Elle cherche un endroit où se cacher et finit par échouer dans une pièce annexe qui a l’air de ne pas avoir été époussetée depuis vingt ans. Elle s’assied avec précaution sur un antique bureau et se persuade que si son cœur bat à toute allure, c’est parce qu’elle s’est dépêchée de sortir.

Le coup frappé à la porte la fait sursauter. Elle contemple la porte, et puis le mot « Entrez » sort de sa bouche avant que son cerveau n’ait le temps de l’arrêter.

« Re-bonjour.
- Bonjour. » Elle la déteste presque.

« Vous vous cachez encore.
- En effet.
- De moi cette fois ?
- De tout le monde. »

Kalinda ferme la porte et passe la pièce en revue avant de s’adosser à une vieille bibliothèque.

« Combien avez-vous récolté ?
- On ne sait pas encore, pas avant quelques jours. Sans doute beaucoup.
- C’est un politicien né. »

Alicia étudie son visage dénué d’expression. Que diable cela veut-il dire ? Qu’il fait bien son travail, ou que c’est un bon menteur ? Elle ne répond pas.

« J’ai beaucoup pensé à vous. » dit tout bas Kalinda.

Un signal d’alarme retentit dans l’esprit d’Alicia. Instinctivement, elle cherche la sortie, et puis se sent bête : ce n’est pas comme si elle était prise au piège ici.

« Arrêtez.
- Vous avez pensé à moi ?
- J’ai dit arrêtez. Ou je m’en vais. »

La question plane dans l’air. Pourquoi ne partez-vous pas de toute façon ? Mais Kalinda ne la pose pas.

« De quoi j’ai le droit de parler ? »

Alicia hausse les épaules. « Du temps qu’il fait. De politique. A quel point mon mari est formidable.
- Je ne le trouve pas formidable.
- Non ?
- Non. »

Il y a quelque chose dans son regard à présent, cette nuance qui fait penser à Alicia qu’elle dit la vérité. Peut-être que ça aussi elle le simule. Méfie-toi.

« Pourquoi pas ?
- On peut dire que je suis en désaccord avec certaines de ses politiques.
- Une place en garderie pour tous les enfants de trois ans ? »

Kalinda esquisse un sourire. « Oui, c’est ça qui gâche tout. »

Le silence règne une minute, seulement rompu par le brouhaha de la réception à l’extérieur. Malgré sa nervosité, malgré l’atmosphère électrique, Alicia se sent étrangement en sécurité.

« Vous êtes au courant, n’est-ce pas ? » dit-elle.

Kalinda attend quelques secondes avant de répondre simplement : « Oui. » Puis au bout d’un instant, elle ajoute : « Je suis navrée.
- Vous êtes navrée ? Seigneur, ne me dites pas que… » dit Alicia, choquée.

« Non. Non, pas moi. Mais je suis quand même navrée. »

Le soulagement se répand dans tout le corps d’Alicia. Pourquoi diable est-ce important de savoir avec qui c’était ? Pourquoi diable est-ce important que ça n’ait pas été elle ?

« Eh bien j’apprécie votre sollicitude.
- Ca fait longtemps que vous êtes au courant ? »

Alicia contemple le tapis. « Un moment. » dit-elle doucement.

« C’est un pauvre type.
- C’est mon mari. Ne parlez pas de lui comme ça. » dit-elle sans grande conviction.

« J’espère que vous ne pensez pas que c’est pareil. Ce que je fais. »

Alicia lève les yeux. « En quoi au juste est-ce différent ?
- Je vous en ai déjà parlé. Et j’ai mes propres règles, ma propre… politique.
- Comme quoi ?
- Pas de couples heureux. Pas de femmes malveillantes. Si le mari couche à droite à gauche, si c’est un ivrogne, si c’est un salopard, alors je suis disponible. S’il est juste ennuyeux ou nul au lit, ce n’est pas mon problème.
- Alors… quand vous m’avez… approchée la dernière fois, c’était parce que vous saviez…
- Oui.
- Depuis combien de temps vous êtes au courant ?
- Seulement la semaine dernière.
- Depuis combien de temps vous… » Elle s’interrompt.

« Je vous observe ? Je vous désire ? »

Alicia acquiesce légèrement, écoutant les battements de son coeur.

« Des années. » Elle le dit avec nonchalance, en passant, mais ses yeux ne disent pas la même chose. Alicia jette de nouveau un regard vers la porte. Dix pas, pense-t-elle. Dix pas et tu es de retour dans le monde réel.

« Je n’arrive toujours pas à savoir si vous mentez. »

Kalinda appuyée à la bibliothèque se redresse d’un geste gracieux et fait un pas vers elle.

« Je pourrais le prouver.
- Pardon ? »

Kalinda fait encore un pas, puis un autre. « Je pourrais le prouver. Donnez-moi votre main et je le ferai. »

Il lui faut quelques secondes pour comprendre où elle veut en venir, mais lorsqu’elle réalise, elle sent le rouge lui monter aux joues.

« Vous n’êtes pas sérieuse.
- Donnez-moi votre main. »

Alicia est incapable de bouger. De penser. De respirer.

Kalinda tend le bras et s’empare de la main gauche d’Alicia. Elle la guide lentement sous sa robe, sans cesser une seconde de regarder le visage d’Alicia. Lorsqu’elle lui glisse la main dans sa petite culotte, Alicia l’observe, captivée, tandis qu’elle halète doucement et ferme les yeux plusieurs secondes.

Elle est mouillée. Très mouillée. Alicia a le souffle court. Elle bouge légèrement les doigts. Kalinda halète de nouveau, plus fort cette fois, et serre plus étroitement le poignet d’Alicia. « Encore », murmure-t-elle.

Un frisson parcourt le dos d’Alicia, provoqué par le désir dans sa voix essoufflée, l’expression presque désespérée de son regard. « Seulement si tu me le demandes gentiment.
Je t’en prie. » chuchote Kalinda, les yeux dans ceux d’Alicia. « Je t’en prie. »

Alicia caresse doucement la chair brûlante et mouillée sous ses doigts, et Kalinda gémit tout bas, se penche vers le corps d’Alicia. Le bras droit d’Alicia se glisse autour de la taille de Kalinda, et puis, sans y penser, attirée par une force magnétique, elle se penche pour l’embrasser.

Un coup sonore à la porte les fait s’écarter l’une de l’autre en toute hâte. Kalinda rajuste sa robe tandis qu’Alicia reste plantée, stupéfaite, à contempler ses doigts mouillés.

La porte s’ouvre et Alicia retrouve suffisamment ses esprits pour cacher sa main derrière son dos.

« Oh pardon, ce n’est pas la bonne pièce, je me suis trompé. » L’homme prend congé.

Le seul bruit dans la pièce est celui de leur respiration inégale. Alicia a l’impression d’avoir l’esprit embrumé et continue à fixer sa main. Elle n’a pas de sac à main, sa robe n’a pas de poches. Pas de mouchoir. Pas de kleenex.

« Attends. » dit Kalinda. Elle saisit la main d’Alicia et la porte à sa bouche. Elle la lèche lentement, porte un doigt à sa bouche, puis deux…

Une synapse dans le cerveau d’Alicia finit par exploser, et elle s’enfuit. Elle entend Kalinda l’appeler, mais elle ne sait qu’une chose, c’est qu’elle doit rentrer chez elle, regagner un endroit qu’elle comprend, où elle sait qui elle est et ce qu’elle ressent.

Elle trouve Peter et le supplie de la ramener. Il s’exécute à contre-coeur, et sur le chemin du retour, elle déclenche une dispute à propos d’un problème de campagne dont elle se fiche éperdument. Elle dort dans la chambre d’amis cette nuit-là, le corps électrique, tendu, douloureux du désir d’être touché. Elle refuse de se laisser aller, refuse de se toucher, juste pour prouver qu’elle contrôle encore la situation.

Elle reste allongée des heures sans dormir, la main gauche en feu.

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