Titre : Le slip de Woody Allen
Auteur : Sganzy
Site :
http://sganzy-fics.livejournal.comBêta : Vicodinaddict
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous
Spoilers : Rien.
Genre : Humour, House/Cuddy
Résumé : « Je t’ai proposé de l’emmener au restaurant, pas de lui exposer tes slips sales »
Item : #2 : Lessive
N/A : Pas forcément crédible et c’est parti un peu en live, mais…disons que c’est un craquage de slip dans les règles =)
Le titre en lui-même est sans rapport (ou presque), mais c’est le seul truc qui m’est venu. Je crois que mon cerveau a bel et bien perdu son slip pour la journée !
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
- Qu’est ce que tu fabriques ?!
House fit un bond, surpris de l’apparition de son meilleur ami sur le seuil de sa chambre.
- On t’a jamais appris à frapper ?, râla-t-il avant de se remettre à la tâche.
- Quand je le fais, tu me dis d’utiliser ma clé, nota Wilson.
House l’ignora, attrapa un tas de vêtements et essaya de le faire rentrer dans un sac déjà trop plein.
- Tu vas quelque part ?
- Nope.
Ignorant son ami dubitatif, House le dépassa, disparut dans salle de bain et réapparut, traînant son panier à linge derrière lui. Posant sa canne, il leva le panier et laissa tomber le flot de vêtements dans le sac.
- Je t’en prie, le suspense est insoutenable, ironisa Wilson.
- T’as jamais vu un homme faire sa lessive ?
- Ah ok ! Désolé, je n’avais pas remarqué que c’était un sac magique. Tu secoues et ça ressort propre, c’est ça ? J’ai toujours rêvé d’en avoir un.
House lui jeta un regard ennuyé par dessus son épaule avant d’aller vider un autre tiroir.
- C’était ton idée, fit-il remarquer.
L’oncologue fronça les sourcils, tentant, en vain, de comprendre ce qu’il se passait.
- Tu vas à la laverie ?
- Non, chez Cuddy.
- T’emménages ?
House soupira devant le manque de compréhension de son ami.
- Elle a perdu un pari, elle doit faire ma lessive.
- Oh…. En quoi c’était mon idée ?
- Tu m’as dit qu’il était temps que j’agisse et que je passe plus de temps avec elle.
- Je t’ai proposé de l’emmener au restaurant, pas de lui exposer tes slips sales.
Le diagnosticien leva les yeux au ciel et Wilson posa les mains sur les hanches.
- Tu comptes vraiment la conquérir en lui montrant tes traces de pneu ?
- Yep !
- House, c’est l’idée la plus…bizarre que tu n’aies jamais eu.
En retour, il eut droit à un sourire fier.
- Bizarre et absurde, ça n’avait rien d’un compliment, précisa Wilson.
- C’est toi qui m’a dit…
- Tes slips House!
- Bah quoi ?, demanda l’autre.
Il sortit un caleçon et l’observa dubitativement. Il passa son doigt dans un trou au niveau de l’entrejambe, grimaça, et jeta le sous-vêtement au loin. Ok, il devrait peut-être faire un tri…
- Alors ?
- Alors quoi ?, interrogea House.
- Je te connais, il doit y avoir un plan aussi machiavélique que génial là dessous.
- Bah…Il est là, précisa House en montrant son sac.
- Tu comptes VRAIMENT la faire laver ton linge sale en guise de rencart ?, s’ébahit Wilson.
- Oh c’est bon les conseils, monsieur je-divorce-plus souvent-que-je-change-de-slip.
- Oui sûr. Faire de la femme ta bonne avant le mariage, ça ne peut que conduire à une vie heureuse et épanouie.
House grimaça sous les derniers mots.
- Ca ne la conduira même pas dans ton lit, House.
- Ça, t’en sais rien.
- Au cas où tu ne l’aurais jamais remarqué, Cuddy est une femme.
- Duh !
- Elle n’en a peut-être pas l’air, mais elle est sensible…au romantisme, au tact. Lancer des boules puantes sur les filles en primaire ne marchait pas, ça ne marchera certainement pas maintenant.
House referma son sac et le balança sur son épaule, manquant de perdre l’équilibre sous le poids.
- C’est bon, t’as fini ? J’ai une femme à charmer moi, déclara-t-il en le dépassant.
Wilson resta figé sur place. Il n’allait tout de même pas faire ça ? La porte d’entrée claqua derrière House et l’oncologue grimaça.
- Bon dieu, faites qu’elle ait pitié et ne le fasse pas trop souffrir avant de le tuer….
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
- Vous vous foutez de moi ?!, cria Cuddy en ouvrant l’énorme sac, quelques vêtements en jaillissant.
House lui répondit par un sourire malicieux.
- Vous avez perdu, vous devez faire ma lessive.
- La lessive de la semaine ! Pas de l’année ! Ca va me prendre la journée !
- Vous inquiétez pas, je vous tiendrais compagnie, annonça House.
Elle ouvrit la bouche alors qu’il faisait volte-face et partait en direction de la cuisine.
- Vous avez de la bière ?, demanda-t-il par dessus son épaule.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
House était allongé sur le transat. Dissimulé derrière ses lunettes de soleil, il était plus que ravi de la vue qui s’offrait à lui. Vêtue d’une jupe légère et d’un débardeur, Cuddy s’appliquait à dépendre le linge à quelques mètres de là. Il se bénit d’avoir eu cette idée de génie. A chaque vêtement qu’elle dépendait, son haut remontait un peu, exposant son nombril. C’était futile et il avait passé l’âge de s’exciter de si peu de peau, mais Cuddy regorgeait d’érotisme, si bien qu’un simple geste comme pendre un t-shirt à un fil le faisait transpirer.
Elle jeta un coup d’œil vers lui et, malgré le fait qu’elle ne pouvait voir ses yeux à travers ses lunettes, il les ferma pour ne pas se faire prendre en flagrant délit de matage abusif, histoire qu’elle ne décide pas de mettre un parka pour lui gâcher la vue.
Jusqu’ici, son plan ne s’était pas déroulé aussi bien que prévu, mais il avait la sensation que ça ne tarderait pas à s’arranger. Au pire, il restait de la bière.
Tiens, en parlant de bière…Il tendit le bras pour bloquer le passage de la jeune femme quand elle passa à côté de lui, une bassine pleine de linge dans les bras. Elle s’arrêta et le regarda de travers. Elle n’appréciait visiblement pas de faire sa lessive. Pouah ! Elle ne réalisait jamais sa chance !
- Une autre, femme, taquina-t-il en lui tendant sa bouteille de bière vide.
Son regard fut si noir qu’il en frémit. Ok, il avait peut-être été un peu loin…Pourtant, elle prit sa bouteille et rentra dans la maison. Ah tiens, c’était bon à savoir.
Il ferma les yeux et se mit plus à l’aise sur le transat, profitant de la chaleur du soleil sur sa peau nue. Il fut un temps où son torse aurait suffit à troubler Cuddy, ça avait d’ailleurs été son but quand il avait retiré sa chemise, et son manque de réaction avait vexé House. Ok, il n’était plus tout jeune, mais quand même…il lui avait montré ses tétons ! Elle aurait pu faire de même…Il sourit et commença à imaginer la scène, et un moyen de la faire se réaliser.
Il sursauta brusquement quand un verre d’eau glacée fut déversé sur son visage. Il jura et bondit sur ses pieds…du moins c’est ce qu’il serait parvenu à faire s’il n’avait pas été doté d’une cuisse non-coopérative. Dans ce cas précis, son bond se transforma en redressement puis écroulement sur le sol en un cri un peu trop aigu. Etalé sur par terre, il massa sa cuisse malmenée par l’effet de surprise. Il jeta un regard rancunier à Cuddy…et fut étrangement satisfait de voir toute cette culpabilité sur son visage. Bien fait.
Elle s’accroupit à côté de lui pour l’aider à se relever et il la repoussa. Elle se remit debout et croisa les bras sur sa poitrine, ne sachant visiblement pas quoi faire. Oui bon, son plan était un fiasco et Wilson aller jubiler…Mais tout n’était pas perdu, réalisa-t-il. Sa jambe se calmait déjà - merci les trois pilules de Vicodin qu’il avait pris pour se calmer devant la porte - et la journée était loin d’être finie. Ravalant son sourire malicieux, il s’allongea sur l’herbe en faisant mine de souffrir l’agonie. Cuddy était si inquiète qu’elle ne remarqua même pas qu’il avait une vue en contre plongée sous sa jupe de là où il était. Dieu merci, ses lunettes de soleil dissimulaient la direction de son regard. Il n’eut pas besoin de feinter le grognement qui lui vint alors.
- Oh House, je suis désolée…, s’excusa-t-elle en s’agenouillant à côté de sa tête.
Mince, il ne voyait plus rien. Quoique…Il fit mine d’être pris d’une crampe lancinante et roula sur le côté, fourrant son nez dans l’estomac de la jeune femme. Il en faisait peut-être un peu trop…ou pas, constata-t-il en sentant la main de Cuddy dans ses cheveux. Elle se sentait visiblement trop coupable pour être rationnelle et déceler la supercherie. Autant en profiter un maximum, il se redressa légèrement de façon à ce que son visage soit fourré entre les seins de la jeune femme et gémit…de douleur, d’après ce que croirait Cuddy. Il frotta son nez contre le moelleux de sa poitrine durant un moment alors qu’elle continuait de s’inquiéter. Du bout du nez, il parvint à baisser son débardeur pour dévoiler son soutien-gorge et jeter un coup d’œil sous son haut. Il ne réalisa qu’il s’était fait prendre en flagrant délit que quand la jeune femme se figea contre lui. Une seconde passa où il ne sut s’il devait profiter une dernière fois de la vue ou en rajouter un coup sur la douleur pour prolonger le moment. Finalement, la main qui caressait ses cheveux se resserra et tira sa tête en arrière, le repoussant brusquement. Il tomba allongé sur le dos et ne put s’empêcher de rire devant la mine outrée de Cuddy. Elle allait le massacrer, mais ça valait le coup. Plus les secondes passaient, plus son sourire espiègle s’atténuait et plus le regard de Cuddy se faisait meurtrier. Elle arracha tout à coup ses lunettes de soleil et il grimaça, prêt à recevoir une claque. Peut-être qu’il l’aurait mérité…mais il n’allait pas le regretter. Il lui fit sa moue la plus innocente, puis tenta une mimique - faussement - désolée en ne la voyant pas réagir. Toujours rien. Il la scruta. Elle continuait de le fixer d’un air…indéchiffrable qui le mettait étrangement mal à l’aise. Il détourna les yeux vers la gauche, la regarda, détourna les yeux vers la droite, pria pour qu’elle ne soit pas en train de réfléchir à l’endroit où elle pourrait dissimuler son corps une fois qu’elle l’aurait tué. Il se redressa et glissa discrètement un peu plus loin, tâtant sa poche à la recherche de son téléphone portable…juste au cas où. Mince !
- Heu…Cuddy ?, interrogea-t-il, incertain.
Quelques secondes passèrent sans qu’il obtienne de réponse. Il frémit quand un sourire machiavélique élargit les lèvres de Cuddy. Il n’eut pas le temps de s’inquiéter qu’elle filait déjà vers la maison. Il voulut la suivre, mais le temps qu’il boîte jusque là, elle avait fermé la porte fenêtre à clé. Flûte. Les clés de sa moto et son portable n’étaient pas dans sa poche. Il jeta un coup d’œil vers le soleil dressé dans le ciel azur. Il allait cuir comme une dinde un jour de Thanksgiving. Il testa toutes les fenêtres pour vérifier qu’elles étaient fermées et se figea devant celle de la buanderie. Cuddy était à l’intérieur, un appareil photo en main et…photographiait son caleçon Scooby-doo. Oh oh, ça ne sentait pas bon. Elle fouilla dans le tas et sortit son caleçon blanc à cœurs rouges que Stacy lui avait offert avec humour un jour de St Valentin. Cuddy le prit également en photo. Il frappa à la fenêtre. Elle sursauta, puis lui sourit victorieusement en brandissant son appareil. Bon sang, il aurait vraiment dû faire un tri…
Cuddy sortit de la pièce et il tenta de la suivre en passant d’une fenêtre à l’autre. Il se retrouva à nouveau devant la porte fenêtre du salon et blanchit en la voyant s’installer devant l’ordinateur. Il frappa de nouveau à la fenêtre, elle n’allait tout de même pas…Elle se retourna vers lui avec un air revanchard et appuya théâtralement sur le bouton entrée, envoyant les photos à dieu savait qui. Bon sang, elle était machiavélique. Il était foutu.
Elle passa plusieurs minutes devant l’ordinateur, juste pour le laisser mariner devina-t-il. D’ailleurs, mariner était bien le terme. Il pouvait presque sentir les cloques se former sur son dos alors que le soleil le brûlait. Il retroussa les lèvres. La punition était définitivement injuste en comparaison de la faute.
Elle repartit dans la buanderie et il la regarda plier ses vêtements un moment avant d’aller s’asseoir sous l’unique arbre du jardin, à la recherche d’un peu d’ombre.
Il en était à hésiter à fourrer l’arrosoir dans sa bouche quand Cuddy sortit enfin. Il la regarda approcher, elle était étrangement floue, comme s’il pouvait voir la chaleur émaner de son corps. Elle se mit devant lui et il leva doucement les yeux vers elle. Qu’est ce qu’elle était grande ! Elle fronça les sourcils et il suivit son regard jusqu’à découvrir qu’elle lui tendait une bouteille d’eau fraîche. Il la saisit…la manqua de quelques dizaines de centimètres, retenta le coup…flûte, elle se dédoublait. Finalement, Cuddy attrapa sa main et y fourra la boisson. Elle s’accroupit face à lui alors qu’il buvait et posa une main fraîche sur son front brûlant. Elle grimaça, la culpabilité se peignant à nouveau sur ses traits. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, réalisant visiblement qu’elle l’avait laissé dehors un peu trop longtemps.
Il but pratiquement toute la bouteille avant d’en déverser le reste sur sa tête. Bon sang ce que ça faisait du bien…
Elle se mordit la lèvre, puis lui fit signe de se lever, tendant un bras pour l’aider. Il aurait bien rejeté son aide, mais il n’était pas sûr de tenir debout alors il l’accepta et ils se traînèrent jusqu’à l’intérieur. Il fronça les sourcils quand, au lieu de le déposer sur le canapé comme il le prévoyait, elle le fit avancer dans le couloir. Ils entrèrent dans la salle de bain et il haussa un sourcil interrogateur.
- Vous puez la transpiration. Les serviettes sont là, dit-elle en désignant un placard.
- Vous n’allez pas me frotter le dos ?, dit-il, faisant mine d’être déçu, alors qu’il se sentait déjà un peu mieux.
Elle se mordit la lèvre et le lâcha doucement.
- Je déposerais des vêtements propres devant la porte, annonça-t-elle en partant après l’avoir scruté un instant pour s’assurer qu’il allait bien.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Quand il sortit de la douche, sa peau le brûlait tellement qu’il songea à faire couler un bain glacé et s’y plonger pour le reste de la journée…ou l’éternité. Il enroula une serviette autour de sa taille. Dieu merci, son jeans avait protégé ses jambes. Il jeta un coup d’œil dans le miroir. Son torse était rouge vif, proche du fluo. Il grimaça en voyant que le bout de son nez était marron. House secoua finalement la tête et ouvrit la porte pour prendre le tas de vêtements devant la salle de bain. Il fronça les sourcils en remarquant qu’il y en avait moins que prévu. Il n’y avait là qu’un jeans et un boxer. Il céda finalement, il n’avait aucune envie d’imposer à la peau de son torse et de son dos le poids d’un vêtement, de toutes façons. N’empêche que ça l’intriguait.
Il boita jusqu’au salon et n’y trouva pas la jeune femme. Il alla à la cuisine. Un bol de glace trônait sur le comptoir et il le prit, l’avalant alors qu’il retournait vers la salle de bain, puis la chambre. Il s’arrêta sur le seuil, surpris de voir Cuddy sur le lit. Des serviettes étaient étalées au dessus des draps. Elle posa le livre qu’elle lisait en le voyant et lui fit signe d’approcher. Il la jaugea avec méfiance. Elle était visiblement très rancunière aujourd’hui, qui sait ce qu’elle lui réservait encore. Il aurait mieux fait de filer dés qu’il avait pu.
Elle leva les yeux au ciel.
- Je ne vais pas vous manger, soupira-t-elle.
- J’en doute. Après tout, vous m’avez déjà fait cuir.
Elle baissa les yeux, coupable.
- J’ai cru que vous étiez assez malin pour vous protéger du soleil.
Il lui lança un regard appuyé, comme pour lui dire « est ce que j’ai une tête à mettre de la crème solaire ? ». Elle secoua la tête et lui fit signe d’approcher. Il avança en plissant les yeux et elle se leva. Elle prit le bol vide de ses mains et le posa sur la table de nuit.
- Allongez-vous.
Il la scruta un moment avant d’ouvrir tous les tiroirs de la table de nuit.
- Qu’est ce que vous faites ?, s’agaça-t-elle.
- Je vérifie que c’est pas votre tiroir à couverts.
- House…
Elle soupira à nouveau et lui montra la pommade après-soleil qui était juste devant lui.
- Oh. Vous allez me frotter le dos quand même finalement !
- Allongez-vous, répéta-t-elle avec moins de patience.
- J’ai besoin d’enlever mon pantalon aussi ? J’ai une zone très sensible qui aurait besoin de…
Elle lui piqua sa canne et il fit la moue, s’allongeant sur le ventre en ronchonnant.
- Vous êtes méchante, grommela-t-il en grimaça de douleur quand sa peau frotta contre les serviettes éponges étalées sur le lit.
- Vous êtes vicieux, répliqua-t-elle en s’asseyant à côté de lui, appliquant de la pommade dans ses paumes.
- Vous êtes…ssssssss
House siffla entre ses dents, se tendant au contact de la crème froide sur sa peau brûlante.
- Désolée, grimaça Cuddy en essayant d’étaler la crème le plus délicatement possible.
Il ne répondit pas, profitant de la sensation de la pommade qui commençait déjà à l’apaiser.
Bien que la situation avait de quoi être gênante, un silence confortable s’installa. Elle passa ses doigts sur l’arrière de sa nuque, massant doucement les muscles tendus alors qu’elle le soignait. Elle dressa un sourcil quand ses mains glissèrent sur les épaules de l’homme, notant une nette différence entre le muscle robuste de droite et le gauche, plus chétif, conséquence de l’usage d’une canne durant la dernière décennie. Tout son côté droit était dur comme de la pierre, tendu, et elle devinait qu’il devait souvent en souffrir. Elle glissa ses doigts jusqu’à sa taille, notant une légère différence de hauteur entre sa hanche droite et la gauche. Elle soupira, coupable, comme à chaque fois qu’elle décelait les effets de son handicap, le handicap qu’elle avait imposé à ce corps qu’elle avait jadis considéré comme parfait…bien qu’elle ne le lui avouerait jamais. Elle enfonça son pouce dans le creux de son dos et le sentit se cambrer avant de se relâcher. Elle put presque voir les muscles se détendre un à un alors qu’elle remontait le long de sa colonne vertébrale.
Il ne fit pas de remarque et elle devina que c’était sa façon de lui dire de continuer. Elle savait cela totalement inapproprié pour un patron et son employé, mais elle était son médecin et son amie, il était de son devoir de prendre soin de lui. Elle sourit ironiquement de son besoin de justifier ses actes qui prouvait, en soit, qu’ils n’étaient pas rationnels.
La peau de House était douce et brûlante sous ses doigts, agréable. La crème avait déjà disparu entre eux, absorbée par la peau qui la réclamait tant, pourtant, elle continua de le masser. Elle rougit en songeant à quel point elle aimait le toucher. C’était si inapproprié, mais si…normal aussi, d’une certaine façon. C’était comme une conclusion logique à tout ce qu’il leur était arrivé jusqu’ici. Ils avaient été amis, soignants, collègues,…Ils avaient toujours été l’un avec l’autre, là l’un pour l’autre. Il était irrémédiablement attiré par elle, elle…aimait le toucher. Elle aimait être avec lui, même s’il l’exaspérait au plus haut point. Il la mettait hors d’elle comme personne, mais elle éprouvait plus d’affection pour lui que pour n’importe qui d’autre. Il était…le seul homme qui ne l’avait jamais quitté. Elle était…la seule femme qui le supportait.
Tout ça lui parut soudain si logique qu’elle se demanda pourquoi ils n’avaient jamais essayé d’explorer une nouvelle dimension de leur relation. Ah oui, c’est vrai, c’était un con asocial et insupportable et elle était incapable de s’engager dans autre chose qu’un abonnement téléphonique. Pourtant…pourquoi pas ? Elle l’aimait. Peut-être pas d’un amour à la Woody Allen, mais assez pour qu’il soit l’homme de sa vie. Il l’avait toujours été au fond. Il était son ami de plus longue date et…bon sang ce que sa peau était tentante. Elle déglutit difficilement et ferma les yeux une seconde. Peut-être…Peut-être que ça valait vraiment le coup d’essayer.
Elle éloigna ses mains, songeuse. Et si c’était juste la chaleur, l’odeur de karité et le contact d’un autre être humain qui lui montaient à la tête ? Non. Elle voulait vraiment ça. Elle le voulait.
Cuddy fronça les sourcils en réalisant que quelque chose clochait. Il n’avait pas plus réagi au fait qu’elle avait cessé de le masser qu’au massage en lui même. Il était étonnant qu’il n’ait pas fait de remarques ou sons déplacés, c’était même…anormal.
Il avait la tête tournée dans le sens opposé de Cuddy.
- House ?
Elle inspira profondément. Allez, dés qu’il se retournerait vers elle, elle tenterait quelque chose. Il fallait qu’elle profite du fait qu’ils étaient dans la même pièce sans qu’il l’exaspère pour tenter sa chance. Elle avait juste à…être honnête. Peut-être qu’il allait prendre ses jambes à son cou, mais…il ne savait pas où elle avait mis ses clés de moto. Ah ah. Elle était prête pour une confrontation et elle comptait bien mettre fin à son abstinence bientôt. Ce soir ? Non, trop rapide. Oh puis flûte, ça faisait vingt ans qu’ils se connaissaient, en quoi c’était rapide ? Non, ce soir, c’était bien. Et puis, il était déjà à moitié nu dans son lit…c’était forcément un signe, non ?
- House ?, répéta-t-elle devant son manque de réaction.
Elle était prête. Elle tendit une main pour lui faire signe de se retourner, mais la retint. Appuyer sur ses brûlures ne serait pas un préliminaire très approprié. Elle s’agenouilla sur le lit et se pencha au dessus de lui pour apercevoir son visage. Il avait la bouche entrouverte et les yeux fermés. Il dormait….Comment ça, il dormait ? Elle l’avait pelo…massé et lui, il s’endormait ? Elle grogna. Ingrat.
Elle passa au dessus de lui et se laissa tomber à ses côtés en soupirant. Il grommela quand le matelas s’affaissa, fourrant son nez dans le coussin. Elle ne put s’empêcher de rire. Cette situation était ridicule. Toute cette journée avait été ridiculement absurde. Ne sachant si elle devait le réveiller pour faire sa déclaration ou attendre qu’il soit frais comme un gardon et qu’il ait eu le temps de ravaler sa rancune, elle le fixa. Après tout, un regard intense, ça pouvait réveiller quelqu’un, non ? Dans les films, c’était souvent le cas. Bon, s’il se réveillait, elle le ferait. Sinon…elle irait finir de laver ses slips. Elle le scruta intensément. Rien ne se passa durant un long moment. Puis, tout à coup…il se mit à ronfler. Elle soupira. Puis sourit avec tendresse quand il tourna légèrement la tête dans son sommeil et qu’elle aperçut le bout brûlé de son nez. Bon sang, comment un homme pouvait-il être à la fois aussi détestable et…adorable ? Yerk. House, adorable ? Elle était perdue.
Elle secoua la tête et se leva. Quitte à être perdue, autant trouver le septième ciel. Demain, elle lui sauterait dessus. En attendant, elle avait un caleçon scooby-doo à repasser. Tu parles d’une histoire romantique…
FIN