Rien de nouveau à l'est de Bagdad - side story #2

Nov 13, 2010 11:04

Le NaNoWriMo est un défi.
L'un de mes plus grands défis, c'est d'être régulière dans l'écriture d'écrire du cul pour du cul.
Pourquoi ne pas combiner les deux ?

Donc voilà, j'ai écrit 7874 mots juste pour le plaisir. Pas le mien. Je n'ai jamais aimé écrire ce genre de truc et ça se ressent certainement. C'est plein de répétition, je m'échappe dans la narration dès que je peux mais merde ! mes textes ne seraient pas aussi humains s'ils n'étaient pas bourrés de réflexions à la con !
Par contre, pour les bons sentiments et les sensations qui font tourner les têtes des pucelles, on r'passera...

Bref, le texte qui suit est une scène de sexe. Je n'interdis pas la lecture aux jeunes filles qui passent par là, je les informe juste et elles font ce qu'elles veulent après (nan mais honnêtement, on a toutes lu des lemon avant d'avoir 18 ans, 'faut arrêter d'être hypocrite .____.).

Titre : /
Auteur : moi
Fandom : Rien de nouveau à l'est de Bagdad
Rating : NC-17
Nombre de mots : 7874
Warning : lemon explicite.
Note : pas corrigé (vos yeux vont saigner)


Sixte arriva ce samedi soir-là vers vingt-et-une heures, à la grande surprise de Han. Il n'avait pas du tout prévu ça. Il pensait avoir été plutôt clair avec Sixte la dernière fois mais allez savoir comment cet extraterrestre interprétait les choses...
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Han en refermant la porte derrière Sixte.
- Je suis venu poser un ultimatum.
Han soupira. Sixte avait essayé le charme, les menaces, le chantage et rien n'avait fonctionné. Qu'espérait-il ? Même si Han ressentait quelque chose pour ce satané gosse, il n'arrivait tout simplement pas à imaginer quoi que ce soit de charnel entre eux. Or c'était l'objectif de Sixte depuis quelques semaines.
- C'est maintenant ou jamais, continua Sixte.
- C'est le genre de parole qui me coupe toute envie.
- Alors tant pis, répondit Sixte en haussant les épaules. Je vais donc aller voir ailleurs.
- Pardon ?
- Je vais trouver quelqu'un d'autre avec qui avoir des rapports sexuels.
- Mais qu'est-ce que c'est que ces conneries ?
- Tu ne veux pas donc je suis dorénavant à la recherche d'un remplaçant. Il va sans dire que ce sera naturellement ta faute si ça se passe mal et si je fais n'importe quoi.
- Quoi ?! s'indigna Han. Je suis pas d'accord ! Je t'ai expliqué en long, en large et en travers les tenants et les aboutissants ! Je considère que j'ai plus que rempli ma mission d'information !
- Je doute que mon premier amant soit aussi prévenant que toi. Peut-être oubliera-t-il même de mettre un préservatif et moi, angoissé que je serai car avec une personne en qui je n'ai pas confiance, ne risque pas de le contre-dire.
Han ne trouva rien à répondre tellement il était estomaqué. Sixte lui souhaita de passer une bonne soirée et ressortit.
Han savait parfaitement que Sixte le manipulait en tapant là où ça faisait mal, très mal. Il tirait sur une corde tellement grosse que ça paraissait être juste de la provocation, un mensonge énorme. Sixte était coutumier des mensonges plus subtils d'habitude mais Han ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il y avait tout de même une certaine probabilité pour que Sixte aille faire une mauvaise rencontre.
Ça pouvait aussi très bien se passer. Sixte pouvait tomber sur un mec tout à fait raisonnable qui prendrait le temps de bien faire les choses. Cette idée paraissait encore plus insupportable à Han que la version du vieux moche au crâne dégarni adepte du bareback se jetant sur le frêle adolescent. Sixte pouvait effectivement trouver quelqu'un d'autre, quelqu'un de mieux que lui, quelqu'un qui ne lui refuserait rien et qu'il aimerait comme par magie.
Han essaya de se raisonner. Ce genre de chose n'arrivait que dans les mauvais romans ou dans les textes de Claes. On ne tombait pas soudainement amoureux parce qu'on couchait avec quelqu'un pour la première fois. Et puis qui pouvait être mieux que lui, de toute façon ? Pas un mec ne lui arrivait à la cheville et Sixte le savait parfaitement ! Il bluffait ! Il le manipulait, le traitait comme un débile ou, au mieux, comme un jouet pour adulte. Il le méritait, son vieux moche aux goûts douteux !
Han se précipita à la suite de Sixte, le rattrapa dans les escaliers et l'attrapa par le poignet.
- D'accord ! C'est maintenant !
Si Sixte n'était pas surpris, il eut la bonne idée de feindre le contraire. Han le tira jusqu'au dernier étage, ignora le voisin de palier qui râlait à cause du bruit et s'enferma dans sa chambre avec Sixte. Il se laissa aller contre la porte.
- Quel genre d'ignoble pervers je suis pour séquestrer un môme, bordel...
- Les clés sont encore sur la porte. Techniquement, je peux m'enfuir à tout instant.
- Avec ta carrure de moustique face à mes quatre-vingt kilos ? T'as de l'espoir.
- J'ai dit ''techniquement''.
Han soupira. Sixte restait Sixte, avec son sens de l'humour douteux. L'adolescent était en fait beaucoup plus fantaisiste qu'il n'y paraissait au premier abord. Il avait aussi quantité de petites manies anodines qui intriguaient Han. Par exemple, Sixte était gaucher mais s'obstinait à écrire de la main droite ; il triait et classait tous ses vêtements à l'exception des chaussettes ; il allumait ses différents écrans toujours dans le même ordre et replaçait systématiquement sa chaise de bureau à un endroit particulier. Sixte avait aussi pris ses aises chez Han : il déplaçait l'ordinateur portable à la place qui lui convenait, reclassait régulièrement la bibliothèque selon ses convenances, refaisait le lit dès qu'il en avait l'occasion alors qu'il laissait le sien en désordre chez lui. Des gestes qui trahissaient son envie de contrôle pour éprouver moins de stresse. Han connaissait bien le problème puisqu'il avait lui aussi cette fâcheuse tendance et l'avait constatée chez Virgile bien que celui-ci se restreigne avec une force incroyable.
Le problème, c'est qu'ils ne pourraient pas tous les deux contrôler la situation. Han avait l'habitude de prendre les choses en main. Sixte allait vouloir tout gérer pour se rassurer. Ça allait forcément poser problème à un moment ou à un autre. Et quitte à être rabat-joie, autant le faire proprement. Han prit Sixte par la main et le fit s'asseoir sur le bord du lit.
- Il faut qu'on parle un peu avant.
Sixte roula des yeux. Han retint sa main sans forcer mais ne l'obligea pas à le regarder.
- C'est pas un jeu pour moi, expliqua Han. C'était marrant au début, je l'admets, mais ça me perturbe maintenant. Pourquoi insistes-tu autant ?
- Parce que ça ne peut pas se faire avec quelqu'un d'autre.
- Y'a des tas de jolies filles de ton âge qui seraient ravies d'avoir un petit ami aussi chouette que toi, tu sais ?
- Les filles ne m'intéressent pas.
- Ça, tu ne peux pas le savoir sans avoir essayé. En plus, tu ne côtoies aucune fille de ton âge.
- Elles sont stupides. Et je côtoie Claes.
- Tu envoies chier Claes, rectifia Han. Sur une base régulière qui plus est.
- Ça ne te concerne pas.
- Tu as raison. Mais je veux être sûr que tu ne le regretteras pas.
Sixte haussa les épaules. Han caressa le dos de la main de Sixte de son pouce, essaya de rencontrer son regard. Sixte refusa. Ça signifiait qu'il ne devait pas insister sur ce point. Sixte était décidé et, si Han hésitait encore, il repartirait certainement. Han se rapprocha un peu, la gorge sèche.
- Tu te rappelles ce que je t'ai dit sur les précautions à prendre ? demanda-t-il à voix basse.
Sixte hocha la tête positivement.
- Tu te rappelles où sont les préservatifs ?
- Dans la table de nuit, à droite.
- Ok.
Han embrassa Sixte dans le cou du bout des lèvres et se prit une épaule dans la mâchoire.
- On va définir un mot spécial, annonça Han en se reculant un peu.
- Un mot spécial ?
- Oui, une sorte de code entre nous. Ça peut arriver qu'il y ait incompréhension pendant... pendant... l'acte, disons. Si tu me dis ''non'' ou ''arrête'', ce ne sera pas forcément volontaire. Alors on va définir un mot qui n'a aucun rapport et qui signalera qu'il y a inconfort ou problème. Ça te paraît raisonnable ?
- Moui. Quel mot ?
- C'est à toi de le définir.
- Hum... Thermonucléaire.
- Quelque chose de plus simple serait plus judicieux, contra Han.
- Thermodynamique ?
- Un mot plus simple, pas un principe physique...
- Avion ?
- Va pour avion.
- Non, attends, c'est ridicule. J'veux dire, c'est complètement surréaliste de placer ce mot dans une conversation de but en blanc.
- Sixte, on ne va pas discuter, rappela Han.
- Ah. Oui...
- On garde avion ou tu veux vraiment changer ?
- On garde avion, marmonna Sixte.
Han se pencha à nouveau, embrassa d'abord l'épaule de Sixte, remonta doucement vers son cou. Pas de réaction cette fois. Il insista un peu plus, longea la mâchoire, toucha le coin des lèvres.
- Avion !
- Oui ? demanda Han en se reculant.
- C'était juste un test. Pour voir si tu t'arrêtais.
Han soupira. A ce rythme-là, ils n'iraient pas loin. Il n'avait cependant pas envie de précipiter les choses. Et il fallait avant tout que Sixte se détende. Han se leva pour baisser les stores et ne laissa que sa lampe de bureau allumée. Ils y voyaient assez clair pour ne pas avoir de problème tout en ayant un éclairage discret. Han retourna à son lit, s'y assit au centre et s'allongea à moitié, prenant appuis contre le mur.
- Grimpe.
Sixte tripota un instant le bas de sa chemise, retira finalement ses chaussures et s'assit à califourchon sur les jambes de Han. Celui-ci le tira un peu plus haut, posa ses mains sur les cuisses de Sixte qui se tortilla.
- On y va sans se presser. Comme l'autre fois dans le canapé, d'accord ?
Sixte hocha la tête. Han se redressa un peu pour finalement l'embrasser. Sixte retint sa respiration, ferma les yeux et mit quelques secondes avant de desserrer les lèvres. Leur premier baiser fut long, lent et délicat. Han fut instantanément grisé par la sensation qu'il connaissait pourtant sur le bout de la langue. Elle était cependant différente avec Sixte, plus profonde, plus intense. Il sentit des frissons dans le bas de son ventre et sa verge commencer à réagir, comme la dernière fois qu'il avait embrassé Sixte ainsi. Dans le canapé, il avait eu peur de cette réaction, peur d'aller trop loin. Sixte n'était qu'un gosse et pas l'un des plus résistants malgré ses airs de Terminator privé de générateur émotionnel. Certes, Sixte avait manifesté une certaine jubilation à l'idée d'avoir fait bander Han dans ce maudit canapé, il avait même tenté de profiter de la situation pour enfin parvenir à ses fins mais Han l'avait arrêté. Il avait capturé les mains baladeuses pour les ranger à leur place, loin de son entre-jambe.
Cette fois-ci, il laissa Sixte faire à sa guise. D'abord timide, puis plus assuré, Sixte lui passa les mains dans les cheveux, toucha son torse à travers les vêtements, glissa jusqu'au bas de la chemise. Il la souleva avec précaution, bien plus timoré que la dernière fois. Han reprit appui contre le mur, entraînant Sixte par la même occasion. Il lui caressa le dos, les jambes, n'insistant pas trop sur les fesses. Lorsque Sixte posa ses mains gelées sur son torse, Han sursauta.
- Désolé, s'excusa Sixte en retirant ses mains.
- Ce sont des choses qui arrivent, le rassura Han.
- Pendant qu'on y est, tu peux aller te laver les dents ?
- Je les ai lavées après le diner...
- Tu as fumé après, ça se sent.
Han ronchonna mais s'exécuta quand même. Il compta mentalement les cent quatre-vingt secondes minimales pour que Sixte soit satisfait, en rajouta vingt pour avoir un compte rond et retourna dans sa chambre. Sixte en avait profité pour natter ses cheveux. Han ne comprenait toujours pas pourquoi il les gardait si longs et il n'obtenait jamais de réponse satisfaisante lorsqu'il demandait. Il se rassit sur le bord du lit et vit que Sixte avait aussi sorti un préservatif.
- Il va en falloir plus d'un, plaisanta Han.
Sixte le regarda avec sérieux un instant, considéra l'emballage et s'allongea sur le lit pour atteindre la table de nuit afin de sortir la boîte entière.
- Tu as l'air plus motivé, nota Sixte en découpant selon les pointillés.
- Parce que la scène est surréaliste. J'veux dire, j'ai pas du tout l'impression qu'on va baiser.
- Et pourtant, je suis là pour ça.
- Oui mais... J'sais pas, c'est juste surréaliste.
- Dis-toi que tu réalises le plus inavouable de tes fantasmes : avoir des rapports sexuels avec un adolescent à peine sorti de l'enfance.
Han fut refroidi sur l'instant. Fini le doux moment de réalité augmentée. Même si Sixte plaisantait, la sensation était désagréable.
- D'abord, ce n'était pas un fantasme mais un cauchemar, reprit Han. Ensuite, oui, ton physique me bloque et ça ne s'arrangera pas si tu persistes à me refroidir de la sorte.
Sixte haussa les épaules.
- Je peux te faire bander comme je veux.
- A grand coup de révélation ? Non, ça ne fonctionne pas comme ça, se moqua Han.
- En voilà une qui devrait te plaire, contra Sixte en se redressant.
Il s'avança tout contre Han, passa ses mains sur ses épaules, lui souffla dans le cou. Han frissonna mais pas vraiment d'anticipation. Sixte avait toujours les mains froides et il ne savait décidément pas toucher avec douceur.
- J'ai envie de toi, murmura Sixte.
- Trois sur dix.
Sixte renifla et se détacha de Han, s'affalant sur le lit, ayant tout de l'attitude du gosse boudeur.
- Tu n'y mets aucune bonne volonté.
- Tu y mets un peu trop d'enthousiasme.
Sixte balança un oreiller à Han.
- Pourquoi c'est si important pour toi ? demanda Han en remettant l'oreiller à sa place.
- N'est-ce pas évident ?
- Non, c'est même carrément obscure.
- C'est normal de vouloir expérimenter ce genre de chose.
- Depuis quand tu fais les choses normalement ?
- Je n'ai pas le droit de faire les choses normalement, alors ? grogna Sixte en se tournant vers Han.
- Faire les choses normalement signifierait, en l'occurrence, que tu découvres le sexe avec une jolie fille qui t'aimerait.
- Tu considères donc que l'homosexualité n'est pas la voie normale ? railla Sixte.
- Ce n'est pas la voie majoritaire...
- La majorité n'est pas la normalité.
- … et je ne te vois pas gay.
- Je ne le suis pas.
- Alors pourquoi t'acharner ?
- Parce qu'il n'y a qu'avec toi que je veux partager ça, s'énerva Sixte.
Il réalisa la seconde suivante ce qu'il venait de dire et Han le vit rougir pour la première fois, de manière fulgurante qui plus est. Sixte se tourna à nouveau, cachant son visage cramoisi dans la couette. Han se sentit toute chose. Il avait entendu quantité de confessions dans sa pas-si-longue-que-ça vie mais aucune n'avait été aussi surprenante. Han avait eu droit à des déclarations sur papier à lettre à motif de cœurs et d'étoiles, des goûters partagés, des places de cantine réservées, des baisers volés au détour d'un couloir du lycée, des effusions de larmes et de mots tremblotants pendant la récréation, pour les plus mignonnes, toutes de la part de jeunes filles en fleur, de l'école primaire à l'université. Avec les hommes, ça allait du regard brûlant à la main au panier. Seul Fred lui avait fait la totale avec fleurs et discours mièvre. La déclaration de Sixte, bien qu'un peu tordue et nécessitant un sérieux travail de sous-titrage, le touchait bien plus. Pour faire dans la métaphore, Cupidon l'avait chatouillé jusque là avec les fléchettes à ventouse de ces arcs pour gamin dont la corde est toujours détendue. Concernant Sixte, l'angelot avait utilisé un harpon à baleine tiré à bout-portant par un canon ultra-moderne. Le choc le laissa sans voix une bonne minute. Il fallait pourtant qu'il dise quelque chose, et vite, s'il ne voulait pas que Sixte interprète son silence comme un violent rejet. Sixte était très mauvais interprète.
Han s'allongea donc derrière Sixte, passa son bras autour de sa taille et le serra contre lui. Il l'embrassa sur la tête, même si ça lui était interdit, mais les mots ne lui venaient pas. Il se contenta d'être tout contre lui, le caressant doucement. Sixte se détendit peu à peu, il accepta même de sortir la tête de la couette, mais Han dut se déplacer pour finalement lui faire face. Ils recommencèrent à s'embrasser et leurs baisers eurent un goût différent cette fois (pas seulement à cause du dentifrice à la menthe fraîchement utilisé). Han se délecta de ces lèvres si maladroites, parfois hésitantes. Il laissa ses mains vagabonder pour de bon sur ce corps qui le réclamait. Sixte fit de même, de manière plus précise toute fois. Il déboutonna la chemise de Han, touchant avec avidité son torse. Ses mains descendirent jusqu'à la ceinture qui céda bien vite et envahirent le pantalon. Le contact avec les doigts gelés fit gémir Han et Sixte l'interpréta comme un refus. Il retira vivement ses mains baladeuses.
- C'est bon, le rassura Han. C'est juste que tes mains sont froides.
- Pardon.
- C'est pas grave.
Sixte hésita.
- Je peux continuer ?
Han attrapa les fautives pour les attirer jusqu'à son visage. Il souffla de l'air chaud dessus, sans grand espoir mais c'était plus le geste qui comptait qu'autre chose. Il replaça ensuite les mains de Sixte sur son entre-jambe, l'embrassa sur le front. Cette fois-ci, Sixte déboutonna proprement le pantalon, fit glisser la fermeture Eclaire et caressa le sexe à travers le tissu du sous-vêtement. Han sourit en constatant que Sixte retenait son souffle. Il fit son possible pour ne pas sursauter au contact des doigts toujours froids et se laisser faire. Les caresses étaient maladroites, pas très assurées. Sixte y mettait cependant tout son cœur, coupé du reste du monde par sa concentration, et Han n'eut pas envie de lui dire comment faire. Il s'abandonna, essayant de profiter des caresses. Les mains de Sixte se réchauffèrent peu à peu, plus convaincantes dans leur effort. Han commença à bander. Il caressa le dos de Sixte, l'encourageant à voix basse. Han en rajoutait peut-être un peu mais il ne voulait pas que Sixte ait le sentiment d'échouer. Lui rajouter de la pression ne servirait à rien. Il lui donnerait des conseils une autre fois.
Sixte se déroba soudainement sous les mains de Han. Celui-ci sentit les lèvres de Sixte sur sa verge qui se dressa sérieusement.
- Avion ! coupa Han.
Sixte s'assit à côté de mauvaise grâce.
- Il me semble qu'on a parlé de l'utilisation des préservatifs y'a pas un mois de ça.
- Je ne te suçais pas encore, protesta Sixte.
Han ne sut pas quoi répondre. Il se redressa, prit appuis contre le mur. Ça lui faisait bizarre d'être encore tout habillé avec la bite à l'air.
- C'est du sabotage, reprit Sixte.
- C'est bon, c'est bon, j'ai compris. Je m'excuse même, ça te va ?
Sixte haussa les épaules. Il récupéra cependant un préservatif, le mit dans sa main et le montra clairement à Han.
- Je l'utiliserai au bon moment.
Han hocha la tête. Sixte s'assit à califourchon sur ses jambes et recommença ses caresses de ses mains qui furent vite remplacées par ses lèvres et sa langue. Han ferma les yeux, posa la tête contre le mur et essaya de profiter. Une agréable chaleur se répandait peu à peu dans son corps, gonflant en intensité lorsque Sixte se rapprochait de son gland. Han aurait adoré que Sixte le suce, là, maintenant, tout de suite, mais il se refusait à lui ordonner quoi que ce soit. Sixte devait y aller à son rythme, même si c'était frustrant, même s'il ne savait pas quand il fallait passer à l'attaque. La respiration de Han s'accéléra, il avait chaud et il avait envie de sentir, de voir sa verge dans la bouche de Sixte. Il tendit la main pour lui toucher la tête, se retint au dernier moment, se redressa pour se débarrasser de sa chemise. Sixte fit glisser sa langue tout en bas de la hampe, caressant le gland de ses doigts. Han se tendit, essaya de contenir la vague qui le submergeait, en vain. Un râle guttural s'échappa de sa gorge tandis qu'il éjaculait, les mains crispées dans l'édredon, les yeux perdus dans le vague. Il sentit son sperme couler le long de son torse et il rouvrit les yeux. Sixte était manifestement décontenancé, le pénis toujours en main, les sourcils très haut. Il avait un peu de sperme sur la joue, ce qui acheva Han. Celui-ci attrapa Sixte par le col, l'attira à lui et l'embrassa passionnément. Il n'avait plus du tout envie d'être patient et compréhensif. Han garda Sixte plaqué contre lui tout en glissant sa main libre sous son T-shirt, caressant son dos, osant enfin dépasser la ceinture. Ceinture qu'il déboucla bien vite, trop peut-être au goût de Sixte qui coupa le baiser.
- J'vais trop vite ? demanda Han en picorant son cou de baiser.
- C'est... surprenant, disons.
- Quoi donc ?
Il abandonna ses caresses pour retirer la chemise de Sixte, qui ne protesta pas, puis son T-shirt. Là, Sixte parut mal à l'aise.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? insista Han.
- Je voyais pas les choses comme ça.
- J'croyais que tu t'étais ''renseigné'' ?
- Oui mais c'est différent.
- C'est différent à chaque fois. On ne peut pas tout prévoir ou tout contrôler.
Sixte baissa les yeux, se rendit compte qu'il tenait toujours la verge de Han et la lâcha précipitamment. Han pouffa.
- C'est pas drôle, grommela Sixte.
- Non, en effet. Mais c'était bon. Très bon.
Il appuya ses dires en embrassant Sixte du bout des lèvres. Han se désengagea le temps de récupérer un mouchoir et essuya son sperme sur la joue de Sixte.
- Y'en a plein mon T-shirt aussi, marmonna Sixte.
- Considère le comme un trophée ou un soldat dignement tombé au combat. Tu m'as fait jouir sans me sucer, après tout, et il n'y a pas grand monde qui y arrive.
- L'autre crétin y arrive ? demanda Sixte sur un ton où perçait nettement la jalousie.
- Fred ? Non, répondit honnêtement Han.
Sixte parut réconforté à cette nouvelle. Il toucha à nouveau la verge de Han, la cajolant de haut en bas avec application. Han soupira d'aise. Il laissa ses mains redescendre, caressa les fesses de Sixte à travers son pantalon, le rapprocha encore si c'était possible. Ils recommencèrent à s'embrasser et Han en profita pour passer la barrière du caleçon. Sixte se crispa un peu en sentant pour la première fois les mains de quelqu'un d'autre sur cette partie de son anatomie. Han n'insista pas trop, passant à l'avant. Le pénis de Sixte, à peine avec un début érection, lui tenait dans la main. Il trouva ça adorable mais se retint très fort de le dire. Aucun homme n'aimait qu'on qualifie son pénis de ''trop chou'' ou ''carrément mignon''.
- Avion ! protesta Sixte.
- Oui ?
- Tu es obligé de faire... euh... ça ?
- Ça quoi ? Te branler ?
- Moui.
- J'ai pas encore commencé.
- C'est juste embarrassant.
- Pourquoi ?
Sixte rougit pour la deuxième fois, tout aussi violemment. Il détourna les yeux. Han l'embrassa dans le cou, un sourire aux lèvres.
- Ne te tracasse pas pour la taille de ton engin. Toutes les bites sont différentes et même des géants baraqués peuvent avoir des toutes petites zigounettes.
- C'est à cause de mon insuffisance en testostérone, objecta Sixte. Je t'en ai déjà parlé !
- Oui et je tiens à te rassurer : j'en ai déjà vues des bien plus petites.
Sixte parut septique.
- Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer.
- Hum...
- Et puis la taille en érection est plus importante.
- J'ai vu.
Han gloussa. Il n'était pas peu fier de sa verge. Elle faisait toujours bonne impression et souvent des heureux.
- Tu as envie que je te suce ? susurra-t-il à l'oreille de Sixte. Ça fait du bien et je suis sûr que ça te rassurera.
- Non, grogna Sixte.
Han n'insista pas. Il recommença à embrasser Sixte, à caresser sa peau nue, d'abord dans le dos puis de plus en plus bas, jusqu'à prendre sa verge dans une main, l'autre occupée ailleurs. Sixte posa sa tête au creux du cou de Han et se laissa aller tout en continuant ses propres caresses. Han embrassa la nuque offerte, les épaules si chétives qui s'étaient pourtant enrobées de muscles ces derniers mois. Sixte n'était plus aussi osseux qu'avant mais il restait maigre pour son âge et sa taille. D'après ce que Han savait, Sixte ne profitait pas vraiment de ce qu'il mangeait, malgré les quantités. La natation l'avait quand même sérieusement arrangé. Han préférait clairement un autre type de physique mais ce n'était quand même pas désagréable de faire l'amour avec Sixte. C'était excitant. C'était angoissant. C'était étrangement meilleur que ce qu'il avait connu jusque là. Son cœur s'emballa à l'idée qu'il aimait Sixte. Ça devait pourtant être ça.
Collés l'un à l'autre, les mains autour de leurs verges rassemblées, ils recommencèrent à s'embrasser. Han sentit Sixte commencer à bouger le bassin. Il dégagea une main pour la plaquer sur ses fesses, accompagnant le mouvement, descendant doucement le long de la raie. Sixte se fit plus hésitant dans ses baisers mais ne s'arrêta pas pour dire le mot que Han commençait à craindre. Le prochain avion risquait fort de provoquer un crash. Il avait envie de prendre Sixte, de le faire jouir de ses mains, de sa bouche, de tout son corps. Il voulait le sentir sous lui, autour de lui. Il le voulait et ce désir le brûlait. Le feu avait mis un bon moment à démarrer mais il n'était plus possible de l'arrêter.
Han renversa la situation, allongea Sixte sur l'édredon. Il lui retira son pantalon, son caleçon et ses chaussettes par la même occasion, ne prit pas le temps d'admirer la vue, récupéra le préservatif qui se baladait toujours par là et entreprit d'embrasser et de lécher ce qui lui avait été interdit de voir jusque là. Sixte sursauta, se tortilla et essaya de s'échapper par réflexe mais Han le maintint fermement sur le lit, goûtant avec avidité une peau qui ne voyait pas souvent le soleil. Il caressa les jambes, les embrassa, les picora de baisers jusqu'à l'aine, remonta sur le ventre de la même manière, s'attardant sur le nombril. Han sortit la capote de son emballage, la glissa sur un doigt. Il posa son autre bras en travers du ventre de Sixte, glissa sa langue jusqu'au pénis et le titilla quelques instants. Sixte gémit, serra le bras de Han de ses mains. Satisfait de l'érection qui se manifestait, Han embrassa le gland, laissa sa langue en faire le tour, le dégagea du prépuce. Puis il enferma sa bouche dessus, le serrant entre le palais et la langue. Il commença à descendre doucement, dégustant chaque centimètre ; il y en avait peu, autant en profiter.
- Avion !
Han releva les yeux mais ne lâcha pas pour autant sa prise. Il provoqua même Sixte en cajolant sa verge de la langue.
- T'avais dit que je devais utiliser une capote pendant la fellation !
Han haussa les épaules. C'était vrai, Sixte avait totalement raison de lui rappeler ce principe de sécurité mais Han s'en fichait pour le moment. Sixte n'avait jamais couché avec qui que ce soit et n'avait aucune maladie transmissible par ce vecteur. Alors, oui, dans l'absolu, Han prenait un risque en ne respectant pas les règles mais en tout état de cause : les risques étaient pratiquement nuls.
Il reprit son lent travail de succion. Sixte se laissa retomber en arrière, ses jambes s'agitant à la moindre caresse. Han profita de ce moment pour glisser son doigt encapoté jusqu'à la raie. Il se fit un peu de place, se mit à jouer des doigts et de la bouche, caressa avec application le scrotum et profita d'un instant de relâchement pour enfin glisser son doigt. Sixte se raidit, lâcha un petit ''ha'' surpris, mais Han ne lui laissa guère le temps de dire plus. Il avança son doigt, le retira de moitié et recommença, se basant sur le rythme qu'il imposait à la verge, accélérant peu à peu. Sixte lui planta carrément les ongles dans l'avant-bras, se tendit, s'arqua, son souffle se fit plus court. Il jouit en quelques instants et Han avala son sperme sans même y penser alors qu'il avait horreur de cette pratique. Il se releva à genoux, laissa cependant son doigt titiller l'anus de Sixte, et admira son travail. Sixte était rouge du front au cou, respirait comme s'il avait couru un marathon et se tortillait sans savoir comment se mettre.
- Ça va ? demanda Han, un sourire aux lèvres.
- Deux secondes, supplia Sixte d'un air confus.
- Je t'avais dit que ça faisait du bien.
- Ça donne surtout chaud.
- Et c'est pas fini.
Sixte gémit. Han se rapprocha, embrassa son torse, remonta le long de son cou, s'appuya de son coude à côté de la tête de Sixte et se laissa aller sur lui. Il retira son doigt, bidouilla pour en mettre deux dans la capote et regagna l'orifice.
- Ne te crispe pas, murmura-t-il.
- Hum.
- Je t'ai fait mal ?
- Non. C'est juste pas naturel. Normalement, on ne fait rien rentrer par là.
Han pouffa.
- Si tu savais tout ce qu'on y faire rentrer, tu modifierais certainement le sens que tu donnes au mot ''naturel''.
- Je veux pas savoir !
Han sourit. Il attendit que Sixte se détende un peu et inséra ses deux doigts. Il savait d'expérience qu'il y avait une grosse différence de diamètre entre ses doigts et sa verge mais il n'avait ni l'envie ni le temps d'en faire plus. Et il n'était de toute façon pas question de parler à Sixte des divers objets qui pouvaient remplir la fonction des doigts. C'était trop tôt et potentiellement anxiogène pour un gamin de seize ans qui avait des rapports sexuels pour la première fois.
- Ça va ? demanda Han lorsqu'il sentit que Sixte était plus décontracté.
- Hum.
- Tu envisages la suite ?
- Vu que tu t'amuses à faire entrer et sortir des trucs de mon rectum depuis tout à l'heure, oui, j'ai une assez bonne idée de ce qui va suivre : la sodomie.
- Très romantique, comme façon de le dire... Je voulais juste savoir si tu te sentais prêt.
- Oh. Moui, je crois.
- Ok.
Han embrassa Sixte du bout des lèvres, retira ses doigts et roula jusqu'à sa table de chevet. Il se contorsionna pour enlever ses propres pantalon et caleçon, récupéra un nouveau préservatif qu'il enfila et le tartouilla de gel lubrifiant. Ensuite, il s'occupa de Sixte, lui surélevant les fesses d'un coussin et lui appliquant à son tour une bonne dose de lubrifiant. Han se remit sur Sixte, fit passer ses jambes de chaque côté et recommença à l'embrasser. Sixte fut plus hésitant, touchant Han du bout des doigts. Il attendait manifestement la suite, un peu tendu. Han préférait attendre encore un peu, parce qu'il aimait que son amant le réclame. Mais plus il embrassait Sixte, plus il le caressait, plus celui-ci se crispait.
- Ça va ? demanda Han.
- Juste... dépêche-toi.
- Il vaudrait mieux que j'y aille doucement, en fait.
Sixte ferma les yeux, manifestement agacé. Il faisait ça quand on ne le comprenait pas et qu'il n'avait pas envie d'expliquer le pourquoi du comment parce que ça lui paraissait évident. Han se creusa la tête une seconde. Il comprenait l'appréhension de Sixte mais il allait lui faire mal s'il ne se détendait pas un peu. L'ambiance se cassait sérieusement la gueule. Han avait presque envie d'arrêter là pour reprendre une autre fois dans de meilleures conditions mais ce n'était certainement pas envisageable du côté de Sixte. Il prit le problème sous un autre angle.
- Tu veux peut-être prendre les choses en main ?
Sixte rougit, de manière moins flagrante cette fois.
- Tu l'as déjà très bien fait, plaisanta Han, mais je me dis que ça pourrait te rassurer un peu.
- Non ! T'as commencé, tu finis !
Han pouffa, embrassa Sixte sur le front.
- Tu te rappelles du mot spécial ?
- Oui. Pourquoi ?
- Juste au cas où.
Han guida sa verge jusqu'à l'anus, tourna quelques instants autour et la positionna. Il poussa un peu, sentit une petite résistance mais jugea que c'était dans la limite du tolérable. Insistant encore un peu, son gland passa le cap. Sixte avait fermé les yeux, ses doigts étaient crispés sur le dos de Han.
- Essaye de pousser, murmura Han. Ce sera plus facile parce que les muscles se dilateront.
- Le diaphragme, corrigea Sixte.
- Oui, le diaphragme, pardon.
Han laissa un peu de temps à Sixte, l'encouragea en l'embrassant et en le caressant mais son gland restait toujours aussi coincé. Il ne savait pas combien de temps il pourrait rester comme ça. S'il s'amusait à se branler dans cette position, il jouirait en très peu de temps. Soudain, la voie se dégagea et Han n'eut pas d'effort à faire pour pénétrer Sixte de toute sa verge. L'anus se resserra aussitôt, emprisonnant le sexe tendu de Han. Il frissonna, goûtant à cette sensation si particulière, et ses reins le chatouillèrent. Sixte ouvrit grand la bouche mais aucun son n'en sortit.
Han n'attendit pas le passage d'un quelconque avion pour commencer. Il se retira de moitié et s'enfonça à nouveau avec délectation dans cette chair chaude. Han remercia silencieusement l'invention du lubrifiant. Il avait été plutôt généreux avec sa distribution de gel, ce qui lui permettait une certaine vitesse de déplacement malgré la finesse de l'ouverture. Han poursuivit ses mouvements, frémissant d'excitation à chaque fois qu'il pénétrait si profondément Sixte, soufflant lorsqu'il se retirait sur plus ou moins de longueur. C'était tout simplement trop bon, pas seulement cette étreinte sur sa verge mais tout. Il sentait les mains de Sixte dans son dos, essayant de s'agripper malgré la transpiration. Il y avait ses jambes qui venaient prendre les siennes en tenaille. Il respirait l'odeur de Sixte, de son savon fraîchement utilisé à sa sueur, et les relents de sperme sur sa joue. Il entendait le cœur de Sixte battre la chamade contre le sien, plus rapide, répandant dans ses veines les produits aphrodisiaques fabriqués par son cerveau. Han lâcha la jambe de Sixte qu'il tenait encore, enfonça ses coudes dans le matelas et amplifia ses mouvements. Sixte tressauta, le griffa, étouffa sa surprise en l'embrassant. Han ferma les yeux, arrêta de penser pour se focaliser sur les sensations qui l'envahissaient. La jouissance le prit par surprise, lorsque Sixte bougea sous lui. Han grogna, se contracta, fut envahi par la chaleur de l'orgasme. Il ressentit des picotements dans le creux de son dos et jusqu'au bout des orteils. Han se relâcha soudainement, ayant conscience d'écraser Sixte mais ne s'en préoccupant pas vraiment. Il n'avait pas envie de bouger, ni de faire le moindre effort d'ailleurs. Han se laissa porter par la douce quiétude qui s'était emparé de lui, écoutant la merveilleuse musique de leurs cœurs accompagnés de leurs respirations.
- Avion.
Han releva la tête, prit appuis sur ses coudes. Sixte était tout échevelé et les joues rougies. Han l'embrassa à nouveau sur le front juste parce qu'il en eut envie. Il glissa une main jusqu'à son entre-jambe, tint la capote et se retira. Ensuite, Han roula sur le côté pour enlever la capote qu'il ferma avec précaution. Sixte se glissa sous la couette et tourna le dos à Han.
- Quelque chose ne va pas ? demanda Han après avoir posé la capote.
Sixte grogna. Han se mit aussi sous la couette, se colla au dos de Sixte et passa un bras autour de sa taille.
- Je prends en compte toutes les doléances, rappela-t-il.
- C'était décevant.
- Et pan ! Crochet du droit !
- C'était pas comme ça dans la documentation que j'ai rassemblée.
- Les films de cul sont des films, de la fiction...
- Je parle de documentation moins contestable.
- C'est-à-dire ? bâilla Han.
- J'ai lu des textes à propos de l'orgasme prostatique, par exemple, qui...
- Hola, on se calme petit scarabée. C'est pas un type d'orgasme qu'on atteint en claquant des doigts, ça. Ça demande un certain savoir faire et un peu de patience.
- Ah.
- Et oui, meubla Han en retirant ses lunettes qu'il posa sur le rebord du mur.
- Ça veut dire qu'il va falloir recommencer.
- Tu perds pas le nord, toi.
- Et qu'est-ce que tu attends, au juste ?
- Hein ?
- Pourquoi tu ne continues pas ?
- Parce que je ne suis pas une machine et qu'il faut laisser la bête se reposer entre deux assauts. T'as rien lu là-dessus ?
- Non.
- T'es allé où pour trouver tes infos ? Doctissimo ?
- Non.
- Eh bien, monsieur le génie, vous apprendrez qu'il existe un temps de latence variable en durée chez les mâles de notre espèce qui impose un bref temps de repos entre deux éjaculations, durant lequel le gland est particulièrement sensible, voire douloureux.
- Hum.
- Voilà voilà...
- Tu n'as pas attendu longtemps tout à l'heure.
- J'ai pas dit que j'étais long, sourit Han.
- Oh. Alors c'est bon ?
- Cinq minutes. Je suis un peu fatigué.
- Mais tu as..., hésita Sixte.
- Une érection ? Ouais. Je mets un temps infini à débander. Un médecin dirait que c'est anormal, moi je trouve ça plutôt cool. Et pratique.
- Mais comment tu fais quand... euh...
Han pouffa. D'habitude, Sixte était direct dans ses paroles, ne buttant pas sur les mots. C'était peut-être le fait d'être nu dans un lit avec un autre homme tout aussi nu et bandant qui le rendait aussi hésitant. Han trouvait ça adorable et il commençait à être habitué à la tournure d'esprit de Sixte de toute façon, suffisamment pour savoir à quoi il pensait à ce moment-là.
- Quand j'ai une érection quand il ne faut pas ? Là, oui, ça peut être problématique. Mais ce sont des choses qui arrivent, voilà tout. Je pense à des trucs horribles et ça passe plus vite.
- Quoi comme truc ?
- Mes parents en train de s'envoyer en l'air.
- Oui, en effet, admit Sixte.
Han ferma les yeux, profitant de la chaleur du corps de Sixte. Hormis ses pieds froids. Heureusement, ses mains s'étaient réchauffés. Elles caressaient distraitement l'avant-bras de Han et cette toute petite caresse lui redonna quelques vigueurs. Sixte remua et la verge de Han se cala entre ses fesses. Han sourit.
- Qu'est-ce que tu essayes de faire ?
- Rien ! protesta Sixte.
- Ah bon. Tant pis.
- Mais j'ai envie de recommencer ! continua Sixte en se contorsionnant pour faire face à Han.
- J'ai compris y'a un bon moment déjà.
- Et c'est bon, maintenant ?
Han soupira, plus amusé qu'exaspéré. Il se détacha de Sixte, récupéra ses lunettes puis une capote et le lubrifiant et se remit bien au chaud sous la couette.
- Remets-toi comme t'étais.
Sixte ouvrit les yeux tout rond.
- Quoi ?
- Je veux pas le faire par derrière !
- Euh... Tu as quand même conscience que se faire enculer, c'est forcément par derrière ?
- Oui mais, j'veux dire, pas derrière comme ça ! s'indigna Sixte.
- La position ?
- Oui.
- Je comprends que tu puisses avoir quelques appréhension sur la levrette mais on sera en cuillère. Je serai collé à toi comme tout à l'heure mais de l'autre côté, c'est tout.
Sixte étudia une seconde la chose.
- Tu préfèrerais autre chose ?
- Eh bien, commença Sixte en virant à l'écarlate, par exemple, si j'étais... euh...
- Oui ? l'encouragea Han.
- Tu sais... dessus...
- Oh. Oui. Je pensais que c'était peut-être un peu trop tôt pour toi mais si tu veux, allons-y.
Han se rassit donc dans le lit, s'appuyant contre le mur et glissant un coussin sous son dos. Il ouvrit l'emballage du préservatif.
- Je peux ? demanda Sixte.
Han lui passa l'emballage et Sixte en sortit la capote. Il s'appliqua pour ce qui était sa première application pratique, pinça avec attention le réservoir, posa la capote et la déroula méticuleusement. Han appliqua ensuite du lubrifiant, en laissant sur ses doigts. Sixte l'enfourcha, laissa Han le tartouiller à nouveau de gel puis se baissa suffisamment pour sentir le gland contre ses fesses.
- Vas-y doucement, conseilla Han. Ne force surtout pas.
Sixte hocha la tête, prit la verge de Han d'une main et commença à chercher l'entrée. Han préféra maintenir la base de son pénis d'une autre main pour éviter un malencontreux accident. Il n'avait pas du tout envie d'avoir mal pendant les six prochains mois à cause d'un débutant. Il commença à sentir sa verge pénétrer Sixte une nouvelle fois, doucement. Il ne ferma pas les yeux, préférant profiter de la sensation tout en regardant Sixte faire. Il avait un air sérieux et concentré sur le visage mais ses mains tremblaient un peu. Ses jambes aussi. Han se redressa et soutint le corps de Sixte pour l'aider un peu. Sixte frissonna, lâcha tout pour s'accrocher au cou de Han et se laissa glisser jusqu'en bas. Il hoqueta, eut la respiration coupée une seconde.
- La pénétration est plus profonde comme ça, confirma Han. Ça va ?
Sixte secoua la tête de haut en bas avant de se réfugier dans le cou de Han. Tout son dos et ses jambes étaient crispés. Han sentait l'anus se contracter par saccades autour de son membre. Il caressa le dos de Sixte en l'embrassant sur la nuque et les épaules, lui murmura des paroles réconfortantes. Peu à peu, Sixte se détendit.
- Tu peux bouger ? demanda Han.
Sixte hocha la tête sans lâcher Han. Il contracta ses jambes, se souleva un peu puis redescendit. Son gémissement n'était pas vraiment convainquant.
- Attends, objecta Han alors que Sixte recommençait. Tu peux le faire autrement aussi. Dans un premier temps, ce sera mieux.
- Comment ?
- Bouge ton bassin d'avant en arrière, comme si tu te cambrais.
Sixte acquiesça de la tête. Il bougea un peu, se détendit et continua. Il ne mit pas longtemps à trouver un rythme qui lui convenait et Han se laissa aller. Il se détacha de Sixte, retrouvant son appui contre le mur, ne s'occupant plus que de caresser Sixte. Celui-ci se redressa un peu bien que s'appuyant sur le ventre de Han, continua à faire des cercles avec son bassin. Han se sentait terriblement bien, goûtant à cette sensation d'être pleinement encerclé, même si le spectacle ne valait pas vraiment le coup d'œil. D'habitude, la vue lui procurait un plus indéniable mais Sixte n'avait rien du beau et grand mec baraqué à la peau dorée, aux muscles finement travaillés et à la verge turgescente. Non, Sixte était petit, fin, blanc de la tête aux pieds et aux attributs enfantins. Ça avait nettement refroidi Han la première fois qu'ils s'étaient tripotés. Han avait été choqué par cette absence de poils, à peu près partout. Il n'était pas particulièrement fan des hommes poilus mais il estimait que ça faisait partie du corps d'un homme adulte. Il trouvait normal de voir du poils autour du pénis, sous les aisselles, sur les jambes, le torse. Les hommes trop poilus qui en avaient jusque sur les épaules, voire le dos, ne l'attiraient pas, tout comme les épilés intégralement. Sixte était cependant imberbe à cause de ses retards de croissance. Sa peau était encore lisse et douce, comme celle d'un bébé. Han ne l'avait jamais vu avec un seul bouton d'acné ou un poils de barbe essayant de braver le soleil. C'était étrange. Ça l'avait déstabilisé plus d'une fois mais il était en train de se dire qu'il pourrait s'y habituer, surtout si Sixte continuait avec ces petits coups de bassin. Han grogna. Il avait envie de reprendre les choses en main, d'aller à son rythme pour que cette sensation s'enflamme. C'était agréable de rester comme ça mais il savait que ce serait encore mieux ensuite.
Sixte modifia ses mouvements, comme s'il avait lu dans les pensées de Han. Il se pencha un peu en avant, appuya sur les abdominaux de Han et se souleva. Son gémissement fit trembler Han d'excitation. Il posa ses mains sur les hanches de Sixte et l'aide dans ses mouvements, appuyant dans la phase descendante. Sixte gardait les yeux fermés, les lèvres légèrement ouvertes. Han se releva pour les embrasser et savoura l'instant. La respiration de Sixte se fit plus rapide tandis que Han commençait à bouger lui aussi. Pour ce faire, il dut se rappuyer contre le mur et écarter les jambes pour pouvoir bouger le bassin. Sixte fut entraîné en arrière, soudain très droit. Il lâcha pour la première fois un cri de plaisir qui ravit Han. Celui-ci amplifia ses mouvements, fit jouer ses mains sur le pénis en érection de Sixte, sur son torse, sur ses jambes et ses fesses. Sixte ne savait plus comment se mettre, la tête penchant d'un côté et de l'autre au rythme que lui imposait à présent Han. Il se mordait les lèvres, gémissait, touchait son corps lorsque Han ne le faisait pas, s'agrippait comme il le pouvait. Han se releva soudainement, serrant Sixte dans ses bras et l'obligeant à détendre ses jambes. Sixte tomba en arrière, sur l'édredon cette fois, et Han ignora le grincement des lattes de bois lorsqu'il se contorsionna pour adopter une position plus efficace. Il coinça les jambes de Sixte, genoux au niveau des coudes, s'appuya au niveau de sa tête et commença à lui offrir de lents et profonds coups de bassin. Sixte gémissait à chacun d'entre eux, murmurait le nom de Han, essayant de s'accrocher à lui par tous les moyens. Han prit de la vitesse, ne voyant plus que la jouissance à portée de main. Déjà ses reins s'enflammaient et ses idées se brouillaient. Soudain, Sixte se contracta, ouvrit les yeux en grand et cria. La soudaine crispation déclencha l'orgasme de Han qui sentit cette chaleur tant attendue se répandre dans son corps. Il resta figé au-dessus du corps haletant de Sixte, lui-même à bout de souffle, sentant chaque goutte de sueur rouler le long de sa peau. Son ventre était en feu, la chaleur rayonnait partout dans son corps, jusque dans sa tête où un agréable brouillard oblitérait tout le reste. Il n'y avait plus que Sixte et le plaisir qu'il lui avait donné. Han se retira et s'écroula à côté, plus que satisfait. Il tira la couette pour les enrouler dedans, prit Sixte dans ses bras et sombra avec bonheur dans le sommeil, se disant qu'il faudrait absolument remettre ça.

Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, ce fut avec Sixte toujours dans ses bras, ronflant comme un bienheureux. Han éprouva une certaine gène à l'idée d'avoir cédé au caprice de Sixte mais le souvenir de la nuit le rassura. Il n'avait pas forcé Sixte et ils avaient partagé un merveilleux moment. Il ne lui restait plus qu'à réfléchir sérieusement sur l'état de ses sentiments parce que baiser comme des sauvages sans avoir d'autre lien que ''vaguement potes'' n'était pas envisageable pour Han. Il caressa la tête de Sixte, en profitant pendant qu'il était encore endormi, et reçut un grognement en réponse. Han pouffa. Il se dit que ça ne serait en fait pas très compliqué d'aimer Sixte.

Je sais pas pourquoi, j'ai l'impression que dans les prochains jours, ce post va être très lu... A surveiller sur Analytics...

fic:rneb

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