Dec 07, 2008 07:14
Sujet tabou, s'il en est. J'ai voulu appeler SOS suicide cette nuit. Personne n'a répondu, c'est marrant ça. Donc faute de pouvoir en parler à des inconnus, je poste ici.
Je sais que tout le monde y a pensé au moins une fois dans sa vie, et ce pour diverses raisons. Mais jusqu'ici, pour ma part, cela n'avait jamais été plus loin que des pensées. Quoiqu'il y a quelques années, je me sentais mal. Et surtout seule. Mais je vois la bêtise que j'aurais faite alors. Quelques rendez-vous chez un psy, un anti-dépresseur pendant un court moment et tout est rentré dans l'ordre. Finalement, je pense que c'était plus un appel à l'aide qu'une réelle envie.
Le problème c'est qu'aujourd'hui, le sujet est la santé. Ce n'est pas quelque chose qui peut s'améliorer. (Ou peut-être que si, j'aurais la réponse normalement en Janvier ou Février) Quoiqu'il en soit, j'ai besoin de parler suicide car dans le pire des cas, mes douleurs n'iront qu'en s'agravant. C'est un truc qui me fait peur, je ne suis pas stupide et surtout j'ai envie de faire encore tellement de choses. Mais je ne peux pas. Ou plus. Créer, je n'y arrive plus. Pas avec la douleur qui est toujours là.
La question n'est pas de savoir l'échelle de cette douleur. C'est difficile de répondre à cette question que posent sans cesse les médecins. "Alors, de 1 à 10, où vous situez-vous? ". Généralement je mets 7. Mais c'est faux. La douleur doit être autour de 4. Pourquoi je dis 7 alors? Parce qu'elle est là continuellement et ne me lâche quasiment jamais depuis plus de deux ans. Pincez vous le bras, c'est désagréable. Mais imaginez cette douleur pendant plusieurs années et vous n'aurez qu'une envie... vous faire amputer.
Voilà pourquoi je mets 7.
Quoiqu'il en soit, j'ai une trouille pas possible. Je ne suis pas croyante et pour moi la mort c'est une fin. Une vrai. Certes, dans un sens, cela me rassure. "Fini. Plus de douleur, plus rien. Ne plus rien ressentir, enfin". D'un autre côté... Ben ça fait peur.
Je sais que beaucoup penseront que c'est égoïste. Et mes parents? Et mes amies? Et mon cher et tendre, bien sûr? Mais n'est-ce pas égoïste aussi de laisser quelqu'un souffrir pendant des années, juste pour l'avoir à ses côtés? Ce n'est pas par mauvaise volonté ou à cause d'un mal-être particulier. J'aime la vie. J'aimais ma vie, avant. Un boulot mortel, un copain mortel. Des amis, des passions... ma famille, même si elle est complètement disloquée, à présent. Mais regardons les choses en face. Il y a une très forte probabilité pour que ce soit à jamais terminé.
Alors je pense à Cyril. Je me dis qu'il est jeune et qu'il a le temps de fonder une famille et faire des enfants comme il le souhaite. J'ai le sentiment de le prendre en otage, parfois. Mais que fait-il encore avec moi? Nous n'avons plus fait l'amour depuis... pffff, impossible de me souvenir de la dernière fois.
Mourir, ce serait le libérer, d'une certaine façon. Sans qu'il se sente responsable. Que peut-on faire face à la douleur? Rien.
Quant à ma famille et mes amies, j'espère qu'ils comprendront. Je sais qu'ils ne veulent pas en entendre parler mais il faut bien voir les choses en face. Et puis j'ai peur. J'ai besoin d'en parler. Il n'y a d'ailleurs qu'une seule personne qui accepte de m'entendre sur ce sujet et je te remercie Gjc.
Enfin voilà. Il y aurait matière à parler des heures mais bon.
Hito
my life