Dans la foulée du Défi Musique,
flojiro m'a vilement entrainée dans le Défi SINTE (Sex Is Not The Ennemy). Organisé ette année par
miya_morana, le but de ce défi est d'écrire une histoire à partir d'une photo mettant une, deux ou plusieurs personnes, dans des situations olé olé ! J'aime bien écrire à partir de photo, vu que j'ai faire des descriptions, mais je n'ai jamais vraiment écrit des histoires sur une ou plusieurs personnes dans des situations de tout genre ! Du coup j'ai relevé le défi !
Titre : L'Etoile d'Ariane
Lien pour la photo :
http://sexisnottheenemy.tumblr.com/post/244090054/belinda-f-shelly-b-abby-wintersFandom : original
Rating : PG 13
Nombre de mots : 3423
Pairing : Fem/Fem
Ce qui avait attiré son regard la première fois, c’était cette étoile entre le pouce et l’index, sur le dos de la main droite, qui dansait en même temps que l’ondulation de ses doigts sur la table. Ce n’était pas la main fine, khâgneuse, aux articulations rougies sur la peau blanche qui l’avait attirée, ni même les bracelets de plastiques noirs et vert fluo qui ondulait autour de son maigre poignet. Non, ce n’était pas non plus ses cheveux trop noirs pour sa carnation, ni son aspect chétif dans ce perfecto bleu pétrole visiblement trop large pour ses épaules. C’était cette simple étoile, muette, discrète, mais mouvante, qui avait requis toute son attention.
*
Le café était bondé. Une fois passée l’interminable attente au comptoir pour la commande, la gageure suivante était de trouver une place. Les plus courageux et les moins patients se dirigeaient vers la terrasse, leurs boissons chaudes fumantes dans les mains, et s’installaient avec quelques frissons aux tables déjà recouvertes par de nouveaux flocons. Elle n’était pas très courageuse et pouvait être très patiente, mais elle était agacée par tout ce monde qui avait eu la même idée qu’elle. Venir se réchauffer au café à l’angle de la rue juste avant de rentrer chez soi. Temporiser le chemin du retour dans le froid par une étape réconfortante. Mais l’odeur du café, les arômes chocolatés et ambrés, le caramel fondant dans le lait chaud, donnaient au lieu une atmosphère ouaté réconfortante.
Elle balaya plusieurs fois la salle du regard. Son caffè latte servi dans le gobelet en carton commençait à lui brûler les doigts. Un nouveau coup d’œil et elle aperçut un fauteuil vide à côté une table certes occupée, mais par une personne seule. Elle se précipita quelques peu, avant que quelqu’un d’autre n’ait la même idée qu’elle. Elle se laissa tomber dans le fauteuil, rougissant presque pour avoir agit comme une gamine face à une parfaite inconnue. Mais celle qui occupait le second fauteuil de la tablée ne leva même pas les yeux sur elle. Elle posa son gobelet sur la table, juste devant elle, et se frotta les mains comme pour lever les derniers picotements que la chaleur avait fait naître dans ses doigts. Elle mit sa besace sur ses genoux, et, tout en cherchant ses affaires, elle jeta un coup d’œil discret mais curieux à son vis-à-vis.
La jeune femme était confortablement assise dans un fauteuil en sky brun un peu usé. Ses longs cheveux noirs masquaient en grande partie son visage baissé sur le livre qu’elle était en train de lire. Les jambes croisées, elle tenait d’une main l’ouvrage en équilibre sur ses genoux. On ne pouvait voir le titre, tout juste la couleur de la couverture. Par intervalles réguliers, le bruissant d’une page qui se tournait. Ce son si caractéristique se détachait avec légèreté de la rumeur du café. Comme si une bulle les isolait du reste de la pièce. Sa main droite quant à elle pianotait des accords imaginaires sur l’accoudoir limé du fauteuil. Avec une étoile filante sur la chair.
Elle se mordit les lèvres. Elle en avait très envie, mais elle savait que ce n’était pas très correct. Impoli même. Mais tant pis, elle ne voulait pas louper cet instant. Elle tira de sa besace un carnet à croquis et une fine trousse en cuir saumon. Elle en tira un critérium bleu, qui, si on insistait un peu, pouvait être aussi sombre que le perfecto de la liseuse.
Elle commença par dessiner une étoile. Puis la main qui la portait. Partir des détails et construire autour, c’était ce qu’elle aimait faire avant tout. Et cette étoile était le détail qui rendait si attirante l’inconnue assise en face d’elle.
Lorsqu’elle leva à nouveau les yeux pour continuer son dessin, elle croisa un regard vert profond, froid, qui la mis mal à l’aise. Il n’y avait pas vraiment de surprise dans ce regard, ni d’interrogation. Elle ne savait pas non plus s’il y avait de la curiosité ou de l’agacement. Ce regard, à la couleur peut être falsifiée par des lentilles de contacts, avait quelque chose d’inexplicable. Elle se mordit la lèvre inférieure, avec la conscience enfantine d’avoir fait une bêtise.
Elle reporta son attention sur son esquisse, apporta quelques touches de crayons sur un trait, puis releva discrètement les yeux vers son modèle improvisé. Elle la regardait toujours avec ce regard impénétrable. Elle porta, avec une lenteur calculée, le bord d’un mug à ses lèvres, et but quelques gorgées d’un long café noir encore fumant. Elle se mordit à nouveau la lèvre, et détourna distraitement les yeux, gênée.
- « Je… j’aurai dû vous demander d’abord… l’autorisation… Je n’avais pas à … je suis désolée… »
Son murmure semblait s’être perdu dans la rumeur du café. Elle ne savait pas si la jeune femme l’avait entendue. Elle ne savait pas de toute façon si elle voulait vraiment qu’elle l’entende… Elle était bien trop confuse pour cela, et ce regard posé sur elle l’embarrassait réellement.
Elle osa un nouveau coup d’œil, et croisa une fois de plus ces deux prunelles vertes ténébreuses. Elle détourna aussitôt son regard qui se posa sur la main étoilée qui tenait le livre à la lecture interrompue. Fixer cette étoile l’apaisa un instant. Il y avait quelque chose de réconfortant dans cette figure gravée délicatement dans la chair. Comme une rune de protection qui désenchantait ce regard si mystérieux. L’étoile se déplaça, et vint se poser sur des genoux. En expectative ; les doigts jouant avec les pages lues et à venir.
- « Je suis navrée… je ne voulais pas interrompre votre lecture ! »
Elle se leva précipitamment et rangea en hâte ses affaires. Elle prit à peine le temps de s’enrouler dans son écharpe qui trainait à moitié par terre.
Lorsqu’elle sortit du café, bousculant quelques arrivants avec des excuses maladroites, il neigeait.
*
Elle était assise sur un des tabourets hauts installés au comptoir ceinturant la baie vitrée. La rue n’était pas très animée à cette heure là, tout comme le café. L’on pouvait trouver quelques places disponibles, et on arrivait encore à apprécier la musique d’ambiance. Un air un peu jazzy, léger, qui correspondait bien à ce début d’après midi.
Elle reprenait ses notes, éparpillées dans divers carnets accompagnés de dessins et essayaient de les mettre en forme. C’était un travail long et fastidieux, mais nécessaire si elle ne voulait rien oublier. Elle s’en voulait cependant de ne pas être plus ordonnée. Comme ces étudiants studieux et méthodiques, qui avaient un trieur (mais elle perdait immanquablement les pages) ou une pochette pour chaque cours. C’était tellement plus pratique que divers carnets où toutes les leçons se mélangeaient… et où les lettres et les mots donnaient parfois naissance à des formes et des personnages n’existant que dans son imaginaire.
Elle tourna une page, et tomba sur l’esquisse qu’elle avait faite de la mystérieuse inconnue à l’étoile et au perfecto. Son index caressa le grain de la feuille marqué par le graphite. Elle avait été bien stupide ce jour là. Elle avait agi comme une gamine et, une fois prise sur le fait, plutôt que de prendre ses responsabilités, elle avait fuit. Elle s’en voulait encore de cette lâcheté. Ce portrait resterait inachevé, avec cette simple étoile comme repère.
- « Il est plutôt pas mal ce dessin, pourquoi tu ne le continues pas ? »
Elle sursauta. Elle ne s’était pas rendue compte que quelqu’un s’était installé au comptoir à côté d’elle. Les divagations de son l’esprit l’avait portée bien plus loin que le café où elle se trouvait. Elle tourna la tête sur la gauche, et vit une main étoilée tenir un gobelet de café fumant. Elle releva les yeux, surprise. Elle devait faire une sacrée tête vu comme l’inconnue souriait. Elle ne s’était pas du tout attendue à la revoir, encore moins de cette façon !
- « Je… pour la dernière fois vous savez… je suis désolée… »
- « Tu n’as pas besoin de t’excuser, cela m’a beaucoup amusée tu sais »
L’inconnue éclata d’un rire sonore à la vue de son expression presque choquée.
Alors qu’elle n’arrêtait pas de se s’en vouloir pour sa stupidité, tout ce qu’elle avait fait, du dessin à la fuite, n’avait été qu’un jeu pour cette jeune femme. Elle s’en voulait encore plus, et lui en voulait un peu de l’avoir laissée se confondre en excuses, alors que cela l’avait amusé. Au moins, elle avait réussi à faire quelque chose de bien dans cette situation équivoque.
- « Allez, arrête de faire cette tête. Je vais devoir aussi m’excuser sinon ! Tu prends quoi, un Tchai, un Latte ? »
- « Tchai »
Elle la regarda rejoindre le comptoir, passer commande, et revenir s’installer à côté d’elle. Elle lui tendit le gobelet dont la saveur épicée l’enveloppait déjà.
Elles firent tinter les gobelets de cartons. L’effet n’était pas terrible, mais le geste avait quelque chose d’amusant.
- « Tu ne voudrais pas finir de me tirer le portrait ? J’aime beaucoup la façon dont tu m’as dessiné »
- « Si vraiment cela ne vous gêne pas… »
Comme lors de leur première rencontre, elles quittèrent le comptoir devant la rue pour s’installer plus confortablement dans le coin salon du café. Elle sortit son crayon « bleu perfecto », et continua son esquisse. Contrairement à leur première fois, elle n’avait plus à se cacher derrière son bloc à dessin. Elle hésitait, au début, à la regarder avec autant d’attention pour fixer les détails, puis, sur ses encouragements, elle se laissa prendre au jeu. Elle la regardait de tout son soûl, prenait du plaisir à deviner ces petites particularités qui vous rendent unique. Et elles bavardaient. Elle sûrement plus que le modèle. Elle était une vraie petite pipelette lorsqu’on la laissait libre de s’exprimer. Elle disait peut être même trop de choses pour une inconnue, mais elle était comme ça, naturelle lorsqu’elle n’était plus craintive. L’inconnue était plus mystérieuse. Elle parlait moins mais posait les questions. Elles firent connaissance comme cela, l’une dessinant et l’autre se laissant dessiner. De cafés en cafés, le dessin par lequel tout commença se termina, et donna suite à une série d’autres portraits. L’étoile toujours omniprésente, couleur bleue pétrole, faisant le lien entre chaque série.
*
- « Tiens, il est pour toi »
Elle lui tendit le premier dessin qu’elle avait fait d’elle. Elle l’avait encré, en déclinant le bleu du crayon à esquisse. Avec une petite dédicace. « A mon étoile d’Ariane ».
Elle prit le dessin et lui sourit ; pour le geste et la dédicace à son nom.
- « C’est joli « Etoile d’Ariane », j’aime bien. »
Elle sourit. Elle était contente du petit effet de sa dédicace. Contente aussi de sa « Constellation d’Ariane », cette série de dessin du même modèle qu’elle avait pu ainsi joindre à son book. Il y avait un très joli rendu, en monochrome bleu, avec cette étoile au centre de tout.
- « Tu sais, j’ai toujours voulu te demander. Pourquoi une étoile ? Enfin je veux dire, j’en ai déjà vu des tatouages avec des étoiles, mais là, si petit, au creux de la main, ça ne se voit pas vraiment »
Elle lui sourit, avec cette expression qu’elle n’avait jamais pu définir dans ce regard vert sombre.
- « C’est qui je suis »
- « Je ne comprends pas, comment ça qui tu es ? »
- « Tu comprendras plus tard. Le plus important, c’est ce que cela veut dire pour toi »
Elle ne savait pas ce que signifiait cette étoile discrètement posée dans le creux de la main, comme un baiser. Une étoile, rien de plus. Qu’est ce qu’une étoile pouvait bien signifier ? Pour elle ; pour elles ? C’était son leitmotiv, une inspiration pour toute cette série de dessins, mais qui n’existait pas sans la couleur si particulière de son perfecto. Et pour elle, qui se l’était faite tatouée dans la chair, quel en était le sens ? Et comment pourrait-elle le comprendre ? C’était bien trop de questions sans réponses.
- « Tu es vraiment trop énigmatique ! Je n’arrive vraiment pas à te percer à nu ! »
- « Si ce n’est que ça, on pourrait y remédier. »
Elle lui fit un clin d’œil dont elle fit mine de ne pas comprendre le sens.
***
Cette fois là, le café était plein. Il était impossible de trouver une place individuelle, et encore moins de trouver deux places à proximité. Il fallait se faire à l’idée que leur habituel rendez-vous devait être annulé ou déplacé. Mais faire cela ailleurs n’avait pas autant de charme, tant à cause du lieu qui était unique en son genre et qui, selon elle, faisait les meilleurs boissons chaudes de la ville, qu’à cause de la symbolique de la rencontre. C’était ici qu’elles s’étaient rencontrées et une partie du glamour de ses dessins venaient aussi surement de l’atmosphère chaleureuse qui les avait réunies.
- « On a qu’à aller prendre un café chez moi, c’est à deux pâtés de maisons ».
Elle la regarda, surprise par la proposition.
- « On ne va quand même pas rentrer chacune chez nous alors qu’on est toutes les deux là, tu ne crois pas ?! »
Elle acquiesça. Elle n’avait pas tort. Après tout elles étaient toutes les deux là, et elles n’allaient pas reprendre chacune leur chemin, en gardant le goût amère de l’inachevé.
Son appartement était situé au dernier étage d’un vieil immeuble. L’aspect extérieur n’était pas engageant et la cage d’escaliers était plutôt lugubre. Mais son appartement avait quelque chose de lumineux, de chaleureux, qui contrastait avec l’apparence même de la propriétaire. Des voiles orangés aux fenêtres, des tentures aux couleurs chaudes et aux motifs dorés sur les murs, des meubles de diverses essences d’arbres, et une multitude d’objets décoratifs et de plantes. L’appartement en soit était relativement petit. Un espace salon jumelé avec une cuisine américaine, et une alcôve découpée dans le mur, à peine dissimulée par un voile prune, laissait entrevoir la chambre. Elle trouva originale la décoration de la tête de lit. Plusieurs post-it de diverses couleurs - roses, mauve, jaune ou encore bleu - donnait du relief à la peinture crème. Quelques affiches étaient accrochées de façon purement aléatoire, et du linge trainaient par petits monticules autonomes.
Alors qu’elle trouvait qu’elle avait un look plus proche des bikers, son appartement était digne de celui d’une hippie !
- « Vas y, fait comme chez toi. Tu veux quoi ? Café, thé, lait, chocolat ? La surprise de la maison ? »
- « La surprise de la maison ! »
Elle fit le tour du propriétaire de façon plus approfondie en attendant la « surprise de la maison », son carnet à croquis à la main, un crayon aux lèvres. Il y avait tout un tas de bibelots originaux à croquer, mais c’était surtout une ambiance d’intérieur qu’elle aurait voulu retranscrire au crayon bleu.
Lorsqu’elle s’effondra au milieu du tas de coussins du divan, une boisson auréolée de chantilly et de sucre de couleur se trouvait sur la table à côté d’un café bien noir. Elle porta la boisson à ses lèvres qui blanchirent de crème. Elle lui avait servi un délicieux mocha, avec une chantilly tout aussi délicieuse. Elle essuya avec gourmandise la chantilly sur ses lèvres.
- « Tu sais… ce qu’il manque à mon book… »
Elle s’arrêta pour boire quelques gorgées aux saveurs de café et de capuccino, et elle devina même une goutte de liqueur au chocolat. Serait-ce donc ça la véritable surprise ? Son regard était fuyant. Sa demande, avant même de la poser, la gênait. Elle bût une nouvelle gorgée, comme une inspiration avant de plonger.
- « Enfin, tu sais, mon book, c’est quelques chose de très important pour moi, et les dessins de toi sont la plus belle série que je n’ai jamais faite… et… enfin… je suis désolée de te demander ça mais… il ne me manque qu’une chose dans cette série… c’est… tu vois… un nu de toi… »
Elle bût à long trait ce qui lui restait de mocha, les yeux rivés sur sa boisson. Ses joues avaient quelques peu rougies après cette demande très intime.
Elle relava la tête, surprise par sa réponse si lapidaire, sans émotion apparente.
- « C’est tout ? ça ne te fait ni chaud ni froid ? »
Sans même répondre, elle se leva pour se diriger vers sa chambre.
- « ça ne me dérange absolument pas qu’on me dessine à poil, si c’est ça qui te gêne »
Elle la vit se déshabiller, ôter son haut, dévoilant des omoplates saillantes entre lesquelles s’épanouissait une branche de cerisier en fleurs. La mince branche courait jusqu’à ses hanches fines, libérées de son jean serré. Son épaule droite portait aussi un tatouage, un personnage à l’allure énigmatique. Elle s’assit sur son lit, en sous vêtements. Juste une culotte. Sa poitrine, bien que petite, était délicate. La blancheur de ses seins contrastait avec ses tétons légèrement carmins. Au premier regard, on devinait que sa peau était douce. Elle donnait l’impression de s’être baignée dans du lait, telle Acté se délassant dans les thermes de Néron.
Elle détourna le visage, pour cacher la chaleur qui lui montait aux joues. Malgré sa nudité assumée, elle était gênée de la voir dans cet appareil.
Elle s’assit sur un pouf, face au lit, et commença à dessiner. Ses coups d’œil étaient rapides, comme si elle avait peur d’être prise sur le fait. Que sa culpabilité se lise dans un regard.
Elle avait aussi un tatouage sur la poitrine, au dessus du sein droit. Mais rien n’égalait à ses yeux l’étoile de sa main. Il n’y avait que ce discret tatouage qui l’intéressait, dont la simplicité devait évoquer la complexité de sa signification.
- « Tu sais, tu peux t’approcher pour voir les détails de mes tatouages »
Elle jouait avec ses scrupules, sa gêne et sa naïveté. Cela lui plaisait de la voir rougir et détourner le regard, avec la culpabilité d’une enfant consciente de ses bêtises, mais pas assez de leurs conséquences. Et c’était ça qui l’intéressait, les conséquences de cette douce culpabilité.
Elle la vit hésiter, tourner le regard et mordre cette lèvre inférieure. Elle adorait quand elle faisait ça. Une vraie petite fille devant un choix cornélien. La tarte aux pommes ou la tartine de confiture ? Puis après quelques secondes de temporisation, elle s’approcha, avec hésitation, comme un petit animal qui n’ose pas sortir de sa cachette, mais qui se demande bien ce qui se trouve à l’extérieur.
Lorsqu’elle fut assez proche elle l’attira vers elle et l’embrassa. Elle vit la surprise et milles questions traverser ses yeux. Et elle l’embrassa de plus bel. Elle la sentait hésitante, ne sachant pas si elle devait continuer ou s’arrêter. Sa main se glissa sur sa hanche, remonta sous son t-shirt. Elle sentait la peau se crisper légèrement à son toucher. Un frisson qui lui parcourait l’échine. Elle la tira un peu plus vers elle. Son autre main, celle avec l’étoile, se glissa sur la jupe en jean et joua sur le tissu avant de se poser sur le relief ouvragé de son sous vêtement. Elle lui ôta son t-shirt, découvrant un soutien gorge bleu pétrole, la même couleur que son perfecto. Elle l’embrassa encore, dégrafa ce dernier lien pour libérer sa poitrine plus généreuse que la sienne.
Leurs seins se touchaient désormais. Ses tétons avaient durcis, ses joues étaient cramoisies. Elle s’était finalement complètement abandonnée au jeu. Son carnet s’était renversé sur le sol, éparpillant les feuillés isolés. Leurs mains découvraient par de multiples caresses les courbes de l’autre. Elles se devinaient, au fur et à mesure, de frissons en douces sensations. Leurs lèvres avaient le goût du café et du chocolat.
***
Ce qui avait attiré son regard la première fois, c’était cette étoile. Là, au creux de la main, comme un baiser. Ce baiser qu’elle dépose désormais, à l’envie, pour se rassurer, s’inspirer, la dévorer. C’est ce qu’elle est, ce qu’elles sont. La porte d’entrée de leur monde. Cette étoile, qui avait attiré son regard, a son sens propre, unique, qui s’adapte en fonction de celui qu’elle attrape dans ses branches. Pour elle, c’est l’Etoile qui guide et qui protège. Qui guide et qui inspire. C’est son Etoile d’Ariane.