(no subject)

Jun 29, 2006 23:12

Je pédale un peu plus vite que toi, tu es fatiguée aujourd'hui, alors je suis la première à voir le panneau "Café-Estaurant", le R ils ne l'ont jamais remplacé, après tout on n'est qu'à Lomme. A Lomme, sur les façades, les numéros de téléphone font toujours huit chiffres, jamais dix, moi discrètement je cherche les numéros à 6 chiffres, sans 03, sans 03-20, juste six chiffres. Je ne peux m'empêcher de jeter un oeil sur les anciennes vitrines des boutiques transformées en baies vitrées de salon: voilages noircis par la poussière et canapé en cuir vert. Etait-ce une boulangerie, une épicerie, avant?

Je me retourne souvent parce que j'ai peur que le soleil te maltraite, ou que la route te malmène, ou que les automobilistes te bousculent. Je veux m'arrêter dans le prochain square où jamais personne ne fait halte, pour m'asseoir sur l'un de ces bancs que personne ne daigne jamais occuper, mais je poursuis ma route, je ne suis pas sûre que tu veuilles partager un moment sur le banc avec moi, parce que peut-être que tu ne veux pas du banc, ou de moi. Je crie un truc que tu n'entends pas, derrière moi le vent absorbe les mots, tant pis, je ne suis pas sûre d'avoir des choses à dire, peut-être qu'il vaut mieux que ce moment demeure silencieux, tu ne veux pas savoir ce que j'ai à dire.
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