Depuis le temps que je voulais faire ce post... alors évidemment, je ne vais pas inclure tous les films que j'ai vus jusqu'à présent en 2009, parce que si j'en crois ma petite liste (
quelque part par là), ça en fait une bonne quarantaine. Donc seulement quelques uns parmi les plus marquants, en bon... ou en mauvais (mais plus souvent en bon).
Film de Jason Reitman
Avec Aaron Eckart, Maria Bello, Robert Duvall, Katie Holmes...
2006
Le principe est simple : Nick Naylor travaille pour une compagnie appelée Big Tobacco, et s'emploie corps et âme à vendre des cigarettes, en combattant la propagande anti-tabac. Comme le dit allociné, il "défend l'indéfendable". On se retrouve un peu devant le même genre de personnage que celui incarné par Nicolas Cage dans Lord of War : des vendeurs de mort plus ou moins fiers de l'être (il y a d'ailleurs dans Thank you for smoking une sorte de club des vendeurs de mort, qui consiste en un trio armes-alcool-tabac, dont Nick Naylor fait partie, qui se réunit une fois par semaine pour discuter business).
C'est drôle, très, très drôle, encore faut-il apprécier l'humour noir. Le personnage principal réussit à être très attachant, même lorsqu'on désapprouve son travail au plus haut point. Les dialogues sont bien écrits, et je n'ai rien à redire sur la réalisation. Bref, une bonne comédie qui a aussi l'avantage de dénoncer, mine de rien, la propagande de ce genre de companies, sans y aller comme un éléphant dans un magasin de porcelaine.
De Friedrich-Wilhelm Murnau
Avec Max Schreck, Gustav von Wangenheim, Greta Schroeder
1922
Certes, il s'agit d'un vieux film. Certes, il s'agit d'un film muet. Certes, l'expressionisme, au premier abord, quand on est pas habitué, c'est un peu bizarre.
Mais je peux vous promettre que Nosferatu m'a terrifiée tout autant qu'un film d'horreur "moderne", voire plus. Et je ne suis pas la seule.
Déjà et surtout, il y a l'interprétation de Max Schreck. Si vous avez déjà vu quelques documentaires sur le cinéma/les films d'horreur, on vous a très certainement montré un petit passage de Nosferatu ou deux, de préférence celui de l'ombre du vampire très stressante sur le mur. Son interprétation joue beaucoup dans cette angoisse qui monte, qui monte, même plus de 85 ans plus tard. (il paraît même qu'à l'époque les gens croyaient que Max Schreck était un vrai vampire)
Mais qu'est-ce que Nosferatu, au fait ? Simple : il s'agit de la première adaptation du Dracula de Bram Stoker... non officielle. En effet, la société de production n'a jamais obtenu les droits d'auteurs (et je vous laisse imaginer les emmerdes judiciaires qui ont suivi). D'où quelques changements, principalement dans les noms (le Comte Dracula devient le Comte Orlock, Harker -> Hutter, Mina -> Ellen...). Il y a pas mal d'autres déviations, aussi... mais ça reste quand même très, très proche. Techniquement, c'est un chef-d'oeuvre pour l'époque, à tel point que, d'après wikipédia (faut bien que je vérifie un minimum ce que je dis, quand même), les critiques de l'époque ont reproché cette "perfection" technique qui distrait du thème principal.
Donc voilà, si vous cherchez a) un film d'horreur quand même bien angoissant, b) un vieux film, c) une légende du cinéma, vous avez trouvé !
De David Fincher
Avec Brad Pitt, Cate Blanchette, Elle Fanning...
2009
Je ne suis pas une grande fan de Brad Pitt, mais j'adore Fincher (The Game, Seven, Zodiac...) dont j'ai vu tous les films, et j'adore de même Cate Blanchett. En prime, pour revenir à "Brad", je trouve que plus il vieillit, plus il a tendance à faire de (très) bons films (The Assassination of Jesse James by the coward Robert Ford par exemple ♥). Et l'histoire m'intéressait. Donc je me suis jetée dessus.
Avec raison.
C'est beau. C'est tellement beau qu'on en pleure. C'est un conte magnifique, une superbe réflexion sur la vie, une touchante histoire d'amour. C'est très bien joué, évidemment. Le prologue est mémorable, de même que l'épilogue. Je n'ai que du bien à dire sur ce film. En toute objectivité, il est vrai que certains lui reprochent des longueurs... mais ce n'est pas mon cas. Un grand moment de cinéma.
De Martin McDonagh
Avec Colin Farrell, Brendan Gleeson, Ralph Fiennes, Clémence Poesy...
2008
Je l'avais loupé au cinéma l'été dernier, et je n'avais pas arrêté de le regretter depuis. Et puis le 14 février est arrivé, et mon chéri m'a accueillie à la sortie du bus, le DVD en main - lui l'avait déjà vu et adoré.
Comment parler de In Bruges... à voir l'affiche et le titre en français ("Bons baisers de Bruges"), on ne peut que penser à une comédie. Et il est vrai qu'il y a de quoi rire, dans tout ça. Mais il y a bien plus. A vrai dire, je vous conseillerais même les mouchoirs.
L'histoire en très bref : Colin Farrell et Brendan Gleeson jouent deux tueurs à gages. Le premier commet une (très) grosse bavure, et les voilà tous les deux exilés à Bruges le temps de prendre quelques "vacances", d'après leur chef. Si l'un profite de cette opportunité touristique, l'autre, rongé par le souvenir de la bavure en question, en déteste la moindre minute.
Là encore, ça sonne comme une comédie - deux "hitmen" en vacances, aha, et en plus y en a un qui déteste, aha. Et c'est vrai que c'est drôle de voir Brendan Gleeson ravi à côté d'un Colin Farrell qui ronge son frein. Mais là encore, y a plus, beaucoup plus.
Quelques bonnes raisons de voir In Bruges :
- c'est bien, très bien, joué (Colin Farrell EST un bon acteur quand il se décide à faire de bons films).
- y a notre Clémence Poesy nationale (a.k.k.a. Fleur Delacour)
- Bruges, au cinéma, de ce que j'en sais, c'est rare... et pourtant, ça a l'air très beau
- la MUSIQUE. Je veux la musique.
- Vous allez rire.
- Vous allez pleurer.
De Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Bee Vang...
2009
Je me souviens des rumeurs excitées qui nous prédisaient la sortie de la suite des aventures de Dirty Harry seulement quelques mois après The Changeling (autre TRES bons film). Je me souviens des indices pointés : la présence de Clint au générique, le titre (la Gran Torino étant la voiture de l'inspecteur Harry).
Personnellement, je n'ai vu AUCUN des Dirty Harry. Je sais ce que ma mère m'en a dit : un inspecteur sexiste, raciste, violent, bref hautement désagréable, et beaucoup de stupides gens ont ensuite été persuadés que ah bah oui ben Clint il est comme ça hein raciste et tout. Quand on n'est pas capable de saisir la différence entre acteur et personnage, hein...
Walt Kowalski n'est pas Dirty Harry. Ou peut-être que si, un peu. Walt Kowalski est un vétéran de la guerre de Corée, bourré de préjugés, cynique au possible. Tout ce qu'il veut, c'est vivre sa retraite peinard, avec son chien, sa maison, sa voiture fétiche. Sauf que son quartier est rempli d'immigrants, ce qui a tout pour lui déplaire. Ses nouveaux voisins, des Hmong, ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres.
Sauf qu'évidemment une suite d'événements va l'amener à revoir bon gré mal gré sa position...
Oui, le scénario est simple, presque classique. Mais c'est là tout l'art de maître Eastwood : prendre du simple, et en faire du compliqué. Du compliqué au niveau des émotions, déjà. Je sais très bien que tout le monde n'y est pas sensible, mais personnellement chaque film de Clint ou presque me touche, me remue, me fait réfléchir, et avant la fin je me retrouve en larmes (bon, d'accord, il y a aussi le fait que je suis très sensible et que je pleure très facilement au cinéma...). Gran Torino ne fut pas une exception... il m'a fallu bien du temps pour m'en remettre. Parce qu'encore une fois, c'est beau, et c'est touchant. Et même, parce que maître Clint sait faire autre chose que de me transformer en pleurnicharde, c'est drôle, par moments.
De Stephen Daldry
Avec Kate Winslet, Ralph Fiennes
2009
J'ai lu le livre il y a quelques années, et je l'ai adoré. L'histoire est très touchante, et c'est un autre regard sur la Seconde Guerre mondiale, qui nous change du "tout noir, tout blanc".
J'ai vu le film il y a plusieurs mois, dans un "cinéma mobile" en Irlande (comprendre : un camion avec un cinéma à l'intérieur, expérience très intéressante). Bizarrement, il ne sort que maintenant en France.
L'histoire, encore une fois fortement tronquée pour que ça garde quelque saveur, est celle d'un jeune étudiant allemand qui rencontre, dans les années 50, une jeune femme très secrète d'une vingtaine d'année son ainée, et qui vit avec elle une belle histoire d'amour. Or tout a une fin, et cette histoire là ne fait pas exception. Le jeune Michael aura néanmoins l'occasion de revoir la belle Hanna... dans des circonstances tout à fait inattendues.
Autant le dire tout de suite : le film est aussi beau que le roman. C'est sublimement interprété (Kate Winslet mérite son Oscar, c'est certain), la réalisation est soignée, subtile, le montage aussi. Evidemment, aucune adaptation n'est parfaite (et encore, il faut définir ce que serait une adaptation parfaite). Mais même quand on a lu le livre, on n'est pas déçu, loin de là.
A voir pour Kate Winslet, pour l'histoire, pour Ralph Fiennes aussi parce qu'il est toujours aussi beau. Et il faut aussi lire le roman.
De Alfred Hitchcock
Avec Anthony Perkins, Vera Miles, Janet Leigh
1960
Une autre légende du cinéma, encore une fois double : le film, et l'acteur. Le film, c'est le classique Psycho célèbre pour "la scène de la douche", mais aussi parce qu'il est terriblement angoissant, mine de rien. L'acteur, c'est Anthony Perkins, troublant Norman Bates.
Que dire, si ce n'est que là encore, 49 après, ça fait toujours aussi peur. Que les acteurs sont bien, mais on ne retient que Anthony Perkins, déroutant dès sa première apparition. Que le noir et blanc, c'est tellement beau. Et que non, la scène de la douche tant de fois reproduite et parodiée, elle n'est pas ridicule pour autant, elle est même sacrément prenante, mine de rien.
Et maintenant je me demande quels films tournés aujourd'hui produiront toujours la même impression dans 50 ans, quels réalisateurs seront retenus... j'ai ma petite idée, bien sûr. Mais c'est toujours drôle à imaginer.
De Liev Schreiber
Avec Elijah Wood, Eugene Hutz
2005
Je connaissais Liev Schreiber en tant qu'acteur (récemment, il a incarné Sabretooth dans X-Men Origins : Wolverine). Plus exactement, en tant que bon acteur dont je suis la carrière depuis que j'ai 14 ans. Aussi quand j'ai vu son nom sur un DVD, je n'ai pas hésité longtemps.
Everything is illuminated est inspiré d'un roman de Jonathan Safran Foer. Jonathan Safran Foer en est justement le héros, jeune juif américain qui se rend en Ukraine sur les traces d'un souvenir incarné par une photo. Sur cette photo, il y a son grand-père, aujourd'hui décédé, ainsi qu'une jeune femme, à l'époque de l'invasion nazie. Sur son chemin, Jonathan va entraîner une famille, qu'il va bouleverser au passage.
Ce film est étonnant. Etonnant visuellement, déjà : les couleurs, les paysages. Etonnant du point de vue de l'histoire, qui nous entraîne et nous déroute. Etonnants personnages auxquels on s'attache très facilement. Encore un film qui fait rire autant qu'il fait pleurer, et qui surprend toujours.
Je le conseille très fortement aux amateurs de perles rares. Liev Schreiber est décidément un homme de talent.
De Joe Wright
Avec Keira Knightley, James McAvoy
2008
Le nom de James McAvoy (le faune Tumnus dans Narnia, Last King of Scotland, Penelope...) aurait suffit à me convaincre de voir ce film. Ajoutez-y le nom de Keira Knightley, je ne suis pas rebutée. Multipliez par Joe Wright, à l'origine du très apprécié Pride and Prejudice avec la même Keira, et là, il me le faut.
Déjà, la réalisation. Une des raisons pour lesquelles j'adore Pride and Prejudice : chaque plan peut être étudié pour révéler un sens. Ici, c'est surtout le montage que j'apprécie, l'enchaînement qui au début peut être assez déroutant, mais qui permet de révéler peu à peu beaucoup de choses, et qui surtout s'accorde si bien avec la musique - même lorsqu'il ne s'agit que d'un simple bruit, celui d'une machine à écrire.
Les acteurs sont convaincants, et portent à merveille cette histoire, encore une fois loin de ce qu'on pourrait attendre à n'en voir que l'affiche et le titre (en français : "Reviens-moi", certes très belle phrase du film, mais qui quand on ne l'a pas vu donne un peu l'impression qu'il s'agit d'un truc à l'eau de rose, alors que non, surtout, surtout pas). Conclusion : ne vous fiez pas à la promo. (de toute façon, je crois bien qu'il ne faut jamais se fier à la promo).
Pas de truc à l'eau de rose, donc, mais plutôt l'histoire fascinante d'une passion, celle d'une jeune fille de famille aristocratique et du fils du domestique, passion dont est témoin la soeur de la première, qui dans son incompréhension de la chose va provoquer une tragédie. ... bon, d'accord, ça sonne mal, dit comme ça. Mais c'est aussi pour ça que je n'aime pas faire les résumés. Les trois quart du temps, ils trahissent le film.
De Frank Miller
Avec Gabriel Macht, Eva Mendez, Scarlett Johannson, Samuel L. Jackson
2008
Là encore, la promo m'a trahie... sauf que ce n'est pas une bonne surprise qu'elle a créée, mais une amère déception.
Au nom de Frank Miller, et d'après les graphiques et la bande annonce, je m'attendais à un film de l'envergure de Sin City : sexe, sang et style. Les cinq premières minutes, ça allait.
Puis arrive Samuel L. Jackson, qui incarne Octopus, la némésis du Spirit. Et je me retrouve face à un combat digne de ceux de Spidey dans les années 60. A savoir : plutôt ridicule. Dans les années 60 (apparemment, le comics The Spirit date plutôt des années 40) et sur papier, pas de problème. A l'écran ? Ouch, en fait, ça passe pas du tout. Du tout du tout. Les dialogues à la "je vais te détruire" et le côté un peu sur-joué n'aident pas.
Tout le long du film, il y a ce décalage entre le style visuel, que j'adore, et le scénario/les personnages/les dialogues, qui semblent sortis d'un mauvais film noir. En gros, je n'ai pas réussi à accrocher. A tel point que si j'avais été seule j'aurais sans doute arrêté en plein milieu, parce que je n'avais même pas envie de savoir la fin.
Je ne dirais pas que c'était très mauvais. En tout honnêteté, il y a aussi des bons côtés : les graphismes, principalement. Et les jolies filles. Mais malgré cela, je n'ai vraiment pas réussi à accrocher.
De Joe Carnahan
Avec Ray Liotta, Andy Garcia, Ryan Reynolds, Alicia Keys
2008
Là, en revanche, j'ai accroché, malgré le fait que je ne comprenais pas tous les dialogues (ça va vite, et je ne suis pas très familière avec le vocabulaire mafieux).
Avant tout, il y a le casting, un véritable bijou qui réunit tout plein de mes acteurs préférés... dans la famille des seconds rôles, je demande... on retrouve pas mal de monde issu des séries TV, et même quelques uns qui n'étaient pas connus à l'époque mais qui le sont un peu plus depuis (ce cher Captain Kirk, par exemple).
Pour résumer tout ça, disons qu'il y a un type, Buddy "Aces" Israel, qui a des choses à dire sur un autre type, parrain de la mafia, et qui de fait doit être impérativement protégé par le FBI et compagnie, et se retrouve au dernier étage d'un hôtel. Et bien sûr, un million est promis à qui ramènera sa tête, ce qui ameute les tueurs à gage. Genre, tout plein de tueurs à gage qui attaquent tous en même temps sinon c'est pas drôle.
Déjà, ça, quand on aime le genre, ça promet. Puis il y a les personnages, atypiques au possible, tous un peu dingues, c'est le moins qu'on puisse dire. La réalisation orchestre très bien tout ça. A la fin, on est un peu perdu, mais on a passé un bon moment. Et en prime, de la musique par Clint Mansell (Requiem for a dream, The Fountain). Que demander de plus ?