Sur
hp_slash_fr, le
calendrier de l'Avent se porte bien. Nous sommes à la moitié du défi et, chaque jour, nous avons le droit à un nouveau cadeau. Des fics surtout et toujours très sympas, beaucoup de pairings inédits ou de Sirius/Remus, que du bonheur !
Vendredi soir, c'était l'
atelier de la Lanterne Fringante. Je n'y ai pas participé ce soir-là, trop crevée -j'ai passé le week-end à dormir ^^'- mais je viens d'écrire un petit texte.
Dans le lien ci-dessus, vous trouverez deux ficlets : une de
miss_device (Anathema), un yuri sur Jean et Ororo (X-Men) et une sur Sakura Card Captor (Shaolan et Yukito), sur le thème "Laisse-moi te réchauffer les mains" de
missfolledingue (aka Latitefraisedesbois).
Voici mon texte, qui est un original gen.
Thème : Les joues rouges
Fandom : Original
Personnage : Un petit garçon, sa petite famille, et un homme bien mystérieux - GEN
Rating : G
Disclaimer : Tout à mouah ou presque... :p
Grommelant, le petit garçon se retourna puis plaqua ses mains sur ses oreilles. Il ferma les yeux fermement comme si cela pouvait l’aider à s’endormir immédiatement mais un nouveau ronflement résonna dans la pièce obscurcie. Grognant, cette fois-ci, Nicolas se redressa et jeta un regard furieux à la grosse forme endormie dans son lit. Parfois, il détestait sa grand-mère Josée ! Non seulement, la vieille femme l’avait poursuivie de ses assiduités toute la soirée, aidée de sa sœur Mathilde et sa belle-sœur Roberte, mais, en plus, elle ronflait alors qu’elle partageait la chambre de son petit-fils. C’est qu’elle aimait son Nicolas, Mémé Josée ! Elle le lui avait assez répété dans la soirée. Elle avait donc insisté pour être celle qui dormirait dans son lit alors qu’il dormait, lui, par terre sur un futon. L’enfant soupira. Il aurait préféré aller avec les filles, sa sœur et leurs deux cousines, mais les chipies n’avaient pas voulu de lui. Quand un nouveau barrissement s’éleva, Nicolas se leva, prenant une décision drastique. S’il voulait dormir, il n’avait pas le choix. Il ferait comme son papa, lorsqu’il se disputait avec sa mère, il irait dormir sur le canapé, dans le salon au rez-de-chaussée. Au moins, en bas, il n’aurait plus à subir ces agressions sonores !
Il prit sa couette et son oreille et sortit de la petite chambre. Nicolas connaissait bien la maison. Bien que jeune -il allait avoir neuf ans le mois prochain-, il avait quelques nuits d’insomnie, en particulier avant les rentrées à l’école. Ces nuits-là, il les passait à vagabonder, dans le noir, dans la maison. Il connaissait bien chaque recoin de sa maison.
Avant de descendre, il se dirigea vers la salle de bains. Là, il se soulagea puis se lava les mains. Dans le miroir, il put remarquer ses yeux fatigués et ses joues rouges. Il grimaça, mécontent. Encore une œuvre de Mémé Josée qui adorait lui pincer les joues tout en lui répétant qu’il était adorable ! Il détestait ça.
En silence et fatigué, il s’engagea dans l’escalier. Il se sentait de plus en plus soulagé à mesure qu’il approchait du salon. Il allait, enfin, pouvoir dormir sans être dérangé.
Cependant, alors qu’il entrait dans la pièce familiale, il s’arrêta. Le sapin, majestueux et illuminé, était chargé de cadeaux. Souriant, Nicolas s’enivra de cette vision. Il admira les présents plus beaux les uns que les autres et se demanda lesquels pouvaient être les siens. Ses parents avaient dû se décider à les placer en dessous du sapin avant le matin, pour que les enfants n’aient pas à attendre les adultes, moins lève tôt que les plus jeunes.
Alors qu’il se dirigeait vers l’arbre de Noël -juste pour regarder, bien sûr-, un léger son détourna l’attention de Nicolas. Dos à lui, un homme était courbé au-dessus du guéridon où se trouvaient les cookies et le verre de lait que son petit cousin, Philipe, avait tenu à laisser au Père Noël. L’homme était, d’ailleurs, habillé du costume rouge et blanc de l’habitant du Pôle Nord. Nicolas, étonné, s’éclaircit la gorge. L’homme se redressa d’un bond, comme pris en faute, puis se retourna. Le petit garçon put remarquer alors que l’homme possédait la panoplie complète du Père Noël, du bonnet aux bottes noires, en passant par la grosse ceinture noire, les petites lunettes rondes, la barbe blanche et les joues rouges. Nicolas fronça les sourcils en notant la moustache de lait et les miettes de cookies sur la barbe. Finalement, il écarquilla les yeux et sourit, reconnaissant la personne devant lui.
« Oncle Roger ! »
Soulagé, l’enfant se dirigea vers le canapé pour déposer son fardeau puis il marcha vers son parent.
« Alors, c’est toi qui joue le Père Noël ! Je le savais. Quand Mélanie le saura, elle sera verte. Elle était persuadée que c’était Papa qui se déguisait. »
Nicolas rit, bien heureux à l’idée de rabattre le caquais de sa grande sœur. Son oncle ne disait rien, le scrutant, perplexe. Le petit garçon en fut surpris, son parent avait l’habitude de toujours parler, c’était parfois, même, plutôt fatigant.
« Ça va, oncle Robert ? »
Lentement, celui-ci hocha la tête tout en continuant de le dévisager. Ce fut à ce moment-là que Nicolas se fit la remarque qu’il n’avait jamais vu que son oncle avait les yeux bleus. Un bleu très bizarre, vraiment très clair… Et puis, ces joues… Elles étaient vraiment bien rouges.
« C’est du maquillage sur tes joues ? »
Son oncle porta une main sur une de ses joues puis, finalement, sourit et hocha de nouveau la tête. Il sembla se détendre. D’un doigt, il désigna le sapin et d’une voix un peu différente, grave comme celle que devait avoir le vrai Père Noël, il avisa son neveu :
« Tu ne touches pas aux cadeaux, tout de suite, mon grand. Tu attendras les autres, hein ! »
Nicolas tourna la tête vers les présents et laissa échapper un gémissement de déception. Lui qui aurait voulu justement y jeter un petit coup d’œil. Sous le regard bienveillant et amusé de son oncle, il finit par acquiescer à contre cœur. L’homme parut s’en réjouir. Au moment où il allait parler de nouveau, un bruit de cloches se fit entendre. Le petit garçon fronça les sourcils. Le son avait été léger cependant, il l’avait bien entendu. Son oncle parut s’agiter. Il se dirigea vers lui et le conduisit au canapé. Là, il l’enjoignit à se coucher. Nicolas se laissa faire, sans ronchonner. La fatigue l’avait, enfin, rattrapé, il avait bien envie de dormir. Son oncle le borda et Nicolas lui sourit. Ses yeux papillonnèrent. Il avait dû s’endormir très vite et se mettre rapidement à rêver car il crut voir, à travers ses paupières mi-closes, son oncle se pencher dans l’âtre de la cheminée et y disparaître…
Le lendemain, c’était sa mère qui l’avait réveillé. Elle ne l’avait pas sermonné, bien consciente des problèmes de ronflement de sa propre mère. Nicolas avait pu ouvrir un cadeau avant l’arrivée des autres enfants. Dès que son petit cousin avait posé un pied dans le salon, tous les présents avaient été distribués. Il n’y avait plus maintenant, sous le sapin, que des morceaux de papiers de toutes les couleurs et des boîtes vidées de leur contenu.
Ce ne fut que bien plus tard, après que Nicolas ait joué très longtemps avec son nouveau jeu vidéo, qu’il se rappela d’aller discuter avec son oncle à propos de leur rencontre. Cependant, aucun son ne parvint à sortir de sa bouche quand l’homme posa ses yeux sur lui. Des yeux verts comme ceux de son père. Des yeux verts plutôt sombres.
Nicolas ne comprenait pas. Qui avait-il pu voir cette nuit-là ? Il eut peur d’un coup et si c’était un voleur ? Il l’avait peut-être interrompu ? Devait-il en parler à ses parents ? Rien ne semblait avoir disparu. Avait-il rêvé ?
Il n’eut pas la réponse à ses questions. Il n’osa jamais en parler à ses parents. Il décida d’attendre. Après tout, l’année prochaine, il pourrait faire la même chose, descendre jusqu’au salon pendant la nuit de Noël… et peut-être trouverait-il, de nouveau, le Père Noël en train de manger les petits gâteaux qu’ils lui avaient laissé ?