J'ai fini de publier mes sept fics Gil/Nick pour
7_liens, avec le set A. J'ai bien l'intention de m'attaquer aux deux autres sets mais je vous en reparlerai plus tard. ^^
Titre : Vaincre les derniers fantômes
Fandom : CSI
Pairing : Gil Grissom/Nick Stokes
Rating : PG
Disclaimer : ... >_<
Ndla : Surc le thème Tempête (thème 3 du Set A). Suite du drabble précédent :
Son sourire. Cette ficlet met une fin a la petite histoire ainsi créée.
Tout est Xposté sur
7_liens.
Dehors, la pluie s’était faite moins violente. Elle continuait de tomber mais les gouttes étaient plus fines. Le vent s’était définitivement calmé, tombant progressivement quelques heures plus tôt. Plus aucun objet ne volait dans la rue. Ils étaient éparpillés sur la chaussée et les trottoirs, fracassés, fatigués par la distance parcourue. Nick ne se rappelait pas qu’il y avait eu une boîte aux lettres bleue dans le jardin de sa voisine…
L’homme décolla son visage de la fenêtre. Vegas l’avait peu habitué à ce genre de tempête. Il en avait connu quelques-unes, gamin. Il en avait d’ailleurs gardé un bon souvenir : sa famille rassemblée dans le cellier, son grand frère leur racontant, à ses sœurs et à lui, des histoires qui faisaient peur, sa mère se serrant dans les bras de son père, l’école fermée le lendemain matin… Bizarrement, il se sentait moins joyeux ce matin-là.
Il n’avait pas pu partir travailler la veille au soir. Il avait bien essayé mais il n’avait même pas réussi à aller jusqu’à sa voiture. Il avait évité de peu le panneau de vente de la maison d’à côté… Le téléphone avait été coupé, le réseau était saturé. Il s’était éclairé aux bougies. Il avait eu l’impression de se retrouver dans une ville assiégée.
Assis sur son canapé, il soupira. Maintenant que le temps était plus clément, il pouvait aller jusqu’au labo. Ce n’était pas l’heure à laquelle il commençait son service habituellement, mais il avait l’impression qu’on ne le lui reprocherait pas. Il pourrait même avoir la chance d’y trouver encore son amant… s’il n’était pas occupé avec…
Il se redressa vivement. Tout plutôt que de rester encore une heure enfermé dans cette maison. En quelques semaines, ce qui était avant son foyer, n’était plus qu’un endroit vide de sens pour lui. Il vivait pratiquement chez Grissom. La nourriture qui lui restait n’était que des conserves qu’il avait réussi à réchauffer tant bien que mal. Il crevait de faim.
Il sortit rapidement. Miraculeusement, sa voiture n’avait pas subi de dégâts importants, à part quelques bosses et des éraflures. Il était déjà heureux de voir qu’elle était toujours à l’endroit même où il l’avait garée. Il laissa brièvement éclater sa joie quand il l’entendit démarrer sans trop de difficultés.
Durant le trajet, qui lui prit plus de temps, il ne put empêcher ses pensées de tourner en rond.
Quand il était arrivé, la veille, après le boulot, il l’avait vue… Sara… Sara était devant la porte de Gil… Il avait imaginé, pendant de délicieuses secondes, se garer, descendre et ouvrir la porte à la jeune femme avec sa propre clé mais, il savait qu’il n’avait pas à se mêler de leurs affaires. Gil et Sara avaient beaucoup de choses à se dire et à régler. Son cœur se crispa douloureusement. Il espérait simplement qu’ils n’avaient pas décidé d’oublier tous leurs différents et ce qui les avait éloignés pour reprendre là où leur histoire s’était arrêtée. Merde ! Il ne voulait pas être laissé de côté. Il aimait trop Gil, il ne voulait pas rompre.
Cependant, il était parti. Il avait redémarré pour ne pas voir les différentes expressions qui se succéderaient sur le visage de Griss quand celui-ci ouvrirait la porte. La surprise, la perplexité, la joie, le soulagement, le bonheur… Nick avait imaginé des dizaines de milliers de scénarios ces dernières heures, enfermé dans sa maison silencieuse, vivant une autre tempête, à l’intérieur de sa tête. Son nom était Sara et elle balayait toutes ses certitudes, détruisant tout sur son passage.
Et si le temps avait surpris Sara chez Gil ? Si elle avait été obligée de rester chez l’homme pour s’abriter ? Que s’était-il passé alors qu’ils étaient seuls ?
Il sursauta quand il entendit son portable sonner. En quelques heures, il avait réussi à en oublier sa sonnerie.
Après avoir raccroché, il tourna à gauche à la prochaine bifurcation. Il savait qu’il n’allait pas chômer, ces prochains jours… cependant, il avait été appelé pour une mort qui n’avait rien de « naturelle », car il doutait qu’une tempête sache utiliser une arme à feu…
Il ne retourna au labo que le lendemain en fin d’après-midi. Il était épuisé mais il allait devoir travailler jusqu’au petit matin. Il n’avait pas vu Grissom. L’homme avait essayé de le joindre à plusieurs reprises mais ce n’était jamais le bon moment. Et puis, Nick avait peur de ce qu’il allait entendre.
Le brun se passa une main lasse sur la nuque. Il donnerait tout pour une bonne nuit de sommeil.
« Tu pourrais rentrer quelques heures pour te reposer. Je te couvre. »
Il se retourna vers l’entomologiste, qui refermait la porte du vestiaire derrière lui. Il secoua la tête, négativement.
« - Je ne peux pas. Je dois aider Greg à analyser les fibres trouvées sur la victime. »
Il sentit plus qu’il ne vit son amant s’asseoir à ses côtés.
« - J’ai essayé de t’appeler…
- Je suis désolé… je n’ai pas pu répondre… je… »
Il soupira, exténué.
« C’était un véritable bazar, là-bas… Je n’ai pas eu le courage de…
- Tu n’as pas à te justifier. J’étais juste… inquiet.
- Ne t’inquiète pas ! Greg et moi, nous avons fait du bon boulot. La scè…
- Non, tu ne comprends pas. J’étais inquiet pour toi. Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis le début de la tempête. J’ai voulu aller voir te chercher mais, je n’ai pas réussi à sortir ma voiture de l’allée… J’ai passé mon temps à t’imaginer… j’étais très très inquiet…. »
Nick scruta le visage de son amant. Ses traits étaient tirés et une lueur opaque obscurcissait son regard. Il fut touché de plein fouet par la préoccupation de Gil. Il ne ressemblait pas à un homme qui avait passé une partie de sa journée à se réconcilier avec une ancienne petite amie.
Oubliant où ils se trouvaient, Nick encercla la taille de son aîné de ses bras et le serra contre lui.
« J’ai eu si peur, Nicky, quand je ne t’ai pas vu rentrer à la maison. Quand Jim m’a dit qu’il t’avait eu au téléphone, je n’ai eu qu’une envie : foncer te retrouver. Mais bien sûr, ce n’était pas raisonnable, cela n’aurait pas été responsable… Si Catherine n’avait pas été là… »
Le Texan sourit en imaginant son amant risquant sa carrière pour venir le retrouver sur une scène de crime surpeuplée…
« - Je vais bien, Gil. Je vais très bien. Tu m’as manqué toi aussi…
- Pourquoi ? Pourquoi n’es-tu pas rentré à la maison ?
- J’étais chez moi. »
Le froncement de sourcils du plus vieux le surprit puis il comprit. Pour Gil, sa maison à lui était devenue la leur. Il ne se souvenait même plus que Nick avait une autre adresse. Celui-ci sourit, encore plus rassuré.
« - Tu l’as vue, n’est-ce pas ? C’est pour ça que tu n’es pas resté…» l’interrogea le plus vieux.
Nick baissa la tête, mal à l’aise. Il ne voulait pas avoir cette conversation, mais l’autre homme ne lui en laissait pas l’opportunité. Il acquiesça.
« - J’imagine que ça a dû te faire bizarre de la trouver derrière ta porte ? De quoi avez-vous parlé ? »
Le silence qui accompagna ses paroles le rendit nerveux. Le brun se sentait fébrile sous les pupilles attentives de son amant.
« - Je n’étais pas là, Nick. J’étais parti faire des courses. Maintenant que tu as la clé, je n’ai plus besoin de t’attendre. Il n’y avait plus rien pour le petit-déjeuner, je voulais aller chercher des aliments frais et te surprendre avec un vrai repas. Je sais à quel point tu aimes quand je fais cet effort…
- Vous… Tu ne lui as pas parlé ? »
Gil le fixait, grave. Il sortit une enveloppe de sa poche.
« - J’ai trouvé ça sur le paillasson. J’ai cru d’abord que c’était toi qui l’avais laissé. »
Nick secoua la tête quand son amant lui tendit la lettre. Cela ne le concernait pas, mais le regard insistant de son amant et sa curiosité un peu malsaine le firent capituler. Le billet le déçut. Sara demandait juste à Gil de l’appeler. Elle lui avait laissé son nouveau numéro.
« - Tu lui as téléphoné ?
- Non. »
Nick était surpris. Il ne saisissait pas vraiment. Il avait toujours eu la sensation que Gil attendait qu’elle revienne. Maintenant qu’elle était là, il avait cru qu’il serait relégué au passé, qu’on lui ferait comprendre qu’il avait été un bon moyen de passer le temps mais, qu’il fallait qu’il retourne chez lui, qu’il n’avait plus aucune utilité. Il ne s’était pas rendu compte avant cet instant à quel point il avait peu confiance en l’avenir de leur relation. La main chaude de l’entomologiste glissa sur son dos.
« Je ne t’abandonnerai jamais. Pas maintenant que je t’ai trouvé. C’était toi que je cherchais toutes ces années et je ne m’en étais même pas aperçu… Mais, à présent que je t’ai, je te garde. Tu es à moi. Avec Sara, c’était un beau rêve… Comme tu me l’as déjà fait remarquer, elle et moi, nous nous sommes tournés autour toutes ces années… et pour obtenir quoi au final ? Un véritable gâchis. Nous ne nous sommes jamais compris. Nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre. Toi et moi, c’est différent. Je me sens bien. Comme jamais je ne l’ai été. Reste avec moi. »
Bouleversé, Nick sourit. Il se maudit d’être aussi sentimental. Gil déposa un baiser sur son front pour le consoler.
« Installe-toi définitivement chez moi, Nicky… »
Ce dernier hocha la tête, en psalmodiant des « oui » presque silencieux.
Ils s’embrassèrent lentement, assis sur le banc dans les vestiaires. Ils se fichaient qu’on puisse les voir. Ils étaient enfin bien tous les deux.
La tempête était finie pour Nick. Le calme était revenu en lui. Le fantôme avait disparu. Il n’y avait plus personne pour les hanter. Bien sûr, ils rencontreraient encore des difficultés mais, l’essentiel avait été dit.
Ils étaient maintenant liés.