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[repost] FMA - équipe Mustang - PG | Pari perdu

Jan 26, 2010 19:14

Titre : Pari perdu
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist, 1er anime
Personnages : Cain Fury, Jean Havoc
Genre : lose
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, Square Enix, Studio Bones ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Note : regardeeez, je peux quand même les écrire en gen ! comme d’honnêtes camarades !
Thèmes #19 et 26, " mort de fatigue et mort de faim" pour 30morts
Continuité : si l’épisode 37 de la 1ère série était parti en vrille
Nombre de mots : 1500

***
C’est un monde blanc, tout blanc. Rien à voir, rien à entendre, rien à ressentir. Rien qu’un monde blanc tout vide, rien d’autre, à peine une bulle qui flotte, même pas sa conscience, noyée dans ce néant.
Juste, une odeur de désinfectant et un goût amer qui traîne quelque part au milieu de ce rien.
Qui lui laisse comme une envie de vomir.
Et à côté, une envie de pleurer, venue de nulle part.
Et surtout, cette envie de dormir, juste dormir, se fondre dans le blanc, oublier tout le reste. Il se sent épuisé comme jamais.
Des souvenirs venus de nulle part et embrumés lui disent que ça dure ainsi depuis des jours et des jours, déjà.

Il y a des gens en blanc qui passent et repassent près de lui, qui parlent, entre eux ou à lui, sans qu’il retienne ce qu’ils disent. Tout ce qu’il arrive à ressentir d’à peu près cohérent, c’est qu’il se sent mal.

Le monde se remet à peu près en place quand la porte s’ouvre sur une silhouette, un visage familier. Uniforme, bureau, cigarettes et je-m’en-foutisme. Sous-lieutenant Havoc, se rappelle-t-il. Avec un sourire un peu embêté.
« Salut. »
Le grand soldat blond se rapproche, s’assied au bord du lit.
« Je passais juste prendre des nouvelles, mais on m’a dit que tu t’étais finalement réveillé. Tant mieux, non ? Tu te sens comment ? »
Pas bien. Il a toutes les peines du monde à se redresser sur les coudes, il n’est pas sûr d’arriver à parler. Il se sent fatigué, très fatigué, malade et nauséeux, et il ne se rappelle même plus comment il s’est retrouvé dans cet hôpital ni pour quoi. Pourtant, il lui semble que quelqu’un, médecin ou infirmière, a dû lui dire à un moment ou l’autre…
« Pas… au mieux de ma forme… »

Havoc hoche la tête. Apparemment, ça doit ne doit pas être surprenant, mais quant à comprendre lui-même ce qui arrivait… tout reste flou.
« Est-ce que je suis resté inconscient longtemps ?
- À peu près deux jours maintenant, je dirais. »

Avec ça, il devrait pouvoir essayer de se rappeler. À quelle date s’était-il arrêté, déjà ? qu’est-ce qu’il faisait, avant de décrocher du monde ? Cain commence à rassembler des bribes de mémoire, et ce qu’elles dessinent ne lui plaît pas.
Le voyant plongé dans ses réflexions, Havoc s’inquiète.
« Ça ne va pas ? »
Non, pas du tout, en fait.
« Je ne suis pas sûr. Qu’est-ce qui m’est arrivé, exactement ? »

Havoc le contemple un instant en silence, indéchiffrable. Plutôt mauvais signe.

« Tu te souviens pas ? »
Il secoue la tête.
« Non. Je sais que j’ai fait un malaise, mais je ne me rappelle pas ce qui s’est passé. »
Il se sentait mal, c’est sûr. Pour ce qui lui revient en tête…

Ça faisait des jours, mais il ne s’y habituait pas. La faim commençait à lui donner la nausée… d’ailleurs ça lui donnait une bonne excuse pour ne rien avaler le matin : il se sentait trop mal pour absorber quoi que ce soit de solide. C’était toujours ça de moins à compter.
Il lui semblait pourtant, on lui avait dit, qu’au bout de quelques jours de jeûne la sensation de faim disparaît. Soit il s’est trompé, soit c’est juste parce qu’il ne jeûnait pas complètement, et qu’à chaque maigre repas avalé, il remettait les compteurs à zéro.
De temps en temps, les couleurs s’effaçaient, le monde virait au gris clair. Ou des taches de lumière et de couleur clignotaient à la périphérie de son champ de vision.
Mais entre ça et le flou blanc de tout à l’heure, rien.

« Comment dire… tu marchais déjà au ralenti depuis le matin. »
Oui, ça il en avait bien conscience. Comme si ses muscles étaient devenus tout mous et étaient à peine capables de faire bouger son corps, pourtant pas bien lourd.
« C’est sûr que t’avais pas l’air bien, mais… »
De toute façon, il ne voulait pas que ses collègues s’en soient aperçus, de l’état lamentable dans lequel il était vraiment.
« On a sans doute pas fait gaffe à quel point. Si t’étais malade, t’aurais dû rester chez toi, non ? »
Non, il ne pouvait pas se le permettre. Il ne pouvait pas. Au contraire même. Ces derniers temps, il cumulait même autant d’heures supplémentaires qu’il pouvait. Si seulement ça pouvait lui rapporter une prime…
« À un moment, je sais plus pourquoi exactement, t’as voulu te lever. C’est là que tu t’es mis à plus tenir debout. T’as cherché à te rattraper au bord du bureau, et puis paf ! par terre. »

Il se sent de nouveau malade, de honte, d’entendre ça et d’imaginer la scène.
« C’était… flippant. Tu nous as fait la totale : blanc comme un linge, yeux révulsés, bave… t’as même eu ces espèces de tremblements, quand on a voulu te faire réagir… mince, j’ai bien cru que t’allais nous claquer entre les pattes ! »
En temps normal, il se serait senti les joues brûlantes. Là, il ne pense plus être capable de rougir ; même plus la force pour ça. La question suivante refuse encore de sortir ; qu’importe, le sous-lieutenant poursuit de lui-même :
« Qu’ess’ tu voulais qu’on fasse, on a appelé les secours, ils sont venus te ramasser… Enfin, il paraît que ça n’était pas si grave et que ça va aller, maintenant ? »
Fury hoche la tête, toujours mal à l’aise.
« Heeeey, mais fais pas cette tête, va, personne ne t’en veut ! »

Il a quand même du mal à relever les yeux, à oser croiser son regard. Pourtant, il n’y rencontre que de la gentillesse, et un peu d’inquiétude.
« Bon, d’accord, concède finalement Havoc, Mustang était furieux, lui et Hawkeye cherchent à faire interdire les paris et les jeux d’argent, mais bon sang, tu ne vas te blâmer pour ça maintenant ? »
Si. Il s’en veut. Il a honte. Il voudrait disparaître.
Havoc le regarde toujours d’un air un peu attristé, et ça lui donne encore envie de pleurer sans raison.
« OK, je peux pas vraiment dire « c’est pas ta faute si t’es malade » puisque bon, je sais pas pourquoi tu t’es embarqué là-dedans… enfin… dis, si tu sais qu’à chaque fois tu te fais plumer, pourquoi t’acceptes de jouer ? »
Parce qu’il n’a pas le choix. Il est obligé de participer à ces jeux, faire comme tout le monde, s’il veut être accepté. Et maintenant, si par sa faute, à cause de son imprévoyance, ça devenait interdit, on allait le détester…

Le silence retombe, lourd. Fury garde obstinément les yeux fixés ailleurs. Havoc finit par détourner aussi le regard. Il a l’air de ne plus savoir ce qu’il fait, là, dans cette chambre d’hôpital, d’être tombé là par erreur. Il se passe la main dans les cheveux, cherchant quelque chose à dire.
« Mince, maugrée-t-il, je suis sûr qu’on m’avait demandé de te passer un message si jamais t’étais réveillé, mais je ‘me rappelle plus quoi… et puis ‘faut que j’y aille, j’ai des tas de trucs à faire. Donc bon, on va dire que si j’ai oublié, c’est que c’était pas si important. »
Cain ne comprend pas pourquoi exactement, mais cette réflexion en l’air le blesse, redouble son mal-être. Elle lui laisse l’impression qu’on ne le considère comme trop insignifiant pour mériter un peu d’attention. Puis une deuxième pensée s’impose, celle qu’il s’agissait de reproches et que Havoc les tait volontairement par pitié pour lui, et Cain se déteste de penser ça.
Mais déjà Havoc s’est levé ; il ne faut que quelques pas à ses grandes jambes pour l’amener jusqu’à la porte. Sur le point de sortir, il agite négligemment la main.
« Bon, à plus. Retape-toi bien, Petit. »

Au moment d’ouvrir la porte toutefois, il s’arrête brusquement et claque des doigts :
« Ah oui, ça me revient ! »
Havoc se retourne pour lui faire face, enfin content de lui :
« Le Colonel et Farman se sont occupés de tout, t’as pas à t’inquiéter des frais d’hospitalisation et ce genre de trucs. Alors, j’ai pas du tout l’habitude de ce genre de situation, je sais pas si c'est la procédure normale ou s’ils ont trafiqué quelque part, mais voilà. Tu peux te reposer peinard, tout va bien. Bon, ben cette fois je file, hein. »
Et avec un dernier salut, il disparaît, laissant Fury seul.

Seul avec le souvenir qu’une fois de plus, il s’est laissé entraîner à parier avec Farman et Breda, qu’il a bêtement perdu toute sa solde, qu’il s’est vu incapable de tenir jusqu’à la paie suivante et que cette fois, les choses ont vraiment dérapé hors de son contrôle. Et maintenant, miné par la culpabilité autant que par la fatigue et l’inanition, il a l’impression qu’il a fichu sa vie en l’air sur un coup de tête…

perso: fma - fury, fandom: fullmetal alchemist, perso: fma - havoc, rating: g-pg, type: fanfic, fandom: fma - 1st anime, pairing: aucun

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