[repost] FMA - anonyme - G | Banc de torture et planche de salut
Titre : Banc de torture et planche de salut
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnage : un gratte-papier anonyme ; ça pourrait être Farman plus jeune, avant qu’il ne soit muté au Tribunal militaire dans le 1er anime
Genre : gen
Gradation : G / K
Légalité : propriété d’Arakawa Hiromu, je ne cherche ni à en tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : 2#o6, « Un nombre, une lettre / Mon amour, Je suis ici, dénué de nom. / Tu es carbone et bois tendre. // Écris mon existence » pour 52_saveurs
Nombre de mots : 400
*
Numéros de dossier, clés de classification. On en voit défiler, des mots et des nombres sans fin, quand on travaille dans la branche logistique. Toute la journée à la paperasse. Ou plutôt, toute la journée sur son bureau, dissimulé sous les piles de papier, support fidèle et instrument de torture à la fois, comme le banc de nage d’une galère. Mais je l’aime, mon bureau. On a beau n’être que des gratte-papier sans identité, une oreille qui reçoit les ordres et une main qui les exécute, sans épaisseur autre que celle des dossiers que l’on rend, sans intérêt hors de que l’on note sur les pointillés administratifs, on n’en a pas moins la conscience de ce que l’on fait.
Gentil bureau, solide, qui ne bronche ni sous le poids des archives à compulser, ni sous les coups qu’on lui donne parfois, exprès ou non, un bon coup de poing dans un mouvement d’humeur ou un coup de genou à s’y cogner en passant trop vite trop près… et pourtant doux sous la main quand tu réapparais à la fin de la journée, libéré de ta couverte de papier mort ça a été vivant, du bois, ça se sent encore quand on le touche.
Bois tendre, on l’appelle, le conifère choisi pour son imputrescibilité, sa maniabilité, et aussi, malgré le nom pour celui-ci, sa résistance. Oui, oui, je sais ça : j’ai déjà traité des commandes de bureaux pour une autre section même si on ne retient pas tout ce qui nous passe entre les mains - les quantités de viande pour la cantine ou les troupes à envoyer sur la frontière Ouest ou la prochaine unité inspectée- les détails qui nous concernent directement, on s’en souvient.
Mon bureau, il fait partie de moi. Conçu pour être une extension du tâcheron administratif, il prend toute la place. C’est en fait le gratte-papier qui devient une excroissance du bureau, à force. Avec toutes les heures du jour passées vissé derrière, on forme un tout. Je parie que l’adjudant qui nous régit ne fait plus la différence entre eux et nous. Chaque fois qu’on prend une pause, il s’étonne de nous voir nous séparer du bois et nous en éloigner, comme ça.
Ça pourrait être une idée terrible en soit, ça, que mon bureau soit devenu toute ma vie. Mais bon, on n’a pas le temps pour y penser, on a des gestions de stocks à vérifier.
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnage : un gratte-papier anonyme ; ça pourrait être Farman plus jeune, avant qu’il ne soit muté au Tribunal militaire dans le 1er anime
Genre : gen
Gradation : G / K
Légalité : propriété d’Arakawa Hiromu, je ne cherche ni à en tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : 2#o6, « Un nombre, une lettre / Mon amour, Je suis ici, dénué de nom. / Tu es carbone et bois tendre. // Écris mon existence » pour 52_saveurs
Nombre de mots : 400
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Numéros de dossier, clés de classification. On en voit défiler, des mots et des nombres sans fin, quand on travaille dans la branche logistique. Toute la journée à la paperasse. Ou plutôt, toute la journée sur son bureau, dissimulé sous les piles de papier, support fidèle et instrument de torture à la fois, comme le banc de nage d’une galère. Mais je l’aime, mon bureau. On a beau n’être que des gratte-papier sans identité, une oreille qui reçoit les ordres et une main qui les exécute, sans épaisseur autre que celle des dossiers que l’on rend, sans intérêt hors de que l’on note sur les pointillés administratifs, on n’en a pas moins la conscience de ce que l’on fait.
Gentil bureau, solide, qui ne bronche ni sous le poids des archives à compulser, ni sous les coups qu’on lui donne parfois, exprès ou non, un bon coup de poing dans un mouvement d’humeur ou un coup de genou à s’y cogner en passant trop vite trop près… et pourtant doux sous la main quand tu réapparais à la fin de la journée, libéré de ta couverte de papier mort ça a été vivant, du bois, ça se sent encore quand on le touche.
Bois tendre, on l’appelle, le conifère choisi pour son imputrescibilité, sa maniabilité, et aussi, malgré le nom pour celui-ci, sa résistance. Oui, oui, je sais ça : j’ai déjà traité des commandes de bureaux pour une autre section même si on ne retient pas tout ce qui nous passe entre les mains - les quantités de viande pour la cantine ou les troupes à envoyer sur la frontière Ouest ou la prochaine unité inspectée- les détails qui nous concernent directement, on s’en souvient.
Mon bureau, il fait partie de moi. Conçu pour être une extension du tâcheron administratif, il prend toute la place. C’est en fait le gratte-papier qui devient une excroissance du bureau, à force. Avec toutes les heures du jour passées vissé derrière, on forme un tout. Je parie que l’adjudant qui nous régit ne fait plus la différence entre eux et nous. Chaque fois qu’on prend une pause, il s’étonne de nous voir nous séparer du bois et nous en éloigner, comme ça.
Ça pourrait être une idée terrible en soit, ça, que mon bureau soit devenu toute ma vie. Mais bon, on n’a pas le temps pour y penser, on a des gestions de stocks à vérifier.