Titre : Conciliation
Auteur :
ylgBase : Saiyûki
Personnages/Couples : Cho Hakkai, Sha Gojyô, Cho Kanan
Genre : développement ?
Gradation : PG~13 / T-
Légalité : propriété de Minekura Kazuya, je ne cherche ni à en tirer profit ni à manquer de respect.
Thème : o2#o8, «
Styles de vie » pour
10_choixAvertissements : rappel de l’histoire de Gonou et Kanan
Continuité/Spoil éventuel : etc etc je le dis et je ne le fais toujours pas, mais il serait plus que temps que j’ajoute ces fichus liens ! genre, avant l’année prochaine ?
Nombre de mots : 1250
***
Ça marchait bien autrefois malgré leurs différences - Gonō et Kanan d’abord, Hakkai et Gojyō ensuite. Deux à deux. Ça demandait des discussions, des concessions. Et ça marchait.
Et maintenant... deux contre un, ou trois ensemble, ça n’est pas additionner mais démultiplier les relations, les problèmes potentiels. Ça serait trop beau qu’ils se complètent tous si bien que les difficultés s’annulent toutes seules, évidemment.
Dans d’autres circonstances, Kanan et Gojyō se seraient bien entendus. Hakkai y a déjà pensé par le passé ; il le pense plus fort encore maintenant. Gojyō se dit la même chose mais a encore un peu peur de cette pensée. Car, dans d’autres circonstances… auraient-ils pu seulement se rencontrer ?
À l’époque, pour Gonō et Kanan, il n’y avait pas de place pour quiconque à part eux deux. Aujourd’hui qu’ils ont été forcés de prendre de la distance, il n’est pas certain qu’ils acceptent si facilement un nouveau retournement de situation.
La barrière principale à la rencontre entre Gojyō et Kanan c’est cette couleur rouge. Elle arrive à le voire comme un individu, désormais, d’accord : comme lui-même et pas juste cette couleur qui l’entache. Elle découvre ce qu’il y a dessous. Seulement, elle n’arrive pas encore à oublier entièrement ce qu’il y a derrière. Ça viendra peut-être avec encore du temps ?
Car elle n’a pas envie du tout de se laisser bloquer par des fantômes. Avec un peu de retard, Kanan démontre enfin la même volonté que son frère, le désir de laisser derrière, de force s’il le faut, la douleur du passé. De ne plus laisser la tragédie qui l’a anéantie une fois la définir. Puisqu’elle n’a pas su la finir pour de bon…
Kanan se souvient du temps d’avant, du temps d’avec Gonō. Ils vivaient leur amour libre, leur amour fou, cachés sous des apparences sages d’un jeune couple adorable : leur sombre secret. Ils arrivaient si bien à faire semblant de ne se soucier de rien
Aujourd’hui encore elle pense qu’ils s’étaient suffisamment bien cachés, que personne n’a deviné. Elle prétendait que même si on les avait découverts, elle ne s’en serait pas souciée. Que ça ne regardait qu’eux. Qu’elle aurait continué à être la femme de Gonō envers et contre tout et tant pis pour les gens qui n’auraient plus vus en eux que le frère et la sœur.
Elle pense encore que le jour où l’on l’a livrée comme tribut à Hyakugan Maō, c’était encore à cause de ça : deux orphelins, un couple d’étrangers, sans attache. Les villageois prétendaient faire souffrir le moins possible de personnes en la désignant, elle qui n’avait d’autre famille que Gonō et si peu d’amis. Que… que ça n’était pas en punition. Qu’ils ne savaient pas à quel point Gonō était sa famille. Elle ne saura jamais. Elle ne veut pas savoir.
Le fait est qu’aujourd’hui, elle s’est quand même mise à se soucier, malgré elle, du regard des autres, et à détester ça. Maintenant, elle découvre ce que Gonō a vécu pendant toutes leurs années de séparation : la peur de s’attacher.
Elle est toute prête à vivre dans la même maison, mais plus à partager son cœur. Quant à son corps…
Sans comprendre pourquoi, alors même qu’il l’inquiète encore, elle est de plus en plus tentée par Gojyō. Gojyō qui professait si fort son manque d’attaches pendant tout leur voyage et qui se tait bizarrement depuis qu’ils sont arrivés. Gojyō qui prétendait n’en plus pouvoir d’attendre de passer de nouveau la nuit avec des filles, et qui n’en a ramené aucune chez eux depuis leur installation, qui n’a jamais découché la nuit entière non plus.
Gojyō qui s’est découvert une nouvelle attache… il en est le premier surpris et ne sait pas encore quoi en faire.
Il est incapable de proposer à haute voix, pour de bon, clairement, mais ses regards, ses gestes en disent long. Hakkai sait et ne dit rien. Kanan les reconnaît pour ce qu’ils sont. Du temps d’avant Gonō, elle en aurait peut-être profité. Aujourd’hui, elle ne sait plus trop.
Demander,
» Voudrais tu me faire oublier ?
» Oui mais non, parce qu’ensuite c’est autre chose qu’il faudrait oublier et qu’on ne pourra pas.
Jusqu’ici, Gojyō s’est tenu à un credo : jamais d’attaches.
Si on ne se revoyait plus jamais, si tu comptais me jeter de ta vie juste après, pas de problème.
Mais il l’a dit lui-même à leur première rencontre : la seule limite qu’il s’impose c’est, pas les sœurs et pas les copines de ses amis. Et d’amis il n’en a qu’un seul vrai de vrai, et il est là juste à côté d’eux. Toujours silencieux.
La solution, en tout cas une solution possible, Hakkai croit l’avoir mais ne veut pas être celui qui la donnera. Il voudrait qu’ils le découvrent par eux-mêmes. Venant de lui, il n’a pas confiance dans sa justesse. Venant d’eux, il l’acceptera sans sourciller.
Donc… quelque chose de différent, de nouveau : s’engager l’un avec l’autre ? Le pourraient-ils ?
Ça serait avec la bénédiction étonnée de Hakkai. Lui qui aimerait tant avoir une famille, un couple normal… il a appris à son corps défendant que la normalité n’était pas pour lui. Il est prêt à le vivre par procuration en étant simplement témoin, sans s’immiscer. Sans rien imposer. Mais… sans plus arriver à se retirer, à s’éloigner, à leur donner vraiment l’espace dont ils pourraient avoir besoin. Et que de toute façon ils ne voudraient pas leur donner : pas question qu’il les abandonne comme ça !
Il y aura forcément des racontars. Seront-ils capables d’affronter le qu’en-dira-t-on cette fois-ci, échaudés après la précédente, ou se trouveront-il à nouveau la force de ne plus s’en faire du tout,
Complètement blindés désormais ? Ce qui est sûr c’est qu’ils en ont tous assez d’être jugés.
Car qu’est-ce que ça peut leur faire, aux gens, avec qui on couche ou on ne couche pas, tant que ça n’est pas eux ?
Tiens. Voilà. Rien que pour emmerder ce monde, Kanan est prête à céder. Elle n’est pas une fille perdue, elle est une fille libérée. Gojyō n’en est plus loin non plus. Le coureur va finir par se ranger, si ça se trouve. Et Hakkai…
Cette fois non plus, ils n’ont dit à personne au village qu’ils étaient frère et sœur. Kanan est libre de choisir l’un ou l’autre ou même les deux, et des amants de passage peut-être aussi si ça lui chante. Tout comme Gojyō ramènera peut-être de nouveau des filles. Une fois la machine remise en route, il se rappelle combien il aime décidément trop ça : la diversité. La fidélité c’est quelque chose de trop nouveau ; il n’est pas encore capable de s’y tenir. Il ne le fera peut-être jamais.
Il va essayer, quand même. Parce qu’il découvre maintenant l’étonne et qu’il ne voudrait pas l’abîmer. Mais on ne se refait pas comme ça du jour au lendemain non plus. Ça demandera encore des efforts, de vraiment changer de vie…