Titre : Un sourire sur sa vie
Auteur :
ylgBase : FullMetal Alchemist, manga
Personnages/Couples : Paninya & Rose
Genre : presque gen/début de quelque chose
Gradation : PG~13 / K++
Légalité : propriété d’Arakawa Hiromu, je ne cherche ni à en tirer profit ni à manquer de respect.
Thème #o8, «
Juste un sourire » pour
yuri_a_tt_prixContinuité/Spoil éventuel : post-manga
Nombre de mots : 660
***
Paninya, après avoir travaillé des mois d’affilée sur les toits de Rush Valley, a envie de changer un peu d’air. Oh, oui, pour continuer à travailler au grand air : ça pas de souci. Elle le fait bien et elle aime ça. Le travail physique ne lui fait pas peur, non plus que les hauteurs, et elle a besoin d’espaces ouverts et de liberté. Mais elle voudrait voir d’autres paysages, d’autres gens.
On dit qu’il y a des chantiers plus au sud et elle décide d’aller y tenter sa chance. On a toujours besoin de charpentiers et de petites mains légères pour les finitions et elle sait que rare sont ceux, à bien la regarder, qui pensent encore qu’elle ne paie pas de mine. Ses jambes sont solides et ses bras musclés et pour qui en a besoin ça se voit facilement. Elle ne s’en fait donc pas.
Rose cuisine depuis des mois sur les chantiers de Lior, pour les ouvriers qui reconstruise la ville, et puis pour les nécessiteux aussi. Ils fonctionnent à l’entraide et ça marche bien. Même quand les temps sont durs, elle garde toujours le sourire et les encourage à rester forts. Les sourires qu’ils lui offrent en retour illuminent sa journée.
Mais voilà, depuis quelque temps l’ouvrage se fait plus rare. La ville renaît, avec ses exploitations, son industrie naissante, ses commerces. De nouveau, ça roule bien, mais les chantiers achevés ferment un à un alors que de moins en mois rouvrent derrière. Les manœuvres se recyclent en usine. Elle pourrait les suivre, bien sûr, on y a toujours besoin de cantinières, mais elle n’y tient pas tellement.
Elle a participé à la grande aventure du rebâtissage ; elle aime voir les choses s’élever de terre, pas fermenter dans un hangar, si grand qu’il soit. Des ouvriers qui n’ont pas envie non plus de changer de métier lui disent partir vers le sud, là où les destructions de la dernière guerre restent encore béantes : elle les suivra aussi !
Paninya se fait embaucher sans trop de discussion. Il aura fallu juste une petite démonstration, et elle
fut efficace.
Rose trouve aussi sans mal. L’enthousiasme non feint dont elle fait preuve convainc facilement.
Paninya avait l’habitude de paqueter son propre déjeuner, à Rush Valley, et de le dévorer en solitaire sur ses hauteurs. Mais dans une ville inconnue où elle n’a pas encore tous ses repères, elle accepte de se mêler à la foule du sol. Après tout, ce sont ces collègues, tous ces gros costauds. À la popote, elle s’attendait à trouver une version plus molle de Garfiel ou une vieille mamie fatiguée. Et elle se trouve nez à nez avec une jolie fille souriante. Wow. Tout à coup, l’idée d’être là, dans cette région, sur ce chantier, dans cette cantine de fortune, lui semble formidable.
Rose en a vu défiler, des ouvriers, depuis le temps. Avec leurs muscles, leurs tatouages, leurs cicatrices. Les récits concernant leur petite femme restée à la maison avec les enfants, ou les propositions de l’épouser elle ou au moins de la culbuter dans une remise. Parfois tout ça, oui, malgré l’épouse qui attend. Elle sait comment les prendre et les faire taire d’un mot et d’un sourire. Ils la classent vite comme madone intouchable. Mais alors, cette fille là, avec sa silhouette mince et son air espiègle, jamais elle ne se serait attendue à en croiser une comme ça ici.
Le reste de la journée se passe comme si de rien n’était pour les uns et les unes et les autres. Mais au fond d’elles, chacune de leur côté, Paninya et Rose savent que dans les jours à venir, elles essaieront de forcer un peu le hasard pour se croiser dans les rues de cette ville ou même dans une allée de ce chantier. Pour un sourire échangé, un éclair de reconnaissance dans les yeux, et l’envie de transformer peut-être un rêve fugace en réalité, qui sait, si ce qu’elles imaginent se vaut...