Titre : Les merveilles du lavomatic
Auteur :
ylgBase : Neon Genesis Evangelion
Personnages/Couple : Hyūga Makoto -> Katsuragi Misato
Genre : general/un peu cracké
Gradation : PG -13 / T
Disclaimer : propriété d'Anno Hideaki, de Sadamoto Yoshiyuki et du studio Gainax, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème : "
lessive" pour
31_jours (30 mai 06)
Nombre de mots : un peu moins de mille
***
La lessive tourne, tourne à n'en plus finir derrière la vitre de la machine. Une fois partie, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Mais il a autre chose à faire que surveiller la minuterie. Derrière la vitre, un string en dentelle rouge joue à cache-cache avec un tee-shirt. Mieux vaut ne pas surveiller le linge, non plus.
Makoto se concentre sur son bouquin. Il aimerait vraiment, vraiment, arriver à lire ce qu'il a sous les yeux, sans se laisser distraire par la lessive qui tourne.
Il n'aurait jamais dû, en premier lieu, accepter de rendre ce service au Major. Hélas, il ne peut rien lui refuser ; ni recherche de renseignement dangereux, ni service embarrassant. S'il continue à tout faire pour lui plaire sans jamais protester, elle finira par lui causer des ennuis. Mais ça lui est égal. Il ferait n'importe quoi, pour lui plaire. Et pour ce string en dentelle rouge qui s'offre un tour de manège dans sa machine à laver, il se dit qu'il se laisserait tuer sans beaucoup protester, s'il le fallait.
D'une certaine manière d'ailleurs, ça n'est pas passé loin. Il aurait bien voulu se contenter de fourrer le linge de Misato dans la machine sans regarder, de peur justement de poser les yeux sur ce genre de lingerie. Dommage, il n'y en avait pas assez pour faire une machine complète. Il s'est trouvé plus ou moins obligé de mettre leurs deux tas ensemble. Et pire encore, de tout trier pour vérifier qu'il ne mélangeait pas les textiles. Ce qui signifiait, fouiller, vraiment fouiller le tas de linge, sortir les sous-vêtements (les sous-vêtements !) portés par Misato (portés ! Misato !), en essayant de ne pas (trop) penser à des trucs pervers.
C'est là que deux étudiantes étaient entrées dans le lavomatic.
Il se voyait déjà arrêté pour perversion. Mais non, elles se sont contentées de s'occuper de leur propre lessive en jacassant sur les garçons de leur promo et des ragots qui couraient, ce genre de trucs. Et, une fois les machines mises en route, elles se sont chuchoté l'une à l'autre :
« Mon dieu comme c'est mignon, un homme qui accepte de faire la lessive pour sa fiancée !
- Ils sont peut-être jeunes mariés ?
- Aaah j'espère bien que mon mari fera ça pour moi !
- Avec Asano tu peux toujours rêver !
- Ouais, sûr !
- Remarque, avec Nakamura c'est possible qu'il accepte dans les premiers temps, et puis qu'il finisse par tout me laisser ensuite...
- Ahlala... »
Et pendant ce temps, le string en dentelle rouge se tortille dans les plis de son tee-shirt préféré. Une paire de bas courtise ses chaussettes. Et ses pensées partent à la dérive, à l'idée de s'imaginer en ménage avec Misato... jeunes mariés...
Oui, il continuerait à faire la lessive pour elle si elle lui demandait. Il ne l'imaginait pas vraiment cuisiner de bons petits plats pour deux, mais sait-on jamais... et ils feraient l'amour toutes les nuits...
Makoto secoue la tête. Il divague. Pour la énième fois, il relit la page qu'il vient d'abandonner en cours de route, essayant de se rappeler ce qu'il a sous les yeux. Il reprend sa lecture, en espérant que le temps passe vite et que le programme se dépêche de se finir.
Il jette un œil à la minuterie : encore vingt minutes. Et son regard dérape malgré lui vers la vitre. Coup de chance, le string en dentelle rouge a disparu derrière les autres vêtements. Non, il ne fait de fixation sur cet objet particulier, voyons, c'est juste qu'il attire le regard. Et puis, ce n'est pas la lingerie elle-même qui est intéressante, ça serait plutôt celle qui la porte d'habitude.
Pas le bout de tissu, mais ce qui vient en-dessous...
Il doit se forcer à stopper ce train de pensée. Si jamais il se met à imaginer à quoi ressemble le Major sous son uniforme, il est fichu. Mais les pages imprimées qu'il tourne sont incapables de l'aider ; il ne comprend plus rien à ce qu'il s'efforce de lire.
En désespoir de cause, il se récite des lignes de programmation. Ça, ça ne présente aucun risque ; il n'a jamais vu Misato jouer avec des codes. Akagi-sensei, oui. Maya, oui. Les deux ensemble, ou- oups. Non, il ne pense pas à sa collègue et leurs supérieures avec des câbles partout, et uniquement des câbles, non.
Juste le Major Katsuragi.
Il ne s'en sortira pas comme ça.
Les lignes de code, penser aux lignes de code. Reconfigurer les capteurs tombés en panne. Ça, il peut le faire.
Le temps qu'il termine, sa lessive sera bien finie...
Il suffit de penser à des lignes de codes, des codes interminables. Il déteste la programmation. Heureusement, pour ça il y a Maya. Elle, elle aime programmer. Il ne veut pas savoir pourquoi. Il n'y a rien de plus anti-érotique que des longues, longues lignes de code. Pendant qu'il programme, il ne pense plus à la lessive qui tourne.
Quand les lignes de code lui font péter les plombs, il reprend sa lecture, et plus rien ne vient le déranger, même pas les gloussements de deux étudiantes.
La lessive devrait bien se terminer d'un moment à l'autre, désormais. Tiens, il s'absorbe tellement dans son bouquin qu'il regrettera presque que la sonnerie vienne l'en tirer !
Quand le bip-bip de la machine retentit enfin, annonçant pense-t-il la fin du supplice, il se précipite dessus avec un peu trop d'enthousiasme. Et c'est là qu'il réalise, quand le string en dentelle rouge s'étale sur une chemise blanche, qu'il n'en a toujours pas fini. Il peut retarder l'échéance en fourrant tout tel-quel dans le sèche-linge sans regarder, mais ensuite, il faudra bien qu'il trie tout...