Titre : À moi
Auteur :
ylgBase : O-Nii-sama e (Très cher Frère)
Personnages/Couples : Ichinomiya Fukiko, Misonō Nanako ; mention de Mariko/Nanako, Nanako/St-Just, St-Just/Fukiko, Fukiko/Henmi, Fukiko/Nanako
Genre : perturbé
Gradation : PG à PG-13 / T
Disclaimer : propriété d'Ikeda Riyoko, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thèmes : «
sois à moi ! » + contrainte accessoire "yuri/shōjo-ai/femslash" pour
31_jours (29 mars ’09)
Continuité/Spoil éventuel : beuh, je ne sais plus, mais un petit peu loin dans la série quand même
Nombre de mots : près d'un millier
***
Depuis son entrée au lycée, Nanako attire les gens qui veulent sa présence exclusive. Tomoko qu'elle connaît depuis longtemps est quelqu'un de modéré, mais Mariko qu'elle vient de rencontrer et la veut pour elle seul ? et Miya-sama elle-même qui réclame sa présence au Cercle ?
Ces filles lui disent « Sois à moi, » exclusivement, sans alternative, sans lui laisser beaucoup de liberté. Elle n'avait jamais rencontré quoi que ce soit d'aussi extrême dans aucune relation autrefois et s'en trouve déstabilisée.
Peut-être aussi parce qu'elle-même n'a encore rencontré personne qui lui donnera envie de dire « Je veux être à toi » ou le même « Sois à moi ! » que celles-ci.
Même avec Saint-Just elle ne voudrait pas exactement « être à elle ». Elle l'admire de loin. Elle aimerait naïvement pouvoir être son amie, pouvoir l'aider... mais pas beaucoup plus. Elle ne rêve pas d'être sa fiancée, par exemple. (Pas encore en tout cas.) Pas comme d'autres qui se sont déjà changées en véritables groupies et suivent Rei en piaillant qu'elles lui appartiendront pour toujours. Et puis la dévotion corps et âme de Saint-Just à Miya-sama l'effraie un peu.
Pour ce qui est de Misonō Nanako, de l'avis général il s'agit d'une petite fille sans rien de « spécial » et Fukiko semble partager cet avis... Semble, mis à part le fait secret qu'elle ressemble à la poupée dont elle s'est défaite autrefois au profit de sa petite soeur.
Quoi qu'il en soit pour son admission dans le Cercle de la Rose, Nanako a peu de mérite en elle-même - sa gentillesse et son sens de la camaraderie ne sont pas des valeurs très prisées au sein du Cercle, quoi qu'il s'y prétende - c'est sa famille qui importe. Le professeur Misonō n'est pourtant pas si connu... sauf de Fukiko mise dans le secret par une imprudence de son frère aîné : elle aime son fils déshérité.
Le bel ami de son grand frère elle s'en est infatuée, avant même de bien le connaître vraiment (et peut-elle dire qu'elle a jamais fait réellement connaissance avec lui par la suite ?), s'arrêtant à son beau visage, à son sourire charmant, et à l'aura qui émanait de lui en tant qu'ami intime du grand frère : à la fois admiré sans vouloir le reconnaître et bénéficiant de l'attrait de la nouveauté, il avait juste ce qu'il fallait à la fois de confiance et d'inconnu.
La toute jeune Fukiko s'est bâti envers Henmi Takehiko quelque chose qui ressemble à un complexe d'Électre : ce jeune homme était bien mieux que son père trop distant, plus beau plus jeune plus proche tellement intéressant...
Qu'elle en ait été amoureuse pour de bon ou non cela reste à voir mais son obsession pour lui est certaine.
Elle a toujours été quelque peu excessive, Fukiko. À l'extérieur depuis sa tendre enfance elle a appris à rester toujours calme et maîtrisée, en dedans pourtant elle se donne à corps perdu dans ses passions.
Passionnée, elle l'a toujours été, elle le sera peut-être toujours.
Elle a ainsi aimé sa soeur d'abord : petite fille perdue, du fait de sa naissance illégitime pauvre et déshéritée dans le partage des richesses, mais aussi, à ses yeux d'enfant lésée dans la répartition des diverses grâces. Elle n'avait même pas de père !
Fukiko a décidé de la prendre sous son aile, d'en faire son amie, et ressentant malgré tout l'inégalité entre elles a perverti cela en en faisant sa chose, son faire-valoir.
« Meurs avec moi, lui a-t-elle dit. Sois à moi pour toujours. Restons ensemble, toutes les deux, à jamais telles que nous sommes aujourd'hui. »
Petite fille gâtée par la vie, le coeur de Fukiko réclamait sans cesse :
à moi, à moi
à moi Rei, ma poupée chérie
à moi ce garçon charmant amené chez nous par mon frère
à moi les meilleures notes à l'école, à moi la plus belle robe
tous les regards du monde, pour moi seule
à moi le pouvoir de la Sororité
à moi encore cette fille dont personne ne veut, aujourd'hui !
Cette petite Nanako a à son tour attiré l'oeil de Fukiko, qui prévoit de viser la soeur pour atteindre le frère.
La voilà transformée en une espèce de Cendrillon : Fukiko sera sa marraine la bonne fée
elle la transformera à sa guise :
« Fais tout ce que je te dis, deviens ce que je veux. Appartiens-moi. Sois mon obéissante nouvelle poupée. »
Curieux d'ailleurs, qu'elle ressemble tant à cette ancienne poupée et qu'elle soit allée s'enticher de Rei !
Si encore c'était Fukiko elle-même qui l'avait donnée ainsi (plus tard, bien plus tard, quand elle aurait eu Henmi et aurait donc pu renoncer à elle) l'idée l'aurait amusée. Mais que cela vienne de cette enfant elle-même ? Ah non !
Il est trop tôt encore pour que cette petite s'imagine aimer ! Là-dessus, Fukiko a son idée bien arrêtée : Nanako aimera qui Fukiko lui dira. Et surtout pas son Henmi pour commencer.
Elle doit l'en éloigner, et pour cela, la rapprocher d'abord d'elle-même.
Et alors que Fukiko tire ces plans dans lesquels elle n'était censée utiliser Nanako que comme outil, la perspective de la modeler à son image et dans faire un nouvel objet la ravit plus qu'elle n'aurait jamais cru.
Cette fillette possède peut-être bel et bien un charme étrange qui attire les gens à elle sans les lier d'un « sois à moi et à moi seule » définitif mais les relie dans un grand « soyons heureuses toutes ensemble », finalement. Mais Fukiko jure de ne pas s'y laisser prendre.