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[new fic] StS - Ikki - PG-15 | soupirs des anges

Aug 04, 2011 22:35

Titre : On appelle cela « soupirs des anges »…
Auteur : ylg
Base : Saint Seiya
Personnages/Couple : Ikki ; Hyōga x Shun
Genre : d'ado à adulte
Gradation : PG-15 / T+
Disclaimer : propriété de Kurumada Masami, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thème : o9#o4, « soupirs » pour 10_choix
Avertissement : un peu de voyeurisme accidentel
notes :Il y a des années et des années de ça, je ne sais plus sur quel site, j’avais lu une petite fic intitulée « Tu n’es plus un enfant », Hyoga x Shun, du point de vue d’Ikki. J’ai essayé de la retrouver, mais sans succès. Est-ce que ça dit quelque chose à quelqu’un ? J’aimerais pouvoir la relire, parce que je l’avais beaucoup aimée, et aussi pour m’assurer que je ne la plagie pas sans m’en apercevoir par perméation de souvenirs…
ETA: merci à babilone dont le google-fu est supérieur au mien : yay!!
Nombre de mots : ~1300

Continuité : post Hades, peut-être post Tenkai~Overture, mais non spoilant en soi ; référence le début de la série

***
Pourquoi, cette nuit-là, à ce moment-là, Ikki ne dormait-il pas, il ne savait pas lui-même. Phénix, oiseau de feu, la nuit n’était pas son domaine, mais qu’est-ce que cela changeait ? Plus prosaïquement, sans doute n’était-il simplement toujours pas à son aise dans la demeure des Kidō. Un manoir bien trop grand pour ses résidents, avec des pièces trop vastes, des chambres trop isolées, des couloirs trop longs… à la fois un luxe inutile, et une ambiance vide et froide : un monde qui n’a jamais été le sien et ne le sera jamais.

Si le sommeil le fuyait, le seul remède était, pour lui aussi, la fuite. Pas question de rester dans cette espèce de prison. Il avait besoin de respirer librement l’air, que ce soit du jour ou de la nuit. S’il s’écoutait, il s’évaderait à la minute, à la seconde même, par la fenêtre, reviendrait de même quand il le déciderait sans que ça ne gêne personne.

Ce qui l’en empêchait, ça au moins il le savait : il n’était pas entièrement, ou en tout cas plus, le loup solitaire qu’il prétendait être. Quitter le manoir Kidō au moment de son choix pour la durée de son choix sans rien devoir à personne, ça ne regardait que lui. Mais quitter la demeure de ses frères sans leur dire au revoir… bon, là n’était pas la question : il reviendrait dans quelques minutes ou quelques heures de toute façon. Abandonner son frère même pour si peu, comme s’il n’existait pas, ça il ne pouvait pas.

Alors il sortirait par une porte, n’importe laquelle, la grande ou une de service peu importait, après être passé devant la chambre de Shun et s’être… assuré ? que tout irait bien ? juste l’écouter, brièvement, dormir paisiblement, et puis partir sans avoir besoin de se retourner. Et ça serait aussi simple que cela.

Devant sa porte pourtant, il marqua un temps d’arrêt plus long que prévu. Il partait déjà confiant et pensait trouver une respiration légère et lente, une présence en paix. Et sinon, admettant que, par exemple, Petit Frère ait fait un cauchemar, Grand Frère aurait été là pour le consoler et ensuite, tous les deux apaisés, ils auraient repris chacun le fil de leur nuit sans plus y penser. Mais ça ne devait pas se passer ainsi. Si ç’avait été le cas, Ikki s’en serait aperçu plus tôt, il l’aurait senti dès son réveil.

Alors quel était ce petit bruit, comme un sanglot, qui le saisit au passage ?

Ikki leva une main comme pour s’appuyer au chambranle, sans aller toutefois au bout de son geste. Besoin de soutien ou de se pencher plus avant pour mieux écouter, avorté et transformé en envie de se protéger de ce son inattendu ? Il ne se posa pas la question. Il ne pensait plus à lui-même ni à ses propres réactions, seulement à ce qui se passait derrière cette porte close.

Tout ce qu’il pouvait penser ou souhaiter avant s’était évaporé. Il se concentra sur son écoute. Ce qu’il entendait ne pouvait être un sanglot : il ne percevait nulle tristesse, nulle douleur émanant du cosmos de son frère. Le son qui l’avait alerté, en fait, après quelques secondes plus attentives, n’avait plus rien d’un sanglot.

Non, nulle détresse dans le cœur de Shun cette nuit-ci, mais une tempête se levait dans celui d’Ikki. Le souffle qu’il attendait serein, il le trouva bien trop rapide. Tellement d’ailleurs… deux souffles effrénés entremêlés alors qu’il retenait le sien. Et derrière, il le devinait, encore un autre cœur battant. Et des frottements et des froissements et…

Une tension, bien sûre, mais en rien négative. Sauf pour lui-même. Une autre présence presque aussi familière.

Ikki plongea en lui-même, de longs mois en arrière. L’époque de leurs retrouvailles à tous, après ces années de séparation, n’était un pas un souvenir glorieux. Il haïssait le monde en général, y compris lui-même, et parmi ses adversaires tout particulièrement ceux qui l’affrontèrent en combat singulier - Seiya, son stupide entêtement, sa morale et la leçon donnée, et Hyōga couplant à la fois arrogance et irrésolution. Son propre mépris envers ce dernier…

Comment quelqu’un qui pleure encore la mort de sa mère pourrait-il me vaincre ?

Ikki ne regrettait pas sa mère. Elle lui avait laissé un petit frère sur lequel veiller, qui l’adorait, et qui faisait tout son monde. Il n’avait confiance en personne autour de lui, qu’en sa propre force et en l’amour fraternel. Le reste n’avait aucune espèce d’importance.

Aujourd’hui, la donne a changé.

Comment ce quelqu’un… qui a fini de pleurer la mort de sa mère, a-t-il pu s’emparer de la seule chose à laquelle il tenait ?

Ikki se sentit étouffer. Ses raisons de vouloir fuir ce manoir, si peu de temps auparavant, lui paraissaient tout à coup bien futiles. La preuve que cet endroit qu’il détestait tant puisse être un paradis pour d’autres, pour Shun, résonnait à ses oreilles comme une moquerie.
Lentement, il fit un pas en arrière, puis deux.

Il était cependant trop fier pour aller jusqu’au bout de son premier mouvement. S’enfuir pour de bon, maintenant, comme un enfant vexé, parce que brusquement, il se sentait rejeté ? Par entêtement, par esprit de contradiction, il décida que c’était hors de question. Qu’il reste ou s’en aille, ça serait toujours de son propre chef, et non parce que qui ou quoi que soit l’y pousserait sans qu’il le veuille lui-même. C’était bien de là qu’il était parti.

Il ramena le problème à lui-même. Par égoïsme ou par courage, il préférait encore ne pas se fâcher contre Hyōga - pour quoi ? il ne pouvait pas faire semblant de n’avoir pas compris la joie qu’irradiait le cosmos de Shun ! - et concentrer plutôt son sentiment d’abandon et de révolte comme sa réaction à lui seul.

Il se ferma à ce qu’il entendait, à tout ce qu’il recevait de l’extérieur.

Il aurait dû s’y préparer, réalisait-il maintenant. Quand ils étaient enfants, il avait cru, et Shun aussi savait-il croyait qu’ils resteraient toujours la personne la plus importante l’un pour l’autre. Mais ça, c’était avant Esmeralda, Guilty, la haine, les réconciliations, les combats… Ils n’étaient plus des enfants ni l’un ni l’autre et ce depuis bien plus longtemps qu’il n’aurait voulu.

Ils étaient des guerriers accomplis, des hommes. Si Ikki se vantait bien fort d’être sa propre personne et de clamer son indépendance, il lui fallait bien reconnaître que s’il ne devait rien aux autres en retour les autres ne lui devaient rien non plus. Et Shun n’était pas une princesse à protéger, contrairement à… d’autres ici dans ce même manoir. Avoir combattu côte à côte, en égaux, en alliés, aurait du lui faire comprendre. Il était libre de choisir ses propres combats, mais aussi son propre chemin dans la vie, et les alliances qu’il voudrait.

S’il resterait pour toujours son frère chéri, il n’était plus un petit garçon. Plus maintenant, et plus jamais désormais.

Ravalant sa résignation avec dignité, sans soupir inutile, laissant les anges à leurs amours, Ikki se réfugia dans l’attitude la plus familière pour lui. Calmement, comme s’il ne se passait rien qui puisse le concerner, encore moins l’inquiéter, il s’éloigna. Comme toujours ; lui seul saurait quand il reviendrait.

perso: sts - shun, fandom: saint seiya, perso: sts - ikki, perso: sts - hyoga, rating: pg-13, pairing: traces, type: fanfic

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