Titre : Des morts jamais loin
Auteur :
ylgBase : Saint Seiya (manga)
Personnages : Hyōga ; mention de Natassia, Isaak et Camus
Genre : de gen à angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de Kurumada Masami, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème : o9#o8, «
fantômes » pour
10_choix Continuité/Spoil éventuel : jusqu’à la moitié de Hadès
Nombre de mots : 800 et des brouettes
***
La mort est omniprésente dans la vie de Hyōga. Depuis longtemps et ça ne semble pas près de s’arrêter, et pourtant ne s’y est jamais vraiment habitué à l’idée. Il a toujours du mal à y croire quand elle survient.
L’on se plaît à dire que sa route est jonchée de cadavres ; des adversaires vaincus, bien évidemment, et aussi des êtres chers tragiquement perdus. La mort frappe tout le monde aveuglément, sans justice…
Et aucun d’eux ne sera jamais complètement mort pour lui, tant qu’ils pourront hanter sa mémoire, ses cauchemars.
Sa mère a disparu quand il était encore si jeune, dans ce tragique accident. Elle a refermé une porte sur la panique ambiante, le bateau s’est doucement enfoncé dans les flots, et ce fut tout.
Souvent il s’est demandé ; s’ils étaient restés chez eux au lieu de répondre à l’appel de Kidô, il n’y aurait eu aucune raison qu’elle meure ; serait-elle encore à ses côtés ? ou les gens de la Fondation Graad auraient-ils à toute force tenté de la faire disparaître pour mettre la main sur lui ? Le naufrage... y a-t-il la moindre chance pour qu’il ait été provoqué ?
Toutes ces questions n’auront jamais de réponse. L’accident s’est produit. Il ne pourra jamais l’effacer. Mais il peut encore retrouver sa mère.
Des années plus tard, elle est toujours aussi belle, comme si elle ne faisait que dormir, dans ces eaux glacées. Comme si elle allait se réveiller un jour… ses rêves en sont pleins.
Elle ne le tiendra plus dans ses bras, sa voix douce ne résonnera plus jamais à ses oreilles, mais au moins peut-il toujours venir contempler son visage. La mort ne lui ôtera pas cela.
À quel prix toutefois l’a-t-il retrouvée ?
La première fois qu’il a plongé à sa rencontre, il a provoqué par imprudence un nouvel accident. Son meilleur ami, son presque frère, s’est noyé. Par sa propre faute !
Il savait depuis le début qu’ils n’étaient pas seulement camarades d’entraînement mais qu’ils se retrouveraient un jour en compétition ; l’un obtiendrait l’Armure du Cygne et l’autre... perdrait. Finirait soldat de base. Mourrait peut-être. Mais ça n’aurait pas dû se régler ainsi !
Peut-il vivre à sa place ? Porter son rêve jusqu’au bout ? Endosser l’armure et faire sien ses idéaux de justice ? Gagner ou perdre, à la base, lui était égal. Les gens de Graad voulaient qu’il rapporte l’Armure au Japon, lui voulait simplement revoir sa mère, et le reste n’avait pas énormément d’intérêt. Mais depuis qu’il a rencontré Camus, et Isaak, et perdu injustement Isaak, ses impressions du monde ont changé.
Plus tard encore, c’est son maître qui s’en est allé. D’abord, il avait quitté ce coin des terres glacées de Sibérie qui n’était qu’à eux pour rejoindre le Sanctuaire, livrant ses élèves à eux-mêmes… avec les conséquences tragiques que l’on sait. Et puis leurs retrouvailles au cœur des combats n’ont été qu’une nouvelle séparation.
Il lui a laissé tout ce qu’il pouvait : le savoir parfait du Zéro Absolu, de manière à ce qu’il ne puisse jamais l’oublier, et la résolution total avec laquelle se lancer dans les combats suivants. Au prix le plus fort : de sa propre vie.
Ça a payé ; les enseignements de Camus le suivent par delà la tombe. Son ombre continue à le guider ; il ressent sa présence à ses côtés au combat.
Quand il se retrouve face à Isaak, justement, Camus semble encore là pour lui. Et Isaak lui-même… Isaak censé être mort, qu’il a pleuré des années durant, se dresse bien vivant devant lui !
Mais pas pour longtemps. Cet ami, il l’aura perdu plusieurs fois. Deux, trois, s’il compte son changement de camp comme une autre mort ? Le retour miraculeux ne sera que de courte durée. De sa propre main, il faut qu’il escorte le traître au tombeau, et définitivement cette fois. Qu’il ne revienne plus. Qu’il n’y ait cette fois aucun doute.
Mais le doute, justement, s’insinue dans son cœur. Si lui n’était pas mort ; et après tout, après l’accident l’on n’avait jamais retrouvé son corps… s’il était secrètement en vie, qu’en est-il des autres ? Quelle certitude a-t-il ?
Son maître non plus, il ne l’a pas vu mort ; inconscient qu’il était lui-même à la fin de leur affrontement. Et sa mère qui semble seulement dormir et attendre qu’on vienne la réveiller…
Il ne s’écoule d’ailleurs pas longtemps avant que celui qui règne sur les morts vienne l’éprouver en renvoyant contre ses alliés son maître. Encore une fois, il voit un cher disparu marcher devant de lui ; encore une fois, il doit le voir disparaître à nouveau sous ses yeux.
Alors en descendant aux Enfers y affronter Hadès et ses Spectres qu’est-ce qui lui dit qu’il ne va pas y trouver l’ombre de sa mère morte ?