Titre : La même blessure
Auteur :
ylgBase : Saint Seiya
Personnages : 'Cygnus' Hyōga, 'Kraken' Isaak
Genre : de gen à angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de Kurumada Masami, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème : o9#10, «
œil pour œil » pour
10_choixContinuité/Spoil éventuel : tomes 16-17
Nombre de mots : 500
***
Hyōga a vécu des années avec la culpabilité d’avoir causé dans son imprudence la mort d’Isaak. À la découverte qu’il était toujours en vie, mais défiguré et spolié de la place qui aurait dû être sienne : mutilé dans sa chair et sans nul doute grandement blessé dans son cœur… comment est-il censé réagir ?
Tout ce qu’il trouve à faire, c’est lui offrir son œil. Demander la même blessure.
Ça ne réparera rien. Ça ne lui rendra ni l'œil ni les années qu'il a perdus. Si Isaak accepte, c’est de la vengeance, pas de la justice.
Et pourtant, Hyōga veut qu’il le fasse.
Faire pénitence, souffrir dans sa chair en espérant que ça fera cesser la douleur dans son cœur en échange... L’équation est biaisée, mais qui saura lui dire qu’il se trompe ?
Depuis la mort de Natassia plus personne n’a parlé de simple pardon à Hyōga. À l'orphelinat, déjà un premier centre d'entraînement, il n'a jamais été question d'éthique. Tout le monde disait de maître Camus qu’il était épris de justice, mais... laquelle, vraiment ? sa froideur et sa droiture laissaient bien peu de place à la compassion. À l’époque, Isaak suivait ses traces.
Oh, il aurait fait un meilleur chevalier que lui, Hyōga en est encore persuadé.
C'est toi qui aurais dû être le Cygne. Mon imprudence t’a coûté cet œil et cette armure.
Mais non ; Isaak a toujours été un Kraken. Même sans l’accident, s’ils étaient restés en compétition jusqu’au bout, il est probable que l’Armure ne l’aurait pas accepté. Ça n’empêche pas Hyōga de penser qu’il ne la méritait pas non plus à l’origine.
Mais, « tu étais tellement meilleur que moi. J’aurais voulu avoir ta force.
- Et à quoi t’aurait-elle servi ? »
La pique le blesse, et il reconnaît qu’elle est bien méritée ; celui qui pleure toujours la mort de sa mère et pensait à elle plus qu’à ses véritables devoirs…
Pas juste sa force physique, alors. Sa force mentale aussi. Et pourtant…
« Si tu me le reproches tant, pourquoi m’avoir sauvé à l’époque ? si tu penses que je méritais d’être puni… Quoi que tu dises sur les faibles et les égoïstes tu as toujours su avoir pitié de moi. »
Mais aujourd'hui l'un et l'autre sont arrivés au bout de leur capacités à pardonner. Dans des camps opposés, ils doivent s'en tenir fermement à leurs choix et ne plus reculer. L'un et l'autre sont chacun persuadés d'avoir raison et d'avoir à corriger l'erreur de l'autre par la force.
Je t'admirais tant, c'est pour cela que je ne peux pas te pardonner de me décevoir. Et... j’aurais voulu être toi.
Il ne se rend même plus compte, que dans les restes d’un désir inconscient de ressembler à Isaak, il réclame peut-être en fait de partager tout de lui, jusqu’à ses cicatrices. Et si l'un des deux doit mourir maintenant de la main de l'autre, ce ne sera qu'une façon maladroitement déplacée d'essayer de supprimer les différences entre eux deux, passées et présentes.