Titre : Quarante-huit ans
Auteur :
ylgBase : FullMetal Alchemist, plutôt 1er anime
Personnage : Watteau Farman
Genre : gen-ish/un peu angsteux
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d’Arakawa, Squeenix, Bones ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème 1#o9, «
quatre fois douze quarante-huit » pour
52_saveursNote : si vous suviez cette série de repost, le thème #o8 fait partie d'un chapitre de ma fic longue Havoc/Fury
Nombre de mots : 475
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Jusqu'à l'âge de douze ans environ, Watteau ignorait le concept de la mort. Il en avait vaguement eu une idée, donnée par des copains à l'école, mais ça ne concernait que les animaux, ou les papis des autres. Pas lui.
À l'adolescence, il réalisa qu'il était mortel, qu'il n'avait pas toujours existé et qu'un jour, il n'existerait plus, et cette idée le terrifia. Comme la plupart des jeunes garçons, il mit diverses méthodes et une couple d'années à oublier la crainte terrible qui l'avait alors envahi.
C'est à vingt-quatre ans qu'il s'engagea dans l'armée ; après avoir brièvement envisagé une ou deux autres carrières, c'est celle-là dont il décida qu'elle lui conviendrait le mieux. Il ne saurait pas dire quand exactement il y était venu, mais il s'était un jour trouvé prêt à accepter de donner sa vie pour un idéal. L'âge où on croit à n'importe quoi et absolument… Pas qu'il comptait réellement mourir, pourtant ; s'il s'était trouvé brutalement face à la mort, il se serait sans doute révolté contre ce sort. On a la vie dure, en général, à cet âge, quoi que l'on professe.
Bien sûr, on ne lui demanda jamais rien de tel ; même durant la guerre d'Ishval, il resta bien à l'abri dans un bureau. Des ordres importants, décidant de la vie ou de la mort de centaines, de milliers même d'autres personnes, transitèrent par lui sans qu'il s'en trouve jamais directement touché.
Le temps passa ainsi pour lui, enfoncé dans l'administration de l'armée. Une dizaine d'années plus tard, il réalisa qu'il était coincé, que sa carrière n'évoluait pas, qu'il était pour ainsi dire fini. Il resterait sans doute adjudant à vie, sans espoir de promotion ; sa carrière était morte.
Et lui n'avait toujours rien fait de vraiment concret de sa vie. Trente-six ans, célibataire, sans enfant, quelques amis pas sérieux, Farman végétait dans un coin du service des Tribunaux miliaires.
Il décida que ça ne l'affectait pas et qu'il s'en contenterait. Épauler le Commandant Hughes et le Lieutenant-colonel Mustang était une mission bien suffisante pour lui.
Plus tard, passer des ordres de feu le Lieutenant-colonel (ou plutôt le Général de Brigade ?) Hughes pour le Colonel Mustang, ce fut un but et un accomplissement. Là, il découvrit qu'il était de nouveau prêt à mourir pour une cause décidée par ses supérieurs.
Peut-être ne verrait-il pas l'âge de la retraite, comme il l'avait cru autrefois. Mais bizarrement, ça n'est pas ce qui le préoccupe ; avant d'arriver à l'âge respectable de cinquante ans, il se demande quel tournant prendra peut-être sa vie s'il atteint effectivement quarante-huit ans.