Titre : Don't ask don't tell (Just look)
Auteur :
ylgBase : FullMetal Alchemist, 1er anime
Personnages/Couples : Juliet Douglas ; Maria Ross/Riza Hawkeye, Scieszka/Winry Rockbell
Genre : voyeurisme
Gradation : R / M
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, Square Enix, studio Bones ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème 1#20, "
voyeur" pour
30_interditsContinuité/Spoil éventuel : fin de la 1ère série animée
Nombre de mots : 1550
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King Bradley veut surveiller des concurrents éventuels, des officiers ambitieux risquant peut-être de vouloir un jour prendre sa place. Il a mis à l’index le général Hakuro et le colonel Mustang en premier, et quelques autres à l’arrière-plan. Sur ceux-là, il veut une observation complète, un rapport sur leurs faiblesses éventuelles en plus des risques réels qu’ils présentent.
Dante fait suivre les alchimistes prometteurs susceptibles de créer la Pierre. Elle fait évaluer la motivation de chacun, les situations qui les amèneraient à une telle extrémité. Les frères Elric tout d’abord ; elle a abandonné Tringham et Marcoh. Si ces bambins venaient à échouer, Mustang serait peut-être à même de prendre la relève, si on le poussait à bout.
Parce qu’elle peut s’infiltrer facilement partout et parce qu’elle n’aime pas déléguer les ordres difficiles à justifier, parce qu’il est plus facile d’y aller elle-même que d’inventer un prétexte fumeux à servir à une personne à choisir soigneusement, Juliet Douglas se retrouve souvent à espionner pour le compte du Généralissime, de Dante, voire des deux à la fois.
Ses observations la mènent dans les endroits les plus insolites. Elle a déjà surpris des soldats se reluquer sous la douche ; elle les a regardés faire, amusée. Elle en a déjà surpris qui se livraient à des exercices plus musclés ; elle a plus tard cherché leurs noms, vérifiant si elle n’avait pas là matière à chantage dans la course aux promotions pour certains. Elle a aussi vu une bande passer leur souffre-douleur à la casserole ; elle n’a rien fait, ça n’était pas son problème. Elle a soigneusement espionné chacun des subordonnés de Mustang, en particulier sa chienne de garde blonde.
Elle connaît le plus grand secret du Lieutenant Hawkeye. Si dévouée qu’elle soit à son Colonel, autant qu’il compte pour elle, Sloth l’a vue plus d’une fois rejoindre une femme brune dans les douches. Même sans sa mission d’espionnage, cette vision l’aurait sans doute suffisamment piquée pour qu’elle cherche à en savoir plus.
Elle les a observées tant qu’elle a pu, mais elles font attention à ne pas garder de rendez-vous fixes. Elles semblent toujours se rencontrer par hasard. Si elles mettent au point leur rencontres au lieu de compter sur la chance, c’est hors de son champ d’action, elle ne saura jamais.
Elle aussi doit se contenter du hasard pour les regarder. Elle ne se lasse toujours pas du spectacle, occasionnel, de ces deux femmes enlacées sous l’eau. Quand la brune se met à genoux devant sa compagne, Sloth n’y tient plus. Elle se laisse couler par la douche, sur leurs corps, leur vole au passage toutes les caresses qu’elle peut, goutte à goutte, sans qu’aucune ne s’en aperçoive, avant de disparaître par la bonde. Les tuyaux emportent sa tiédeur liquide vers le secret d’une autre cabine de douche où elle peut reformer son corps et laisser sa chaleur s’évaporer dans le vide entre les murs et le sol de carrelage froid.
C’est peut-être sa faute si, pour régler son compte au lieutenant-colonel Hughes, Envy a pris l’apparence de Maria Ross plutôt que de Denny Brosch ou n’importe qui d’autre. Ce petit fouineur métamorphe avait le chic pour s’approprier et tordre les informations qu’elle extrayait à l’attention de Pride et de Dante. C’est peut-être la jalousie de Sloth qu’il a exprimée là, ou la sienne propre, ou juste sa méchanceté personnelle. Elle ne veut pas savoir.
*
Et il y avait cette fois, dont vraiment elle n’était pas fière… les douches, ça lui semblait presque normal d’y apercevoir des scènes croustillantes, mais un simple couloir ?
Elle avait repéré de suite la friture sur la ligne et suspecté un espionnage ; n’était-ce pas sa spécialité ?
Qui pouvait être assez fou pour mettre le Généralissime sur écoute ? il fallait qu’elle s’en assure par elle-même. Pas le temps de déférer. Et ce qu’elle trouva…
Deux jeunes filles, mignonnes au possible, serrées l’une contre l’autre pour se protéger de la fraîcheur des souterrains, de la peur, ou juste pour se toucher… pas de grandes beautés et pas des formes phénoménales, mais vraiment, bien jolies quand même.
Sloth attendit le moment où elles se caresseraient. Elle ne comptait pas profiter d’elles, pas forcément. Mais au moins du spectacle offert. Elles étaient prises sur le fait, en flagrant délit d’espionnage, c’était quasiment sûr, mais il lui fallait juste une preuve de plus. À ce moment précis, elles ne faisaient strictement plus rien ; il lui fallait voir quelle action elles accompliraient ensuite, avant de pouvoir agir en conséquence. Et si en attendant, elle les surprenait à faire autre chose, elle n’irait certes pas s’en plaindre.
Le visage de l’une des deux la troubla. Elle connaissait cette enfant blonde. Elle avait rêvé, dans une autre vie, d’avoir une petite fille semblable. Une jolie petite fille rien qu’à elle…
Contrairement à l’autre demoiselle qui l’accompagnait là, assez près pour la frôler, pas assez téméraire pour la toucher franchement, elle saurait bien comment s’en occuper.
Oh oui, comme elle aurait su s’en occuper ! Sloth pourrait faire des choses très différentes de ce à quoi aurait pu penser Trisha Elric. Des choses que ces deux filles devaient mourir d’envie de faire, dans leur for intérieur, elle le sentait d’ici, mais n’osaient pas.
Bien que Juliet Douglas ait le privilège de porter un tailleur de prix, elle connaît bien l’uniforme de base des employées administratives de l’armée. La posture agenouillée qu’elles avaient adoptée, dans cet étroit couloir, faisait remonter leurs jupes. Si elles acceptaient de lâcher l’une la main de l’autre, qu’elles serraient fort pour se rassurer, elles pourraient facilement, si facilement, s’insinuer dessous et se nicher dans la chaleur entre leurs cuisses.
Car il fait chaud, dans cette petite portion des souterrains. Les couloirs environnants sont frais, certes, et juste assez humides pour que Sloth s’y sente toute à son aise, capable d’y glisser en un clin d’œil sans que qui que ce soit la remarque, sans pour autant devenir insalubres. Mais cette niche là, si petite, s’était emplie de la chaleur de ces deux jeunes corps pressés l’un contre l’autre, chaleur augmentée encore par leur émotion. Leurs deux cœurs battaient à l’unisson, autant de peur à l’idée des risques qu’elles couraient, que d’excitation.
Elle est arrivée trop tôt, ou trop tard. Trop tôt ; si elle ne s’était pas précipitée pour les prendre sur le fait, si elle avait joué le jeu, si elle avait trouvé moyen de les retenir à l’écoute de sa ligne un peu plus longtemps… avec un peu plus de temps à attendre, seules, dans ce couloir, leurs mains seraient sans doute parties, de leur propre chef, à l’exploration du corps de l’autre. Ç’aurait été tellement plus facile de se saisir d’elles alors, dans le relâchement et la confusion qui suivrait l’acte sexuel.
Et trop tard également ; elle n’a pu les prendre sur le fait ni en flagrant délit d’espionnage, ni pleine action. Elle avait beau savoir ce qu’elles faisaient là et imaginer tout ce qu’elles auraient pu faire d’autre, elle aurait préféré une preuve absolue, les voir à l’œuvre de ses propres yeux.
Elle attendait une preuve formelle de leurs actions illicites, se répétait Sloth. Même si leur seule présence dans ce sous-sol était une infraction en soi et suffisait à les faire arrêter (et ensuite, la simple conviction de la secrétaire du Généralissime aurait suffi à faire aligner toutes les preuves nécessaires contre elles) elle ne voulait pas agir si elle n’y était pas formellement obligée. Pour une raison qui lui échappait, elle ne pouvait pas fondre sur elles.
Quelque chose de très fort la portait vers cette petite blonde, un désir certain, mais pas exactement quelque chose de sexuel, pourtant. Elle voudrait la posséder, l’avoir à elle seule. Elle voudrait la douceur d’une petite fille, après l’exubérance de deux garçons.
La jeune fille aux cheveux châtains porta sa main libre à son visage, vérifie sur sa joue rougie - une vraie caresse - qu’elle n’était pas en sueur, remonta d’un doigt ses lunettes. Malgré l’ombre qui les enveloppait, les verres accrochèrent un rayon de lumière. À ce moment, Sloth crut voir à la place de son visage celui d’un homme aux cheveux blonds. Le père de ses deux fils. Celui qui est parti en laissant son grand lit vide. Celui de qui elle aurait voulu encore une petite fille aussi mignonne que celle des voisins. Hohenheim. Edward. Alphonse.
Cette fille, cette fille, c’était l’amie des frères Elric, ceux qu’elle devait à tout prix arrêter. Elle ne devait plus penser à ce passé qui n’est même pas le sien, il lui fallait juste agir. Ces deux filles, il fallait qu’elle les capture, peut-être même qu’elle les tue, enfin, vite, qu’elle les arrête là. Plus temps de rêver !
Mais ces souvenirs portaient trop de sentiments et la paralysaient sur place.
L’apathie, ce jour-là, lui a causé un bien vilain tour. Sa propension à tergiverser, à fuir la prise d’initiative, l’essence de la paresse tapie en elle, lui souffla une belle prise juste sous le nez. Il devait être dit quelque part que jamais elle ne pourrait satisfaire ses propres désirs, que sa volonté passerait toujours après celles de Dante, de Pride et maintenant même de son petit Wrath. La Maîtresse, le chef de toutes les opérations, son nouveau petit garçon… jamais de place pour le reste.