Jour 1
Prologue
Je dors dans un cocon humide et chaud, où rien ne peut m’atteindre. Je dors pour oublier, du moins c’est ce que les rêves me chuchotent. Au loin, j’entends le calme clapotis de l’eau contre les rivages noirs et doux du minuscule îlot qui m’abrite. J’en suis le centre, le cœur, le noyau, l’atome fondateur. Il n’existe que parce que je suis là. Sans moi, il n’a pas de fonction, pas d’existence propre. Je rêve, je souris. Quelque part, loin au fond de moi, je suis heureuse. J’étais heureuse.
J’étais.
Le cauchemar commence. La sérénité qui baigne mes rêves s’étiole. Le clapotis des vagues se fait menaçant. Mon îlot s’alourdit. Quelqu’un, ou quelque chose, est en train de monter dessus. Qui ? Quoi ? Pourquoi ?
Pour moi.
La réalisation me frappe si fort qu’elle me réveille. Mes yeux s’écarquillent, ouverts sur un monde noir de ténèbres humides, à l’odeur de limon suffocante. La tourbe me borde jusqu’au cou, elle pèse sur mes membres et ma poitrine au point de m’étouffer. Je dois sortir ! Plus qu’un besoin, c’est une nécessité. Je dois sortir, tout de suite, sinon je vais mourir.
Le monde pue, je préférais mes rêves. Lentement, je bouge un bras, tout courbaturé d’avoir fait je-ne-sais-quoi, et encore tout mou de sommeil. L’autre s’extrait aussi de la fange. Je me relève sur les coudes. Un mélange grumeleux de terre, de sable, d’eau et de feuilles mortes en décomposition s’écoule le long de mon torse. Je grimace, rassurée que mon visage n’ait pas été souillé par cette décoction infâme. En s’arrachant du sol, mon corps provoque comme l’éclatement d’une bulle. Le bruit de succion m’écœure et me chavire. Je tangue, incertaine, puis me demande où je me trouve. Alors que mon regard observe l’eau noire et croupissante qui s’étale autour de mon îlot, perçant la frange des rayons de lumière grise comme un chien-loup perpétuel, il capte un reflet étrange. À la surface des eaux, quelque chose flotte, comme un regard, une présence. Je penche la tête sur le côté, prête à m’approcher, quand le souffle du danger me hérisse tous les poils du corps. Et plus particulièrement ceux de la nuque.
La chose est là. Elle aussi m’observe. Avec lenteur, je me retourne, retenant ma respiration, pour lui faire enfin face.
Un claquement de mâchoire me frôle le visage. Terrifiée pour ce qu’il me semble être la première fois de ma vie, je hurle. Longtemps. À m’en briser les cordes vocales.
16h41, je rentre chez moi, je m'accorde 1h de pause avant de reprendre ^^
Note : l'objectif total du jour est à 7500 mots ^^
18h, reprise des hostilités. J'en suis environ à 6000 mots. Plus que 1500 !!!
19h32 : 7578 mots. Objectif du jour atteint, chapitre 3 bien entamé. :-)
Si quelqu'un veut le début du roman pour preuve, y a qu'à demander... ;-)
A demain !!! :-)
L'objectif sera... 10 000 mots ^_^