[Original] Strangers in the morning - jazz - mllelouise
Titre : Strangers in the morning
Fandom : Original
Auteur : mllelouiz
Rating : PG 13
Personnage : Nina, Jonathan, mention de Cathy
Nombre de mots : 493
Thème : Jazz
Nina se tient devant la porte et hésite à sonner. Arriver là, sans prévenir, avec son sac et son visage plein de bleus, ça lui plait moyen. Mais quel autre choix pourrait elle avoir ?
Elle a fuit et ça, elle ne le regrette pas. Mais l’inconnu qui s’étend devant elle l’effraie.
Même la certitude d’avoir fait le bon choix ne rend pas les choses plus simples.
Il fait à peine jour. Elle va la réveiller. Elle aurait dû trouver un café pour attendre une heure décente. Elle peut quand même se payer un café. Mais il y aurait eu les regards. Aujourd’hui elle n’a pas maquillé les marques qui trahissent son histoire. Pas pris le temps. Fatiguée de mentir, aussi. Et puis les larmes auxquelles elle s’attend auraient de toute façon foutu en l’air n’importe quel fond de teint.
Alors elle est là, devant cette porte, son dernier espoir, son seul espoir, et elle n’ose pas sonner.
Débarquer comme ça, alors qu’elle n’a pas vu Cathy depuis des mois. Un jour elle lui avait dit, viens quand tu veux. Ca n’allait pas aussi mal, à l’époque, elle ne voyait pas l’intérêt de le quitter. Elle ne comprenait pas l’inquiétude dans la voix de ses amies.
Nina ferme les yeux, debout sur le perron, obligée d’admettre qu’elle avait tout faux.
Elle secoue la tête pour chasser les images qui l’assaillent et c’est là qu’elle remarque la musique. Il y a une mélodie qui lui parvient depuis l’intérieur de la maison. Du piano. On dirait du jazz. On dirait les dimanches après midis avec ses parents et les séances à dépoussiérer leur collection de 33 tours.
La musique de jours heureux.
Cathy est réveillée. Nina va pouvoir sonner. Changer de vie.
*
Les yeux qui se ferment, c’est le signe qu’il devrait aller se coucher mais Jonathan est transporté par les notes qui envahissent son esprit.
Il n’y a plus de place pour quoi que ce soit d’autre dans sa tête alors il n’a pas le choix.
Il doit écrire. Il doit mettre toutes les notes sur le papier, toutes, n’en oublier aucune, former la mélodie sous la mine HB, faire danser les sons jusqu’à ce que la partition soit la copie parfaite de cet air qu’il entend depuis des jours. Aujourd’hui est un bon jour, aujourd’hui il sent qu’il touche au but.
Il n’y a pas de place pour autre chose que son piano, son crayon et ses feuilles vierges par dizaines.
Pourtant un son dans un coin de sa tête bloque soudain le flot de musique. Il tente de l’ignorer mais le bruit persiste. Encore. Et encore.
Jonathan ferme les yeux pour que le bruit s’arrête et le laisse composer. Mais c’est la musique dans sa tête qui s’arrête et il n’entend plus que le son strident qui insiste.
On sonne à la porte.
*
La porte s’ouvre. Ce n’est pas Cathy. Tout est foutu, elle est foutue.
*
La porte s’ouvre ...