Long time no review!

Dec 08, 2012 14:23

I don't write film reviews anymore because I don't have the time to do so...and I barely go to the cinema anymore. Yet I finally went and saw Skyfall yesterday evening, and mostly enjoyed it even though I found it was a bit too long (it was half past midnight when it ended).

The opening scene in Istambul had me worried at first. I didn't like it. I though "damnit this is just another action-packed film looking a lot like those M:I flicks with Tom Cruise", but the credits rolled on and I was all "now that's better!".

At the end of the day I left the theatre thinking this was a very good Bond movie, probably the best I have seen in a very long time (I have not seen the other two of the Craig era but I heard they weren't as good as this one).

What I liked the most was that it was a visually oriented film, with great aesthetics, especially the breathtaking scene in Shanghai (all hall of mirrors, moving coloured lights and shadow puppet show) and the crepuscular shots in Scotland towards the end. Beautiful.

And all the tributes to the Bond mythology and films of the past - revisited according to the resurrection theme (new out of old) and the modern ways vs old ways leitmotiv - were nicely done. I laughed at the jokes about gadgets and how they no longer relie on explosive pens, I smiled at the line ("for your eyes only"), I cheered when seeing the Aston Martin...and I totally called it concerning the black operative turning to be(come) Money Penny, given all the teasing/flirting but no sex that went between Bond and her througout the film.

I also wondered if Javier Bardem's gross reveal about what the cyanid did to his mouth was meant to be a twisty tribute to that villain from From Russia With Love, the one who was called Jaws! Maybe it's just me seeing connections where they are not. The scenes with a depressed and drunk Bond with the scorpion in the bar had to be a wink at Dr No though!

It was fun to see Ben Whishaw as the new and very young Q., especially given all the Bond talk his character from The Hour has!

That said, Daniel Craig did a decent job but does nothing to me and Sean is till my Bond. I just don't quite buy this Russian looking 007(If anyone makes a film about Putin's career in the FSB, Craig would be perfect for the role!); I don't find him neither sexy nor elegant enough and he lacks the walking-like-a-panther quality that Connery had (and which had him hired!). This Bond is also not as hard and ruthless as Connery's. Too tortured and sensitive this character, but I guess it fits in the time. I doubt that Sean's Bond would have shed a tear had his M died in his arms...

Sean Connery's Bond films were probably not as good as this one but his screen presence and sex-appeal was just something else. And beside being an incredibly handsome and sexy man, Sean was also a charismatic and skilled actor who shone (heehee!) in other roles like that wonderful space sheriff in Outland or the angry cop in Sydney Lumet's The Offence, or the moving old Robin Hood in Robin and Marian, or the inquisitor in The Name of The Rose, or Ness' mentor in The Untouchables...and many others. There's a reason Sean Connery stole the show when playing in the third Indiana Jones!

And I'm sorry but Adele's song can't compete with Shirley Bassey 's "Goldfinger".

But I learnt something with Skyfall: I didn't know that James Bond's mother was French!!!! Dominique Delacroix Bond! Is it in the Ian Fleming's stories?

The film did embrace an obvious male chavinism:

- women have little choice in Skyfall, it's either die or leave the field and become...a secretary!
- Of course the rogue agent's vendetta against M had to sound like Mommy issues! And it's strongly suggested that Bond himself sees M as a surrogate mother. It's a big cliché. I very much prefer how The Avengers subverted it during the Tara King era with Grandmother!
- the female PM sucks and Mallory doesn't hesitate to interrupt her and put her in her place...
- By the end, the male world is "safe" and restored, the sexually-ambiguous villain - and I don't mean open to homosexual experiences because as Bond's line pointed out that's not sexually-ambiguous (just being one of those English boys who went to the infamous British Public Schools! ;-)) - is defeated and M is once again a man!

That said, I won't complain about the machismo because it was at the core of the first Bond movies as well. It's a just one of the old ingredients that are incorporate in the updated recipe.

So it was a nice evening at the cinema, which I needed!

Le Monde has a nice review, which I copy and paste here:

"Cinquante ans, c'est l'heure des bilans. Skyfall interroge la pertinence de ce corps usé, dans un monde auquel il n'est dorénavant plus adapté. Très en verve et chaleureux, le Britannique Sam Mendes, aux commandes de ce spectaculaire opus, confirme : "Dans mon film, l'affrontement entre le passé et le monde contemporain alimente des débats contradictoires. On dira de James Bond qu'il n'est plus bon à rien, mais il se trouvera toujours un personnage pour réfuter cette assertion." En résulte une oscillation, à la fois inquiète et loufoque, entre générations passée et future, tradition et relecture moderne du mythe. En ce sens, Skyfall complète admirablement une franchise déjà riche de vingt-deux épopées, tout en la travestissant à la marge. La solidité du scénario contribue à l'intérêt de ces nouvelles aventures. James Bond reconsidère sa loyauté envers M (Judi Dench), la directrice du MI6, à l'aune d'une mission qui a mal tourné. Mais quand une liste d'agents infiltrés est rendue publique par un mystérieux pirate informatique et que l'Agence est détruite dans un attentat, Bond rempile. Il traque le responsable, le déjanté Silva (Javier Bardem), bien déterminé à une vengeance toute personnelle contre M. Oscar du meilleur réalisateur en 2000 avec American Beauty, s'est réapproprié l'univers pour le moins amidonné de l'agent 007. Sa volonté de dynamiter les codes en vigueur l'a conduit à revisiter la saga de manière impertinente. Entre hommage et rupture avec les productions passées, il parvient à un équilibre intéressant. "Je voulais renverser les règles établies. Ce n'est pas comme au théâtre où vous ne pouvez pas toucher aux figures classiques. Dans Skyfall, je m'en suis pris à une icône !", s'amuse celui qui a monté plusieurs pièces de Shakespeare, en parallèle à ses films.
Les clins d'oeil aux accessoires, qui ont fait la légende de Rien que pour vos yeux ou de Vivre et laisser mourir - qui a profondément marqué Mendes quand il avait 10 ans - abondent. S'ils participaient à l'excitation presque enfantine des précédents volets, ils sont aujourd'hui aussi obsolètes que l'agent 007, d'ailleurs déclaré inapte au service dans Skyfall. Mendes exploite ces gimmicks au minimum. "Je devais me positionner par rapport aux gadgets qui faisaient rêver dans les anciens Bond. C'est tout à fait délibéré de ma part de faire dire à Q qu'à l'Agence, ils ne donnent plus dans les stylos qui explosent. Nous nous en sommes tenus au pistolet qui accompagne 007 comme un ami." Mais, que les fans se rassurent, Bond ressort du garage son Aston Martin d'origine, le temps d'un voyage dans les Highlands. Une concession à la franchise ? Plutôt une manière de déconstruire pour façonner une vision inédite de l'agent. "Détruire permet de recréer et ce dont je suis le plus fier, c'est qu'à la fin de mon film Bond regarde vers le futur, après s'être frotté à son passé", commente le réalisateur.

Arrivé sur le projet grâce à son ami Daniel Craig, qui endosse pour la troisième fois le seyant costume de l'agent secret, Sam Mendes a exposé aux producteurs son approche personnelle du film. Ils l'ont audacieusement suivi sur son scénario qui invente un passé trouble à 007. La tragédie intime de Bond est l'épicentre secret de Skyfall. Pas étonnant que Mendes soit allé puiser dans les zones les plus sombres de la mythologie bondienne. Son attirance pour les personnages névrosés caractérise sa filmographie, des Sentiers de la perdition aux Noces rebelles. Il poursuit, ce faisant, la ligne torturée du "reboot" amorcé avec Casino Royale et qui laissait un Bond ténébreux, veuf et inconsolé. Quantum of Solace signait, quant à lui, l'avènement de Bond. Skyfall entérine sa mort puis sa renaissance. Mendes situe son héros entre le Cary Grant de La Mort aux trousses (à son sens, le premier Bond ayant jamais existé) et le loup solitaire, incarné par Alain Delon dans Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville.

Faut-il envisager Skyfall comme un film d'auteur pour autant ? La réponse est aussi ambiguë que le positionnement du film. Impossible de ne pas voir dans la détermination des personnages à se battre "à l'ancienne" et avec les moyens du bord, une métaphore de cinéma. Autrement dit, l'affirmation d'un goût pour l'artisanat, à l'heure des effets numériques. Pour les personnages, il s'agira de revenir aux fondamentaux (un couteau, des clous, du verre brisé pour se défendre), pour contrer la puissance de frappe d'Internet.

Bien qu'ayant réalisé des films indépendants (Away We Go) et refusant la débauche d'effets, Mendes se défend d'être un auteur : "Je raconte des histoires, même s'il est flatteur qu'on dise de moi que je suis un artisan." On sera surpris d'apprendre que la majorité des scènes d'action tout à fait époustouflantes de Skyfall ont été tournées avec deux caméras tout au plus, et la plupart du temps sans doublure pour Daniel Craig. La course-poursuite dans le métro londonien, une gageure technique et artistique au vu des contraintes d'espace, n'a requis qu'une caméra. Quand à la séquence d'ouverture à Istanbul, deux mois et demi ont été nécessaires pour la mettre en boîte. On s'extasiera encore sur la magnifique traque à Shanghaï, dans un immeuble tout en surfaces réfléchissantes.

Jeu de reflets, effets de miroirs, Mendes paye, dans cet épisode asiatique d'une grande beauté plastique, son tribut à Orson Welles et à sa Dame de Shanghaï. Avec ses qualités d'écriture et de mise en scène avérées, ses références cinématographiques, Skyfall domine à l'évidence les deux autres films de l'ère Daniel Craig. Mais l'objet hybride rend indécis sur sa nature. Vrai blockbuster, il se donne des airs de film d'auteur. Une posture quelque peu simpliste tout de même. En cela, Skyfall s'inscrit dans la lignée de Batman ou de Spiderman, autres reboots qui brillent par leur noirceur psychologisante. La part refoulée du hiératique James Bond donne à Sam Mendes un alibi pour signer un film populaire et intello, intégré dans une logique commerciale agressive.

Le cinquantième anniversaire de James Bond se double d'un business très lucratif de produits dérivés : téléphones, portables, sodas, bière, costumes, voitures de luxe. Ce n'est pas une nouveauté, plus aucun blockbuster ne se fait actuellement sans le recours au placement de produits. L'accord signé entre Sony Pictures International et la bière Heineken, que siffle à longueur de scènes 007, a permis de prendre en charge un tiers du financement de Skyfall. La lucrative saga, lancée avec Dr No en 1962, a jusqu'ici rapporté plus de 5 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros). Les deux ventes aux enchères d'objets provenant de l'univers de James Bond, organisées chez Christie's début octobre, ont rapporté plus de 2 millions d'euros. Le fringant quinquagénaire est plus que jamais bankable."
 

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