Titre : L'impensable
Couple : Arthur, Morgana
Fandom : Merlin
Rating : G
Thème : Mort
Disclaimer : Pas à moi.
Notes: On ne devrait pas écrire quand on est en mode angsty...
Le Roi Uther Pendragon était mort.
C’était difficile à concevoir, presque impossible à imaginer. Les yeux incrédules posés sur l’amas de terre qui recouvrait à présent la dépouille de son père, Arthur ne pouvait y croire. Comment seulement penser que sous le bois, un corps reposait. Ce corps qui avait appartenu à son père, et qui n’était plus rien maintenant qu’un… Qu’un quoi au juste ? Une coquille vide, privée de son âme et de sa vie.
Il l’avait vu, avant qu’on ne referme le tombeau. C’était lui, et pourtant, ça ne l’était pas. Le même visage émacié, les mêmes mains autrefois puissantes reposant à présent sur son torse. Et les yeux… Les yeux clos, à jamais. La bouche entrouverte sur un dernier son, le dernier mot qu’Uther Pendragon prononcera jamais. La fierté respire encore sur son visage, et même la rigidité de la mort ne lui a enlevé sa superbe. Arthur a déposé un dernier baiser sur le front de son père, et le tombeau s’est refermé.
Il a entendu les prières pendant la messe, donnée en l’honneur du défunt roi, sans vraiment les écouter. Il a entendu les mots des autres, mais ne s’est pas reconnu, et n’a pas reconnu son père. Comment ses prêtres auraient-ils ne serait-ce qu’appréhender l’homme que fut Uther ? On a demandé à Arthur de parler, il n’a pas pu. Parler de son père enfermé dans un cercueil de bois, c’en était trop pour lui. Il était son fils unique, et aurait dû se tenir fier et fort au milieu de tous ces gens. Mais c’était trop dur.
Quand la procession avança, il ne put retenir ses larmes. Il voyait, tout autour de lui, comme des vautours, les sujets d’Uther -les siens à présent, le regarder avec avidité pour contempler son malheur. Il aurait voulu leur dire d’aller au Diable et de le laisser avec sa peine, mais il devait faire honneur à la mémoire de son père. Il marcha derrière le cercueil, sans dire un mot.
Il a regardé le cercueil être béni une dernière fois, puis l’a vu disparaître dans le trou béant creusé la veille. Les pelles ensevelirent les planches de bois sous la terre, des mains placèrent des fleurs sur la tombe. Beaucoup prièrent encore, longtemps… Et doucement, les uns après les autres, tous disparurent, laissant Arthur à sa peine.
Comment imaginer que le corps de son père se trouvait presque sous ses pieds ? Comment reprendre goût à la vie quand on ne cesse d’imaginer que la figure vivante d’Uther reposait à présent sous une couche de terre brune ? Comment seulement imaginer qu’il était mort, après toutes ces années ? Arthur avait marché à ses côtés. Il devrait à présent continuer seul.
Arthur repensa à Morgana, et à son absence. Uther l’avait choyée comme sa propre fille, et elle n’était pas là pour lui rendre un dernier hommage. Elle ne lui avait pas dit au revoir, pas embrassé une dernière fois. Pour Arthur, c’était la pire des trahisons. Une trahison telle qu’à partir de cet instant, Morgana cessa d’exister pour lui.