Meme-fics, 7/7
Pour Duniazade.
Prompt: How about a cross-over between HP and Largo Winch? Let’s suppose Ovronnaz discovers, late in life, that he has magic. And that he’s a distant cousin of a certain lean, dark, disreputable wizard.
Gen, NC-17, 6000 words.
Warnings: partly in French, explicit violence, hence the rating. Also, the narrative imperative dictates that Tito never died. Alternate universe (canon til book 6 in HP, set somewhere after l'Heure du Tigre in LW), crossover.
La Bénédiction des Patriaches
Hogwarts castle, Scotland, March 1963
“Mu-ggle! Mu-ggle! Snape is a Mu-ggle!”
The Slytherin first and second years were chanting their little song and it took all of Severus’ self-discipline not to stand up from his desk and burst out with hexes. Old Sluggie didn’t take kindly to members of his House cursing younger students. Let them just wait, he thought, there must be poisons that can’t be traced… and if there aren’t, I’ll invent one… one that makes their agony last for hours and hours…
“You not answering, Snapey? You know when to shut up in front of real wizards, don’t you?”
Regulus Black was one of the smallest of the lot, but he was also the more outspoken. Insulted by a mere firstie! How further down could he sink? Severus clenched his fingers around his wand, knuckles white with rage. Control. He needed to stay in control.
“What is going on around here?”
The Head Boy’s voice rang loud and clear. The makeshift mob quieted down and Severus looked up to him.
“Snape’s mother is a witch, isn’t she?”
“Yes - a Prince-“
“Prince? Now that is a fine family. Aren’t you descended from the Dees? Third branch twice removed?”
Severus didn’t have a clue, but he thought in wise to nod anyway.
“Now, correct me if I am wrong, but didn’t Hippolyta Dee marry your great-uncle, Sigismund Black?”
Regulus looked flabbergasted.
“Well, congratulations then, you two are related! And so will you be to me, Snape, once Narcissa and I are married.”
Severus had to keep his mouth from gaping. Related to Lucius Malfoy? Thank God, no, thank Merlin wizards took the extensive approach to genealogy.
“Malfoys like to be proud of their relatives,” Lucius went on. He reached for Severus’ pencil-case with disgust and Severus watched, appalled. This was Tobias’ gift to him the first time he had left for Hogwarts; it had belonged to Grandpapa Snape and the old wooden case, despite the years of grime that covered it, looked almost respectable.
“This is a… Muggle item, is it not?”
Severus remained silent.
“Is it not?”
Grandpapa Snape and Tobias loved him, but they couldn’t do anything for him at Hogwarts, could they? Weren’t they the reason everyone picked on him anyway? And to be related to the Malfoys…
“It is,” he answered tightly.
“Well, Snape, now that we have established that you are a wizard… don’t you have a wand? Can you not use it?”
Wand hand steady despite the emotion, Severus lifted his arm. I’m sorry, I’m sorry, I’m sorry, he thought as loudly as he could, but he said nothing and cast Incendio. The dry wood caught fire in no time, and the case turned to ashes before his eyes.
“A non-verbal spell? Most wizards don’t master these before sixth year.” Lucius cast a purposeful glance to the younger students, who had watched the entire scene in awe. “I wouldn’t like to be your enemy… Severus.”
Centre exécutif du groupe W, New York, mars 2001
« Il a dû s’engouffrer là, dit Largo. Toutes les autres issues sont bloquées et il le sait. »
« Oui, patron, bien patron. » Simon avait beau arborer son sourire de toujours - celui qu’il jugeait fin et séducteur mais que ses interlocuteurs trouvaient plutôt vulgaire et narquois - il eut soin de tirer son Browning de sa ceinture. La crosse était dure et tiède sous sa main. Un flingue, ça pose son homme.
« Il est à bout, Largo ajouta. Il est prêt à faire n’importe quoi… »
Ils étaient à la poursuite d’un sous-directeur du groupe. Le type avait piqué dans la caisse une fois de trop et s’était fait épingler par l’Administrateur ; au lieu de présenter sa démission comme tout malfrat en col blanc qui se respecte, il avait d’abord menacé de se suicider, puis avait pris le large… toujours armé. Largo avait aussitôt alerté les autorités, mais les flics du coin ne faisaient jamais dans la dentelle, et son ami aurait préféré le désarmer et peut-être le raisonner avant de le livrer. Sacré Largo.
Ils étaient maintenant au sous-sol. Quelques voitures demeuraient là malgré l’heure tardive, le groupe ne manquait pas de workoholics. Entre elles et les larges piliers de béton, le vaste ensemble rengorgeait de cachettes.
« Prends à droite, dit Largo. Je vais faire le tour par la gauche… »
La tenaille, sans doute la plus ancienne stratégie du monde, songea Simon. Bien, patron…
Il s’avança, courbé en deux pour lui aussi prendre avantage du couvert qu’offraient les véhicules. A croupetons derrière une bagnole, pétard en main ; avancée précautioneuse hors de couvert ; reconnaissance, prêt à tirer ; trois pas en avant, direction la prochaine voiture, et on remet ça.
Presque sans perdre Largo de vue, Simon parvint à l’extrémité de l’allée. Merde, le petit salaud s’était échappé. Y’avait pas à dire, les études universitaires de macroéconomie appliquée, ça vous faisait du malfrat de qualité supérieure.
Il y avait une porte sur sa droite. Ce n’était pas l’ascenseur, celui-ci se trouvait derrière lui. L’escalier de secours, peut-être ? Simon s’avança dans la pénombre.
« Lâchez votre arme, » fit une voix.
Merde. Merde merde merde. Une faible lueur se reflétait sur le canon du revolver de son adversaire, un canon pointé droit sur lui. Simon savait qu’il n’aurait pas le temps de viser et de tirer. Pas le choix, donc. Merde. Il laissa tomber son propre pistolet. Le métal résonna contre le béton. L’homme en face de lui ne bougeait pas, ne faisait pas mine de faire demi-tour et de s’enfuir. Non, ce con-là voulait bel et bien se suicider. Mais il allait éliminer Simon avant de se faire sauter le caisson…
On dit toujours que les gens revoyaient leur vie défiler devant leurs yeux au moment où ils crevaient… Rien de tel pour lui. Simon ne vit que ce que sa mort lui ravirait : l’odeur rurale de son Valais natal, la peau douce et ferme d’une fille facile sous ses doigts, le souvenir qu’il gardait du visage de sa mère. Sa mère… et puis Largo. Il avait fait son deuil de sa génitrice il y a bien longtemps déjà, depuis sa première fugue, presque. Mais Largo avait perturbé son existence de solitaire. Il n’était pas seul en ce monde, réalisa-t-il en cette milliseconde d’éternité. Et il ne pouvait se résoudre à partir comme cela, ne voulait pas faire face seul à la nouvelle aventure qu’était la mort.
Non, se dit-il.
Non, je veux pas crever.
Simon se redressa lentement, sans jamais quitter des yeux l’arme qui le menaçait, et avança la main, devant lui, concentré, plaçant sa paume ouverte entre le tueur et lui.
Je veux pas crever.
Je veux pas crever.
Je vais pas crever.
Le coup partit, enfin, et Simon relâcha la respiration qu’il avait retenue.
La balle sortit du canon en même temps que l’air de ses poumons et fonça vers lui comme au ralenti.
JE VAIS PAS CREVER
Il se concentra sur cette pensée. Elle l’emplit d’une force insoupçonnée, d’une étrange électricité toute dirigée vers son bras, sa main, sa paume érigée en bouclier.
JE VAIS PAS CREVER
La balle de plomb dévia brutalement de sa course et tomba par terre avec un bruit mat.
Le front couvert de sueur, Simon leva la tête vers son adversaire. Ils se dévisagèrent, aussi étonnés l’un que l’autre.
« Simon ! »
Le cri de Largo les arracha à leur contemplation mutuelle.
« Hands up, you ! »
Toujours hébété, l’autre ne réagit pas, même devant le ton de panique de son ex-patron.
Un sifflement déchira l’air.
Un poignard d’acier trempé, équilibré au mercure, se ficha silencieusement dans le poignet de l’ancien employé. Il lâcha son revolver et saisit son avant-bras ensanglanté de l’autre main, hurlant une douleur primitive.
Simon tomba à genoux, la paume toujours étendue, épuisé par l’énergie insoupçonnée qui venait de l’envahir. Sans prendre garde à leur ennemi, Largo le rejoint, le saisissant aux épaules.
« Simon, réponds-moi, es-tu gravement touché ? Je ne vois pas de sang… Simon, parle-moi ! »
Simon perçut les sirènes de la New York Police Department au loin.
« V’la la cavalerie, » fit-il en guise de réponse.
Grimmaud Place, London, March 2001
“You shouldn’t be doing this, Harry,” Hermione’s voice was tired, but firm.
“I see no reason why not.” Harry had his stubborn teenager voice.
“Look, should we really be arguing on this? Couldn’t we celebrate being done with the Horcruxes or something?”
Ron managed to sound both tired and stubborn, all at once.
“We aren’t celebrating anything before Harry’s done with Voldemort.”
“And I won’t do anything to Voldemort before we’ve gone after Snape.”
“That’s that, then. We take care of the slimy git and then we go for Red Eyes.”
The hero of the wizarding world didn’t acknowledge him; he stood up and left the room.
“This is the stupidest plan I’ve ever…” Hermione’s voice trailed off. “All right, a good night’s sleep won’t hurt anyone.”
“Hermione, didn’t we say that when the Horcruxes’d be destroyed, we’d…”
She cut the redhead mid-sentence.
“Not before we’ve found and captured Snape, since that’s what Harry wants now, no we’re not. Good night.”
She walked to her room without another word.
Ron’s eyes remained on the closed door long after she had gone.
Centre exécutif du Groupe W, mars 2001
« Sara, j’aurais une faveur à vous demander. »
Sara Washington, la seule Afro-Américaine à diriger une section au sein du groupe W, leva la tête vers son patron.
« Je n’ai rien à vous refuser, vous le savez bien. »
« Il s’agirait là d’une mission plutôt délicate. »
Sara haussa un sourcil. Elle n’était qu’une épave tant sur le plan émotionnel qu’au point de vue sexuel, certes, mais il n’y avait pas de mission délicate dont elle ne puisse venir à bout en ce bas monde. Et si ce n’était pas tout à fait entièrement légal, tant mieux : rien de tel qu’un petit défi de temps à autre pour garder l’esprit bien aiguisé.
« Simon aimerait retrouver son père. »
« C’est tout ? » s’étonna la jeune femme.
« Il y a un hic… il ignore son nom, son adresse, son âge, et jusqu’à sa nationalité. »
« Que connaissez-vous de lui, alors ? »
« Il a vécu à Monthey, en Suisse, quelques mois, six mois à un an avant la naissance de Simon ; il s’est alors évanoui dans la nature, sans laisser d’adresse bien entendu. Il s’est lié d’amitié avec Maria Ovronnaz - cela a dû faire jaser dans les environs. Il disait s’appeler John, mais l’information reste à vérifier ; disait être gitan et avoir longtemps vécu à Madrid, puis à Lausanne, sans apporter la moindre preuve ; il n’est pas impossible qu’il ait eu maille à partir avec les autorités d’un pays ou d’un autre et avant et après cet incident. »
Sara esquissa un sourire. Il s’agissait là d’évènements bien antérieurs à Internet comme au contrôle électronique aux frontières. Ses compétences de hacker lui seraient tout à fait inutiles, et la quête s’annonçait ardue. Un vrai défi, comme elle les aimait. Par curiosité, elle demanda :
« Il y a des années qu’il n’est pas retourné en Suisse. Pourquoi entreprendre des recherches maintenant ? »
« C’est compliqué, répliqua Largo. Simon n’est pas lui-même depuis quelques temps. L’autre jour, dans le sous-sol, j’ai bien cru que… enfin bref. J’ai pensé que s’il retrouvait son père, ça ferait diversion, d’une certaine manière, que ça lui changerait les idées pendant un temps. »
« Bien, patron, répondit-elle. Je vous tiendrai au courant ! »
« Ah, et Sara. Ceci devrait rester entre nous… strictement entre nous. »
« Pas un mot à Simon ? » demanda-t-elle.
« Ni à Simon, ni à personne du groupe… »
Sara n’honora pas cette dernière requête d’une réponse. Si Ze big boss s’amusait à la prendre pour la première écervelée venue, il devrait se contenter d’une impolie. Bien sûr qu’elle resterait discrète, pour qui la prenait-il ?
« Pendant que je suis en pleines recherches généalogiques, voulez-vous que je… »
Son regard croisa celui de Largo sans ciller. Il eut l’air d’hésiter un instant, puis se ravisa.
« Ce ne sera pas nécessaire, Sara. Je vous remercie. »
Simon avait peut-être besoin de creuser son passé mais lui avait déjà un père, et ce qu’il savait de lui ne lui inspirait rien de bien excitant. Nul besoin de s’en chercher un autre.
Spinner’s End, Manchester, England, May 2001
The wards chimed and Severus sprang out of bed, hand on his wand, wide awake.
10 am, he barely registered at the periphery of his mind. He must have stayed up longer than he thought yesterday night…
His emergency wallet - containing the shrunken version of everything he may need during his flight - was on the nightstand. He grabbed it almost absently: the possibility of his having to leave in a hurry was such a likely scenario that he need not think twice before going through the prepared motions.
The second set of wards chimed again. The intruder, whoever they were, actually had the gall to walk directly to his front door instead of just Apparating inside. This must be a diversionary tactic, he thought, not even the Ministry envoys could possibly be that clumsy, and neither the Order nor the Death Eaters could possibly be reckoned to be lesser adversaries than plain Aurors.
He paused at the bottom of the staircase, poised to strike. He should cast a wide, strong hex - a temporary blinding curse would be a good choice - and then Disapparate to a remote place in the countryside. Yes, he was still in his nightgown, but he could not spell it into a more reasonable attire right now, his entire attention and magic ought to be concentrated on the front door, and possibly elsewhere too, where would they come from?
The white corner of an envelope was pushed into the letterbox.
He started. What kind of jinx could not be sent by owl and needed to be delivered in person? Surely this couldn’t be the diversion? And where were the other witches and wizards who wanted his hide?
Wand in hand, heart beating like a demented drum inside his chest, Severus stood still. Were it not for the strong wards he had placed on his home, he would have been gone long ago, at the first warning chime; but if he went, coming back would be a strenuous affair, the many layers of protection he had spun around himself made sure of that. As it were, he preferred to wait as long as possible, to make quite sure the danger was imminent and unavoidable, before leaving his fragile haven.
The seconds turned into minutes and the minutes into half an hour, and still there was nothing more than the missive, looking out of place and nearly incongruous against the shabby old door. The messenger had left straight away - the wards had chimed again - and left the house.
Muscles cramped in an effort not to shake, Severus accio’ed the offending bit of paper.
“Reveleo!”
Nothing. The letter had not been jinxed, cursed, or spelled in any way. Still, it could be poisoned… He accio’ed his potion dragonhide gloves and picked it up ever so carefully.
It was a Muggle letter, nothing but a Muggle letter, and yet it must have been important for the mailman - still supposing he was nothing more than a Muggle himself - to have disregarded the do-not-notice wards on the house.
New York - April 30th, 2001, said the postal stamp. The envelope itself was nondescript, but for an ominous, capital “W” on the upper left-hand side. None of that, however, was as offensive as the address itself: “Mr. Tobias Snape”, went the large, child-like handwritten notice.
A Muggle letter, nothing but a Muggle letter, and a Muggle letter to his father to boot.
He had had nothing to do with Tobias since his third year at Hogwarts, and the old man had never done anything to change his mind. The mean, old, semi-illiterate, bad-tempered Muggle had found a way to inconvenience him even from beyond the grave. Upsetting his wards! Giving him the scare of a lifetime! Mixing him, the youngest Potions Master Hogwarts had seen in the two last centuries, with the concerns of Muggles!
His nonverbal Incendio! was so strong the letter disintegrated into a wave of smoke almost instantaneously. He shook the ash from his hand and took a series of deep breaths, trying to steady himself, to forget the fear and agitation of the morning.
He was friendless, almost penniless, universally hated in the entire wizarding world, one step removed from being on the run, but he need not concern himself with the affairs of Muggles.
Thank Merlin.
Aéroport international de Manchester, juin 2001
« And keep your seatbelts fastened until the aircraft has come to a complete halt… »
Simon déboucla la ceinture et s’étira voluptueusement, manquant d’éborgner son voisin de gauche. Ce n’était pas trop tôt, le vol avait été interminable. Il n’était pas de nature impatiente, mais sept heures à retourner les maigres informations de Sara dans sa tête, c’était six heures et cinquante minutes de trop.
« Je ne suis pas parvenue à localiser votre père, lui avait-elle confié. Il s’est comme évanoui dans la nature après… »
« Après sa dernière sortie de prison, » avait complété Largo, le visage impassible.
« Il a disparu à plusieurs reprises auparavant, notamment à votre naissance, mais jusqu’alors j’ai toujours retrouvé une trace quelques mois après… »
Elle lui avait donné un mince dossier, celui-là même qui se trouvait à présent dans son sac à dos. Il en connaissait le contenu par cœur.
Un acte de naissance. Benjamin Snape, né le 24 août 1950 à Manchester de Maureen Snape, résidant à Spinner’s End, Manchester ; père inconnu.
Plusieurs copies de jugements. Incarcéré à Londres (1969-1972), à Lausanne (1975), à Bastia (1977-1980), à Liverpool (1981-1986).
Une série d’articles de journaux suisses sur Benjamin Snape, voleur à main armée, datés de l’année de naissance de Simon. L’une d’entre eux citait Marie Ovronnaz comme témoin à décharge.
Une photo de lui à lors de son procès en Suisse - on aurait dit celle de Simon.
Une fiche Interpol d’avant l’informatique.
Des archives de la maison d’arrêt de Liverpool. Des photos d’écrou qui confirmaient leur ressemblance. Un registre des visites - un certain Tobias Snape, résidant à Spinner’s End, Manchester, y figurait à trois reprises.
« Depuis 1986, il n’y a plus eu trace de lui, il est probable que... »
Sara n’avait pas complété la phrase.
Simon ferma les yeux. Personne n’avait répondu à sa lettre. Mais il voulait voir ce fameux Spinner’s End, Manchester de plus près.
« We thank you for choosing this British Airways flight and wish you a nice stay in Manchester… »
Il n’y aurait certainement rien à voir, se dit-il. Rien que des vieilles pierres, ou peut-être même rien du tout, ne rasaient-ils pas les quartiers les plus insalubres de temps à autres ?
Son voisin de gauche se leva non sans lui décocher un regard meurtrier.
Qu’importe, songea-t-il en hissant son sac sur son dos. Manchester, ce n’est pas si loin que ça de Londres, et à Londres, il y a de bonnes putes. Ce voyage à la con se terminerait en virée du tonnerre de Dieu, foi de Simon.
Spinner’s End, Manchester, June 2001
A chime in the wards. Again.
Severus felt for his front pocket - yes, the wallet was there.
His wand was already in his hand, his mind spinning with possible hexes.
That’s the second time someone disturbs the wards in less than a month. Once is an accident, twice…
The second set of wards chimed.
No, this was no accident.
He walked silently to the door, determined to find out who this was. It couldn’t be a mere Muggle, that letter must have been a decoy, they wanted to make sure someone lived in the house, and he had fallen right in the trap, shite, but why had it taken them so long to come after him? Were they after reinforcements? Maybe it would be better to Disapparate right now, why wait, but the wards! The wards would hold him safe a moment longer.
Somebody knocked on the front door.
He could always try to throw them off their guard. Surprise them. Yes, that would earn him a short respite.
“Who’s there?” he shouted.
“Your son!” a voice answered.
Severus’ heart missed a beat. Now that was the mother of all diversionary tactics. Even him couldn’t beat that, not at a moment’s notice.
“I don’t have a son!”
“Well, your nephew, then!”
What kind of weird accent was that - and the sense of humour, for this could only be a morbid joke, was even more appalling.
“If either of my parents have managed to sire a bastard, rest assured that they would know better than to bother me. Now who are you?”
“Benjamin’s son.”
Benjamin. Benjamin. Who in Merlin’s name could Benjamin possibly be.
“Tobias’ nephew,” the voice went on. “Now may I come in?”
No way, Severus thought. This was a trap, an extraordinarily well-baited one - they did have him there, he had let his guard down, was letting it down right now, how could the Ministry, or the Order, or the Death Eaters, know the peculiars of his father’s family history, know about that wastrel of an uncle -
“Bang!”
“Bang!”
“Bang!”
“Hands up, Snape!”
“We’re surrounding you!”
“Expelliarmus!” went a female voice.
His wand soared in the air and he found himself disarmed, facing Potter, Weasley and the annoying Granger girl. The latter had caught his wand and was in the process of stuffing it in her pocket.
“We found you, Snape - it didn’t take Hermione that long to get your wards down - you’re done, we’ll surrender you to the Ministry-“
“Taken my wards down? You little fools, don’t you realise that the Dark Lord will-“
“What’s going on?” said the voice outside.
“I am being brutally assaulted,” Severus retorted, blind with fury. The dunderheads! His Dark Mark acted like a tracking spell, the moment his wards disappeared Someone would be sending Bellatrix after him, Someone with a grudge and a distinct lack of scruples, he had to get the Potter boy at least out of there before they arrived, what idiots of mythical proportions could have come for him without proper back-up…
The door crashed down and a long-haired, jean-clad Muggle man burst in.
“What’s the trouble?”
Oh Merlin. Could things get any better?
“BANG!”
The distinctive noise of a group Apparation resonated in the background. This wasn’t Bellatrix alone, this was-
“Voldemort! And at least five Death Eaters…”
The Granger girl was, apparently, slightly brighter than circumstances could have led one to believe.
“We need to get you out of here, Potter-“
“You aren’t escaping us that easily, Snape!” Weasley interrupted.
“But they’ll track the Apparation signature- they’ll follow us-“ Snape went on.
“I know a place they can’t know about,” the stranger volunteered.
“Let’s try group Apparation,” Granger suggested. “That way, Snape doesn’t escape-“
“And we gain a few minutes’ respite,” Potter completed.
“Think about that destination,” Snape intimated to the Muggle. “Concentrate!”
They had gathered close to each other, shoulder to shoulder, and the four wizards pushed their magical energies onto Simon, pushed and pushed as he focussed, picturing his goal in his head…
Île de Sarjevane
Simon ouvrit les yeux.
Un ciel bleu.
La caresse du soleil méditerranéen contre sa peau.
Une odeur de sel portée par la brise marine.
Ils étaient à bon port.
« Are we… » la jeune femme commença.
« That’s not possible, répondit l’homme aux cheveux noirs, celui qui avait d’abord répondu à Simon, this can’t be the Mediterranean, we can’t have side-alonged someone this far… »
« Well then, fit le grand rouquin, we didn’t side-along him. After all, he guided us all here, he must have apparated himself as well. »
« But he’s a Mu- » l’homme s’interrompit sous le regard courroucé de la jeune femme.
« That’s all well and fine, but aren’t they going to follow us ? » poursuivit le quatrième larron, un jeune homme de petite taille dont le front était barré d’une large cicatrice.
« Just a minute, if you please, » fit une voix. Simon sursauta. Cette intonation, ce parfait accent d’Oxford… Il se retourna et faillit tomber sur son ami, torse nu, pieds sales à même le sol, les yeux plus fauves que jamais.
« Largo ? Je suis désolé, mec, ce n’était pas prémédité, mais on est comme qui dirait en plein dans la merde et… »
« Inutile, je suppose, de vous demander comment vous êtes parvenus jusqu’ici ? »
« C’est - heu- je n’ai pas tout bien compris- »
« Mais il faut vous cacher, c’est cela ? » Devant le silence de Simon, il se tourna vers les quatre Anglais, cloués d’étonnement devant cette scène surréaliste. « I presume you need to hide ? »
« These three first, fit Severus, he and I can stop them for a while longer… »
« They can hide in the old monastery, répondit Largo, I’ll show you the way. »
Sans leur laisser le temps de répliquer, il saisit chaque jeune homme par un coude et les entraîna vers la bâtisse.
« We haven’t been properly introduced, dit Severus. I’m Tobias’ son. »
« Enchanté ! I believe Benjamin had an affair with my mother nine months before my birth. »
« We do look like each other, répondit Severus, contemplatif. Look, I’m sorry you got in this mess- you do realise we don’t have a snowball’s chance in hell to get out of here alive, don’t you ? »
« Blood is thicker than water, dear cousin, it’s a positive honour to be at your side in your hour of need, and de toutes façons… »
Il n’eut pas le temps de compléter sa phrase. Un craquement sinistre retentit, et plusieurs hautes silhouettes toutes de noir vêtues apparurent de nulle part.
« Severus ! fit le plus grand d’entre eux, dont la face blafarde dépourvue de nez faisait peur à voir, Severus ! And with company, too. Who’d have thought you’d lead me straight to the Potter boy… And who is that… Muggle ? »
« Don’t hurt my cousin, » fit Severus presque sans émotion.
« Well, well, well, » dit Voldemort en détachant soigneusement chaque mot. « How the mighty have fallen. A Squib relative, really, Severus ? »
« Ouais, un Squib qui va t’en fiche u- »
« Sectusempra ! » murmura le Seigneur des Ténèbres, agitant sa baguette dans la direction des deux cousins. « Is it not fitting for you and your pitiful… brethen… to die of a hex you invented yourself, hmm ? »
Il y eut un craquement sinistre, et ils disparurent tous de concert.
« Simon ! Simon ! » Largo courait vers eux, de retour du monastère où il avait laissé les adolescents.
Il arrivait trop tard, il le sut avant même de parvenir à ses côtés. Des centaines d’entailles avaient transpercé peau, muscles et veines. Le corps de Simon n’était plus qu’un grand hématome, et son sang coulait à terre au rythme irrégulier de son cœur. Il n’y avait rien à faire, pas ici, à des centaines de kilomètres du praticien le plus proche.
Ce que les profondeurs du Bosphore, la forteresse de Makiling et de multiples cambriolages n’avaient pu accomplir, un être sans nez, aux yeux aussi rouges que la plus sauvage des cruautés, l’avait fait.
Et il n’y avait rien à faire.
Rien, sauf le venger.
« Simon, mon frère… »
Le cœur de Largo se noua. Non, demander pardon serait inutile. Il fallait venger, venger !
Sans bien s’en rendre compte, il fit demi-tour, guidé par un instinct plus sûr que tout vers la destination du mage aux étranges pouvoirs.
Le fils de putain ne pouvait avoir disparu que dans l’ancien monastère. Il n’aurait pas quitté l’île sans en finir avec les gosses…
Largo courut. Il ne sentait ni le sol irrégulier sous ses pieds nus, ni l’odeur persistante du romarin. Son cœur battait la chamade au rythme effréné de la vengeance imminente. Du sang ! Rien d’autre ne laverait la mémoire de Simon. Simon…
L’éclat d’albâtre se rapprochait à la périphérie de sa vision. Largo franchit en trombe les lourdes portes de chêne, traversa cour après cour… Instinctivement, il savait que tout se déroulerait dans la chapelle désaffectée, dans ce Saint des Saints que le vieux Nerio avait reconverti en temple de l’argent.
Ses pas le guidèrent vers la sacristie.
Il entrouvrit silencieusement la porte intérieure, et vit l’autel, Voldemort qui lui faisait face et les dos des trois jeunes gens.
Il ne réfléchit pas, n’hésita pas. Les deux poignards d’acier du vieux Schellenberg surgirent comme par magie dans ses mains.
Un couteau de lancer fait un demi-tour sur lui-même entre la main du lanceur et la cible. Un bon lanceur de cirque muni de couteaux bien équilibrés fait mouche à douze pas.
Joseph Schellenberg, l’ivrogne de service à Vaduz, avait en son temps été un maître de son art. Mais les poignards que tenaient Largo restaient son chef-d’œuvre. Creusés de l’intérieur, ils étaient remplis de mercure. Le liquide amplifiait le demi-tour, leur conférant ainsi une force et une portés bien supérieures. Aux mains d’un lanceur expérimenté, et Largo l’était, ils étaient plus que redoutables jusqu’à vingt pas.
Et c’est ainsi qu’en ce beau matin d’avril, la dernière chose que vit Voldemort fut un double mouvement d’acier convergeant vers ses yeux. Parfaitement parallèles, les lames pénètrèrent dans chaque globe oculaire, transpercèrent rétines, nerfs optiques, cerveau et cervelet avant de ressortir vers l’arrière du crâne, tout juste ralenties par la paroi d’os.
Le mage resta parfaitement droit plusieurs secondes durant, suffisamment longtemps pour que Harry aie le temps de lancer un dernier « Avada Kedavra », avant de s’écraser sur un sol autrefois consacré, masse inerte qui aurait en toute logique dû tomber deux décennies auparavant.
Le Seigneur des Tenèbres n’était plus.
The Dark Lord was no more.
Silence filled the chapel, thicker than any spell. Then a crack resounded in the air, and both Ron and Harry turned to the Death Eaters. Stupefies and Impedimentas echoed in the old walls. Soon the floor was littered with dark figures and the three lone survivors looked at each other.
“Je ne reverrai plus jamais Simon,” thought Largo.
“Thank God it’s all over,” said Harry.
“Where in Merlin’s name is Hermione?” Ron shouted.
She was not to be seen, and neither of the young wizards could remember how many Death Eaters had Apparated to the island to begin with. If one of them had whisked her away in the heat of action…
Largo did not listen. If there was still a breath of life in Simon, he ought to be at his side. He walked out of the desecrated chapel, out of the courtyard, out of the heavy oak doors, up the hill. Ron and Harry traipsed behind. They arrived up the hill - only to be greeted by voices.
“And you should be fine now, casting Engorgio on what blood you still had ensured that what is missing has been replaced…”
“Your spellwork is… acceptable, Miss Granger.”
“High praise ind-“
“Hermione!” the two boys shouted together.
“Here you are at last!” she answered. “I wonder when you would figure out where I was…”
“Why did you…”
She blushed.
“Oh, mostly dumb luck. I figured that Sev- that the Professor… and his friend, of course, must have been left for dead somewhere, so I Apparated where I thought it most likely that they should be, and this was my first stop. I arrived in the nick of time.”
“I can’t thank you enough, Miss Granger,” Simon intervened, releasing himself awkwardly from Largo’s brotherly embrace.
“Vieux fou! Je t’ai laissé pour mort, tu sais!”
“Ca te ressemble! Où es-tu parti?”
“Te venger, bien sûr. D’ailleurs - who was that man with no nose?”
Severus looked up from his blood-soaked robes.
“He was a Dark Lord- er, no one at all, really. Not anymore. Don’t let it bother you…”
“We will dispose of the, er, unpleasantness,” Hermione added. “Harry, Ron…?”
The two younger wizards nodded silently and disappeared with a crack.
“So this is over for good?” Simon asked to no one in particular.
“It is,” Snape said, his voice terse, “and we thank you for your little diversion. Things could have been far worse without your intervention… cousin.”
Simon was at a loss for an answer. He merely nodded.
“It seems like we are each other’s only family,” Snape added. “And you definitely are a wizard to be reckoned with.”
Simon could recognise a compliment when it bit him in the face, even if he wouldn’t have rated being a wizard as very positive, himself.
“Well, er, I would be glad to step in if you have another, er, Dark Lord in the future.”
Snape bared his teeth in what could perhaps have passed as a smile in another dimension. “I think I am over supporting Dark Lords now, but you offer is most appreciated. And in the meantime, you know where to find me should you ever need… well, anything, really.”
Simon grinned. “I do, do I not?” His mind was already spinning various possibilities for his next trip to the Old Continent.
Snape rolled his eyes; Ron and Harry appeared out of nowhere.
“It’s over,” Harry said. “I never realised you’d need cleaning spells in fights…”
“Well, if everything’s cleaned up,” Hermione added in Largo’s general direction, “we had better take our leave. Sorry for the inconvenience, Sir, and thank you-“
“Indeed,” Snape concluded. “Thank you for your kind hospitality, Sir, and for your help.”
He and Hermione reached for Harry and Ron, and after a last goodbye the four of them Apparated back to England, to bring the good news to the rest of the wizarding world.
Et il ne resta plus sur l’île que les deux amis, pris entre l’immensité du ciel et de la mer, dans le chant des cigales et l’odeur de la Méditerranée.
« Tu peux partir comme ils l’ont fait, disparaître comme ça. » L’affirmation de Largo sonnait comme une interrogation.
« Je pourrais… mais je te dois bien le plaisir de ma compagnie après le petit rodéo que je viens de te faire subir? »
Largo eut un presque-sourire. L’image de son ami, se vidant de son sang sur les roches lisses de Sarjevane, le hanterait longtemps. Il prit la direction du port.
« Tu parles, fit-il en plaisantant, tout ça n’était qu’une vaste charade pour impressionner cette petite sorcière… »
« C’est vrai qu’elle est bien roulée, répondit Simon. Les seins un peu petits, mais fermes… »
« Quoi, ne me dis pas que tu as eu l’occasion… »
« L’imagination est la ressource des hommes mis à mal par les circonstances peu propices ! » rétorqua Simon philosophiquement.
« Peu propice, c’est le cas de le dire ! Le grand rouquin n’avait d’yeux que pour elle ! »
« Certes, certes, mais après mon passage-éclair, je parie qu’il ne lui suffira pas ! Elle aura pris goût aux hommes, aux vrais, maintenant ! Tiens, je parie que mon cousin a ses chances, il lui rappellera ma virile présence… »
Largo lui répondit d’un éclat de rire en montant dans le bateau. Les deux amis mirent le cap sur le rivage yougoslave et leur conversation s’estompa bientôt dans le vent marin. Il ne resta bientôt de tout l’épisode qu’une Adriatique plus calme que jamais, protégée par les Dieux et la silencieuse et immémoriale bénédiction de leurs serviteurs.
FIN
Prompt: How about a cross-over between HP and Largo Winch? Let’s suppose Ovronnaz discovers, late in life, that he has magic. And that he’s a distant cousin of a certain lean, dark, disreputable wizard.
Gen, NC-17, 6000 words.
Warnings: partly in French, explicit violence, hence the rating. Also, the narrative imperative dictates that Tito never died. Alternate universe (canon til book 6 in HP, set somewhere after l'Heure du Tigre in LW), crossover.
La Bénédiction des Patriaches
Hogwarts castle, Scotland, March 1963
“Mu-ggle! Mu-ggle! Snape is a Mu-ggle!”
The Slytherin first and second years were chanting their little song and it took all of Severus’ self-discipline not to stand up from his desk and burst out with hexes. Old Sluggie didn’t take kindly to members of his House cursing younger students. Let them just wait, he thought, there must be poisons that can’t be traced… and if there aren’t, I’ll invent one… one that makes their agony last for hours and hours…
“You not answering, Snapey? You know when to shut up in front of real wizards, don’t you?”
Regulus Black was one of the smallest of the lot, but he was also the more outspoken. Insulted by a mere firstie! How further down could he sink? Severus clenched his fingers around his wand, knuckles white with rage. Control. He needed to stay in control.
“What is going on around here?”
The Head Boy’s voice rang loud and clear. The makeshift mob quieted down and Severus looked up to him.
“Snape’s mother is a witch, isn’t she?”
“Yes - a Prince-“
“Prince? Now that is a fine family. Aren’t you descended from the Dees? Third branch twice removed?”
Severus didn’t have a clue, but he thought in wise to nod anyway.
“Now, correct me if I am wrong, but didn’t Hippolyta Dee marry your great-uncle, Sigismund Black?”
Regulus looked flabbergasted.
“Well, congratulations then, you two are related! And so will you be to me, Snape, once Narcissa and I are married.”
Severus had to keep his mouth from gaping. Related to Lucius Malfoy? Thank God, no, thank Merlin wizards took the extensive approach to genealogy.
“Malfoys like to be proud of their relatives,” Lucius went on. He reached for Severus’ pencil-case with disgust and Severus watched, appalled. This was Tobias’ gift to him the first time he had left for Hogwarts; it had belonged to Grandpapa Snape and the old wooden case, despite the years of grime that covered it, looked almost respectable.
“This is a… Muggle item, is it not?”
Severus remained silent.
“Is it not?”
Grandpapa Snape and Tobias loved him, but they couldn’t do anything for him at Hogwarts, could they? Weren’t they the reason everyone picked on him anyway? And to be related to the Malfoys…
“It is,” he answered tightly.
“Well, Snape, now that we have established that you are a wizard… don’t you have a wand? Can you not use it?”
Wand hand steady despite the emotion, Severus lifted his arm. I’m sorry, I’m sorry, I’m sorry, he thought as loudly as he could, but he said nothing and cast Incendio. The dry wood caught fire in no time, and the case turned to ashes before his eyes.
“A non-verbal spell? Most wizards don’t master these before sixth year.” Lucius cast a purposeful glance to the younger students, who had watched the entire scene in awe. “I wouldn’t like to be your enemy… Severus.”
Centre exécutif du groupe W, New York, mars 2001
« Il a dû s’engouffrer là, dit Largo. Toutes les autres issues sont bloquées et il le sait. »
« Oui, patron, bien patron. » Simon avait beau arborer son sourire de toujours - celui qu’il jugeait fin et séducteur mais que ses interlocuteurs trouvaient plutôt vulgaire et narquois - il eut soin de tirer son Browning de sa ceinture. La crosse était dure et tiède sous sa main. Un flingue, ça pose son homme.
« Il est à bout, Largo ajouta. Il est prêt à faire n’importe quoi… »
Ils étaient à la poursuite d’un sous-directeur du groupe. Le type avait piqué dans la caisse une fois de trop et s’était fait épingler par l’Administrateur ; au lieu de présenter sa démission comme tout malfrat en col blanc qui se respecte, il avait d’abord menacé de se suicider, puis avait pris le large… toujours armé. Largo avait aussitôt alerté les autorités, mais les flics du coin ne faisaient jamais dans la dentelle, et son ami aurait préféré le désarmer et peut-être le raisonner avant de le livrer. Sacré Largo.
Ils étaient maintenant au sous-sol. Quelques voitures demeuraient là malgré l’heure tardive, le groupe ne manquait pas de workoholics. Entre elles et les larges piliers de béton, le vaste ensemble rengorgeait de cachettes.
« Prends à droite, dit Largo. Je vais faire le tour par la gauche… »
La tenaille, sans doute la plus ancienne stratégie du monde, songea Simon. Bien, patron…
Il s’avança, courbé en deux pour lui aussi prendre avantage du couvert qu’offraient les véhicules. A croupetons derrière une bagnole, pétard en main ; avancée précautioneuse hors de couvert ; reconnaissance, prêt à tirer ; trois pas en avant, direction la prochaine voiture, et on remet ça.
Presque sans perdre Largo de vue, Simon parvint à l’extrémité de l’allée. Merde, le petit salaud s’était échappé. Y’avait pas à dire, les études universitaires de macroéconomie appliquée, ça vous faisait du malfrat de qualité supérieure.
Il y avait une porte sur sa droite. Ce n’était pas l’ascenseur, celui-ci se trouvait derrière lui. L’escalier de secours, peut-être ? Simon s’avança dans la pénombre.
« Lâchez votre arme, » fit une voix.
Merde. Merde merde merde. Une faible lueur se reflétait sur le canon du revolver de son adversaire, un canon pointé droit sur lui. Simon savait qu’il n’aurait pas le temps de viser et de tirer. Pas le choix, donc. Merde. Il laissa tomber son propre pistolet. Le métal résonna contre le béton. L’homme en face de lui ne bougeait pas, ne faisait pas mine de faire demi-tour et de s’enfuir. Non, ce con-là voulait bel et bien se suicider. Mais il allait éliminer Simon avant de se faire sauter le caisson…
On dit toujours que les gens revoyaient leur vie défiler devant leurs yeux au moment où ils crevaient… Rien de tel pour lui. Simon ne vit que ce que sa mort lui ravirait : l’odeur rurale de son Valais natal, la peau douce et ferme d’une fille facile sous ses doigts, le souvenir qu’il gardait du visage de sa mère. Sa mère… et puis Largo. Il avait fait son deuil de sa génitrice il y a bien longtemps déjà, depuis sa première fugue, presque. Mais Largo avait perturbé son existence de solitaire. Il n’était pas seul en ce monde, réalisa-t-il en cette milliseconde d’éternité. Et il ne pouvait se résoudre à partir comme cela, ne voulait pas faire face seul à la nouvelle aventure qu’était la mort.
Non, se dit-il.
Non, je veux pas crever.
Simon se redressa lentement, sans jamais quitter des yeux l’arme qui le menaçait, et avança la main, devant lui, concentré, plaçant sa paume ouverte entre le tueur et lui.
Je veux pas crever.
Je veux pas crever.
Je vais pas crever.
Le coup partit, enfin, et Simon relâcha la respiration qu’il avait retenue.
La balle sortit du canon en même temps que l’air de ses poumons et fonça vers lui comme au ralenti.
JE VAIS PAS CREVER
Il se concentra sur cette pensée. Elle l’emplit d’une force insoupçonnée, d’une étrange électricité toute dirigée vers son bras, sa main, sa paume érigée en bouclier.
JE VAIS PAS CREVER
La balle de plomb dévia brutalement de sa course et tomba par terre avec un bruit mat.
Le front couvert de sueur, Simon leva la tête vers son adversaire. Ils se dévisagèrent, aussi étonnés l’un que l’autre.
« Simon ! »
Le cri de Largo les arracha à leur contemplation mutuelle.
« Hands up, you ! »
Toujours hébété, l’autre ne réagit pas, même devant le ton de panique de son ex-patron.
Un sifflement déchira l’air.
Un poignard d’acier trempé, équilibré au mercure, se ficha silencieusement dans le poignet de l’ancien employé. Il lâcha son revolver et saisit son avant-bras ensanglanté de l’autre main, hurlant une douleur primitive.
Simon tomba à genoux, la paume toujours étendue, épuisé par l’énergie insoupçonnée qui venait de l’envahir. Sans prendre garde à leur ennemi, Largo le rejoint, le saisissant aux épaules.
« Simon, réponds-moi, es-tu gravement touché ? Je ne vois pas de sang… Simon, parle-moi ! »
Simon perçut les sirènes de la New York Police Department au loin.
« V’la la cavalerie, » fit-il en guise de réponse.
Grimmaud Place, London, March 2001
“You shouldn’t be doing this, Harry,” Hermione’s voice was tired, but firm.
“I see no reason why not.” Harry had his stubborn teenager voice.
“Look, should we really be arguing on this? Couldn’t we celebrate being done with the Horcruxes or something?”
Ron managed to sound both tired and stubborn, all at once.
“We aren’t celebrating anything before Harry’s done with Voldemort.”
“And I won’t do anything to Voldemort before we’ve gone after Snape.”
“That’s that, then. We take care of the slimy git and then we go for Red Eyes.”
The hero of the wizarding world didn’t acknowledge him; he stood up and left the room.
“This is the stupidest plan I’ve ever…” Hermione’s voice trailed off. “All right, a good night’s sleep won’t hurt anyone.”
“Hermione, didn’t we say that when the Horcruxes’d be destroyed, we’d…”
She cut the redhead mid-sentence.
“Not before we’ve found and captured Snape, since that’s what Harry wants now, no we’re not. Good night.”
She walked to her room without another word.
Ron’s eyes remained on the closed door long after she had gone.
Centre exécutif du Groupe W, mars 2001
« Sara, j’aurais une faveur à vous demander. »
Sara Washington, la seule Afro-Américaine à diriger une section au sein du groupe W, leva la tête vers son patron.
« Je n’ai rien à vous refuser, vous le savez bien. »
« Il s’agirait là d’une mission plutôt délicate. »
Sara haussa un sourcil. Elle n’était qu’une épave tant sur le plan émotionnel qu’au point de vue sexuel, certes, mais il n’y avait pas de mission délicate dont elle ne puisse venir à bout en ce bas monde. Et si ce n’était pas tout à fait entièrement légal, tant mieux : rien de tel qu’un petit défi de temps à autre pour garder l’esprit bien aiguisé.
« Simon aimerait retrouver son père. »
« C’est tout ? » s’étonna la jeune femme.
« Il y a un hic… il ignore son nom, son adresse, son âge, et jusqu’à sa nationalité. »
« Que connaissez-vous de lui, alors ? »
« Il a vécu à Monthey, en Suisse, quelques mois, six mois à un an avant la naissance de Simon ; il s’est alors évanoui dans la nature, sans laisser d’adresse bien entendu. Il s’est lié d’amitié avec Maria Ovronnaz - cela a dû faire jaser dans les environs. Il disait s’appeler John, mais l’information reste à vérifier ; disait être gitan et avoir longtemps vécu à Madrid, puis à Lausanne, sans apporter la moindre preuve ; il n’est pas impossible qu’il ait eu maille à partir avec les autorités d’un pays ou d’un autre et avant et après cet incident. »
Sara esquissa un sourire. Il s’agissait là d’évènements bien antérieurs à Internet comme au contrôle électronique aux frontières. Ses compétences de hacker lui seraient tout à fait inutiles, et la quête s’annonçait ardue. Un vrai défi, comme elle les aimait. Par curiosité, elle demanda :
« Il y a des années qu’il n’est pas retourné en Suisse. Pourquoi entreprendre des recherches maintenant ? »
« C’est compliqué, répliqua Largo. Simon n’est pas lui-même depuis quelques temps. L’autre jour, dans le sous-sol, j’ai bien cru que… enfin bref. J’ai pensé que s’il retrouvait son père, ça ferait diversion, d’une certaine manière, que ça lui changerait les idées pendant un temps. »
« Bien, patron, répondit-elle. Je vous tiendrai au courant ! »
« Ah, et Sara. Ceci devrait rester entre nous… strictement entre nous. »
« Pas un mot à Simon ? » demanda-t-elle.
« Ni à Simon, ni à personne du groupe… »
Sara n’honora pas cette dernière requête d’une réponse. Si Ze big boss s’amusait à la prendre pour la première écervelée venue, il devrait se contenter d’une impolie. Bien sûr qu’elle resterait discrète, pour qui la prenait-il ?
« Pendant que je suis en pleines recherches généalogiques, voulez-vous que je… »
Son regard croisa celui de Largo sans ciller. Il eut l’air d’hésiter un instant, puis se ravisa.
« Ce ne sera pas nécessaire, Sara. Je vous remercie. »
Simon avait peut-être besoin de creuser son passé mais lui avait déjà un père, et ce qu’il savait de lui ne lui inspirait rien de bien excitant. Nul besoin de s’en chercher un autre.
Spinner’s End, Manchester, England, May 2001
The wards chimed and Severus sprang out of bed, hand on his wand, wide awake.
10 am, he barely registered at the periphery of his mind. He must have stayed up longer than he thought yesterday night…
His emergency wallet - containing the shrunken version of everything he may need during his flight - was on the nightstand. He grabbed it almost absently: the possibility of his having to leave in a hurry was such a likely scenario that he need not think twice before going through the prepared motions.
The second set of wards chimed again. The intruder, whoever they were, actually had the gall to walk directly to his front door instead of just Apparating inside. This must be a diversionary tactic, he thought, not even the Ministry envoys could possibly be that clumsy, and neither the Order nor the Death Eaters could possibly be reckoned to be lesser adversaries than plain Aurors.
He paused at the bottom of the staircase, poised to strike. He should cast a wide, strong hex - a temporary blinding curse would be a good choice - and then Disapparate to a remote place in the countryside. Yes, he was still in his nightgown, but he could not spell it into a more reasonable attire right now, his entire attention and magic ought to be concentrated on the front door, and possibly elsewhere too, where would they come from?
The white corner of an envelope was pushed into the letterbox.
He started. What kind of jinx could not be sent by owl and needed to be delivered in person? Surely this couldn’t be the diversion? And where were the other witches and wizards who wanted his hide?
Wand in hand, heart beating like a demented drum inside his chest, Severus stood still. Were it not for the strong wards he had placed on his home, he would have been gone long ago, at the first warning chime; but if he went, coming back would be a strenuous affair, the many layers of protection he had spun around himself made sure of that. As it were, he preferred to wait as long as possible, to make quite sure the danger was imminent and unavoidable, before leaving his fragile haven.
The seconds turned into minutes and the minutes into half an hour, and still there was nothing more than the missive, looking out of place and nearly incongruous against the shabby old door. The messenger had left straight away - the wards had chimed again - and left the house.
Muscles cramped in an effort not to shake, Severus accio’ed the offending bit of paper.
“Reveleo!”
Nothing. The letter had not been jinxed, cursed, or spelled in any way. Still, it could be poisoned… He accio’ed his potion dragonhide gloves and picked it up ever so carefully.
It was a Muggle letter, nothing but a Muggle letter, and yet it must have been important for the mailman - still supposing he was nothing more than a Muggle himself - to have disregarded the do-not-notice wards on the house.
New York - April 30th, 2001, said the postal stamp. The envelope itself was nondescript, but for an ominous, capital “W” on the upper left-hand side. None of that, however, was as offensive as the address itself: “Mr. Tobias Snape”, went the large, child-like handwritten notice.
A Muggle letter, nothing but a Muggle letter, and a Muggle letter to his father to boot.
He had had nothing to do with Tobias since his third year at Hogwarts, and the old man had never done anything to change his mind. The mean, old, semi-illiterate, bad-tempered Muggle had found a way to inconvenience him even from beyond the grave. Upsetting his wards! Giving him the scare of a lifetime! Mixing him, the youngest Potions Master Hogwarts had seen in the two last centuries, with the concerns of Muggles!
His nonverbal Incendio! was so strong the letter disintegrated into a wave of smoke almost instantaneously. He shook the ash from his hand and took a series of deep breaths, trying to steady himself, to forget the fear and agitation of the morning.
He was friendless, almost penniless, universally hated in the entire wizarding world, one step removed from being on the run, but he need not concern himself with the affairs of Muggles.
Thank Merlin.
Aéroport international de Manchester, juin 2001
« And keep your seatbelts fastened until the aircraft has come to a complete halt… »
Simon déboucla la ceinture et s’étira voluptueusement, manquant d’éborgner son voisin de gauche. Ce n’était pas trop tôt, le vol avait été interminable. Il n’était pas de nature impatiente, mais sept heures à retourner les maigres informations de Sara dans sa tête, c’était six heures et cinquante minutes de trop.
« Je ne suis pas parvenue à localiser votre père, lui avait-elle confié. Il s’est comme évanoui dans la nature après… »
« Après sa dernière sortie de prison, » avait complété Largo, le visage impassible.
« Il a disparu à plusieurs reprises auparavant, notamment à votre naissance, mais jusqu’alors j’ai toujours retrouvé une trace quelques mois après… »
Elle lui avait donné un mince dossier, celui-là même qui se trouvait à présent dans son sac à dos. Il en connaissait le contenu par cœur.
Un acte de naissance. Benjamin Snape, né le 24 août 1950 à Manchester de Maureen Snape, résidant à Spinner’s End, Manchester ; père inconnu.
Plusieurs copies de jugements. Incarcéré à Londres (1969-1972), à Lausanne (1975), à Bastia (1977-1980), à Liverpool (1981-1986).
Une série d’articles de journaux suisses sur Benjamin Snape, voleur à main armée, datés de l’année de naissance de Simon. L’une d’entre eux citait Marie Ovronnaz comme témoin à décharge.
Une photo de lui à lors de son procès en Suisse - on aurait dit celle de Simon.
Une fiche Interpol d’avant l’informatique.
Des archives de la maison d’arrêt de Liverpool. Des photos d’écrou qui confirmaient leur ressemblance. Un registre des visites - un certain Tobias Snape, résidant à Spinner’s End, Manchester, y figurait à trois reprises.
« Depuis 1986, il n’y a plus eu trace de lui, il est probable que... »
Sara n’avait pas complété la phrase.
Simon ferma les yeux. Personne n’avait répondu à sa lettre. Mais il voulait voir ce fameux Spinner’s End, Manchester de plus près.
« We thank you for choosing this British Airways flight and wish you a nice stay in Manchester… »
Il n’y aurait certainement rien à voir, se dit-il. Rien que des vieilles pierres, ou peut-être même rien du tout, ne rasaient-ils pas les quartiers les plus insalubres de temps à autres ?
Son voisin de gauche se leva non sans lui décocher un regard meurtrier.
Qu’importe, songea-t-il en hissant son sac sur son dos. Manchester, ce n’est pas si loin que ça de Londres, et à Londres, il y a de bonnes putes. Ce voyage à la con se terminerait en virée du tonnerre de Dieu, foi de Simon.
Spinner’s End, Manchester, June 2001
A chime in the wards. Again.
Severus felt for his front pocket - yes, the wallet was there.
His wand was already in his hand, his mind spinning with possible hexes.
That’s the second time someone disturbs the wards in less than a month. Once is an accident, twice…
The second set of wards chimed.
No, this was no accident.
He walked silently to the door, determined to find out who this was. It couldn’t be a mere Muggle, that letter must have been a decoy, they wanted to make sure someone lived in the house, and he had fallen right in the trap, shite, but why had it taken them so long to come after him? Were they after reinforcements? Maybe it would be better to Disapparate right now, why wait, but the wards! The wards would hold him safe a moment longer.
Somebody knocked on the front door.
He could always try to throw them off their guard. Surprise them. Yes, that would earn him a short respite.
“Who’s there?” he shouted.
“Your son!” a voice answered.
Severus’ heart missed a beat. Now that was the mother of all diversionary tactics. Even him couldn’t beat that, not at a moment’s notice.
“I don’t have a son!”
“Well, your nephew, then!”
What kind of weird accent was that - and the sense of humour, for this could only be a morbid joke, was even more appalling.
“If either of my parents have managed to sire a bastard, rest assured that they would know better than to bother me. Now who are you?”
“Benjamin’s son.”
Benjamin. Benjamin. Who in Merlin’s name could Benjamin possibly be.
“Tobias’ nephew,” the voice went on. “Now may I come in?”
No way, Severus thought. This was a trap, an extraordinarily well-baited one - they did have him there, he had let his guard down, was letting it down right now, how could the Ministry, or the Order, or the Death Eaters, know the peculiars of his father’s family history, know about that wastrel of an uncle -
“Bang!”
“Bang!”
“Bang!”
“Hands up, Snape!”
“We’re surrounding you!”
“Expelliarmus!” went a female voice.
His wand soared in the air and he found himself disarmed, facing Potter, Weasley and the annoying Granger girl. The latter had caught his wand and was in the process of stuffing it in her pocket.
“We found you, Snape - it didn’t take Hermione that long to get your wards down - you’re done, we’ll surrender you to the Ministry-“
“Taken my wards down? You little fools, don’t you realise that the Dark Lord will-“
“What’s going on?” said the voice outside.
“I am being brutally assaulted,” Severus retorted, blind with fury. The dunderheads! His Dark Mark acted like a tracking spell, the moment his wards disappeared Someone would be sending Bellatrix after him, Someone with a grudge and a distinct lack of scruples, he had to get the Potter boy at least out of there before they arrived, what idiots of mythical proportions could have come for him without proper back-up…
The door crashed down and a long-haired, jean-clad Muggle man burst in.
“What’s the trouble?”
Oh Merlin. Could things get any better?
“BANG!”
The distinctive noise of a group Apparation resonated in the background. This wasn’t Bellatrix alone, this was-
“Voldemort! And at least five Death Eaters…”
The Granger girl was, apparently, slightly brighter than circumstances could have led one to believe.
“We need to get you out of here, Potter-“
“You aren’t escaping us that easily, Snape!” Weasley interrupted.
“But they’ll track the Apparation signature- they’ll follow us-“ Snape went on.
“I know a place they can’t know about,” the stranger volunteered.
“Let’s try group Apparation,” Granger suggested. “That way, Snape doesn’t escape-“
“And we gain a few minutes’ respite,” Potter completed.
“Think about that destination,” Snape intimated to the Muggle. “Concentrate!”
They had gathered close to each other, shoulder to shoulder, and the four wizards pushed their magical energies onto Simon, pushed and pushed as he focussed, picturing his goal in his head…
Île de Sarjevane
Simon ouvrit les yeux.
Un ciel bleu.
La caresse du soleil méditerranéen contre sa peau.
Une odeur de sel portée par la brise marine.
Ils étaient à bon port.
« Are we… » la jeune femme commença.
« That’s not possible, répondit l’homme aux cheveux noirs, celui qui avait d’abord répondu à Simon, this can’t be the Mediterranean, we can’t have side-alonged someone this far… »
« Well then, fit le grand rouquin, we didn’t side-along him. After all, he guided us all here, he must have apparated himself as well. »
« But he’s a Mu- » l’homme s’interrompit sous le regard courroucé de la jeune femme.
« That’s all well and fine, but aren’t they going to follow us ? » poursuivit le quatrième larron, un jeune homme de petite taille dont le front était barré d’une large cicatrice.
« Just a minute, if you please, » fit une voix. Simon sursauta. Cette intonation, ce parfait accent d’Oxford… Il se retourna et faillit tomber sur son ami, torse nu, pieds sales à même le sol, les yeux plus fauves que jamais.
« Largo ? Je suis désolé, mec, ce n’était pas prémédité, mais on est comme qui dirait en plein dans la merde et… »
« Inutile, je suppose, de vous demander comment vous êtes parvenus jusqu’ici ? »
« C’est - heu- je n’ai pas tout bien compris- »
« Mais il faut vous cacher, c’est cela ? » Devant le silence de Simon, il se tourna vers les quatre Anglais, cloués d’étonnement devant cette scène surréaliste. « I presume you need to hide ? »
« These three first, fit Severus, he and I can stop them for a while longer… »
« They can hide in the old monastery, répondit Largo, I’ll show you the way. »
Sans leur laisser le temps de répliquer, il saisit chaque jeune homme par un coude et les entraîna vers la bâtisse.
« We haven’t been properly introduced, dit Severus. I’m Tobias’ son. »
« Enchanté ! I believe Benjamin had an affair with my mother nine months before my birth. »
« We do look like each other, répondit Severus, contemplatif. Look, I’m sorry you got in this mess- you do realise we don’t have a snowball’s chance in hell to get out of here alive, don’t you ? »
« Blood is thicker than water, dear cousin, it’s a positive honour to be at your side in your hour of need, and de toutes façons… »
Il n’eut pas le temps de compléter sa phrase. Un craquement sinistre retentit, et plusieurs hautes silhouettes toutes de noir vêtues apparurent de nulle part.
« Severus ! fit le plus grand d’entre eux, dont la face blafarde dépourvue de nez faisait peur à voir, Severus ! And with company, too. Who’d have thought you’d lead me straight to the Potter boy… And who is that… Muggle ? »
« Don’t hurt my cousin, » fit Severus presque sans émotion.
« Well, well, well, » dit Voldemort en détachant soigneusement chaque mot. « How the mighty have fallen. A Squib relative, really, Severus ? »
« Ouais, un Squib qui va t’en fiche u- »
« Sectusempra ! » murmura le Seigneur des Ténèbres, agitant sa baguette dans la direction des deux cousins. « Is it not fitting for you and your pitiful… brethen… to die of a hex you invented yourself, hmm ? »
Il y eut un craquement sinistre, et ils disparurent tous de concert.
« Simon ! Simon ! » Largo courait vers eux, de retour du monastère où il avait laissé les adolescents.
Il arrivait trop tard, il le sut avant même de parvenir à ses côtés. Des centaines d’entailles avaient transpercé peau, muscles et veines. Le corps de Simon n’était plus qu’un grand hématome, et son sang coulait à terre au rythme irrégulier de son cœur. Il n’y avait rien à faire, pas ici, à des centaines de kilomètres du praticien le plus proche.
Ce que les profondeurs du Bosphore, la forteresse de Makiling et de multiples cambriolages n’avaient pu accomplir, un être sans nez, aux yeux aussi rouges que la plus sauvage des cruautés, l’avait fait.
Et il n’y avait rien à faire.
Rien, sauf le venger.
« Simon, mon frère… »
Le cœur de Largo se noua. Non, demander pardon serait inutile. Il fallait venger, venger !
Sans bien s’en rendre compte, il fit demi-tour, guidé par un instinct plus sûr que tout vers la destination du mage aux étranges pouvoirs.
Le fils de putain ne pouvait avoir disparu que dans l’ancien monastère. Il n’aurait pas quitté l’île sans en finir avec les gosses…
Largo courut. Il ne sentait ni le sol irrégulier sous ses pieds nus, ni l’odeur persistante du romarin. Son cœur battait la chamade au rythme effréné de la vengeance imminente. Du sang ! Rien d’autre ne laverait la mémoire de Simon. Simon…
L’éclat d’albâtre se rapprochait à la périphérie de sa vision. Largo franchit en trombe les lourdes portes de chêne, traversa cour après cour… Instinctivement, il savait que tout se déroulerait dans la chapelle désaffectée, dans ce Saint des Saints que le vieux Nerio avait reconverti en temple de l’argent.
Ses pas le guidèrent vers la sacristie.
Il entrouvrit silencieusement la porte intérieure, et vit l’autel, Voldemort qui lui faisait face et les dos des trois jeunes gens.
Il ne réfléchit pas, n’hésita pas. Les deux poignards d’acier du vieux Schellenberg surgirent comme par magie dans ses mains.
Un couteau de lancer fait un demi-tour sur lui-même entre la main du lanceur et la cible. Un bon lanceur de cirque muni de couteaux bien équilibrés fait mouche à douze pas.
Joseph Schellenberg, l’ivrogne de service à Vaduz, avait en son temps été un maître de son art. Mais les poignards que tenaient Largo restaient son chef-d’œuvre. Creusés de l’intérieur, ils étaient remplis de mercure. Le liquide amplifiait le demi-tour, leur conférant ainsi une force et une portés bien supérieures. Aux mains d’un lanceur expérimenté, et Largo l’était, ils étaient plus que redoutables jusqu’à vingt pas.
Et c’est ainsi qu’en ce beau matin d’avril, la dernière chose que vit Voldemort fut un double mouvement d’acier convergeant vers ses yeux. Parfaitement parallèles, les lames pénètrèrent dans chaque globe oculaire, transpercèrent rétines, nerfs optiques, cerveau et cervelet avant de ressortir vers l’arrière du crâne, tout juste ralenties par la paroi d’os.
Le mage resta parfaitement droit plusieurs secondes durant, suffisamment longtemps pour que Harry aie le temps de lancer un dernier « Avada Kedavra », avant de s’écraser sur un sol autrefois consacré, masse inerte qui aurait en toute logique dû tomber deux décennies auparavant.
Le Seigneur des Tenèbres n’était plus.
The Dark Lord was no more.
Silence filled the chapel, thicker than any spell. Then a crack resounded in the air, and both Ron and Harry turned to the Death Eaters. Stupefies and Impedimentas echoed in the old walls. Soon the floor was littered with dark figures and the three lone survivors looked at each other.
“Je ne reverrai plus jamais Simon,” thought Largo.
“Thank God it’s all over,” said Harry.
“Where in Merlin’s name is Hermione?” Ron shouted.
She was not to be seen, and neither of the young wizards could remember how many Death Eaters had Apparated to the island to begin with. If one of them had whisked her away in the heat of action…
Largo did not listen. If there was still a breath of life in Simon, he ought to be at his side. He walked out of the desecrated chapel, out of the courtyard, out of the heavy oak doors, up the hill. Ron and Harry traipsed behind. They arrived up the hill - only to be greeted by voices.
“And you should be fine now, casting Engorgio on what blood you still had ensured that what is missing has been replaced…”
“Your spellwork is… acceptable, Miss Granger.”
“High praise ind-“
“Hermione!” the two boys shouted together.
“Here you are at last!” she answered. “I wonder when you would figure out where I was…”
“Why did you…”
She blushed.
“Oh, mostly dumb luck. I figured that Sev- that the Professor… and his friend, of course, must have been left for dead somewhere, so I Apparated where I thought it most likely that they should be, and this was my first stop. I arrived in the nick of time.”
“I can’t thank you enough, Miss Granger,” Simon intervened, releasing himself awkwardly from Largo’s brotherly embrace.
“Vieux fou! Je t’ai laissé pour mort, tu sais!”
“Ca te ressemble! Où es-tu parti?”
“Te venger, bien sûr. D’ailleurs - who was that man with no nose?”
Severus looked up from his blood-soaked robes.
“He was a Dark Lord- er, no one at all, really. Not anymore. Don’t let it bother you…”
“We will dispose of the, er, unpleasantness,” Hermione added. “Harry, Ron…?”
The two younger wizards nodded silently and disappeared with a crack.
“So this is over for good?” Simon asked to no one in particular.
“It is,” Snape said, his voice terse, “and we thank you for your little diversion. Things could have been far worse without your intervention… cousin.”
Simon was at a loss for an answer. He merely nodded.
“It seems like we are each other’s only family,” Snape added. “And you definitely are a wizard to be reckoned with.”
Simon could recognise a compliment when it bit him in the face, even if he wouldn’t have rated being a wizard as very positive, himself.
“Well, er, I would be glad to step in if you have another, er, Dark Lord in the future.”
Snape bared his teeth in what could perhaps have passed as a smile in another dimension. “I think I am over supporting Dark Lords now, but you offer is most appreciated. And in the meantime, you know where to find me should you ever need… well, anything, really.”
Simon grinned. “I do, do I not?” His mind was already spinning various possibilities for his next trip to the Old Continent.
Snape rolled his eyes; Ron and Harry appeared out of nowhere.
“It’s over,” Harry said. “I never realised you’d need cleaning spells in fights…”
“Well, if everything’s cleaned up,” Hermione added in Largo’s general direction, “we had better take our leave. Sorry for the inconvenience, Sir, and thank you-“
“Indeed,” Snape concluded. “Thank you for your kind hospitality, Sir, and for your help.”
He and Hermione reached for Harry and Ron, and after a last goodbye the four of them Apparated back to England, to bring the good news to the rest of the wizarding world.
Et il ne resta plus sur l’île que les deux amis, pris entre l’immensité du ciel et de la mer, dans le chant des cigales et l’odeur de la Méditerranée.
« Tu peux partir comme ils l’ont fait, disparaître comme ça. » L’affirmation de Largo sonnait comme une interrogation.
« Je pourrais… mais je te dois bien le plaisir de ma compagnie après le petit rodéo que je viens de te faire subir? »
Largo eut un presque-sourire. L’image de son ami, se vidant de son sang sur les roches lisses de Sarjevane, le hanterait longtemps. Il prit la direction du port.
« Tu parles, fit-il en plaisantant, tout ça n’était qu’une vaste charade pour impressionner cette petite sorcière… »
« C’est vrai qu’elle est bien roulée, répondit Simon. Les seins un peu petits, mais fermes… »
« Quoi, ne me dis pas que tu as eu l’occasion… »
« L’imagination est la ressource des hommes mis à mal par les circonstances peu propices ! » rétorqua Simon philosophiquement.
« Peu propice, c’est le cas de le dire ! Le grand rouquin n’avait d’yeux que pour elle ! »
« Certes, certes, mais après mon passage-éclair, je parie qu’il ne lui suffira pas ! Elle aura pris goût aux hommes, aux vrais, maintenant ! Tiens, je parie que mon cousin a ses chances, il lui rappellera ma virile présence… »
Largo lui répondit d’un éclat de rire en montant dans le bateau. Les deux amis mirent le cap sur le rivage yougoslave et leur conversation s’estompa bientôt dans le vent marin. Il ne resta bientôt de tout l’épisode qu’une Adriatique plus calme que jamais, protégée par les Dieux et la silencieuse et immémoriale bénédiction de leurs serviteurs.
FIN