Lectures de juillet
"Project Hail Mary", par Andy Weir
Roman de science-fiction, environ 480 pages. Un homme se réveille, complètement amnésique, sans aucune compagnie que deux cadavres et des bras métalliques qui s'occupent de lui, le nourrissent, et le maintiennent en vie. Et je pense que même si le reste est du spoiler, je vais le spoiler, pour passer à la partie intéressante.
Peu à peu il découvre qu'il est dans un vaisseau spatial, s'approchant d'une étoile qui n'est pas le soleil. Peu à peu il se rappelle : une grave catastrophe a frappé la terre sous forme de microbes extra-terrestres qui dévorent une proportion de plus en plus grande de la lumière du soleil, et il est venu trouver une solution.
Comme dans "Seul sur Mars", j'ai adoré la science dure, positive, optimiste, les suites de problèmes et de solution. La construction avec l'amnésie est pas mal, alternant le présent avec des souvenirs pertinents parce qu'ils sont déclenchés par le présent, mais toujours vaguement chronologiques, deux histoires en parallèle. Au début, quand il a vraiment besoin de savoir où il est et pourquoi il est là, c'est haletant, vers le milieu cela semble un peu artificiel, puis cela redevient intéressant sur la fin. Il esquive un peu la partie sociale de la fin du monde, tout en montrant qu'elle existe, et j'en suis plutôt contente personnellement, même si cela peut sembler insatisfaisant.
Mais ma partie préférée est celle sur l'amitié du héros avec un extra-terrestre très différent des humains, lui aussi le seul survivant de sa mission, venu pour régler le même problème sur sa propre étoile. Ils sont absolument adorables.
9/10
"Contes et légendes des fantômes et revenants", contes choisis par Claire Derouin et illustrés par Hanno Baumfelder
Recueil de contes francophones, centrés sur des histoires de fantômes, environ 120 pages. Ils sont inspirés de légendes traditionnelles mais écrits de façon moderne, littéraire, et souvent plus comme de nouvelles que comme des contes.
Il y a deux histoires du Berry de Danielle Baissez, deux du Québec de Charles Le Blanc, un de Normandie par Yolande Simon, un du Périgord par Michel et Dany Jeury, et deux du Poitou-Charentes par Denis Montebello.
J'ai trouvé cet hybride entre le conte de fées et la nouvelle fantastique sympa à lire, mais pas vraiment exceptionnel. Les efforts des auteurs pour donner plus d'épaisseur à leurs personnages et de relief à leur écriture tombent un peu à plat pour moi. Mais j'ai apprécié de découvrir certaines légendes, comme celle de la Raynelle, la naufrageuse de l'île de Ré.
7/10
"Contes chinois", illustrés par Serge Rizzato
Recueil de contes des années soixante, environ 150 pages, aucune mention de nom d'auteur. Les histoires sont plaisantes, je les soupçonne de venir d'un livre édité sous le communisme, avec des héros très moraux et sans aucun sang royal. Il y a des histoires touchantes d'amitié virile (parfois je shippe) et de bonté récompensée et d'amour respectueux, et les illustrations, quoique un peu datées, sont jolies. Je n'en connaissais qu'une, assez pour savoir qu'elles sont un peu adaptées mais pas complètement inventées, assez peu pour être très contente de découvrir.
Malheureusement c'est toujours des héros, pas une seule histoire avec une héroïne sur une bonne douzaine, et c'est la partie décevante.
8/10
"Lockwood and co 1 - The Screaming Staircase", par Jonathan Stroud
Roman, environ 260 pages. J'avais vu l'adaptation en série télé, J'ai vu qu'elle n'aurait pas de suite. Je me suis donc dit que j'allais découvrir la suite en livre, surtout que j'ai confiance en Jonathan Stroud depuis Bartimaeus, j'avais même hésité à commencer la série à la sortie.
Mais donc, ce tome 1 (ainsi que le 2) est la partie que je connaissais déjà de la série, donc pas vraiment de surprise niveau scénario. Par contre les fantômes sont beaucoup plus terrifiants dans les livres, alors que la série se concentre plus sur les méchants humains.
Lucy n'est pas sympathique dans sa narration, en particulier elle se moque des défauts physiques des autres sans pitié, mais elle agit quand même de façon facile à comprendre, souvent à son dernier recours. L'univers des livres a beaucoup moins de diversité ethnique que la série, mais contrairement à la série accepte que les gens gros existent (et peuvent être des personnages principaux, George est cool).
Voilà, disons que c"est une introduction sympa, et je verrai où va va !
7/10
"Birthday Letters", par Ted Hughes
Poésie, environ 250 pages. Ted Hughes, à la fin de sa vie, revient sur sa romance avec Sylvia Plath (qui s'est suicidée entre temps) sous la forme d'un recueil de poèmes.
J'aime son écriture poétique, et c'est une belle histoire d'amour sombre, mais j'ai l'impression de rater plein de choses, vu que beaucoup de poèmes répondent à ce qu'elle a écrit. Aussi, cela donne l'impression qu'un des rôles de ce recueil est d'expliquer qu'il était un bon mari et pas responsable de son suicide, ce qui me met un peu mal à l'aise. Il veut avoir le dernier mot / se donner le beau rôle.
C’était le mois de mai. Comment cela a-t-il commencé?
Qu’est ce qui nous a écorchés vifs comme cela? Par quel
Drôle de tour
La lame de la lune nous a-t-elle, de si bon matin,
fait saigner l’un l’autre? Qu’avais-je fait? J’avais
D’une manière ou d’une autre,
Mal compris. Inaccessible.
7/10
Progression : 40/52
"Risques de lecture" : Project Hail Mary, The Screaming Staircase, Birthday Letters -> 28/26