"The Rithmatist" par Brandon Sanderson
Roman, environ 360 pages. On m'avait dit que c'était un univers où la magie est basée sur la géométrie, où le héros est malheureusement très bon en géométrie mais sans pouvoirs magiques, et pour son alliée principale c'est le contraire. A part ça, je n'avais pas été spoilée du tout. On ne m'avait en particulier pas dit qu'il y a un énorme worldbuilding (les Etats-Unis sont formés d'îles, les humains ont appris à faire de la magie à l'aide de craie pour combattre des créatures faites de craie), et que tout cela sert de fond à... une enquête policière dans un lycée. Clairement, après la fin, on attend plus. Tout ceci est très intéressant et n'a pas été exploré. Le tome 2 n'existe pas encore, mais peut-être un jour ? Sanderson a beaucoup de séries en cours mais écrit très vite.
Le personnage principal, Joel, est sympathique, avec la caractéristique très réaliste et parfois un peu frustrante de considérer les évènements de sa vie personnelle aussi importants que des questions de vie ou de mort. J'aime bien Melody aussi, et j'ai l'impression que le fait que Joel soit en mode "elle est bizarre" au début est plus pour montrer qu'il est jeune que l'opinion de l'auteur. Par contre, j'aurais préféré que leur relation reste en amitié, là l'auteur a l'air d'être à nouveau parti sur le trope "première amie = future femme", et une fois, ça va, mais j'ai l'impression que c'est dans tous ses livres. Ca vaut mieux que des triangles amoureux, vous me direz.
Sinon, l'enquête est cool, la résolution ne tombe pas dans le cliché que je craignais (je dois avouer que j'ai été très soulagée), l'importance accordée à la géométrie et au dessin est super aussi. J'aime comment les considérations de classe sont toujours là, en fond, et c'est tellement rare d'avoir une histoire de lycée qui respecte les agents de service et d'administration. Je donnerais moins de points si c'était un tome isolé, mais pour rentrer dans un univers et des personnages, c'est très réussi.
8/10
"A l'heure des mains jointes" par Renée Vivien
Poésie, environ 160 pages. J'aime la poésie de Renée Vivien, sans penser que c'est génial, et puis à un moment elle écrit un poème sur la tristesse de ne pas être un génie, et de ne pas être connue poar les jeunes filles des générations futures, et je suis là : si, si, les jeunes lesbiennes des générations futures lisent totalement ton oeuvre ! Même si je n'aime pas trop la façon que tu as de faire rimer un mot avec lui-même - je sais que c'est une figure de style, pas de la paresse, mais ce n'est pas une que j'aime.
De la nostalgie, de la tristesse, toujours du fangirlisme de Sappho, des amours pour des femmes très belles mais pas gentilles du tout, et... hum, j'aurais sans doute dû faire ma critique juste après l'avoir lu. Là tout se mélange un peu dans ma tête. Je regrette qu'il y ait moins de mythologie grecque (et de mythologie en général) que dans les premiers recueils.
7/10
"L'héritage de l'épouvanteur" par Joseph Delaney
Roman, environ 320 pages. C'est le dernier de la série ! Je considérais que c'était un peu court pour finie, étant donner tout ce qui restait à régler. Et j'avais raison, je considère que certains personnages, en particulier Jenny, ont leur potentiel complètement gaché. Pareil pour les sorcières de Pendle, le rôle qu'elles jouent est décevant.
Par contre, j'adore l'arc de Grimalkin et son élève, et le plan final pour vaincre les méchants était plutôt bien vu. Un des thèmes centraux de la série est les compromis qu'on accepte de faire contre ceux qu'on refuse. J'aime toujours beaucoup le rôle d'Alice dans cette thématique, par contre, j'aurais préféré que le dernier choix de Tom soit plus complexe, qu'il se pose plus de questions dessus ? Là, cela donnait plus l'impression d'une fuite que d'un choix.
Je pense que j'aurais attendu quelque chose qui reprenne tous les arcs de scénario laissés en plan. Ce n'est pas surprenant que cela ne soit pas le cas - l'auteur ne prévoit rien et fait tout à l'inspiration - mais cela reste décevant.
7/10
"Flambeaux éteints" par Renée Vivien
Poésie, environ 50 pages. Un recueil court, cette fois, dont le thème central est la tristesse de la fin d'un amour - non pas de la séparation mais la phase d'après, celle où on se rend compte qu'on ne ressent plus rien.
L’angoisse qui nous vient de la volupté lasse !
Pareille au vers qui ne sait plus nous émouvoir,
J'ai beaucoup aimé cette partie-là, mais ce n'est pas non plus le seul thème. Je ne suis pas super-fan des poèmes pseudo-orientalistes. Mais voilà, c'est un recueil de poésie, il y a des choses que j'aime et d'autres pas (et puis, tout le monde aimera des choses différentes).
7/10
"Sillages" par Renée Vivien
Poésie, environ 180 pages. J'ai bien fait de continuer à lire ces recueils, parce que celui-là est vraiment bien, un de mes préférés ! Emotionnellement, le recueil est sur le thème de se remettre avec une ex qui nous a trahie (parce qu'on l'aime encore), et j'aime beaucoup la façon dont ça alterne les poèmes sur le côté émerveillé et le côté le plus sombre de cette situation. Globalement le recueil est sombre et personnel, et sonne vraiment juste pour moi (même si je suis moins fan de ce poème long sur la mort de Sapho).
8/10
Dans un coin de violettes", par Renée Vivien
Poésie, environ 150 pages. On aborde les recueils posthumes, faits par les éditeurs ! (C'est triste, j'ai bientôt fini de lire son oeuvre poétique complète). Il y en a trois. Celui-là a des thèmes assez proches de Sillages : aime quelqu'un qui ne le mérite pas, qui vous ment, sans pouvoir s'en empêcher, et aussi, comme le thèmes l'indique, cette assimilation aux violettes, ces fleurs qui sont mignonnes et sentent bon, mais ne sont pas remarquables et fuient le grand soleil (et qui, bien sûr, symbolisent le lesbianisme). J'ai beaucoup aimé ; est-ce que c'est triste que je me sente un peu coupable d'aimer les recueils posthumes, avec des vers qu'elle n'a pas choisi de publier, meilleurs que certains des vers publiés de son vivant ?
8/10
Progression : 58/52
"Risques de lecture" : The Rithmatist -> 27/26
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