Lectures de janvier

Jan 31, 2018 20:54


"Norse Mythology" par Neil Gaiman
Pour la catégorie "Un livre d'un auteur que vous aimez beaucoup" de bingo_livres
Environ 280 pages, un recueil de légendes - pas toutes les légendes des mythes nordiques, mais une bonne quantité.
J'adore les mythes nordiques et j'adore Neil Gaiman, j'espèrais un livre exceptionnel, et en fait non, c'est "juste" un très bon livre. Bien écrit, oui. Respectueux des sources, en ajoutant pourtant quelques détails originaux. Paradoxalement, même si j'adore Loki et Gaiman aussi, ce sont les légendes où il n'est pas que j'ai le plus appréciées - parce que ce sont celles que je connais le moins bien, ha ha ! J'aime beaucoup sa version de l'histoire de Kvasir, et celle de Thor contre Jormungand.
8/10


"Nous Autres" par Ievgueni Zamiatine
Pour la catégorie "Science-fiction" de bingo_livres
Roman, environ 230 pages. Une dystopie publiée dans les années 20, qui a inspiré "Le meilleur des mondes" et "1984" (et a elle-même été inspirée par "La machine à explorer le temps", mais qui est largement moins connu dans les pays qui ne sont pas de langue russe.
Cela se passe dans un futur lointain, dans un monde très différent du nôtre, culturellement et scientifiquement. Le narrateur (et personnage principal) écrit comme s'il s'adressait à une autre civilisation, pourtant à nous, certainement, et explique tout. Le narrateur est aussi un mathématicien, et comme l'auteur l'est aussi, il s'y connaît et peut faire de très belles et poétiques métaphores mathématiques. En général, j'aime beaucoup l'écriture poétique, un peu fragmentaire, de l'oeuvre. Les dystopies me stressent d'habitude, mais là, tout, même le pire, est raconté avec une forme de beauté.
Il s'agit d'une dystopie glacée avec un groupe de résistance, mais cela se voit que l'auteur est un déçu-du-communisme (comme beaucoup) et pas un anticommuniste primaire. On peut croire que ceux qui ont mis tout ceci en place croyaient sincèrement faire le bonheur de l'humanité, et bien sûr, cela ne fait que rendre l'univers plus terrible encore.
Je trouve aussi très intéressante l'idéologie du groupe de révolutionnaires, qui croient au progrès, dans le sens qu'eux ne pensent pas construire une société idéale, mais une société qui sera améliorée par une autre révolution. De même, dans la société qu'on voit, ils contestent plus le refus de changer que la façon dont elle a commencé.
Le révolte du héros dans une société sans passion commence, comme souvent, par une passion amoureuse, et c'est peut-être le point qui m'a le moins plu. J'aime beaucoup plus sa relation douce et régulière avec O-90 que son obsession pour I-223 (même si j'aime les deux personnages en soi).
8/10


"Arcadia" par Tom Stoppard
Pour la catégorie "Un livre dont la couverture n'a que des lettres" de bingo_livres
Théâtre, comédie, environ 110 pages. Cela se passe sur deux époques : le début du 19e siècle, avec de nombreuses confusions et triangles amoureux, impliquant entre autres mon personnage préféré, Thomasina, une adolescente génie des mathématiques. Et un siècle et demie après, alors que deux chercheurs en littérature (qui se détestent) essaient d'arriver à des conclusions, l'un sur le rôle de Lord Byron dans cette histoire, l'autre sur l'ermite ornemental du jardin. Bien sûr, nous savons ce qui s'est passé en réalité, car c'était mentionné dans la première partie, et c'est amusant, sans pour autant être humiliant pour eux, de les voir réfléchir sur les documents qui leur restent et arriver à des conclusions pas tout à fait vraies.
Et sinon, les conversations entre les personnages sont drôles, pas seulement à cause du comique de caractère (il y en a) mais parce que certains des personnages sont intelligents malgré leur statut de personnage de comédie, font des blagues drôles et ont des idées intéressantes. Les discussions sur l'attirance sexuelle, l'entropie, etc, se répondent à travers les époques.
J'ai trouvé la fin un peu rapide, plus satisfaisante pour les idées que pour les personnages, mais cela reste un très bon livre !
8/10


"Chansons et refrains d'absence" par Miguel Hernandez
Pour la catégorie "Un livre d'un auteur que vous ne connaissez pas du tout" de bingo_livres
Poésie, environ 230 pages en bilingue castillan-français, donc je n'en ai lu que la moitié.
Cela m'arrive souvent de lire un livre d'un auteur dont je n'avais rien lu avant, bien sûr, mais dans ce cas, je n'en avais même jamais entendu parler avant de lire le résumé sur Masse Critique et d'être sélectionnée pour. C'est donc parfaitement approprié à la catégorie !
Ce sont donc des poésies écrites par un auteur pendant la guerre civile espagnole. Le thème principal en est l'éloignement de la femme aimée. J'aime la beauté et la simplicité avec laquelle l'auteur décrit cet amour réciproque, mais qui le fait souffrir (l'absence est souvent comparée à la mort). Le recueil est très peu politique, malgré le contexte historique (et l'éditeur). Certains poèmes sont très brefs, de cinq lignes courtes, d'autres font plusieurs pages. C'est écrit de façon rythmée mais non rimée, et la traduction suit ce motif.
Le vocabulaire et les images sont simples, mais beaux et originaux. Cet auteur est une découverte pour moi qui connais si peu de poésie non francophone. Par contre, comme les poèmes sont presque tous sur le même thème, il est facile de trouver que cela se répète parfois.
8/10

Progression : 4/52
"Risques de lecture" : Nous autres, Arcadia, Chansons et refrains d'absence -> 3/26
Bingo-livres : 5/25

Bonus :


"Antigone" par Jean Anouilh
Pour la catégorie "Un grand classique" de bingo_livres
Théâtre, environ 120 pages. J'avais lu et adoré quand j'étais petite, surtout que j'avais eu la chance de le voir avec une excellente actrice pour Antigone. Je voulais voir ce que j'en penserais maintenant.
J'adore toujours Antigone. Ce n'est pas seulement parce que j'étais adolescente et parce qu'elle peut être vue comme symbole de la révolte adolescente. Le livre est très poétiquement écrit partout - avec le mélange entre le premier degré et le méta, l'humour et la tragédie, qui marche si bien - mais elle a toujours les meilleures répliques.
J'ai l'impression que l'auteur veut nous faire sentir que Créon a raison quand il se définit comme un homme hors d'une histoire tragique, capable de compromis, etc, et... ça me semble bizarre. Je veux dire, Créon, tout autant qu'Antigone, refuse d'écouter tous ceux qui l'entourent (son confident est un rôle muet) et de prendre en compte leur avis. Son arc de personnage - il a menti au peuple et est obligé de faire mourir sa famille parce que le peuple l'a cru - est un arc de tragédie. Suis-je censée croire vraiment qu'il est plus lucide que les autres, plus raisonnable ? Je pense que l'auteur le pense, mais je ne le vois pas du tout. C'est pour ça que je ne donne pas 10/10, je crois. ^^
9/10

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