"Les Victoires du Front Populaire", Nicole Masson
Un livre d'histoire, environ 200 pages. Malgré son aspect impressionnant, couverture solide, grande taille, il est constitué en grande partie d'illlustrations - photographies d'époque, reproduction d'articles de journaux - et se lit très vite.
Je ne connaissais du Front Populaire que ce que j'en ai appris en cours d'histoire de collège et lycée. Aussi, bien que ce soit un livre de vulgarisation pour les non-initiés, j'ai appris des choses. Sur les noms et les accomplissements des différents ministres du gouvernement - qui ont un certain nombre de noms de rues - sur le contexte politique plus précis de l'époque, et surtout sur la façon dont ça s'est fini.
Comme le titre le laisse supposer, le livre est orienté à gauche. Il n'est pas scandaleusement partisan - de nos jours, être pour les congés payés n'est pas controversé, et même si l'antisémitisme est toujours à la mode il se cache - et ne cache rien des dissensions entre les différents partis unifiés temporairement. Mais la situation évoquée avant la création de ce gouvernement n'est pas si éloignée de certains évènements actuels, et je me demande si c'est un hasard qu'il sorte juste mainteannt.
7/10
"Nedjma", par Kateb Yacine
Pour la catégorie "Littérature africaine" de bingo-livres
Un roman de littérature classique algérienne, prêté par Mélie. Je comprends le statut de classique : c'est bien écrit - dans la catégorie sobre - et bourré d'idées intéressantes sur l'histoire, la culture et l'identité algériennes. Mais pour moi qui l'ai lu naïvement, tout en aimant chaque scène, je n'ai pas accroché à l'histoire globale. Au début les quatre personnages masculins sont indifférenciés - puis comme l'écriture est résolument non-chronologique on développe leurs histoires, leurs parcours très différents, leurs relations très différentes avec Nedjma, la femme centre de l'histoire. Je suis sûre que quand on relit le début en les connaissant c'est très différent, mais je n'ai pas été assez motivée pour cela. Aussi, Nedjma qui est moins un personnage qu'un symbole, de la femme en général, de l'Algérie, est intéressant littérairement mais pas génial quand on cherche des personnages féminins qui soient des personnes.
7/10
"Henry VI", parties 1, 2 et 3, par William Shakespeare
Pour la catégorie "Un grand classique" de bingo-livres
Trois pièces de théâtre, donc, que j'ai lues en bilingue, souvent en français parce que je voulais vraiment savoir ce qui allait se passer. Si j'ai lu les trois d'un coup, c'est principalement parce que j'allais voir The Hollow Crown saison 2 et je voulais savoir ce qu'ils avaient coupé. C'est bien écrit, comme d'habitude Shakespeare, même si c'est sa première et que les critiques la considères cmme faible. Je n'ai pas eu de problème à ce niveau. En plus, étant nulle en histoire d'Angleterre, je n'ai pas été spoilée, j'ai profité de tous les retournements de situation. Par contre, c'est une pièce historique (sur la Guerre de Cent Ans d'abord, la Guerre des Deux Roses ensuite), et cela veut dire beaucoup de personnages, qui ont peu de temps de caractérisation chacun. Il n'y a personne à qui j'ai eu le temps de m'attacher, que ce soit parce que sa personnalité était attachante ou parce que je pensais qu'il avait raison dans ce sac de noeuds politiques (personne n'a raison). Celle qui en est passée le plus proche est Marguerite d'Anjou, et c'est seulement parce que c'est cool de voir une femme qui sait ce qu'elle veut quand son mari est faible, et est prête à prendre la tête d'une armée pour se défendre.
Sinon, le mec qui a fait les préfaces écrit des choses intéressantes, mais cest aussi un hypocrite fini qui d'un côté dit qu'on ne peut pas blâmer Shakespeare pour avoir fait du chef de la révolte populaire un méchant "on ne peut le juger selon des critères modernes", mais de l'autre le vitupère sur comment il a écrit Jeanne d'Arc, je me marre.
7/10
"Jours de l'an 1000"
Pour la catégorie "Recueil de nouvelles" de bingo-livres
Anthologie de nouvelles francophones de fantasy, environ 300 pages, sur le thème de l'An Mille - et la peur de la fin du monde. Il y a de l'humour crack, il y a de la tragédie, il y a des enquêtes et des réflexions sur la société... Elles étaient globalement sympathiques à lire, toutes avaient quelques bonnes idées. Malheureusement toutes, même celles dont j'ai beaucoup aimé le point de départ, avaient quelques défauts aussi.
Les deux histoires d'humour étaient plutôt drôles, mais sans originalité, inspiré d'auteurs existants, et pas forcément meilleur que ce qu'on trouve gratuitement sur Internet (en cherchant longuement de la qualité, mais quand même). Pareil pour les deux romances contrariées, l'une pour des raisons mystiques, l'autre pour des raisons sociales où la magie manque de les sauver, sauf que non (il y avait Loki dans celle-là, et c'est une des mieux renseignées historiquement). Pareil pour le point de vue de Judas. Pareil pour "L'architecte", qui semble imiter Borges ou Calvino, de façon correcte mais sans brillance.
Pour entrer dans les détails de mes préférées :
* Il y en a une ("La Table de Poussière") qui fait untervenir Sylvestre II, j'en suis très satisfaite. Aussi, une mathématicienne arabe cool lui apprend des trucs, et il flirte avec le diable, et il y a de la mystique mathématique, que demander de plus ? Peut-être que l'auteur n'ait pas une obsession sur la taille des seins de ses personnages féminin. Aussi, pourquoi 6 puissance 36 et pas 6 puissance 46656 ?
* J'adore le concept de "Crispin", l'histoire d'une fée à laquelle les humains cessent de croire. Classique mais efficace, touchant et bien écrit. Mais le concept des paysans européens cessant de croire aux fées autour de l'an 1000 ne colle juste pas avec la vérité ethnologique. C'est arrivé bien plus tard.
* J'ai adoré le concept de "L'affaire du millénaire désenchanté", qui se passe dans un univers purement de fantasy, et a pour principe que même quand la fin du monde semble être là, il faut quand même appliquer son esprit critique et sa curiosité intellectuelle pour voir s'il n'est pas possible de sauver quelque chose. Exactement le contraire de la précédente, "Le livre d'Ipazia", très fataliste, qui est celle que j'aime le moins. Sinon c'est une enquête surnaturelle assez classique, mais qui a quand même l'avantage d'avoir les meilleurs personnages féminins du recueil.
7/10
"Contes du Périgord 2 - Contes du Diable et des animaux", recueillis par Claude Seignolle
Recueil de contes, environ 200 pages. J'aime beaucoup le sujet du diable, et j'étais contente parce que j'adore comment Claude Seignolle écrit. Et aussi contente parce que la partie sur le diable est longue, celle sur les animaux courte, et je suis biaisée dans mes préférences. Petite déception : il a juste compilé les textes, pas écrit, donc on ne retrouve pas son style. Autre déception : comme c'est un travail scientifiques, on trouve beaucoup de variantes, ce qui est certainement utile, mais ce n'est pas toujours très agréable de lire plusieurs contes proches à la suite. J'en connaissais déjà plusieurs, dont certains qui peuvent être racontés sans le diable, on retrouve parfois des motifs féériques. Ma partie préférée est clairement celle du centre, recueil de très courtes "légendes urbaines" sur le diable, à peine une demi-page, qui sont censées être arrivées, donc plus proches du fantastique que du merveilleux. Globalement c'était sympa à lire, et j'ai découvert des bonnes histoires, mais je n'ai pas adoré non plus.
7/10
"Faerie Hackers", par Johan Heliot
Pour la catégorie "Un livre dont vous n'aimez pas du tout la couverture" de Johan Heliot
Roman, environ 280 pages. Le titre me plaisait beaucoup, à défaut de la couverture. Première déception : il ne s'agit pas de fées qui adoptent la modernité, mais au contraire de méchants qui utilisent la technologie et les jeu video pour tuer les fées. Et le reste a continué à me décevoir. L'auteur semble être le genre conservateur de gauche, qui pense que le progrès social c'est bien mais c'était mieux avant, et de nos jours les jeunes sont cons (d'ailleurs ils jouent à des jeux video et pratiquent le sm, qui est un truc de méchant), la musique est nulle, et finalement quand on voit l'idiotie des électeurs le despotisme éclairé ce n'est pas si mal. Aussi, la romance principale se résume en : elle le trouve sexy, il la trouve sexy, ils ne sont d'accord sur rien, bien sûr c'est de l'amour. Il reste un ou deux personnages secondaires sympa, et une ou deux scènes d'action réussies, mais franchement, j'ai eu du mal à le finir, et pourtant il n'est pas bien long.
4/10
Progression : 26/52
Risques de lecture : Les victoires du front populaire, Nedjma, Richard III, Jours de l'an 1000, Faerie Hackers -> 15/26
Bingo-livres :
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