Titre : Un fantôme personnel
Fandom et personnages : X-men movies, Magneto/Xavier, pour
dianajessRating et avertissements : Spoilers X-men 3 et un peu Days of Future Past. PG-13 pour mention de personnage mort.
Erik n'avait pas besoin d'un fantôme de plus.
Il a vu mourir assez, a tué assez, pour que le sang et les morts derrière lui se fondent en un sillon continu derrière lui. Alors pourquoi l'image de Charles le poursuit-elle ainsi ?
Son vieil ami - et tant d'autres choses, mais son ami avant tout - apparait au coin de son regard, comme s'il était derrière lui. Il se tient auprès de son lit, dernière image avant de s'endormir, première image quand il se réveille, au point qu'Erik ne se rappelle plus si Charles a peuplé sa nuit de rêves trop vite effacés.
Le sacrifier pour la sauvegarde des mutants est un prix qu'il a toujours été près à payer.
Il l'a laissé tuer pour rien, et maintenant, il ne peut plus soutenir son regard, qu'il n'arrive pas à lire, mais qu'il devine accusateur.
"Je devais le faire !" clame-t-il. Il n'en est rien.
Charles change d'expression, son visage se fait soucieux, et Erik se demande s'il ne devient pas fou. Il a déjà payé de ses pouvoirs sa terrible erreur. Il ignorait même, jusqu'à maintenant, qu'il lui restât quelque chose à perdre.
"Pardonne-moi..." murmure-t-il, puis, frappé de terreur. "Non, ne me pardonne pas."
Mais déjà son regard fixe ne rencontre plus que le vide. Il tourne vivement la tête, derrière lui, pour retrouver cette image. Elle a beau être preuve de sa folie, elle lui manque à chaque fois qu'elle
disparaît.
"Laisse-moi. - Ne me laisse pas."
Pour en finir, ou peut-être malgré la crainte que ce soit la fin, il se rend sur sa tombe. Il porte le costume du jour de la mort de Charles. Il y part comme un homme en guerre. A y repenser, peut-être ce fantôme est-il le seul à lui avoir donné quelque chose contre quoi se battre. Il ne survit que par cela.
Il ignore encore ce qu'il compte lui dire, jusqu'à ce que sa bouche s'ouvre d'elle-même. "Parle-moi !" s'exclame-t-il. "Que veux-tu de moi ?" Et dans cette question vibre une nuée de significations, pourquoi me poursuis-tu encore, que puis-je faire pour toi, pourquoi as-tu toujours cette idée absurde que je ferais quelque chose pour toi après tant de trahisons.
"Tu me manques." dit-il, même si c'est un mensonge, ce qui lui manque est un passé qu'ils n'auront plus jamais.
Il couche sa tête sur la pierre froide. Il croit le voir mieux ainsi. Il lui semble s'évanouir un instant, et quand il se réveille, son propre doigt a dessiné dans la poussière "Va voir Moira."
Ainsi c'est ce que le fantôme de Charles veut de lui ? Une humiliation certaine, une mort probable. Mais après tout, il n'a plus de pouvoirs, il est déjà humilié, déjà mort ou c'est tout comme.
Il se rend directement au laboratoire. Il n'est pas armé, et il est impuissant, mais personne n'a besoin de le savoir. Qu'ils tirent au moins un peu de gloire de sa fin.
***
Erik se réveille dans un lit d'hôpital, Moira près de lui.
"Je te déteste toujours," lui dit-elle, "mais Charles m'a demandé de t'aider.
"Charles est mort." dit-il. "Je l'ai vu mourir." Il rajoute, même s'il craint que son témoignage en devienne moins crédible. "J'ai vu son fantôme."
Moira lui explique en mots techniques comment à la mort de Charles une partie de son esprit a réussi à se transférer dans un homme qui n'est plus que techniquement vivant.
"Mais il en manquait une partie, qui était avec toi." dit-elle en soupirant. "Vous êtes toujours liés, après tout ce temps. Il fallait que tu viennes. Et Hank avait de plus besoin de... ce qu'il restait de son corps pour le clonage."
"Le quoi ?" demande Erik, l'esprit encore embrumé, probablement par des tranquillisants que Moira lui a injectés sans son accord.
Il croit être devenu complètement fou quand Charles entre dans la pièce dans son fauteuil roulant.
"Mon vieil ami," dit-il. "Je regrette que mon fantôme psychique n'ait pu être plus clair, plus tôt. Au fait, les laboratoires ont fini de concocter le serum qui te rendra tes pouvoirs.
"Je ne suis pas digne." Il a parlé sans réfléchir. Il ne parle pas de ses pouvoirs. Il parle de Charles vivant, qui lui parle.
"Moi non plus." répond Charles. "Ma... mort était quelque chose que je méritais. Mais les mutants ont besoin de nous, et en ce moment, rien d'autre ne compte. As-tu déjà entendu parler de Sentinelles ?"
"Je parie que c'est encore une invention humaine." ricane Erik. Et puis "Nous serons dans le même camp, cette fois ?"
"Je l'espère bien." murmure Charles ; et Erik a l'impression que les cauchemars qui l'attendent ne sont rien à côté de celui, très long, dont il vient de sortir.
Titre : Hanté
Fandom et personnages : Young Avengers, Billy/Teddy, pour
marryblackRating et avertissements : PG-13 pour une attaque de vampire
Les maisons hantées sont tellement amusantes ! Avec les mouvements dans les miroirs et les grincements de portes invisibles, les doigts squelettiques qui touchent vos cheveux, avec les vagues odeurs qui pourraient aussi bien être les visiteurs précédents que des zombies, avec les fausses toiles d'araignées couvertes de vraies toiles d'araignées. Les frissons dans le dos alors qu'on entend un hurlement dans le lointain, autre visiteur, enregistrement rouillé ou fantôme perdu.
Avec les vampires qui vous plaquent contre le mur.
Le coeur de Billy bat plus vite et plus fort qu'un solo de batterie, et sa bouche sèche est incapable de crier, incapable de supplier, incapable même de lancer un sort alors que la langue du vampire court sur son cou, que ses dents effleurent si doucement la chair tendre de sa gorge. Il a combattu des criminels, des extra-terrestres et des dieux. Il ne va pas mourir de façon aussi stupide, juste pour un vampire dont les pouvoirs psychiques le paralysent d'effroi, crispent ses entrailles comme un noeud de pendu. Un frisson pesant et violent le parcourt, et son cou en sueur s'égratigne lui-même contre les dents du vampire, non, il doit se défendre, il ne va pas mourir dans les bras d'un autre que son petit ami !
Teddy surgit alors, projette de toute sa force le vampire contre le mur, où il redevient mannequin de plastique et de tissu.
"Que s'est-il passé ?" demande Teddy ; Billy l'embrasse de toute la force de son coeur paniqué, et ne répond pas à la question. C'est un accident, un simple accident de reality warp, et un jour il apprendra à contrôler totalement ses fantasmes et à ne plus les laisser prendre racine dans la réalité, mais en attendant ils contiennent tous Teddy et se finissent tous bien et c'est déjà plus de chance qu'il n'en mérite.
Titre : Tisser les orties
Fandom et personnages : Princess Tutu, Fakir/Ahiru, pour
heera_ookamiRating et avertissements : PG. Spoilers sur toute la série
Il était une fois un vilain petit canard qui devint un beau cygne...
Il était une fois le septième frère d'une princesse qui garda toujours une aile car elle n'avait pas pu lui finir sa chemise d'orties...
Il était une fois un jeune homme qui se promenait avec une oie d'or ensorcelée sous le bras qui personne ne pouvait toucher sans y rester collé...
"Kwakwakwak !" s'exclame Ahiru en désignant les contes en question dans le livre de Fakir, puis en montrant le prospectus détrempé qu'elle a ramassé dans le lac. Il raconte que pour le soir du 31 octobre, il y aura une grande fête costumée pour honorer dans la joie les ombres des morts.
Fakir n'avait pas prévu d'y aller, mais l'enthousiasme d'Ahiru est tel qu'il percerait leurs deux coeurs à refuser.
"L'oie d'or, cela me semble pas mal." dit-il. "Ainsi, tu verras tous les costumes. Faudra-t-il, pour l'exactitude, te mettre de la colle sur les plumes de la queue ?"
"Kwaaak !" répond le canard d'un air horrifié.
"De toute façon, tu es beaucoup plus mignonne qu'une oie." plaisante Fakir. "Et je suis certain que ce ne sera pas le plus mauvais déguisement."
La soirée se passe agréablement. Ahiru est heureuse d'être ici, semble admirer les costumes, donne régulièrement un petit coup d'aile à Fakir pour en faire admirer un particulièrement réussi. Fakir, lui, regarde les gens, tente d'imaginer leurs histoires qu'il n'écrira jamais. Cela lui est devenu trop difficile, trop douloureux, pendant le combat contre Drosselmeyer, mêler le bonheur et le malheur qui coulent de ses doigts.
Un jeune garçon les suit depuis plusieurs pâtés de maison. Fakir n'a pas l'intention de lui accorder le bénéfice du doute.
Tournant sur lui-même, sautant vers lui, il découvre un visage qu'il ne connaît pas, et un costume qu'il a considéré, celui du jeune prince avec une aile de cygne.
"Etes-vous morts ?" demande-t-il.
Fakir remue la tête, tendu. "Non, et ce n'est pas prévu dans un proche avenir."
"Alors vous êtes des magiciens. Je peux voir cela. Je vous offre ma magie pour la nuit. Vous pouvez la prendre. Vous en aurez besoin. Et moi, parfois, je veux redevenir ce que j'ai été, ce que je ne suis pas. Cette aile m'appelle.
Alors il tire sur ses vêtements. Il tire sur sa peau. Et voilà un cygne blanc qui s'envole, laissant derrière lui juste une chemise de fil rude. Avant que Fakir ait pu manifester sa méfiance, Ahiru a sauté de son bras, commence à fouiller sous le vêtement.
Et la voilà sous forme humaine, ébahie, agitant les bras. Ou plutôt, un seul bras, car l'autre est resté une aile de canard. Elle est aussi vêtue d'une tenue de princesse.
"Que se passe-t-il, aaaah, je suis une fille ! Le sol est si bas ! Fakir, tu as vu, je suis... presque une fille, en fait, je suis déjà déguisée ! Oh, viens danser avec moi, viens !"
"Je peux le comprendre." dit Ahiru alors que tout le monde forme un cercle autour d'eux - pour les regarder danser, pour ne pas leur marcher sur les pieds ? qui sait. "Tu m'as lu cette histoire. Il était humain, et à la fin il est redevenu humain, et sous forme cygne il a connu le froid, mais cela n'empêche pas qu'il veut encore voler."
"Je ne t'ai jamais demandé." répond Fakir. "Je ne sais même pas si tu veux être une humaine ou un canard."
"Cela dépend." dit-elle - et un instant elle est légère comme une plume. "Je croyais qu'être un canard était ce que j'étais vraiment, mais en réalité, les deux sont moi."
Elle baisse les yeux, rougit, et dit "Et toi, je ne te l'ai jamais dit, mais tu peux être un auteur et un chevalier et un danseur et une personne merveilleuse et tant d'autres choses."
Il voudrait l'embrasser, mais le moment est passé. Et déjà il lui offre une pile de caramels et de tout ce qu'un canard est incapable de trouver bon.
C'est une nuit de rêve et de sorcellerie, alors que les fantômes et les sorcières défilent, les vrais et les faux mélangés. Fakir prend la main d'Ahiru. C'est ce qu'il ne peut pas faire quand elle est un canard. Il peut bien la serrer dans ses bras.
"Viens." dit-elle enfin. "Nous devons le lui rendre. C'est sa soeur qui la lui a fait. C'est important." Il est au rendez-vous, au même endroit, devant une maison qui, réalise Fakir, quand elle est ouverte vend des plumes et de l'encre.
Les vêtements d'Ahiru tombent à terre, et elle devenient canard. Le cygne remet la chemise d'orties. Sous forme humaine, il y a du givre dans ses cheveux.
"Au revoir." dit-il. "Savait-tu que ma soeur est princesse aussi ? Pas de naissance, mais elle a épousé un prince."
"Kwak !" répond Ahiru d'un ton plein d'énergie.
Et Fakir se promet que ce sont qu'ils sont réellement ne compte pas devant ce qu'ils peuvent devenir. Il se promet qu'il lui tissera une histoire pour lui donner le pouvoir d'être canard ou humaine à sa guise, même si l'encre et la plume doivent en brûler ses doigts comme des fils d'orties.
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